Si, comme le dit Ricœur, l'herméneutique de Gadamer prétend bien être une critique de la critique, ou une méta-critique (entendons une herméneutique philosophique de l'herméneutique esthétique, autant que de l'herméneutique historique, etc.), comment va s'opérer ce retour vers l'universalité de la raison à partir des régions particulières ?
Gadamer, qui développe dans son maître ouvrage Wahrheit und Methode (1960) une théorie de l'interprétation assez proche, au départ, de la conception wittgensteinienne des jeux de langage, prend directement appui sur l'histoire récente de l'esthétique pour dénoncer, dans cette discipline, ce qui éloigne...
Le propos de Gadamer n'est en aucune façon théologique, il veut élaborer une philosophie de la compréhension, une analytique du comprendre dans les sciences humaines. Qu'est-ce qui garantit Yobfectivité de la méthode des « sciences de l'esprit » (Geisteswissemchaften) ou sciences humaines ? Tel est l'enjeu de la recherche.
La méditation de Gadamer s'achève donc par une ontologie du langage où le concept d'universalité détermine ce qui, dans le devenir d'une raison finie, empêche ce mouvement de se perdre dans le flux d'une interprétation sans cesse reprise et sans cesse portée en avant d'elle-même. Tirons les corollaires de Vérité et méthode pour la théologie.