Un autre type de dilemme éthique auquel est soumis l’ingénieur est celui de la performance et du travail bien fait. Aujourd’hui, performance est synonyme d’urgence. La pression fait que l’ingénieur ne se sent pas à l’aise pour réaliser à bien son travail.
Elle a rédigé en 1997 Le code de déontologie du CNISF (ancienne appellation d’IESF) puis la Charte d’éthique de l’ingénieur en 2001. Mais ces chartes n’ont aucun caractère coercitif et ne créent pas d’espace de contrôle. Aujourd’hui, IESF travaille à la refonte de sa charte.
InternetActu.net : On a l’impression que le point faible de l’éthique des ingénieurs demeure leur manque d’ouverture aux questions démocratiques : le solutionnisme technologique semble avoir du mal à faire une place à la participation citoyenne pour orienter les choix techniques… Fanny Verrax : Je n’opposerai pas ces deux facettes.
Comme je l’ai souligné au début de l’essai, je désire être ingénieur-concepteur. Les problèmes éthiques s’y rencontrent à plusieurs niveaux : exigence de conception, compromis optimaux, risques et actions collectives. 1) Comment assumer sa responsabilité ? quand doit-on se poser la question de l’éthique ?
Chaque corps de métier a une responsabilité, et d’autant plus lorsque ses décisions peuvent affecter l’ensemble de la société. « En France, on a tendance à parler d’éthique et de déontologie pour des secteurs précis comme la médecine ou le journalisme. Pourtant, à partir du moment où un métier a un impact sur les autres qui n’est pas visible par le
Alors comment l’éthique de l’ingénierie est-elle encadrée en France ? Tout d’abord, les ingénieurs, comme n’importe quel corps de métier, doivent respecter les lois nationales et internationales en vigueur. Il s’agit par exemple de la déclaration des Droits de l’Homme, du droit du travail, des conventions de l’Organisation internationale du Travail
Pour Christelle Didier, il ne faut pas se contenter de rédiger des codes mais plutôt créer une culture de l’éthique qui peut être distillée dès les études d’ingénieur. « Si en France, il y a parfois quelques cours d’éthique, aux Etats-Unis, les étudiants ont 50 h de cours par an dédiées à ce sujet pendant 4 ans. Ça ne règle pas tout mais ça permet