PDFprof.com Search Engine



Quel droit et quelle régulation dans le cyberespace ?

PDF
Images
List Docs
  • Qui sont les principaux acteurs du cyberespace ?

    numérique, les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).
    Ils sont la partie émergée des entreprises du cyberespace, connus pour leur puissance financière et technologique.
    De nombreuses Page 2 entreprises du cyber sont regroupées en Californie, dans la Silicon Valley, devenue le symbole de cette économie.

  • C'est quoi le cyberespace ?

    Le cyberespace est, comme son nom l'indique, un espace en rapport avec le Web, Internet, le multimédia.
    C'est une étendue immatérielle, impalpable et sans frontière où s'échangent une quantité incommensurable de données numériques.

  • Quels sont les défis du cyberespace ?

    Quels sont les principaux risques liés au cyberespace ? Les moyens cybers démultiplient les opportunités.
    Et la numérisation joue au profit du faible et au détriment du fort.
    Au départ, les Américains et, avec eux, l'ensemble des observateurs ont estimé que le cyberespace était l'affaire des grandes puissances.

  • Le terme « cyberespace » a été popularisé par un écrivain de science-fiction états-unien, William Gibson, dans son roman Neuromancien, publié en 1984.
    Le terme était déjà apparu une première fois dans sa nouvelle « Burning Chrome » (1982).
Le cyberespace défie les repères que sont les frontières des États, cadres privi- légiés du droit. D'où le constat que le droit des États ne saurait régir à lui seul les activités prenant place dans le cyberespace à la façon des réglementations qui encadrent plusieurs activités de communication.

Quel droit et quelle régulation dans le cyberespace ?
La régulation étatique du cyberespace :Quels rôles pour les
La régulation des activités sur Internet : une gestion de risques en
Le droit de linternet
LInternet et les droits de lHomme
La politique du droit dauteur sur lInternet
Le droit dauteur et linternet
Document de synthèse de lInternet Society sur les politiques de
Corrigé Fiches dactivités Biologie et physiopathologie humaines 1
Etude de la physiopathologie du récepteur
PRINCIPAUX CONSTITUANTS DE LA MATIÈRE VIVANTE
Next PDF List

Quel droit et quelle régulation dans le cyberespace ?

Tous droits r€serv€s  Les Presses de l'Universit€ de Montr€al, 2000Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur.

L'utilisation desservices d'ƒrudit (y compris la reproduction) est assujettie " sa politiqued'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/Cet article est diffus€ et pr€serv€ par ƒrudit.ƒrudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos€ del'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec "Montr€al.

Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 9 f€v. 2024 00:30Sociologie et soci€t€sQuel droit et quelle r€gulation dans le cyberespace ?Pierre TrudelVolume 32, num€ro 2, automne 2000Les promesses du cyberespace.

M€diations, pratiques et pouvoirs "l'heure de la communication €lectroniqueURI : https://id.erudit.org/iderudit/001806arDOI : https://doi.org/10.7202/001806arAller au sommaire du num€roƒditeur(s)Les Presses de l'Universit€ de Montr€alISSN0038-030X (imprim€)1492-1375 (num€rique)D€couvrir la revueCiter cet articleTrudel, P. (2000).

Quel droit et quelle r€gulation dans le cyberespace ?Sociologie et soci€t€s, 32(2), 190 210. https://doi.org/10.7202/001806arLe droit se présenteà la fois comme un témoin et un instrument du lien social."Là ou il y a une société,il y a du droit»,dit l'adage.Par conséquent la question desavoir ce que devient le lien social dans une société en réseaux revient, en partie, à sedemander ce qu'il en est du droit dans un environnement comme le cyberespace.Quelles que puissent être les promesses du cyberespace, dès lors que s'y déroulent desinteractions humaines, se pose la question des normes ayant vocation à les encadrer.Les caractéristiques du cyberespace promettent d'avoir une influence considérablesur le droit. "Le droit, écrit Katsh, (1989,p.6) est une institution bâtie sur la création,la conservation,le traitement et la communication de l'information»;mais "le droit nefait pas que simplement produire ou consommer de l'information,il la structure,l'orga-nise et la réglemente».Le développement des technologies de l'information favorise des transformationsremettant en cause les catégories par lesquelles on avait l'habitude de définir les cadresjuridiques de plusieurs activités.

Ces mutations dans les conditions des échangesd'information ne peuvent manquer d'avoir des effets sur le droit.Les conditions engen-drées par le cyberespace appellent une révision des paradigmes à partir desquels ledroit est généralement envisagé.

