Ainsi définie, l’histoire de la modernité ne peut plus être vue comme une histoire « occidentale ». Elle s’est déroulée, et se déroule encore, aussi bien en Europe et en Amérique du Nord qu’ailleurs dans le monde.
1 E n histoire, comme en sociologie et en science politique, un ensemble de travaux émergent aujourd’hui qui tentent de réinvestir un champ de recherche laissé en déshérence : celui des études sur la modernité et les processus de modernisation. Ce champ a été en grande partie discrédité dans les sciences sociales, souvent pour de bonnes raisons.
Ainsi, définir la modernité comme un présent de l’humanité conduit à abandonner la question de savoir qui est le « véritable » inventeur de cette modernité et qui est tenu de l’adopter ou de la rejeter.
Elle fait d’abord apparaître, dans chacun d’eux, l’existence de « conflits de modernités », c’est-à-dire de luttes entre des conceptions antagonistes de la « modernité », qui nous révèlent l’existence de processus de transformation.