PDFprof.com Search Engine



La Philosophie politique de Kant

PDF
Images
List Docs
  • Quelle est la philosophie de Kant ?

    La philosophie pratique d'Emmanuel Kant désigne la philosophie édifiée par l'usage de la raison pratique, par contraste avec l'usage de la raison théorique, qui faisait l'objet de la Critique de la raison pure.

  • Quel est le but de la philosophie politique ?

    La philosophie politique est une branche de la philosophie qui étudie les questions relatives au pouvoir politique, à l'État, au gouvernement, à la loi, à la politique, à la paix, à la justice et au bien commun entre autres.

  • Quelles sont les idées principales de Kant ?

    Kant (1724-1804) : un philosophe et une œuvre.
    Le philosophe ne doit pas se déterminer par rapport à Dieu mais par rapport à l'homme.
    Ce n'est pas la foi mais la raison qui peut procurer à l'homme la liberté.
    La morale doit donc se libérer de toute référence (comme les Eglises) extérieures à la raison humaine.

  • Il y a 330 ans, la naissance de Montesquieu, père de la philosophie politique.
    HISTOIRE - Le 18 janvier 1689, le philosophe des lumières voyait le jour près de Bordeaux.
    De A comme Académicien à V comme Voyage retour sur la vie et l'œuvre de Montesquieu au travers d'un abécédaire non-exhaustif.
La philosophie politique de Kant est dialectique en ce qu'elle procède d'une conception antinomique de l'expérience historique, qui résulte à la fois d'une exigence morale et d'une finalité naturelle. L'excessive prudence kantienne a trompé bien des interprètes.

La Philosophie politique de Kant
La faune des sols son écologie et son action
Faune sauvage Biodiversité et santé Quels defis ?
LA FAUNE
Importance socio-économique et écologique de la faune sauvage
33 FLORE ET FAUNE
La protection de la faune sauvage terrestre en droit international
Nature & Faune
Ecologie de la faune associée aux émissions de fluides froids de
Cours d'ecologie animale
Définitions : phonologie et phonétique
Next PDF List

La Philosophie politique de Kant

Copyright € Canadian Society for Eighteenth-Century Studies / Socitcanadienne d'tude du dix-huiti'me si'cle, 1982Ce document est protg par la loi sur le droit dƒauteur.

Lƒutilisation desservices dƒ"rudit (y compris la reproduction) est assujettie sa politiquedƒutilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/Cet article est diffus et prserv par "rudit."rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos delƒUniversit de Montral, lƒUniversit Laval et lƒUniversit du Qubec Montral.

Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/Document gnr le 8 fv. 2024 13:03Man and NatureL'homme et la natureLa Philosophie politique de KantJames CrombieVolume 1, 1982URI : https://id.erudit.org/iderudit/1011793arDOI : https://doi.org/10.7202/1011793arAller au sommaire du numro"diteur(s)Canadian Society for Eighteenth-Century Studies / Socit canadienne d'tudedu dix-huiti'me si'cleISSN0824-3298 (imprim)1927-8810 (numrique)Dcouvrir la revueCiter cet articleCrombie, J. (1982).

La Philosophie politique de Kant. Man and Nature / L'hommeet la nature, 1, 81†92. https://doi.org/10.7202/1011793ar8.

La Philosophie politique de Kant La philosophie politique de Kant a été pendant longtemps méconnue des commentateurs, surtout de ceux qui se sont occupés de l'aspect systématique de sa pensée.

Les raisons de cet état de choses sont multiples.

Non la moindre de ces raisons est sans doute que Kant n'est venu que tard dans sa vie à l'élaboration et à l'expression sous forme écrite d'une théorie politique selon les principes de sa philosophie.

Il a par conséquent relativement peu écrit sur des sujets relevant directement de la philosophie politique.

En effet, selon l'extension que l'on accorde au mot "politique", seulement entre 1-1/2 et 5 pour cent de ses écrits1 seraient consacrés à la considération de ce genre de question.

Et nous avons le témoignage de Kant lui-même pour nous indiquer le caractère peu systématique de certains de ses textes politiques les plus importants, notamment de son Projet de paix perpétuelle (1795), qui ne serait, au dire de Kant, que des "rêveries", une collection d'"opinions avancées au hasard".

2) De plus, en ce qui concerne la partie plus systématique de son oeuvre politique, constituée surtout de la Doctrine du droit (1797), il a été suggéré, notamment par Friedrich Paulsen, que celle-ci aurait été rédigée pendant la période de sénilité du philosophe de Kônigsberg.

