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De la science politique

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  • Quel ce que la science politique ?

    La science politique ou politologie est une discipline académique qui étudie les phénomènes politiques.
    L'objet de la science politique est celle de l'étude scientifique qui s'intéresse aux phénomènes relatifs à l'État.
    En d'autres termes, la science politique est dite comme la science du gouvernement des États.

  • Quelle est le but de la science politique ?

    La science politique pousse l'histoire à prendre conscience d'une des dimensions de la réalité sociale, à comprendre le fonctionnement des régimes, et leur évolution, à comprendre que les autres ordres de la réalité dépendent aussi du « politique ».

  • Quels sont les métiers de la science politique ?

    Vous pouvez devenir :

    Sociologue.Consultant en relations internationales.Politologue.Administrateur judiciaire.Journaliste.Diplomate.Fonctionnaire.Attaché parlementaire.

  • Elle permet, à tout citoyen, de chercher à comprendre les ressorts de l'action publique en traitant les notions de gouvernance, de politiques publiques, de diplomatie et de géopolitique.
La science politique ou politologie est une discipline académique qui étudie les phénomènes politiques. L'objet de la science politique est celle de l'étude scientifique qui s'intéresse aux phénomènes relatifs à l'État. En d'autres termes, la WikipédiaObjet : PolitiquePersonnes clés : Maurice Duverger; Elinor OstromAutres questions

De la science politique
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De la science politique

Tous droits r€serv€s  Soci€t€ qu€b€coise de science politique, 1991Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur.

L'utilisation desservices d'ƒrudit (y compris la reproduction) est assujettie " sa politiqued'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/Cet article est diffus€ et pr€serv€ par ƒrudit.ƒrudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos€ del'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec "Montr€al.

Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 8 f€v. 2024 16:49PolitiqueDe la science politiqueJean-Louis Loubet del BayleNum€ro 20, automne 1991URI : https://id.erudit.org/iderudit/040700arDOI : https://doi.org/10.7202/040700arAller au sommaire du num€roƒditeur(s)Soci€t€ qu€b€coise de science politiqueISSN0711-608X (imprim€)1918-6584 (num€rique)D€couvrir la revueCiter cet articleLoubet del Bayle, J.-L. (1991).

De la science politique.

Politique, (20), 95 127.https://doi.org/10.7202/040700arR€sum€ de l'articleDans cet article, l'auteur tente de r€pondre de mani†re syst€matique auxquestions que se posent les non-sp€cialistes de la science politique quant "l'utilit€ de cette science.

Apr†s avoir discut€ de la dimension polys€mique dumot politique, l'auteur s'interroge sur l'objet de la science politique et sur sonexistence m‡me.

Il termine en discutant des pi†ges qui guettent les sp€cialistesde l'analyse des ph€nom†nes politiques.DE LA SCIENCE POLITIQUE Jean-Louis Loubet Del Bayle Université des Sciences sociales de Toulouse Dans cet article, l'auteur tente de répondre de manière systématique aux questions que se posent les non-spécialistes de la science politique quant à l'utilité de cette science.

Après avoir discuté de la dimension polysémique du mot politique, l'auteur s'interroge sur l'objet de la science politique et sur son existence même.

Il termine en discutant des pièges qui guettent les spécialistes de l'analyse des phénomènes politiques.

Sans aller jusqu'à parler, comme on l'a fait il y a quelques années, de "l'introuvable science politique», force est de constater que le spécialiste de l'étude des phénomènes politiques se heurte à beaucoup de questions lorsqu'il évoque autour de lui son activité.

Les incompréhensions plus ou moins innocentes ne manquent pas, notamment lorsqu'il s'agit de définir la place de sa discipline dans le champ des diverses disciplines universitaires.

Il faut d'ailleurs reconnaître qu'effectivement un certain nombre d'incertitudes et d'équivoques persistantes ne sont pas sans favoriser un tel état de choses.

