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Présentation : les nouvelles statistiques sociales

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  • Pourquoi utiliser les statistiques en sciences sociales ?

    Pourquoi utiliser les statistiques en sociologie ? Les statistiques sont souvent utilisées en sociologie pour analyser et interpréter des données quantitatives sur des phénomènes sociaux.

  • Quel est le rôle de la statistique ?

    Les statistiques servent à réduire les gros nombres à une dimension où it est plus facile de les comprendre.
    Les hommes aiment ì recueillir des chiffres, à les combiner de diverses façons, ì en tirer des conclusions et à les citer.

  • Pourquoi une étude statistique ?

    Tout d'abord, pourquoi faire des tests statistiques ? Les tests statistiques (ou tests d'hypothèses) vont vous permettre de tirer des conclusions claires, mathématiquement rigoureuses (et élégantes ) à partir des données que vous aurez analysées.

  • La statistique peut se définir comme une branche autonome des mathématiques qui offre des outils scientifiques d'analyse.
    La mobilisation intensive des outils de la statistique pour l'étude des phénomènes sociaux a contribué au développement de la statistique sociale.
Elles permettent tout d'abord de mesurer l'incidence des événements (comme une perte d'emploi) et des états (comme la pauvreté). Elles permettent également d'  Autres questions

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Présentation : les nouvelles statistiques sociales

Tous droits r€serv€s  Les Presses de l'Universit€ de Montr€al, 2003Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur.

L'utilisation desservices d'ƒrudit (y compris la reproduction) est assujettie " sa politiqued'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/Cet article est diffus€ et pr€serv€ par ƒrudit.ƒrudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos€ del'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec "Montr€al.

Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 8 f€v. 2024 17:45Sociologie et soci€t€sPr€sentationLes nouvelles statistiques socialesIntroductionThe New Social StatisticsPaul BernardVolume 35, num€ro 1, printemps 2003Les chiffres pour le dire.

Innovations conceptuelles etm€thodologiques en statistiques socialesTelling it with Numbers.

Conceptual and Methodological Innovationsin Social StatisticURI : https://id.erudit.org/iderudit/008508arDOI : https://doi.org/10.7202/008508arAller au sommaire du num€roƒditeur(s)Les Presses de l'Universit€ de Montr€alISSN0038-030X (imprim€)1492-1375 (num€rique)D€couvrir la revueCiter ce documentBernard, P. (2003).

Pr€sentation : les nouvelles statistiques sociales.

Sociologieet soci€t€s, 35(1), 3 18. https://doi.org/10.7202/008508arL'usage des statistiquesdans la recherche sociale s'est grandement transformé aucours des dernières décennies.On soupçonnait les praticiens des méthodes quan-titatives de réfléchir peu théoriquement,d'inféoder leur approche à des postulats dou-teux et de se lancer tête baissée dans des calculs qui obscurcissaient leurs démarchesaux yeux des profanes,dont un bon nombre de sociologues.Mais cette ère de l'alchimiese termine, dans une bonne mesure.

Les statistiques sociales s'inscrivent maintenantdans de nouveaux contextes de pratique de la recherche grâce à des innovations métho-dologiques dont la signification est avant tout théorique.

Les chiffres, quand ils sontutilisés à bon escient,peuvent servir à "dire»,servir d'ancrage à des narrations révéla-trices1.

Les articles rassemblés dans ce numéro2en fourniront plusieurs illustrationsfascinantes,exposées dans un langage aussi peu technique que possible.paul bernardDépartement de sociologieUniversité de MontréalC.P. 6128, Succursale Centre-villeMontréal (Québec) Canada H3C 3J7Courriel : paul.bernard@umontreal.ca3PrésentationLes nouvelles statistiques sociales1.

J'ai déjà tenté de démontrer (Bernard,1993) que l'élaboration d'une narration est l'une des troisconditions indispensables de l'élaboration des analyses causales - les deux autres étant la régularité desrelations entre variables et le contrôle des conditions ambiantes de ces régularités.

