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Chimie pour le médicament » de lAcadémie nationale de pharmacie

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  • Comment s'appelle la chimie qui fabrique les médicaments ?

    La chimie pharmaceutique et la chimie thérapeutique (chimie médicinale ou chimie médicale) sont des disciplines scientifiques placées à l'intersection de la chimie, de la pharmacologie et de la médecine.

  • Quelle est l'importance de la chimie dans le domaine pharmacologique ?

    La chimie occupe une place majeure dans la synthèse et la fabrication des traitements.
    Elle joue également un rôle primordial dans leur conception, et notamment dans la galénique qui s'intéresse à la formulation du médicament, à sa forme (gélule, crème…) et à la l'assimilation du principe actif par l'organisme.

  • C'est quoi la pharmaco chimie ?

    ,,Partie de la pharmacologie qui s'occupe de la genèse du médicament, c'est-à-dire de la synthèse, de l'isolement de substances d'origine naturelle (minérale, animale ou végétale), de leur identification, de la définition de leurs propriétés chimiques (pharmacochimie) ou physiques (pharmacophysique)`` (Encyclop.
    Sc.

  • Le cours est essentiellement basé sur l'étude et la compréhension des phénomènes chimiques qui interviennent dans la fabrication, la stabilité, l'identification, l'analyse et le fonctionnement des médicaments.

Chimie pour le médicament » de lAcadémie nationale de pharmacie
Chimie minérale pharmaceutique 2021/2022
Chimie Minérale Pharmaceutique Cours I
PRINCIPES DE CHIMIE PERTINENTS A LA PHARMACOLOGIE ifsi
Principes de Chimie Pertinents à la Pharmacologie
PHARMACOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUES
Master Académique Chimie Pharmaceutique Objectif
Chimie pharmaceutique
Thermodynamique et Cinétique Chimique Cours de Chimie 2
2 BAC
Leçon 926
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Chimie pour le médicament » de lAcadémie nationale de pharmacie

L'ACTUALITÉ CHIMIQUE N° 47134Mars 2022............................enseignement et formationD'après le rapport " Chimie pour le médicament » de l'Académie nationale de pharmacieSous la direction de Patrick Couvreur, un groupe de travail intitulé " Chimie pour la pharmacie et les sciences pharmaceutiques »comprenant des chimistes de l"Académie des sciences et de l"Académie nationale de pharmacie, s"est donné pour mission derédiger un rapport qui évalue la place actuelle de la chimie dans les sciences pharmaceutiques.

Ce rapport a également dresséun état complet de l"enseignement de la chimie dans les études de pharmacie en France et établit une comparaison avec lesautres pays européens [1].Au-delà de la pharmacie, ce rapport peut être d"intérêt pour les chimistes en général, sachant que la chimie est une sciencede plus en plus sacrifiée dans les réformes des études.

La pandémie qui secoue notre pays a d"ailleurs parfaitement démontrécet état de fait puisque la France a brillé et brille par son absence à propos de médicaments antiviraux (merci aux dirigeantspassés de l"ANRS), ou par des ruptures d"approvisionnement en médicaments essentiels comme dénoncé depuis des annéespar l"Académie nationale de pharmacie.

Parmi ses recommandations, l"Académie considère qu"il est urgent d"accroître l"enseignement des sciences dures, et en particu-lier de la chimie, au niveau du collège et du lycée, afin de permettre aux étudiants de posséder un meilleur bagage scientifiquelors de leur l"entrée à l"université ou dans la vie active.Claude MonneretPrésident honoraire de l"Académie nationale de pharmacie et de la Société de Chimie Thérapeutique,directeur de recherche honoraire au CNRS, président de l"association Chercheurs Toujours, CNRS/Inserme tout temps, la chimie a joué un rôle majeur dans ladécouverte et la production de nouveaux médicaments.Aujourd"hui encore, la grande majorité des nouveaux médica-ments approuvés par l"Agence américaine des produitsalimentaires et médicamenteux (FDA, US Food and DrugAdministration) ont comme principes actifs des petitesmolécules chimiques [2-3] : 42 sur 59 nouvelles entitésmoléculaires en 2018, 38 sur 48 en 2019 [2] et 40 sur 53 en2020 [3] (soit 70 à 80 %) (figure).