Les pages qui suivent sont issues du constat de cette situation et tentent d'y répondre de façon un peu systématique en prenant position sur un certain nombre de problèmes généraux qui restent plus ou moins controversés, et ce, avec le souci de s'adresser en priorité aux non-spécialistes1 qui éprouvent parfois un sentiment de perplexité devant le halo * Cet article a été publié dans Annales, Université des Sciences sociales de Toulouse, tome XXXVII, 1989, p. 97-120.

Nous le reproduisons dans ce numéro avec la permission de l'auteur. 1.

De ce fait, on ne prétend pas traiter ici de façon exhaustive tous les problèmes qui seront abordés. 96 POLITIQUE/^ 20 d'interrogations qui entourent encore, en France du moins2, la science politique.

Dans une première approche, la science politique peut être définie comme la discipline qui a pour objectif l'étude scientifique des phénomènes politiques.

Cette définition est apparemment simple, mais, si on l'examine de plus près, on constate qu'elle est beaucoup moins claire qu'il n'y paraît et qu'elle soulève toute une série de questions.

C'est ainsi que la première incertitude apparaît lorsqu'on s'interroge sur ce qu'est un phénomène politique.

On s'aperçoit alors que le mot apparemment banal de politique n'a pas une signification aussi évidente qu'on pourrait le penser.

Il suffit, par exemple, de faire varier l'article précédant le mot politique pour constater des glissements de sens qui révèlent la polysémie de ce terme.

Ainsi se révèle une première incertitude qui concerne la définition de l'objet de la science politique.

En second lieu, si l'intitulé de ce texte parle de "science politique» au singulier, il n'est pas difficile de noter que cette terminologie est elle-même sujette à discussion.

C'est ainsi que certains documents officiels parlent de "sciences politiques» au pluriel et que l'institution qui a été fondée en France après la Seconde Guerre mondiale pour favoriser le développement de la discipline s'intitule Fondation "des» sciences politiques.

Par ailleurs, un certain nombre de cours ou de manuels qui traitent des phénomènes politiques utilisent le terme de "sociologie politique».

Par là apparaît un problème terminologique qui n'est pas dépourvu de signification et de conséquences.

En troisième lieu, si l'on se rallie à l'expression "science politique», ses implications ne font pas l'unanimité et le terme de "science» appliqué à la connaissance des phénomènes politiques est parfois contesté, si bien que c'est alors l'existence de la science politique en tant que discipline "scientifique» qui se trouve mise en question.

Il faut dire que cette 2.

En ne négligeant pas des perspectives plus générales, ce texte évoquera néanmoins plus particulièrement les problèmes posés par le statut de la science politique en France.

Loubet/DE LA SCIENCE POLITIQUE 97 interrogation s'explique d'autant plus que le développement du discours scientifique sur les phénomènes politiques se heurte à un certain nombre d'obstacles et qu'un certain nombre de tentations menacent le spécialiste de science politique et sont susceptibles de compromettre le caractère scientifique de son travail.

I.

L'objet de la science politique Comme on l'a noté précédemment, la signification du terme politique est ambiguë et, suivant l'article dont on le fait précéder, le mot ne désigne plus exactement la même chose : "une» politique ne désigne pas exactement la même réalité que "la» politique, et "la» politique ne désigne pas le même objet que "le» politique.

Cette difficulté à définir l'objet de la science politique fut, par exemple, illustrée en 1948 lorsqu'une conférence d'experts réunis par !'UNESCO pour discuter de cette question n'aboutit qu'à une définition énumérative distinguant quatre champs d'investigation : les théories et les idées politiques, les institutions politiques, les partis, les groupes de pression et l'opinion publique, et les relations internationales.

Si cette solution énumérative est révélatrice, il faut néanmoins souligner que les politologues ne s'en sont pas tenu à ce constat d'impuissance et que des tentatives ont été faites pour donner de la politique une définition plus conceptuelle3.

