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Lapprentissage du grec et du latin dans lEmpire romain daprès un

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  • Pourquoi apprendre le latin et le grec ?

    permet de se doter d'une culture générale solide.
    Ainsi nos élèves acquièrent-ils une plus grande aisance en français et sont-ils préparés efficacement aux sujets écrits et oraux de français du baccalauréat.

  • Quel est le lien entre les Grecs et les Romains ?

    Pourquoi les Grecs ont-ils adopté la culture romaine ? Parce qu'auparavant , dès le 2ème avant Jésus-Christ, les romains avaient adoptés la culture, l'art et la religion grecs en les intégrant à leur propre civilisation.
    Les dieux grecs sont toutefois restés avec leurs noms et ceux des romains avec les leurs.

  • Comment les Grecs ont influencé les Romains ?

    La vie en Grèce continua sous l'Empire romain à peu près comme avant.
    La culture romaine fut largement influencée par celle des Grecs.
    Les épopées d'Homère inspirèrent l'Énéide de Virgile, et des auteurs tels que Sénèque le Jeune écrivaient en utilisant un style grec.

  • Le grec possède une impulsion plus baroque, plus rococo que le latin, qui lui a une structure un peu rigide.
    Le grec a une capacité à créer, un peu comme l'allemand, des mots à rallonge, une capacité quasiment inépuisable.
1 fév. 2010 · Les conquêtes d'Alexandre puis les conquêtes romaines ont imposé le grec et le latin comme langues de l'Empire. Celui-ci est donc bilingue  Autres questions

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Lapprentissage du grec et du latin dans lEmpire romain daprès un

35Académie des Sciences et Lettres de MontpellierSéance publique du 1erfévrier 2010L'apprentissage du grec et du latin dans l'Empire romaind'aprèsun manuscritde la Bibliothèque Universitaire de Montpellierpar Michel GAYRAUDLes conquêtes d"Alexandre puis les conquêtes romaines ont imposé le grec etle latin comme langues de l"Empire.

Celui-ci est donc bilingue puisqu"il englobedeux sphères d"influence linguistique différentes.

La ligne officiellement reconnuequi sépare le grec à l"est et le latin à l"ouest, part de l"embouchure du Drin (nord del"Albanie) et se dirige d"ouest en est vers Skoplje (Scupi), puis remonte vers le norden suivant à peu près la crête de séparation entre les bassins de la Morava et duVardar, avant de parvenir au Danube.

C"est là que passa, à partir de 86 ap. J.C., lafrontière entre la Mésie Supérieure (Serbie) et la Mésie Inférieure (Bulgarie). Cettepartition n"est pas aussi stricte qu"on l"affirme souvent.

L"erreur est de considérerque ces deux zones ont été statiques et closes.Dans un premier temps, sous la République conquérante, les Romains ont étéfascinés par la culture grecque, et le grec devint la langue culturelle.

A cette époque(IIeet Iers. av. J.C.), être cultivé c"était savoir le grec.

Cicéron parlait le grec, commetout Romain cultivé ; il fit ses études de philosophie et de rhétorique à Rhodes ; ilrédigea en grec une partie de sa correspondance.

De leur côté, les Grecs nouvel-lement conquis refusaient d"apprendre le latin tout en le reconnaissant comme unelangue non barbare.

Le latin était donc à cette époque une langue administrative, legrec une langue culturelle. C"est une époque de bilinguisme à sens unique.

Le sensde ces échanges s"est modifié aux époques ultérieures.La situation a évolué à partir du début de l"Empire.

Sous Auguste, on acherché à maintenir l"équilibre entre les deux langues, le grec gardant la placed"honneur en tant que langue de culture.

Mais Auguste ne voulait pas écrire en grecalors qu"il le parlait couramment.

C"est que toute sa politique était fondée sur leretour aux moeurs anciennes, c"est-à-dire latines.

Il multiplia cependant les gestes debienveillance, participant aux mystères d"Eleusis et faisant traduire son testamentpolitique, les Res Gestae divi Augusti.Après Auguste les empereurs furent plus sourcilleux.

