La langue devient ainsi un facteur de construction identitaire créant un sentiment d’appartenance à une communauté ou encore garantissant la cohésion sociale de celle-ci. Toutefois, la langue et son rapport à l’identité sont complexes car la question de son usage est à prendre en considération (Charaudeau 2001).
En effet, la langue et la culture sont des éléments essentiels de notre identité et unissent les communautés et les nations. L’Encyclopaedia Britannica définit la langue comme « un système de symboles oraux ou écrits par lesquels les êtres humains, en tant que membres d’un groupe social et participants à sa culture, s’expriment.
C’est donc la manifestation de la langue comme revendication identitaire qui est soulignée. Voulant préserver le français au sein de la province québécoise comme langue dominante, c’est en filigrane la « survie de la culture, la fidélité aux ancêtres et des impératifs identitaires » que ses défenseurs tendent à préserver.
Cette symbolique de l’identité d’une communauté à travers sa langue repose sur plusieurs notions, dont celle de « filiation ». La notion de filiation dit que les membres d’une communauté linguistique sont comptables de l’héritage qu’ils reçoivent du passé.
1Quoi de plus complexe que la question de la dimension culturelle du langage, qui se double de la question de lidentité ? On peut dire que quatre séries de questions se posent à ce propos : (i) Quest-ce que lidentité dun individu, quest-ce que lidentité sociale et/ou culturelle dun groupe, et sont-ce les mêmes ? (ii) Qui juge de lidentité dun group
2Je ne pourrai, dans ce bref texte dhommage, traiter de lensemble de cette question. Non seulement par manque de place mais aussi par manque de connaissances sur lensemble des mécanismes qui président à la construction de lidentité culturelle. Je me contenterai donc de prendre position sur la question de savoir si cest la langue ou le discours qui
4Cette idée voudrait que lon puisse se reconnaître comme appartenant à une collectivité unique, grâce au miroir dune langue commune que chacun tendrait à lautre, langue censée être la même pour tous et dont lhomogénéité serait le garant dune identité collective. Cette idée a été défendue avec plus ou moins de vigueur par les nations, selon quelles
5Que faut-il penser de cette représentation, car il ne sagit ici que de « représentations sociales » ? Il est clair que la langue est nécessaire à la constitution dune identité collective, quelle garantit la cohésion sociale dune communauté, quelle en constitue dautant plus le ciment quelle saffiche. Elle est le lieu par excellence de lintégration
9La compétence sémantique concerne ce que les cognitivistes appellent « lenvironnement cognitif mutuellement partagé » (Sperber 1989). Le fait que pour se comprendre il faille faire appel à des savoirs communs qui sont supposés partagés par les partenaires de léchange langagier. Ces savoirs sont de deux types : (i) savoirs de connaissance qui corre
11Cette quadruple compétence constitue pour moi les conditions de la communication langagière. Et cest à larticulation de la mise en œuvre de ces trois compétences que se fabriquent les identités culturelles. On voit ainsi comment se joue le rapport « langue-discours-identité-culture ». La langue est un système de formes qui véhiculent en même temp
15Travailler sur les implicites est une autre façon de relancer le travail sur létude des textes authentiques (bandes dessinées, publicités, journaux, récits, débats, interviews et textes littéraires), la seule preuve de lauthenticité dun texte étant quil est imprégné dimplicites culturels. Ces implicites culturels sont autant de discours qui circu