En particulier, cet effort s'est traduit par une controverse devenue classique entre tenants de la science politique comme "science de l'État» et tenants de la science politique comme "science du pouvoir», une controverse dont on ne peut pas ne pas rappeler les termes, même si l'on considère qu'elle ne permet pas de parvenir à une solution pleinement satisfaisante. 3.

Dans la perspective qui est ici la nôtre, il ne nous semble pas possible de renoncer à cette préoccupation, comme le fait P.

Favre dans son essai "La question de l'objet de la science politique a-t-elle un sens?», dans Mélanges dédiés à Robert Pelloux, Lyon, Éd.

Hermès, 1980, p. 123-142. 98 POLITIQUE/^ 20 La première conception relativement classique et traditionnelle, qui a été fortement influencée par les juristes, définit la science politique, en suivant l'exemple de Littré, comme "la science du gouvernement des États».

La science politique serait la discipline qui étudie les phénomènes relatifs à l'État.

Cette définition est une définition à dominante juridique, car, si la notion d'État comporte des éléments sociologiques - un territoire, une population - elle insiste surtout sur l'idée que l'État est une organisation juridique, une personne morale exerçant un pouvoir souverain pour prendre des décisions s'imposant aux membres de la collectivité étatique.

En France, cette conception que l'on rencontre avant la Seconde Guerre mondiale développée par les juristes et par certains sociologues, comme Georges Davy, a surtout été illustrée après la Libération par les écrits de Marcel Prélot4.

On la retrouve aussi chez les juristes allemands ou des auteurs comme le Belge Jean Dabin.

Soutenu également par les sociologues d'inspiration marxiste des pays de l'Est, ce point de vue n'a en revanche trouvé que peu d'adeptes chez les auteurs anglo-saxons. À cette thèse de la science politique comme "science de l'État», on reconnaît en général le mérite de la précision, dans la mesure où elle renvoie à une réalité bien connue, celle de l'organisation des États modernes.

Ceci étant, cette approche centrée sur la notion d'État, et sur son corollaire juridique la théorie de la souveraineté, a fait l'objet d'un certain nombre de critiques.

Tout d'abord, sa précision reste relative, car les frontières de l'État ne sont pas évidentes, particulièrement dans une période qui voit s'étendre les activités et les interventions de l'État dans la vie sociale.

D'autre part, et surtout, on reproche à cette définition de conduire à une vision restrictive du politique en privilégiant ses aspects juridiques et institutionnels au détriment de ses dimensions sociologiques, en oubliant qu'avant d'être des phénomènes juridiques les phénomènes politiques entrent dans la catégorie plus générale des phénomènes sociaux.

Enfin, le caractère restrictif de cette approche 4. Cf. M. Prélot, La science politique, Paris, PUF, 1966.

Loubet/DE LA SCIENCE POLITIQUE 99 se manifeste par son orientation ethnocentrique dans Ia mesure où elle exclut du champ de la science politique des modes d'organisation politique qui n'ont pas atteint la complexité du modèle étatique caractérisant les sociétés modernes.

En face de la thèse "statologique» que l'on vient d'évoquer s'est affirmée une autre conception de la science politique envisagée comme l'étude des phénomènes de pouvoir.

La science politique devient alors la discipline consacrée à l'analyse des rapports d'autorité, de commandement, de gouvernement dans quelque société que ce soit, et pas seulement dans le cadre de l'organisation étatique.

C'est une conception qui insiste fondamentalement sur les rapports inégalitaires gouvernants/gouvernés et que l'on trouve particulièrement développée chez les politologues anglo-saxons comme Harold Lasswell ou Robert Dahl, aussi bien que chez des auteurs français comme Raymond Aron, Georges Burdeau, Bertrand de Jouvenel ou Maurice Duverger.

Ainsi Robert Dahl définit-il un système politique "comme un ensemble persistant de rapports humains qui impliquent dans une mesure significative des relations de pouvoir, de domination ou d'autorité»5.