Le cyberespace, le virtuel et les réseaux redéfinissentles modalités de définition et d'application des normes encadrant les relations sociales.pierre trudelCentre de recherche en droit publicFaculté de droit, Université de MontréalC.P. 6128, succursale Centre-villeMontréal (Québec) Canada H3C 3J7Courriel : trudelp@droit.umontreal.ca190Quel droit et quelle régulationdans le cyberespace?Dans un tel environnement,les États disposent d'une capacité limitée d'intervention.Internet ignore les frontières et peut souvent rendre futiles les interventions étatiquesconçues sans égard aux caractéristiques que présentent les interactions dans cet espacevirtuel.Puisque le cyberespace se présente comme un environnement dépourvu deplusieurs des repères sur lesquels se fondaient habituellement les normativités,plusieursobservateurs discourent sur les difficultés voire l'impossibilité d'appliquer les lois àInternet.Le cyberespace défie les repères que sont les frontières des États,cadres privi-légiés du droit.D'où le constat que le droit des États ne saurait régir à lui seul les activitésprenant place dans le cyberespace à la façon des réglementations qui encadrent plusieursactivités de communication.Il importe de mieux comprendre les modalités d'émergence et d'application de lanormativité qui y prévaut.

La redéfinition des conditions de la normativité dans lecyberespace se manifeste entre autres par un déplacement de la souveraineté, ce dontil est fait état dans la première partie.La deuxième partie traite des changements quan-titatifs et qualitatifs induits par l'accroissement des activités dans Internet intensifiantles pressions en faveur de la redéfinition des fondements des normes.Dans la troisièmepartie seront décrites les mutations suscitées dans les modes d'expression des règles.Enfin,la "cyberspatialisation» de la plupart des activités alimente la tendance vers unenouvelle répartition des rôles entre les sources de la normativité,ce qui est l'objet de laquatrième partie.1. un déplacement de la souverainetéComme Internet est un environnement ouvert, il est impossible de raisonner commesi les mêmes règles devaient prévaloir d'un bout à l'autre du réseau.

Le phénomènepourra déconcerter ceux qui ressentent de l'inconfort devant la dissolution de plus enplus apparente des balises fournies par la normativité émanant des États.La souveraineté s'entend de la puissance d'un être qui n'est soumis à aucun autre(Arnaud,1993,p.580).L'entité souveraine est un repère important lorsqu'on s'intéresseà la production des normes.

Dans le cadre du droit, entendu dans l'approche posi-tiviste, l'État est cette entité souveraine et la source quasi incontestée du droit.

Dansl'univers Internet,plusieurs revendiquent que ce soit l'usager qui soit considéré commel'entité souveraine.Mais les réseaux,qui dans Internet prennent différentes formes,s'yprésentent comme de véritables entités souveraines.

L'avènement du cyberespace setraduit par un déplacement de la souveraineté.L'État en perd quelque peu au profit del'usager et des réseaux constituants de cet espace virtuel.Souveraineté de l"usagerDans Internet,l'individu a la possibilité de fréquenter des lieux crédibles ou de prendrele risque de fréquenter des sites offrant peu ou pas de garanties de fiabilité.Il peut com-mercer avec une entreprise qui adhère à des normes élevées de rigueur ou prendre lachance de contracter avec un aventurier; il se voit imputer une plus grande part de res-ponsabilité dans le déroulement des interactions auxquelles il accepte de prendre part.191sociologie et sociétés vol. xxxii.

2) Ce phénomène découle du fait que la régulation ou la réglementation d'un État nepeut agir sur l'offre d'information.Les modèles de réglementation caractéristiques desenvironnements diffusés, comme l'audiovisuel, sont dès lors peu susceptibles de pro-curer les équilibres recherchés.Ainsi,plusieurs règles se fondant sur l'idée que certainscontenus sont socialement dommageables, comme celles qui sont relatives aux con-tenus pornographiques ou à la propagande haineuse, pourront s'avérer difficilesd'application dans la mesure où l'usager dispose de plusieurs possibilités d'allerchercher de tels contenus là où ils sont considérés licites.Souveraineté du réseauLa communication électronique est possible grâce à la mise en place de raccordementsentre les différents terminaux de tous ceux qui veulent entrer en communication :c'estla notion de réseau.Le réseau est à la fois la porte d'entrée et le lieu dans lequel s'exer-cent les différentes formes de contrôle dans l'univers d'Internet.On ne se raccorde pasà Internet, on se raccorde à un réseau lui-même raccordé à Internet.

Internet ou lecyberespace n'est qu'une résultante des interconnexions entre les réseaux effectués sui-vant les protocoles d'Internet.Il y a deux sens à la notion de réseau.Le premier nous renvoie dans le champ tech-nique, lorsqu'on réfère aux ensembles de conduits de lignes de télécommunication.

