On assiste dans certains cas12 à une réelle prise de conscience des ruraux concernant les enjeux fonciers, cette situation se traduisant par une revendication de leur droit de propriété sur les terres de la CR (rapports de force, négociation). Peu de ruraux sont suffisamment informés des textes de loi qui pourtant régissent leur vécu.
Dans un second temps, l'Etat colonial a reconnu de façon formelle la légitimité des droits fonciers coutumiers. Les décrets Numéros 55-580 du 20 mai 1955 et 56-704 du 10 Juillet 1956 avaient organisé une procédure de constatation de certains droits fonciers exercés selon les règles admises par la coutume.
Face à une loi qui ne prend pas en compte leurs réalités, les populations ont développé des stratégies de contournement de la Loi et ont inventé une loi intermédiaire entre le droit coutumier et la LDN, situation de fait dont devraient s’inspirer les réformateurs de la loi foncière pour être plus proche des réalités des populations.
Le droit foncier coutumier Au Sénégal, le foncier était à l’origine régi par le droit coutumier où en résumé, le droit d’appropriation de la terre était généralement fondé sur la première installation (la terre appartenait au premier venu et sa propriété s’étendait aussi loin que sa force de travail le lui permettait).