En 2020, la chimie a donctoujours sa place dans la recherche thérapeutique avec desavancées, parfois significatives, dans différents domainesdont de nouveaux inhibiteurs de kinases, des antiviraux, ouencore des dérivés de produits naturels à visée anticancéreuseou antipaludique [4].

De plus, la chimie intervient aussi directement dans laconception de molécules biologiques, que ce soit pour laconjugaison de petites molécules à des anticorps monoclo-naux ou pour le transport de petits acides ribonucléiquesinterférents (ARNi) empaquetés dans des nanoparticuleslipidiques.

De nombreuses disciplines relevant de la chimieparticipent, en effet, à la conception et à l"élaboration desmédicaments : la chimie organique de synthèse, la biochimie,la chimie pharmaceutique (ou chimie thérapeutique), lapharmacognosie, la chimie des matériaux pour la conceptionde formes galéniques et la délivrance ciblée des médica-ments (" drug delivery »), mais aussi la chimie minérale etorganométallique, notamment pour l"imagerie (produits decontraste en remnographie et produits radiopharmaceu-tiques en tépographie).

Enfin, la chimie analytique est une discipline indispensableau contrôle de la qualité des médicaments.

Ces différentsdomaines de la chimie jouent également un rôle importantpour la biologie clinique (biochimie), les études pharma-cocinétiques (absorption, biotransformation et élimination,interactions entre médicaments ), la toxicologie analytique,les dispositifs médicaux (notamment la chimie des poly-mères), l"environnement (notamment la chimie analytique),ou même pour les produits cosmétiques et agroalimentairesqui relèvent également de compétences pharmaceutiques.Enfin, dans le domaine de la recherche, la chimie biologiqueprise au sens large et le transfert des concepts de la chimiemoléculaire prennent une importance croissante pour l"identi-fication de cibles biologiques, pour l"étude des interactionsligands-récepteurs, pour localiser avec précision l"activitéintracellulaire de molécules à activité pharmacologique, oumême pour la construction d"objets bio-inspirés pouvantservir éventuellement à la vectorisation des médicamentset à la thérapie génique (biologie de synthèse).

D"autre part, bien qu"ayant subi une délocalisation massivede la production de principes actifs vers l"Asie depuis lesannées 1980, les fabricants pour tiers de principes actifs oude médicaments sont montés en gamme et regagnent encompétitivité, depuis 2010, par une vraie garantie de qualitéauprès des laboratoires clients [5].

Il y a fort à parier quecette tendance à la relocalisation va s"accentuer dans lesannées à venir, les ruptures d"approvisionnement et lapandémie liée au coronavirus SRAS-CoV-2, ayant mis enévidence une trop forte dépendance de l"Europe en matièrede fabrication de médicaments.

Paradoxalement, au cours des réformes successives, l"ensei-gnement de la chimie a été réduit à tous les niveaux ducursus des études de pharmacie, qu"il s"agisse de la premièreannée ou de la formation commune de base, et ce, quelle quesoit la nature de la spécificité de l"enseignement (chimieorganique, chimie analytique, chimie physique, chimie théra-peutique ou pharmacognosie).

Il s"agit d"une tendancegénérale en France, comme il sera montré ci-après, ce quiest fort regrettable.La place actuelle de la chimie dans les sciences pharmaceutiquesDL'ACTUALITÉ CHIMIQUE N° 47135Mars 2022La chimie pharmaceutique industrielle comme levier de reconquête de la souveraineté sanitaire par un meilleur accès des patients aux médicaments d'intérêt thérapeutique majeur Les ruptures d"approvisionnement des médicaments dansnotre pays constituent un problème récurrent qui s"estaggravé avec la crise liée à la Covid-19.

La France a, notam-ment, manqué de médicaments curarisants, de midazolamou de propofol, autant de relaxants musculaires, hypno-tiques ou anesthésiques indispensables en réanimation.Mais d"autres médicaments essentiels viennent aussi réguliè-rement à manquer, et parmi eux certains médicaments antitu-moraux, antibiotiques et plusieurs préparations injectables.Cette situation a suscité, à juste titre, une vague d"émotiondans l"opinion publique.

L"Académie nationale de pharmacie s"était déjà penchée surce problème, dès 2011, avec plusieurs recommandations etun rapport très complet publié en 2018 [6].

