L’Essai sur l'origine des langues est esquissé en 1755, l'année de la parution du Discours sur l'inégalité. Il reste inachevé à la mort de Rousseau, qui en a confié le manuscrit à Du Peyrou (cote Ms. R. 11 à la bibliothèque de Neuchâtel).
QUICONQUE étudiera l'histoire et le progrès des langues verra que plus les voix deviennent monotones, plus les consonnes se multiplient, et qu'aux accens qui s'effacent, aux quantités qui s'égalisent, on supplée par des combi- naisons grammaticales et par de nouvelles articulations : mais ce n'est qu'à force de temps que se font ces changemens.
On nous fait du langage des premiers hommes des langues de Géométries, & nous voyons que ce furent des langues de Poetes. Cela dut être. On ne commença pas par raisonner, mais par sentir. On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins; cette opinion me paroit insoutenable.
Il reste inachevé à la mort de Rousseau, qui en a confié le manuscrit à Du Peyrou (cote Ms. R. 11 à la bibliothèque de Neuchâtel). Du Peyrou publie l’Essai en 1781 à Genève (Oeuvres posthumes de J. J. Rousseau, tome III, pages 211 à 327, et dans les Traités sur la musique de J. J. Rousseau, pages 209 à 325).