Parce que la vie de gestionnaire est exigeante et que l'équilibre entre les attentes à court terme et les objectifs à long terme n'est pas aisé. Sachant cela, nous avons voulu donner aux dirigeants québécois une boussole morale qui les aide à résister aux pressions et à prendre des décisions qui assurent la pérennité de leur entreprise.
L’éthique des affaires est coincée entre deux théories de la responsabilité de l’entreprise qui sont concurrentes et tout aussi erronées. D’une part, selon le modèle de la valeur pour les actionnaires, défendu par le Prix Nobel d’économie Milton Friedman, l’entreprise n’a de réelles obligations morales qu’envers ses seuls actionnaires.
Comme je l’ai indiqué, la responsabilité morale de l’entreprise existe dans une large mesure parce que les dirigeants administrent les entreprises pour promouvoir les intérêts des actionnaires. C’est seulement parce qu’une entreprise est administrée par un groupe précis de personnes qu’elle peut avoir la capacité d’agir.
Les théories de l’éthique des affaires ont certes le mérite de ne pas passer sous silence les dilemmes moraux qui peuvent se poser aux entreprises : les conflits entre l’intérêt et l’éthique [24] [24] Le cas de la Ford Pinto (1978) est paradigmatique.