Tibère interdit l"utili-sation du grec dans les décrets et refusa le témoignage d"un centurion devant lestribunaux parce qu"il s"exprimait en grec.

Claude accepta que les sénateurs parlent legrec en séance, mais refusa de donner la citoyenneté romaine à un homme qui neconnaissait pas le latin.

L"ascension du latin en Orient commença donc de bonneheure, sous les dynasties des Flaviens et des Antonins.

Certes l"école romaineinscrivait toujours la grammaire et la rhétorique grecque à son programme, maisl"hellénisme restait scolaire et technique, ou affecté comme on le voit dans lesexemples de Quintilien et de Pline le Jeune.

Quintilien connaît à fond la rhétoriquegrecque mais son hellénisme est surtout scolaire.

Pline le Jeune au début du IIes.apprend le grec, a des amis qui parlent le grec, cite Homère, Thucydide et36Communications présentées en 2010Démosthène, mais il y a dans tout cela un peu d"affectation.

Malgré les apparencesil y a donc à partir du IIes. un recul du grec : sa connaissance est de moins en moinsspontanée, et de plus en plus livresque et pédante.

Ainsi le latin est-il toujours indis-pensable pour des raisons administratives dans la partie orientale, alors que le grecne l"est plus pour les Occidentaux.Ainsi se prépare la phase du IIIes. où le latin devint nécessaire au point quel"empereur Dioclétien voulut imposer en 295 son usage à tout l"Empire.Peu d"études ont été écrites sur les rapports qu"ont entretenus ces deuxlangues et sur leur évolution.

Parmi les sources possibles figurent les manuelsscolaires. L"un des plus connus et des plus utilisés sous l"Empire s"intituleHermeneumata Pseudodositheana.

Le mot hermeneumaen grec signifie interpré-tation, explication, et celui qui fait comprendre, le traducteur, est lehermeneus.

Cemanuel, attribué aujourd"hui à un anonyme du IIIesiècle, a la particularité d"être leplus vieil abécédaire bilingue latin-grec en notre possession.

Il comprend une partiedictionnaire ou glossaire et une partie de textes d"application, plus ou moinsnombreux.

Parmi la trentaine de manuscrits de cet ouvrage, deux sont conservés à laBibliothèque Universitaire de Montpellier.

Ils ont été publiés au XIXesiècle par deuxphilologues allemands, G.Goetz et G.Loewe, dans leur Corpus GlossariorumLatinorumen 1892.

Le document qui nous intéresse se trouve dans le tome III. Plusrécemment, ces textes ont été réédités à Amsterdam en 1965.

La collection desmanuscrits dispersés se trouve à Leiden, Munich, Einsiedeln, Bruxelles, Berne, Paris,le Vatican ; ils s"étendent sur une période qui va du IXeau XIIIesiècle pourl"essentiel.

A Montpellier le manuscrit H 306 est daté du IXesiècle ; il est originairede Laon ou de Saint-Gall.

Le H 103 est une réplique exacte du précédent datée duXVIesiècle.Reprenons tour à tour chacun de ces manuscrits.

Le H 306, le plus ancien,serait la copie d"un manuscrit daté du Veou du VIesiècle en raison de la pronon-ciation du grec.

Il se présente sous une forme très composite puisqu"on y trouvequarante textes différents, par exemple les vers élégiaques de l"évêque Théodulf, unepréface d"Alarin sur l"Ancien et le Nouveau Testament, le credo en grec et, ce quinous intéresse ici, les listes de vocabulaire et des textes d"application relatifs à la viequotidienne.

Ce sont ces deux dernières parties qui constituent les Hermeneumata.Elles sont ici présentées en deux morceaux séparés par le credo en grec, sans doutepour une raison pratique à moins que cela ne soit simplement une erreur.

Le moineanonyme a donc relié en un seul manuscrit des textes divers, et à cette occasion acoupé en deux les Hermeneumata.

Quoiqu"il en soit l"écriture est une belle et trèslisible carolingienne, ce qui date la confection de l"ouvrage du début du IXesiècle.Le H 143 est un in-folio sur papier de 34 feuillets.