3) A cet égard, effectivement, force nous est de reconnaître que la Doctrine du droit, ainsi que la Doctrine de la vertu, première et seconde parties, respectivement, de la Métaphysique des moeurs, présentent des difficultés de lecture considérables.

La complexité et l'obscurité syntaxiques, allant parfois jusqu'à l'incorrection grammaticale, assorties d'une terminologie copieuse et, du moins en apparence, flottante, marquent très possiblement une détérioration par rapport aux trois grandes Critiques qui avaient précédemment fait la renommée de leur auteur et dont le style ne rendait déjà pas facile la tâche du lecteur.

Nous ne retiendrons cependant pas l'hypothèse d'une période de sénilité pour rendre compte de l'impénétrabilité relative du texte de la Doctrine du droit, ni surtout pour servir de prétexte à notre paresse, car nous croyons que la détérioration du style de Kant, si détérioration il y a eu, a été voulue dans la mesure où elle est réelle et s'explique moins par l'âge avancé de l'auteur que par des changements survenus dans la situation politique à l'intérieur et à l'extérieur de la Prusse, ainsi que par la prudence qui s'imposait à un auteur qui traitait de questions politiques tout en habitant un pays à régime monarchique quatre ans à peine après la décapitation de Louis XVI.

Il est d'ailleurs à remarquer que Kant avait déjà eu de sérieux démêlés avec la censure à propos de sa Religion dans les limites de la simple raison 81 82 (1793) - et avait même fait l'objet d'une remontrance que lui adressait personnellement le roi Frédéric-Guillaume IL4 A Fichte, qui lui avait écrit en 1793 pour dire que son âme était "tout enflammée d'une merveilleuse idée"5 qui lui permettrait de résoudre le problème proposé par Kant aux pages 372-373 de la deuxième édition de la Kritik der reinen Vernunft, Kant répond qu'il souhaite que Fichte le devance dans cette affaire ou, plutôt, que ce dernier rende "dispensable" le rôle que Kant devait y jouer.

6) Il s'agissait en l'occurrence de tracer les grandes lignes d'"une constitution ayant pour but la plus grande liberté humaine fondée sur des lois qui permettraient à la liberté de chacun de subsister en même temps que la liberté de tous les autres".

1) Philonenko rapporte que quelques mois plus tard Fichte écrit de nouveau à Kant pour lui annoncer "que son plan de travail intéressant le droit naturel, le droit politique (Staatsrecht) et la politique proprement dite est assez vaste pour occuper la moitié de sa vie - sans préciser que l'autre moitié sera consacrée à fonder plus justement la philosophie transcendentale".

8) Or ce n'est pas par pure générosité que Kant manifeste ce désir de s'effacer devant le jeune Fichte si plein d'enthousiasme.

La même année dans une lettre à Spener où il est justement question des difficultés qu'il rencontre vis-à-vis la censure depuis la mort de Frédéric le Grand, Kant écrit que "lorsque les grands de ce monde sont dans un état d'intoxication, un pygmée qui chérit bien sa peau fait bien de ne pas s'impliquer dans leurs querelles".

9) En décembre de la même année, Kant écrit à Kiesewetter qu'"en ce moment où la mode veut qu'on donne l'alarme là où il n'y a que tranquillité et paix, on doit donc patienter, tout en accordant une obéissance exacte à la loi".10 Plus de quatorze mois plus tard, en mars 1795, en réponse à une requête que lui adressait Schiller de collaborer à un périodique {Die Horen - Les Heures) dont il était le rédacteur, Kant écrit qu'il doit "demander un assez long délai - um einen etwas langen Aufschub bitten".11 Kant poursuit en constatant que tout "matériel se rapportant à des questions d'état ou de religion se trouve pour le moment soumis à un certain blocus [Handelssperte], mais il n'y a guère en ce moment que cette sorte de marchandise qui intéresse la grande majorité des lecteurs".

