63 Friedmann et Naville, qui avaient le sentiment d’appartenir à des mondes incompatibles, œuvraient dans un climat de suspicion mutuelle. Ils coopérè-rent cependant le temps de faire le Traité de sociologie du travail, moment fondateur dans l’édification de ce champ scientifique.
En définitive, la revue paraît sous le patronage d’une Association pour le développement de la sociologie du travail dont Friedmann est le président, Stoetzel le vice-président et dont les membres du comité de rédaction sont directement (Crozier et Reynaud) ou indirectement (Touraine et Tréanton) liés à l’ISST.
32 Si les États-Unis sont alors le seul pays où la sociologie du travail existe, sous la forme englobante de la sociologie industrielle, et dispose d’un corpus de recherche qui se diffuse en Europe, cette diffusion exige des agents et des moyens.
La sociologie du travail se développe entre les deux pôles artificiellement distingués : la recherche appliquée et la recherche « pure » qui se confond avec la question de l’autonomie du chercheur toujours revendiquée, et le plus souvent respectée dans cet institut.