Ildésigne alors l'ensemble résultant d'une ou de plusieurs interconnexions et possédant unecapacité de transmettre ou de diffuser le même contenu.Le second sens réfère au conceptd'organisation tendant vers un but commun.Le réseau est ainsi un ensemble d'élémentsou de services réunis par différents liens de nature organisationnelle.Ce n'est pas un rac-cordement purement technique échappant à tout contrôle.Il est sous la gouverne d'uneorganisation humaine,généralement une entreprise,capable de faire des choix.Arnaud Dufour (1995,p.4) rappelle que :Les réseaux comportent une partie matérielle (ordinateurs, terminaux, cartes d'interfaceréseau, câbles etc.), une partie logicielle (applications, programmes de gestion du réseau,systèmes de sécurité etc.) et une composante "humaine», constituée d'une part destechniciens et des gestionnaires chargés de la mise en oeuvre du réseau,d'autre part des clientsdu réseau,c'est-à-dire des utilisateurs bénéficiaires des services offerts par le réseau.Les troiscomposantes matériel-logiciel-"humain» sont à la base de toute question télématique.Cette dimension organisationnelle du réseau est importante pour appréhender lanormativité dans le cyberespace.Le contrôle de ce qui se déroule dans Internet s'effectueau niveau des réseaux qui y sont raccordés.Ceux qui exploitent un réseau ont une pos-sibilité de regard sur ce qui transite vers et en provenance du réseau dont ils ont lamaîtrise ou sur lequel ils exercent une certaine prise.

Le fait qu'ils choisissent de semêler ou de ne pas se mêler de ce qui transite sur leur réseau ne change rien à cette don-née.C'est à l'environnement d'un réseau bien déterminé que se raccordent les usagers,non à cet environnement plus ou moins mythique,en apparence infini et dépourvu decentre que constitue Internet dans sa totalité.L'exploitant de réseau dispose d'une capacité de réguler les acteurs qui y par-ticipent.Il est souvent le seul qui soit en mesure de connaître l'identité de ses abonnés192Quel droit et quelle régulation dans le cyberespace?ou clients,lesquels peuvent,à l'égard des autres acteurs,demeurer anonymes.Il disposede mécanismes afin de mesurer le trafic et il lui est loisible de graduer ses tarifs enfonction de divers facteurs.

Dans l'environnement Internet, seuls les exploitants deréseaux disposent d'autant de possibilités d'exercer un certain contrôle sur les activitésqui s'y déroulent.Puisque les exploitants des réseaux sont les portiers donnant accès aux environ-nements électroniques ouverts, c'est dans le cadre des relations qu'ils entretiennentavec leurs clients qu'émergent certaines normes et processus de régulation suscepti-bles de procurer des cadres permettant le déroulement harmonieux des interactions.Àce niveau peuvent s'exercer différentes formes de surveillance et de vérification de laconformité des usages et des messages avec les normes qui ont cours dans le milieu oùle réseau est localisé.En somme,les réseaux se présentent de plus en plus comme les entités souverainesdu cyberespace; il est prévisible qu'ils seront appelés à répondre de certains contenuset de certains événements qu'ils contribuent à rendre disponibles sur un territoirenational.Car les réseaux sont généralement situés sur un territoire national même s'ilsutilisent des infrastructures de transmission qui pourraient se situer en dehors d'unpays comme dans l'espace extra-atmosphérique ou la haute mer.Souveraineté des États Même si le cyberespace présente des différences avec les espaces territoriaux, les ins-tances étatiques continuent d'y exercer une importante activité normative.À bien deségards,il est naïf de croire que l'avènement du cyberespace met fin à la capacité des Étatsde réguler.Des exemples presque quotidiens témoignent que les États disposent encored'une importante capacité de réguler les activités prenant place dans Internet.Évidem-ment, cela ne dispose pas de la question de l'à-propos de l'intervention étatique; cedont il est traité dans la seconde partie.L'État se fonde habituellement sur le droit pour exercer son autorité.

Tel qu'envi-sagé dans la plupart des milieux, le droit se fonde sur le paradigme de l'État, l'Étatterritorial doté de la souveraineté afin de régir l'ensemble des conduites se déroulant surle territoire qu'il contrôle.

Les règles de conduite sont généralement élaborées dans lecontexte des débats politiques et reflètent, avec plus ou moins de décalage, les traitsculturels et les valeurs des populations.Mais des systèmes de valeurs différents les unsdes autres coexistent dans le cyberespace.Le cyberespace rend les frontières nationales transparentes, car les interactionsqu'il rend possibles y sont de moins en moins sensibles.

Il n'est donc pas étonnant deconstater la perte de pertinence,voire de légitimité,du droit des États lorsqu'il s'agit deprocurer les cadres régulateurs des conduites dans les espaces virtuels.Sont aussi affec-tées l