Ce positionnement résulte de la combinaison d’une démarcation vis-à-vis d’approches littéraires ou graphiques et d’une stratégie de conquête s’inspirant ou se revendiquant (par le biais d’analogies, analytiques ou méthodologiques) des sciences de la nature. 3 La modélisation est d’abord le résultat d’un travail de démarcation.
La modélisation participe au moins de deux mutations récentes de l’économie. Elle contribue, d’une part, à l’extension de ses frontières. De manière de plus en plus nette, en effet, les économistes sont tentés d’appliquer à différents « morceau (x) de réalité » un même « morceau de mathématique » [3] [3] Israel, 1996, 330..
Parmi les sciences sociales, l’économie est celle qui, de loin, utilise le plus les mathématiques. Ce qui s’explique aisément : l’économiste s’intéresse à la production et à la répartition des ressources dont dispose la société. D’où de multiples opérations chiffrées, avec des quantités de biens, des prix et des valeurs.
De même, on peut découvrir dans cet ouvrage de nombreux développements sur l’histoire de ces éléments externes qui rythment l’essor et le développement de la modélisation économique – la mesure, la géométrie, les mathématiques, ou l’intelligence artificielle. 10 À certains égards, cet ouvrage peut dérouter.