Quant au rôle joué par la théologie, il était d’affirmer des vérités de foi, en tant qu’objets de savoir et d’inculcation. Dans le souci d’affirmer la concorde entre la philosophie et la foi, Léon XIII avait tenu « à rétablir et à propager (…) la sagesse d’or » de saint Thomas d’Aquin (encyclique Aeterni patris, 1879).
Sur le plan spéculatif, le rapport entre philosophie et théologie est aussi souvent remis en question que son histoire est ancienne. La profession de foi de Nicée (325) comporte un terme philosophique : homoousios (le Fils de Dieu « consubstantiel » au Père) dont l’emploi technique ne peut aller sans débat 6.
La théologie se préoccupe donc à la fois d’exprimer une visée de salut et d’échapper aux leurres qui réclament pourtant chacun l’exclusivité. Mais, encore une fois, croyance et projection imaginaire débordent largement les manifestations dites religieuses. En voici une illustration concrète que donne le prêtre brésilien Antonio Manzatto :
1 On le sait, des menaces pèsent aujourd’hui sur l’enseignement de la théologie dans les universités d’État, là où cet enseignement est prodigué. Des débats se sont ouverts au Québec 1, en Suisse 2, en Allemagne 3, en Belgique 4 …