La construction d'unenarration qui rende compte de cet ensemble de régularités conditionnelles fournit une sténographie dusocial, qui enregistre et interprète heuristiquement les traces des processus dans lesquels sont engagés lesacteurs sociaux.2.Soulignons que quatre de ces textes,traitant de questions plus générales (Wheaton,ainsi que Duncanet Magnuson) ou offrant une perspective comparative internationale (DiPrete, ainsi que Saint-Arnaud etBernard),sont publiés simultanément,en langue anglaise,dans la revue Current Sociology,51 (5).Socsoc_v35n01.qxd 12/03/04 14:37 Page 3Plusieurs facteurs ont contribué au renouvellement des statistiques sociales,notam-ment la redécouverte de la complexité de la gouvernance et du besoin de fonder lesdécisions sur des connaissances probantes.Dans ce contexte,de nouveaux instrumentsd'observation se sont développés, portant sur des questions d'intérêt public de plusen plus diverses et complexes :la pauvreté et la dynamique du revenu,l'emploi et les tra-jectoires professionnelles,la dynamique des rapports entre les travailleurs et les entre-prises,le développement des enfants,les modes de vie des jeunes et leur entrée dans lavie adulte,la situation des immigrants,les déterminants sociaux de la santé - et en par-ticulier les inégalités sociales de santé3.

Les perspectives théoriques qui imposent lerecours à de telles données complexes empruntent de plus en plus à une variété dechamps de la sociologie, de même qu'aux autres disciplines des sciences sociales, enparticulier l'économie,la démographie,la psychologie,la science politique :l'interdis-ciplinarité se vit davantage dans la fréquentation de bases de données communes quedans le partage de principes.trois obstacles "évidents» à la recherche sociologique utilisant les statistiques socialesLes manuels de méthodologie quantitative en vogue dans les années 1960et 1970devaient admettre trois évidences suivantes quant aux limites de la contribution decette approche à l'avancement des connaissances sociologiques.En premier lieu,l'étudedu changement socialest bien sûr d'une importance primordiale pour la discipline,mais les données aussi bien que les modèles quantitatifs de l'époque n'étaient pasconçus pour mesurer ce changement directement; tout au plus pouvait-on décelerdans le profil des effets de causalité,liant entre elles plusieurs variables,la résultante deprocessus qui se déroulaient certes au fil du temps,mais dont on pouvait uniquementlire les traces laissées dans des enquêtes transversales4.En second lieu, l'entreprise sociologique repose largement sur l'analyse des liensentre les individus et leurs divers milieux d'appartenance:milieux microsociaux,commela famille et les réseaux sociaux; milieux mésosociaux,comme la région et le quartier,mais aussi les diverses organisations où nous sommes engagés dans des activités commele travail, l'étude, le maintien de notre santé, notre engagement civique et commu-4sociologie et sociétés • vol. xxxv.13.Cette liste de thèmes correspond aux six enquêtes longitudinales élaborées depuis une dizaine d'annéespar Statistique Canada.Mais de nombreux autres thèmes sont abordés dans les enquêtes de cet organisme,danscelles de l'Institut de la statistique du Québec (qui portent en particulier sur la santé et sur le développementde nouveaux-nés), et dans les travaux quantitatifs de chercheurs universitaires : restructuration des espacesurbains,styles de vie,réseaux sociaux,emploi du temps,valeurs et attitudes politiques,etc.4.Les démographes étaient plus choyés à cet égard,puisqu'ils pouvaient,et peuvent encore,tirer profitd'enquêtes rétrospectives,permettant de reconstituer le passé à partir des souvenirs des répondants.Il faut pourcela que les faits passés soient facilement mémorisables,ce qui est le fait de la plupart des événements auxquelss'intéressent les démographes :les naissances et les décès,les unions et leur rupture,les migrations d'une cer-taine ampleur.

Mais la plupart des faits sociologiques ne sont pas aussi notables, et notre discipline n'a doncpas bénéficié aussi rapidement des données qui puissent nourrir une analyse longitudinale.Socsoc_v35n01.qxd 12/03/04 14:37 Page 4nautaire,etc.;milieux macrosociaux,c'est-à-dire la société et l'époque où nous sommesnés5et où nous vivons.

Mais il était - et il demeure - difficile de produire des don-nées concernant à la fois ces diverses catégories d'appartenance et les caractéristiquesdes individus.Et l'obstacle n'est pas que pratique,il est aussi et surtout théorique.Les habituellesdonnées d'enquête étaient considérées par plusieurs comme irrémédiablement enta-chées d'un biais individualiste (largement par contamination de la part des écono-mistes);elles semblaient mettre de l'avant la libre détermination des individus et reléguerdans l'ombre les effets proprement sociologiques de l'appartenance aux milieux.