Il présente le glossairegréco-latin en deux colonnes. C"est la réplique exacte du H 306, mais la rédactiondate du XVIesiècle.

Les fautes de grec et le manque d"accentuation en font l"oeuvred"un copiste médiocre en grec, ou d"un copiste scrupuleux qui a recopié les défautsdu H 306.

On y a inséré une introduction tirée de l"ouvrage d"Hermonyme de Spartequi fut le premier Grec à enseigner en France en 1472.Ces deux manuscrits sont arrivés à Montpellier grâce à l"action de ClémentGabriel Prunelle (1777-1853). Lors du Consulat, celui-ci a pu sauvegarder denombreux documents de la dispersion, de la perte ou du vol à la demande de Chaptal.Docteur en médecine de l"Université de Montpellier en 1803, bibliothécaire de lamême Université de 1795 à 1807, il donna à sa ville les fruits de la collecte qu"il put37Académie des Sciences et Lettres de Montpellierfaire dans trois dépôts.

Il prospecta en particulier les collections d"Auxerre et del"Oratoire de Troyes, ainsi que la bibliothèque Bouhier vendue à l"abbaye deClairvaux en 1791, puis transférée à Troyes en 1795.

C"est dans ce dernier fonds quese trouvaient les Hermeneumata,d"où le nom de Fonds Bouhier.

Famille de magis-trats bourguignons, les Bouhier avaient constitué une riche bibliothèque grâce à leursréseaux.

Si les Hermeneumata s"y trouvaient au XVIIIes. en revanche on ne connaîtpas bien leur provenance et leur date d"arrivée.

L"origine la plus probable du H 306est Saint-Germain d"Auxerre qui avait un atelier de copistes.

Quant au H 143 duXVIesiècle, on ne sait pas si c"est une copie acquise par les Bouhier ou une copieeffectuée par les Bouhier eux-mêmes.Les Hermeneumataconservés à Montpellier contiennent donc un glossaire etdivers textes d"application pratique sur la vie quotidienne.Le glossaire alphabétique a été constitué le premier, puis est venu le glossairethématique.

Mais comme ces deux dictionnaires semblaient faire double emploi,l"ordre thématique n"est pas présent dans tous les manuscrits et inversement.

AMontpellier le classement alphabétique est absent.

Si nous additionnons les rubriquesthématiques conservées dans tous les manuscrits, nous trouvons des noms de dieux(Venus, Diane, Junon, Latona, Jupiter, Vulcain, Saturne, Mercure), les signescélestes, les temples, les jours de fête, les spectacles, le pouvoir et les magistratures,l"armée, l"or et l"argent, les vêtements, les couleurs, les médicaments, les oiseaux, lesarbres, au total près de 30 000 mots. Les rubriques sont écrites en colonnescomportant le mot grec avec son correspondant latin.

On ne trouve pas d"ensei-gnement de la grammaire normative. Le but est seulement utilitaire : apprendre àparler.

Les glossaires thématiques sont conçus pour fournir rapidement une connais-sance étendue de vocabulaire.

Les Hermeneumata ne sont pas de ce point de vue uneinnovation. Il en existe d"autres, par exemple le Pseudo Cyrille et le PseudoPhiloxène.

C"est un système pédagogique fort ancien. Dès l"époque de Sumer onapprenait le vocabulaire par thèmes comme dans les Hermeneumata.

En Grèce, on atrouvé des ostraka comportant des listes de dieux, de lieux géographiques et descalendriers.

Parmi ces derniers, deux d"entre eux donnent les équivalents des moishébraÔques et égyptiens.

Mais les listes bilingues sont, en revanche, peu nombreuses,et les Hermeneumata sont de loin les plus complètes.

C"est ainsi qu"il n"est pas rarede voir un terme latin suivi de deux ou trois mots grecs, ou inversement, pour enpréciser le sens, donner des synonymes et montrer les différentes notions d"un mêmeterme.

