Une nouvelle approche, la socio-anthropologie, est apparue récemment. Si elle est née et a d’abord été appliquée à l’étude du travail, elle tend actuellement à englober l’ensemble des faits sociaux qu’elle s’efforce de mettre en relief dans leur complexité. Autant de nom que par définition, elle jette un pont entre la sociologie et l’anthropologie.
L’ouvrage de Bouvier 3 (2002) plaide pour une nouvelle formalisation de la sociologie et de l’anthropologie. Il rappelle opportunément que les durkheimiens sont les premiers à avoir utilisé les termes de socio-anthropologie ou de anthropo-sociologie comme appartenant à une sociobiologie à leurs yeux critiquable.
L’anthropologie a donc pour terrain les sociétés qui ne possèdent pas l’écriture, ou à peine, et chez lesquelles la tradition est orale, de même que les communautés rurales dotées de ces mêmes caractéristiques. La sociologie se réserve les sociétés proches et suffisamment avancées dans le temps présent pour échapper au crible de l’histoire.
Mais, au-delà de ces orientations, peut-on parler de champ de la socio-anthropologie ? 31 En matière de connaissance, tout comme en agriculture, un champ se constitue en identifiant, à la fois et dans un même mouvement, son identité interne et l’extériorité de ses voisinages.