Kant ajoute que "l'on doit observer pendant encore quelque temps ce changement de climat, afin de s'accommoder prudemment du temps - um sich klûglich in die Zeit zu schicken\xl Quelques mois plus tôt Kant avait écrit à son éditeur Lagarde les lignes suivantes: "Puisque mon sujet est à proprement parler la métaphysique dans l'acception la plus large du mot et s'occupe en tant que telle de théologie, de morale (et, avec cette dernière, de religion aussi), ainsi que de droit naturel (et, avec ce dernier, de droit politique et du droit des gens), mais seulement du point de vue de ce que la simple raison a à en dire, et que la main de la censure [ne] s'abat [pas moins] sur elle à présent, aucune garantie n'existe que l'ensemble du travail entrepris en ce domaine ne soit frustré par un trait de plume du censeur. - Lorsque la paix, qui semble être proche, s'établira, on peut espérer que les limites dans lesquelles un auteur doit se tenir seront plus exactement indiquées par des décrets plus précis, afin que celui-ci puisse se sentir en sécurité dans le domaine qui lui 83 est laissé - so, dass er in dem, was ihm noch freigelassen wird, sic h fur gesichert halten kann. » '3 N'est-il pas significatif à cet égard, comme Ta fait remarquer Hettner,14 que Kant ait "publié ses écrits sous son propre nom, tandis que les Contributions à la juste appréciation de la Révolution française de Fichte paraissaient de façon anonyme"? Je pense que la conclusion qui s'impose ici est que dans notre lecture des écrits politiques de Kant nous ne devons ni ne pouvons faire abstraction de l'oeil du censeur qui, toujours présent à l'esprit de Kant, lisait, pour ainsi dire, par-dessus son épaule.15 Il ne serait pas surprenant, dès lors, s'il s'avérait que Kant se soit parfois exprimé par des tours de phrase qui n'auraient pas la même signification pour le lecteur averti que pour le fonctionnaire-théologien moyen.

L'un des principes de base de notre lecture de la philosophie politique de Kant sera, en effet, qu'il faut examiner à la loupe pour en déterminer le sens précis, toute proposition qui semble, de prime abord, exprimer une position favorable au régime en place.

Nous ne devons cependant pas croire que Kant ait fait imprimer quoi que ce soit qui aille à l'encontre de ses véritables convictions.16 A cela il aurait préféré le silence: "Rétracter et renier sa conviction intime, on peut lire dans les papiers laissés par Kant, est une bassesse - Widerruf und Verleugnung seiner inner en ûberzeugung ist niedertràchtig - et nul ne doit en être supposé capable, mais le silence en un cas comme le présent, est le devoir d'un sujet; et si tout ce que l'on dit, doit être vrai, ce n'est cependant pas un devoir de dire publiquement toute vérité".17 Mais si Kant, dans ses écrits politiques, ne s'est pas exprimé avec toute la clarté voulue, et s'il s'avérait de plus qu'il n'ait pas tout dit sur sa véritable position, comment, dès lors, déterminer le sens des textes qu'il s'est néanmoins senti dans l'obligation de faire publier? Nous n'avons pas, il me semble, à cet égard, d'autre recours qu'à une lecture fouillée qui s'appuie sur l'aspect systématique de l'oeuvre de Kant.

Or, malheureusement, au dire de Hans Saner, l'oeuvre politique de Kant a été délaissée précisément par ceux-là parmi ses commentateurs qui s'attachaient le plus aux aspects systématiques de sa pensée.18 D'autres commentateurs, aux préoccupations moins systématiques, ceux qui ne se sont pas laissés complètement rebuter par l'incohérence et l'intelligibilité apparentes du texte, ainsi que par certaines idées apparemment réactionnaires de l'auteur, se sont le plus souvent donné pour unique tâche de retrouver les origines des idées politiques de Kant.

Et l'on y a si bien réussi, comme le dit encore Hans Saner, que les nombreux pères19 des idées politiques de Kant ont été retrouvés, mais Kant lui-même a été perdu.

Car si l'on a tant cherché à situer la position de Kant par rapport à la pensée des autres, c'est souvent qu'on arrivait mal à la situer par rapport au système kantien dans son ensemble, et qu'on évitait ainsi d'avoir à la confronter en tant que philosophie politique.

Mais déjà, heureusement, un mouvement contraire s'esquisse.

Selon Eric Weil, "Kant, ici comme partout, marque un tournant dans l'histoire de la philosophie", et ce justement en raison des préoccupations systématiques du philosophe de Kônigsberg, Chez Kant, en effet, selon l'interprétation de Weil, "la politique devient problème parce que la morale et, mais seulement à sa suite, la philosophie de la nature 84 ne permettent plus d'éviter cette question: ni l'une ni l'autre ne seraient achevées, ni l'une ni l'autre ne seraient même vraies, si elles ne donnaient pas de réponse à ce problème qu'elles posent et imposent au philosophe.

Ce n'est pas la réflexion politique qui détermine la philosophie kantienne, c'est cette philosophie qui conduit, non aux problèmes politiques, mais au problème de la politique".20 Le