Bien qu"ellesmenacent la souveraineté sanitaire de notre pays ainsi que lasanté de nombreux compatriotes, les ruptures d"approvision-nement sont en constante augmentation.

En 2020, elles ontfait l"objet d"environ 2 400 déclarations par l"Agence nationalede sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM),30 % d"entre elles concernant des principes actifs pourlesquels il n"existait pas de solution immédiate de substitution- il y avait seulement une centaine de déclarations en 2011.C"est le cas de certains médicaments administrés en oncologieou pour le traitement des maladies du système nerveuxcentral (SNC).

Plus que la mise en forme galénique des médicaments, ce sontsurtout les principes actifs qui constituent le maillon faiblede la chaîne de production.

Il y a plusieurs raisons à cela,notamment le prix contraint des médicaments, l"apparitiondes génériques, ainsi que le coût de revient dans les usines dechimie et la préférence d"externaliser les risques potentielsd"accidents industriels et environnementaux.

La mise enforme galénique se situe plus en aval de la chaîne de fabrica-tion, donc plus près de la commercialisation ; les processusgaléniques sont moins dangereux, plus automatisés et lesusines plus faciles à construire.

Environ 80 % des principesactifs sont donc fabriqués en Asie (Chine, Inde) et c"est lamultiplicité des maillons de cette chaîne de production quipose souvent problème.

En effet, la synthèse des matières premières se fait générale-ment en plusieurs étapes chimiques, souvent réalisées au seind"entreprises différentes.

Il suffit qu"une étape soit défaillante(accident industriel, crise sanitaire, fermeture d"une usine,impuretés et/ou contaminations chimiques, etc.) pour provo-quer une rupture d"approvisionnement.

Et pour complexifierdavantage le problème, certaines synthèses se font parfois surle même site pour les différents génériques d"une mêmemolécule, ce qui entraîne une pression de la demande àl"échelle mondiale.

Le paradoxe est que la plupart des médica-ments qui connaissent de telles ruptures d"approvisionne-ment concernent des petites molécules, anciennes et très bonmarché, avec un faible retour sur investissement.Néanmoins, les conditions actuelles sont favorables à larelocalisation partielle des activités de chimie fine en matièrede médicament, vers l"Europe en général, et vers la Franceen particulier.

Les pouvoirs publics ont pris conscience del"importance de pouvoir récupérer un minimum d"indépen-dance sanitaire, même si la relocalisation de cette industrie estun processus long et complexe, qui ne pourra se faire quedans le cadre d"une large coopération européenne.

En effet,comme il y a environ 90 sites de production de chimie fineNouvelles entités chimiques (" NMEs ») et médicaments biologiques (" BLAs ») approuvés par l"Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). (A.

Mullard, FDA drugapprovals, Nature Reviews, 2021, 20, p. 85-90).36L'ACTUALITÉ CHIMIQUE N° 471 Mars 2022en France et plusieurs milliers en Chine et en Inde, seuleune relocalisation sélective peut être envisagée ; elle devraprendre en compte un certain nombre de critères commeune liste des principes actifs d"intérêt thérapeutique majeur,établie en lien avec les autres partenaires européens.

La création d"usines nouvelles se heurte, par ailleurs, à desinvestissements très importants, en raison notammentd"aspects réglementaires sociaux et environnementaux géné-ralement plus contraignants en Europe qu"en Asie.

Ces usinescorrespondent souvent à des sites " Seveso, » voire " Seveso,seuil haut ».

Il est donc probable que les relocalisations nepourront se faire qu"avec des acteurs possédant déjà desusines, en créant de nouveaux ateliers dans les usinesactuelles ou à proximité.

Cependant, le contexte actuel est plus favorable que par lepassé en raison du coût des principes actifs qui a nettementaugmenté en Chine, la différence entre l"Europe et la Chinen"étant plus que de 16 %, contre 80 à 100 % auparavant.

Etle faible coût des principes actifs dans le coût global dumédicament rend cette distorsion de concurrence tout à faitacceptable, même si la pression sur les prix est évidemmentplus importante pour les génériques que pour les médica-ments princeps.

En revanche, l"Inde, qui n"a toujours pasde législation sur le traitement des effluents, demeure trèscompétitive en matière de prix, au détriment de la protectionde l"environnement.

