Quand le sacré se manifeste dans une hiérophanie, il y a non seulement cassure dans l’ho-mogénéité de l’espace, mais aussi révélation d’une réalité absolue face à la non-réalité de la réalité environnante. La manifestation du sacré crée ontologiquement.
Plusieurs commentateurs n’ont retenu que le premier moment de ladialectique du sacré de Mircea Eliade, celui essentialiste où l’archétypesurplombe l’histoire, négligeant de considérer le second où l’archétype n’existequ’à travers sa réalisation dans l’histoire.
L’objet consacré dans la hiérophanie élémentaire renvoie au-delà de lui-même, de la même manière que dans l’Incarnation de Dieu dans l’homme, Jésus-Christ se définit par référence à un « autre » qu’il appelle le Père, comme si le tout de Dieu était encore à venir malgré son Incarnation (le Fils). 82. THR, p. 38 ; HCIR 2, p. 388.
Les hiérophanies élémentaires étaient des tentatives manquées de s’appro-prier la hiérophanie totale110. Dans ce sens, elles constituaient des préfigurations de ce qui était à venir. La continuité entre les hiérophanies élémentaires et la hiérophanie totale n’est pas régressive mais progressive.