»Michel Wieviorka Les mouvements sociaux ont profondément marqué la première partie des années 2010. Des manifestations réclamant plus de démocratie ont fait irruption sur les places, dans les rues et les quartiers du monde arabe, du sud de l’Europe, des États-Unis, de la Russie, du Chili, de la Bulgarie, de Hong Kong, et d’Afr...
Or, aujourd’hui, c’est au niveau de la subjectivité même des individus, de la manière dont ils se construisent comme sujets et acteurs que se joue une partie essentielle des enjeux des mouvements contemporains et que se trouve l'un des pôles majeurs de la transformation de la société.
Ce qui distingue un mouvement social n’est pas son caractère moins institutionnalisé qu’une action politique, mais sa portée visant des orientations qui façonnent le social et les rapports sociaux 6, le sens donné aux normes et aux valeurs centrales d’une société, comme la démocratie, l’égalité ou l’autonomie des individus.
17 Placer les processus de subjectivation au cœur de l’analyse des mouvements sociaux nous conduit à reconsidérer la place accordée aux actions locales en sociologie. Des mouvements particulièrement intéressants se développent loin des projecteurs des médias, dans les quartiers ou à partir des actes du quotidien 22.