L'intérêt de cette conception est de souligner que la notion de pouvoir se retrouve dans la plupart des groupes sociaux et que l'on rencontre dans tous les groupes sociaux des phénomènes qui ne sont pas sans présenter d'assez fortes analogies avec ceux que l'on rencontre dans le cadre de l'organisation étatique, avec la possibilité d'enrichir la connaissance des uns par la connaissance des autres et inversement.

Dès lors, tout groupe humain comportant des rapports de pouvoir relèverait de la catégorie des phénomènes politiques.

Ceci étant, si la thèse "statologique» est apparue restrictive, cette approche du politique par la notion de pouvoir paraît exagérément extensive, car multiples sont les formes de pouvoir que l'on rencontre dans la vie sociale.

Ainsi du pouvoir du patron dans son entreprise, du chef religieux dans son église, du professeur dans sa classe, pour ne citer que 5.

L'analyse politique contemporaine. Paris, Fayard, 1973, p. 28. 100 POLITIQUE/^ 20 quelques exemples parmi bien d'autres possibles.

Il n'est pas jusqu'au groupe familial qui ne connaisse des relations de pouvoir, entre mari et femme ou entre parents et enfants, et même entre enfantsl Dès lors le politique tend à se dissoudre dans le social et à perdre toute identité spécifique. "À force d'enfouir le pouvoir dans la société et d'en mettre partout, on finit par ne plus distinguer une rixe d'une guerre, l'emprisonnement de deux gangsters et l'organisation d'un système concentrationnaire, le fonctionnement d'un service hospitalier et l'internement d'opposants politiques»6.

Les deux approches qui viennent d'être évoquées se heurtent donc à des objections d'une portée non négligeable.

D'ailleurs, ces objections sont tellement fondées que les tenants des thèses antagonistes ont été obligés d'en tenir compte et d'amender la radicalité de leurs positions.

Ainsi, Marcel Prélot, tout en maintenant sa référence à l'État, a été conduit à préciser que la science politique doit s'étendre à la connaissance de "tout l'État», dans ses diverses formes et dans ses diverses composantes, juridiques certes, mais aussi sociologiques.

Il ajoute en outre que la science politique ne saurait négliger l'étude de ce qui a précédé l'État - les "phénomènes préétatiques» - l'étude de ce qui peut dans certains cas le remplacer - les "phénomènes paraétatiques» - et enfin l'étude de ce qui peut éventuellement le dépasser - les "phénomènes supraétati-ques»7.

De même, les tenants de la science politique comme science des phénomènes de pouvoir admettent que les formes les plus perfectionnées et les plus complexes de pouvoir se situent dans le cadre de l'organisation étatique.

Ainsi Maurice Duverger constate-t-il "que ceux qui définissent la politique comme la science du pouvoir en général reconnaissent qu'il atteint dans l'État sa forme la plus achevée, son organisation 6.

J. Leca et B.

Jobert, "Le dépérissement de l'État», Revue française de science politique, décembre 1980, p. 1169-1170. 7.

M. Prélot, op. cit., p. 97-100.

Loubet/DE LA SCIENCE POLITIQUE 1 01 la plus complète et qu'on doit surtout l'étudier dans ce cadre; dans les autres sociétés humaines, il reste embryonnaire»8.

Cette controverse classique laisse le chercheur insatisfait dans la mesure où les concessions des tenants des deux thèses illustrent les limites de leurs positions respectives.

Cette impasse a conduit d'autres auteurs à se tourner vers Max Weber9 et vers l'idée qu'il y a organisation politique d'une collectivité "lorsque son existence et la validité de ses règlements sont garanties de façon continue à l'intérieur d'un territoire géographique déterminé par l'application ou la menace d'une contrainte physique de la part de la direction administrative».

Cette définition fait apparaître comme éléments de référence la notion d'organisation, celle de territoire et celle de contrainte physique, toutes notions qui permettent de ne pas être enfermé dans la notion moderne d'État, tout en évitant de tomber dans les excès liés à la définition par référence à l'idée de pouvoir sans autre précision.

Néanmoins, la référence au territoire peut être considérée comme un obstacle à l'universalité de c