Leur originalité, de plus, est contenue dans les textes de vie quotidienne, carl"ouvrage ne transmet pas seulement des mots mais aussi un ensemble de valeurs :la société romaine est dépeinte selon ses besoins et sa représentation d"elle-même.On remarquera toutefois que le vocabulaire touchant à la mort et aux malheurs estocculté.A la suite du dictionnaire, on trouve divers textes qui constituent autantd"exercices possibles.

Leur nombre est variable dans chaque manuscrit.

Au total ildevait y en avoir une douzaine, mais certains ont pu être ajoutés au cours des siècles,en particulier dans le Haut Moyen-âge.

Ce qui est constant ce sont les textes de lavie quotidienne qu"on trouve dans toutes les recensions et qui sont parfois les seulsécrits restants comme dans le H 306 et le H 143 de Montpellier.

Ces textes sontclassés dans l"ordre du déroulement d"une journée d"un élève et de son maître.

On ytrouve huit étapes : le lever, l"école, le travail et les relations publiques, le déjeuner,la préparation du travail du soir, le bain, le dîner et le coucher.

Les propositions sont38Communications présentées en 2010brèves, réduites à leur plus simple expression : un sujet, un verbe et un complément.Les conjugaisons se bornent à répéter les formes d"un même verbe.

Par exemple :veni, venisti, veniebam, veniebas, venebiat. Ou bien : servo, servas, servat, servamus,servatis, servant.

Les verbes sont généralement conjugués à la première et à ladeuxième personne du singulier et du pluriel de l"indicatif présent, ainsi qu"à l"impé-ratif.

Les exercices permettent d"accroître le vocabulaire par des séries de synonymes(dans une même phrase : manteau, tunique, toge, ou bien : matelas, oreillers,couverture).

Au §5 du manuscrit de Montpellier, le maître dit : "Puisque tu veux êtreorateur, plaideur, conteur, acteur, étudiant en droit, juriste, jurisconsulte, avocat, etc."Les exercices permettent également d"apprendre les pronoms personnels et lesadjectifs possessifs.

Ainsi "Je t"ordonne de me présenter ma tunique" peut devenir"Je vous ordonne de nous présenter nos tuniques", ou "Je leur ordonne de nousprésenter leurs tuniques."Voici quelques exemples de ces textes savoureux tirés du manuscrit deMontpellier qui malheureusement n"a pas conservé le travail à l"école, mais qui estriche en ce qui concerne le marché, les thermes et la nourriture :§4 (Le maître va sortir pour rendre visite et parle à l"élève). "Donne-moi matunique sans manches : ceins-la moi.

Donne-moi ma toge : couvre-moi.

Donne-moimon manteau à capuchon et mes bagues."§13 (Le maître arrive chez le marchand d"habits, accompagné de l"élève.

Ils"en suit un dialogue de marchandage). "Combien coûte cette écharpe ? Cent deniers.Combien coûte ce manteau à capuchon ? Deux cents deniers.

C"est beaucoup, Je lesprends à cent deniers. Il ne peut coûter autant. Il coûte autant que les esclaves quifont le service de table. Que donnerai-je ? Ce que tu demanderas. Donne-lui centvingt cinq deniers.

Allons chez le marchand de tissu de lin et entends-toi avec lui.Donne-nous des manteaux et quatre toiles de lin.

Combien pour le tout ? Trois centsdeniers."§16 (En fin d"après-midi le maître arrive aux thermes). "Déchausse-moi,serviteur.

Prends mes vêtements. Donne-moi de l"huile. Enduis-moi. Allons à l"inté-rieur. Tu as déjà sué ? (demande le serviteur). J"ai sué. Donne-moi du salpêtre.Frotte-moi. La baignoire est à bonne température. Sortons dehors dans la piscine.Nous avons une eau bien froide. Donne-moi un strigile. Frotte-moi avec celui-ci.Donne la serviette. Essuie-moi. Que quelqu"un me chausse. Donne-moi les galoches.Vets-moi. Mets les vêtements de dessous.

Donne-moi un linge pour le visage."§17 (Sortant des thermes, le maître invite des amis ou des pique-assiettes àprendre un repas -cena- chez lui.