La vision conceptuelle du fihavanana et l’idée de la non-violence semblent effectivement bien fantasmées pour de nombreux Malgaches de ce XXIème siècle. Tout d’abord, il convient de démontrer la force du fihavanana dans la construction de la paix inter-ethnique à Madagascar et dans la pacification de la société.
En s’imposant la vision d’une société paisible, dénommée usuellement fihavanana malagasy (solidarité malgache), ils ont dès lors, et avec succès, cherché une solution consensuelle ou tout au moins non-violente à leurs conflits.
Il intervient dans les rites familiaux et religieux, dans les rapports ethniques et sociaux, dans les relations économiques, d’échange et d’entraide et dans la résolution des conflits politiques. Le fihavanana agit comme un référent culturel constant, une norme et un socle à maintenir, au risque de déséquilibrer la paix sociale.
Tout d’abord, il convient de démontrer la force du fihavanana dans la construction de la paix inter-ethnique à Madagascar et dans la pacification de la société. En effet, Madagascar a su échapper à la résurgence de la violence pré-coloniale après l’Indépendance.
Tout d’abord, il convient de démontrer la force du fihavanana dans la construction de la paix inter-ethnique à Madagascar et dans la pacification de la société. En effet, Madagascar a su échapper à la résurgence de la violence pré-coloniale après l’Indépendance. Pourtant, celle-ci était très présente avant la colonisation, comme l’attestent les sou
Dans un deuxième temps, la résolution des conflits politiques dans le cadre des crises témoigne d’après P. Kneitz de la force et de l’ancrage du fihavanana malgache. En effet, l’exemple de la crise politique de 2009, qui a connu des phases de violences inédites (manifestations, pillages, affrontements avec l’armée et tirs sur les manifestants le 7
Pourtant, il faut savoir que le fihavananan’a pas la même popularité ni la même perception pour les Malgaches que pour les observateurs étrangers. Ce concept est de plus en plus critiqué au fil des crises. Pour certains Malgaches, il n’existe plus depuis les changements opérés par le capitalisme et l’ouverture au monde occidental, qui auraient détr
Peut-on en conclure que le fihavanana doit être rejeté pour permettre à Madagascar de renaître dans une véritable démocratie au débat égalitaire ? Sa surutilisation dans le champ politique est effectivement en train de conduire à une perte irréversible de son ancrage auprès des Malgaches. Il est évident que le terme doit être repensé et réinterrogé
GANNON F, « Le fihavanana comme capital social », in : KNEITZ Peter (dir.), La vision d’une société paisible à Madagascar, Universitätsverlag Halle-Wittenberg, 2014 (326 p.) : Le terme anglais kinshipserait selon lui le plus proche du terme malgache. Cette vision est fausse comme l’a démontré Sylvain Urfer en rapprochant le fihavanana du concept du