Ce contexte favorable est soutenu par des appels à projets,comme l"appel à manifestation d"intérêt " Capacity Building »qui porte sur des capacités de production de produits de santéet d"équipements destinés à la lutte contre la pandémie dela Covid-19.

Mais il serait souhaitable que de tels appels àmanifestation puissent s"appliquer à une liste plus générale demédicaments. À noter que l"Inspection générale des Affairessociales (IGAS) a tenté d"élaborer une liste de 150 médica-ments pour lesquels les fabricants de principes actifs et deleurs intermédiaires de synthèse sont identifiés, avec lesvolumes disponibles et une cartographie claire de la chaînelogistique d"approvisionnement.

Il convient aussi de signalerque les jeunes pousses et même les grands groupes pharma-ceutiques n"ont souvent plus, ou ont perdu petit à petit, unvrai savoir-faire en chimie.

L"émergence de sociétés spéciali-sées en chimie fine pour le médicament représente donc unenouvelle filière de partenariats avec les entreprises du médica-ment.

Ces sociétés ne sont plus de simples sous-traitants,mais participent à l"élaboration de la stratégie de synthèse,au contrôle analytique et même au volet réglementaire.

Les conditions susceptibles de favoriser le développementde cette filière nécessitent, toutefois, une meilleure accepta-tion sociétale de l"industrie chimique Dans ce contexte, ilest urgent d"encourager les relations entre la recherchepublique et la recherche privée afin d"assurer le continuumentre recherche et innovation.Les appels d"offres nationaux ont oublié la chimieLe financement de la recherche française sur " appel d"offres »,avec la création de l"Agence nationale de la recherche (ANR),a conduit à un très fort appauvrissement des moyens allouésà la recherche en chimie, dont la chimie thérapeutique, alorsque les petites molécules comme principes actifs des médica-ments représentent encore plus de deux tiers des médica-ments vendus en pharmacie.

Par ailleurs, l"ANRS a abandonnéle financement de la recherche sur des antiviraux contre leVIH à partir des années 2000.

Or, la pandémie de la Covid-19a montré l"urgence de découvrir de nouveaux traitementsantiviraux et a mis en évidence la faiblesse des recherchesfondamentales et industrielles dans ce domaine.

L"Académiedes sciences et l"Académie nationale de pharmacie [7] ontd"ailleurs plaidé récemment pour encourager le continuumentre recherche fondamentale et innovation thérapeutique,en soulignant l"urgence de mettre en place un vasteprogramme national de conception et de développementd"antiviraux de synthèse.

Le soutien d"un consortium académique portant sur lesmédicaments antiviraux sur le modèle du Programme inter-disciplinaire de recherche sur le médicament (PIRMED, mis enplace par Pierre Potier dans les années 1980 au Centre nationalde la recherche scientifique), aurait sans doute permis deconserver et de développer les savoir-faire et compétencesindispensables à la découverte de pistes thérapeutiquesinnovantes.

Le contexte sanitaire actuel a, toutefois, produitun changement de paradigme de la part des pouvoirs publicssur la façon de considérer la chimie avec des premiers appelsd"offres qui ne devraient, toutefois, pas se réduire à larecherche de molécules antivirales anti-SRAS-CoV-2.

Commementionné plus haut, il est également nécessaire de dévelop-per une chimie innovante utilisant des technologies plussimples, moins polluantes et avec moins de solvants et desréactifs moins toxiques.RecommandationsCompte tenu des éléments décrits dans le présent document,l"Académie nationale de pharmacie a élaboré diverses recom-mandations.

Parmi celles-ci :- Accroître l"enseignement de la chimie (chimie organique,physico-chimie, chimie thérapeutique, chimie des substancesnaturelles, chimie des matériaux, chimie analytique, etc.) dansle cursus des études de pharmacie au niveau de la formationcommune de base et des enseignements spécialisés.- Relancer vigoureusement la recherche et le développementde nouveaux médicaments de synthèse au sein de notreindustrie du médicament. - Lancer des appels d"offres visant spécifiquement larecherche et l"innovation chimique pour le médicament etles autres produits de santé, notamment via l"ANR, les fonda-tions et les projets européens.- D"une manière générale, encourager l"enseignementdes sciences dures, et en particulier de la chimie, au niveaudu collège et du lycée afin de permettre aux étudiants depossé