Cen'est pas là une fatalité, car l'effet des milieux - autrement dit des structures sociales - peut dans une bonne mesure être lu à partir du profil des effets des variables les unessur les autres,surtout quand certaines d'entre elles représentent justement,sous formede catégories classificatoires,les appartenances sociales (catégories de genre,d'âge,ethni-ques ou religieuses,socioprofessionnelles ou de classe,et ainsi de suite).Mais l'enjeu est plus profond encore.

Le tissu de la vie sociale se compose en faitde relations sociales, qu'il n'est pas facile de représenter au moyen de mesures quanti-tatives.Considérons par exemple le travail.Les enquêtes de main-d'oeuvre nous four-nissent une abondante information sur les caractéristiques individuelles des travailleurs,mais très peu sur les caractéristiques des organisations qui les emploient.Et la cueillettede données auprès de ces organisations prend le plus souvent la forme d'un bilan finan-cier,présentant coûts et bénéfices,mais très peu d'indications sur la façon dont le tra-vail est organisé.

Les relations de coopération et de conflit qui caractérisent la vie desentreprises,et qui sont si déterminantes pour leur performance aussi bien que pour laqualité de la vie de travail6,sont difficiles à représenter dans des enquêtes7.On retrouve à peu près la même situation dans plusieurs autres domaines que ten-tent de représenter les statistiques sociales.

Nous avons des données sur la santé desindividus et sur leur usage des services de santé; nous en avons aussi sur les dispensa-teurs de ces services; mais tant qu'elles sont disjointes, elles représentent assez mall'appariement des services avec les besoins,leur accessibilité,leur qualité et le caractèreapproprié ou non des interventions thérapeutiques effectuées dans divers contextes.La même chose vaut pour le système d'éducation,pour le système judiciaire,et ainsi desuite.En fait,la famille est à peu près la seule institution à propos de laquelle on ramasse5Présentation5.

L'époque de notre naissance détermine des effets de cohortes; celles-ci jouent un rôle déterminantquant aux trajectoires des individus,car elles correspondent principalement au moment,favorable ou défa-vorable,où les individus arriveront à l'école,quitteront celle-ci,entreront dans le marché du travail,forme-ront un couple, auront des enfants, prendront leur retraite, auront besoin des soins plus soutenus souventrequis dans la vieillesse.Les comparaisons de cohortes jouent un rôle clé dans l'analyse longitudinale.6.C'est la thèse que soutient Lowe (2000).7.Mais ce n'est pas du tout impossible,comme le montre le développement par Statistique Canada del'Enquête longitudinale sur les établissements et les travailleurs,qui suit au fil du temps un échantillon d'en-treprises,au sein desquelles ont été échantillonnés des travailleurs.L'enquête permettra de cerner la questiondes effets des pratiques de ressources humaines à la fois sur la trajectoire et la satisfaction des travailleurs etsur la productivité et la profitabilité des entreprises.Socsoc_v35n01.qxd 12/03/04 14:37 Page 5couramment des données pour l'ensemble des membres,créant ainsi de riches donnéescontextuelles pour chacun de ceux-ci.En dernier lieu,les schèmes expérimentaux,instrument par excellence des sciencesnaturelles,semblaient relever,dans les disciplines comme la nôtre,de la science-fiction,sinon de l'histoire d'horreur.Difficultés pratiques des mesures et interventions requises,qui exigeaient le contrôle d'un nombre incalculable de variables et l'emploi à ces finsde moyens extraordinaires.

Difficultés éthiques aussi et surtout, pour tout ce quiimplique la manipulation des conditions dans lesquelles se retrouveraient des êtreshumains.Et les expériences usuelles des psychologues sociaux,avec leurs échantillonsplus ou moins contrôlés,souvent composés de sujets facilement accessibles (comme lesétudiants),ne convainquaient guère,même si elles scandalisaient moins.le franchissement des trois obstaclesMais voilà que trois ou quatre décennies plus tard, chacune de ces "évidences» s'estécroulée, comme on le verra dans les textes de ce numéro.

Les modèles de cueilletteaussi bien que d'analyse des données arrivent aujourd'hui à reproduire beaucoup plusfidèlement certaine