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La construction la norme et l'architecte

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  • C'est quoi une norme en construction ?

    Les règles de construction sont définies pour garantir un niveau minimal de qualité de la construction dans ses champs essentiels.

  • Quelle est la différence entre l'architecture et la construction ?

    L'architecture se différencie de la construction en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du cycle de vie d'une construction.
    Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique.

  • Quel est le rôle d'un architecte sur un chantier ?

    Il prendra en compte les contraintes d'ordre réglementaire (techniques et urbanistiques) et les exigences du client.
    Après l'accord du client, il réalise un avant-projet, qui indique le type des matériaux, les couleurs choisies, les surfaces à construires, l'estimation du coût des travaux et les délais de réalisation.

  • Dans tous les cas, toute construction neuve doit également répondre à des normes parasismiques, phoniques et présenter des installations électriques respectant la norme NFC 15-100.
    Il est recommandé de faire appel à des sociétés disposant de labels et de certifications pour votre projet de construction.

La construction la norme et l'architecte
GUIDE ARCHITECTE
CHAPITRE 2 : LECTURE DE PLAN BATIMENT
ARCHITECTURE INGENIERIE CONSTRUCTION URBANISME
Comptabilité générale
Comptabilité et Gestion
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Initiation à la comptabilité comptabilité
Comptabilité générale
COMPTABILITÉ
LES BASES DE LA COMPTABILITÉpdf
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La construction la norme et l'architecte

DES CHAMPS D"APPLICATIONS MULTIPLES, DES ENJEUX PUISSANTS ET GLOBAUX44RESPONSABILITÉ & ENVIRONNEMENT N° 67 JUILLET 2012À l"origine de cette profusion réglementaire, il y a sansdoute deux raisons : a) une stigmatisation de la créationarchitecturale, en France, due aux grands chantiers desTrente glorieuses et b) une forte méfiance (trop souvent jus-tifiée) vis-à-vis de la qualité de la formation des architectes.Là comme ailleurs, toutes ces normes sont établies pardes commissions d"experts qui mettent en avant l"intérêtpublic, les exigences de la société ; les normes garantissentde " rendre le mal difficile » (1), tout en rendant parfois lebien impossible Des exigences de durabilité sont venues renforcer cettetendance cumulative.

Nous verrons pourtant que la profes-sion des architectes est composée d"hommes et de femmesqui ont su créer des langages et des projets normés etmutualisés fructueux.L"architecture, les normes et les assurancesPour l"architecte, qui dit " norme » dit " règles de l"art » :" L"architecte s"engage à exercer sa mission conformé-ment aux règles de l"art, qui comprennent l"ensemble de laréglementation et de la pratique en vigueur au moment del"exécution des études ou des travaux.

La connaissance et lerespect des règles de construction des bâtiments d"habita-tion prévues par l"article L.111-3 du Code de l"urbanismes"imposent aux architectes » (2).La déontologie du métier d"architecte suppose d"être auclair sur les normes et sur la nécessité de leur étroite obser-vation.

Dans la hiérarchie des normes les plus indiscutableset imparables, je me risquerai à placer au sommet l"adapta-tion aux conditions extrêmes locales (constructions parasis-miques ou para-cycloniques).

Plus généralement, pour créer les conditions du res-pect des règles de l"art, l"équipe de maîtrise d"oeuvre doitle plus souvent s"allier à des compétences plus spéciali-sées (comme, par exemple, des bureaux d"études Fluides,structures, voiries &réseaux et développement durable)afin de garantir la conformité de son projet à la régle-mentation et, au-delà, d"en optimiser la qualité et lecoût.Mais pour l"ensemble des personnes impliquées dans unprojet (maître d"ouvrage, maître d"oeuvre et bureauxd"études), qui dit normes de construction dit assurances.

Or,qu"il s"agisse de solidité ou d"étanchéité, les assurances nepeuvent prendre en compte des principes architecturauxpeu usités et ne peuvent qu"occasionnellement agréer cer-tains systèmes innovants, ce qui entraîne bien souvent desretards dans la mise en oeuvre.Une des conséquences évidentes de cette réalité est lerisque induit de standardisation des constructions elles-mêmes : en effet, les produits devant être " agréés », celaimplique une industrialisation des éléments de construc-tion.Il faut noter que, dans notre cas, l"exigence de garantieporte sur une période de dix ans.

Il en découle souvent une" péremption » (ou du moins dégradation) des constructionsau-delà de ce délai ; la pérennité du construit perdant unepartie de son intérêt commercial (on retrouve ici notre pro-blématique selon laquelle " rendre le mal difficile n"en rendpas pour autant le bien facile »).Enfin, un dernier aspect qui rend l"application desnormes parfois discutable est le fait qu"il arrive que les obli-gations entre en contradiction avec les exigences des diversinstructeurs : ainsi, par exemple, le respect des normes enmatière d"accessibilité, de développement durable et desécurité exigent souvent le respect de précautions qui nepourraient recevoir l"aval des Bâtiments de France.Nous verrons comment l"architecte est aussi le garant dela coordination de contraintes diverses et de négociationsmultiples, dans lesquelles il doit avant tout intégrer et valo-riser ses interventions, au regard des spécificités des sites àaménager.La construction, la norme et l"architectePar Adrienne COSTA* L"architecture est sans doute un des métiers les plus concernés par des normes.Qu"elles soient liées à la construction, à la sécurité, au confort, à l"accessibilité, àl"urbanisme ou au respect de l"environnement, ces normes conditionnent le droit deconstruire, la jouissance des édifices ou encore leur ouverture au public.

En grandepartie dictées par les compagnies d"assurances qui abordent la question du risqueau travers de sa mutualisation, les normes s"imposent dès la conception des projetset au fur et à mesure de leur réalisation.

Par un phénomène d"accumulation, lastandardisation et la complexité des normes sont aujourd"hui le lot commun de lacréation architecturale partout dans le monde et, bien entendu, le territoire françaisne fait pas exception.044-047 article COSTA_078-087 Bringezu.qxp 05/07/12 15:58 Page44DES CHAMPS D"APPLICATIONS MULTIPLES, DES ENJEUX PUISSANTS ET GLOBAUX45RESPONSABILITÉ & ENVIRONNEMENT N° 67 JUILLET 2012L"architecture, les normes et le " durable »Le Grenelle de l"Environnement a imposé une nouvelleréglementation thermique, la norme RT 2012.

Son intérêtperçu par tous réside principalement dans la possibilitéd"accéder à des défiscalisations et de préserver l"environne-ment.Pourtant, dans ce cas, la volonté des experts de donnerdes repères communs a, de fait, déclenché une certainefronde dans la profession, laquelle a vu dans cette norme uncarcan limitant la part de créativité et d"innovation de l"ar-chitecte.

Ce sentiment peut être en partie attribuée, d"une part, àune trop forte exclusion de la profession (face à une inté-gration choquante de certains lobbiesdes matériaux) dansl"élaboration des dispositifs règlementaires et, d"autre part,à la non prise en compte des savoirs développés par lesarchitectes eux-mêmes en matière d"environnement (orien-tation des bâtiments et exposition de leurs ouvertures, iner-tie thermique de la maçonnerie, récupération des eaux depluie, perméabilité des sols pour les aménagements exté-rieurs ).De tout temps, à chaque territoire correspondent destypologies d"espaces (comme la véranda, importée d"Indepar les Anglais), ainsi que des techniques et des matériauxde construction élaborés et choisis dans le respect du bonsens et de l"économie, tout en respectant les paysages etl"environnement.

L"exigence de durabilité a en effet souvent poussé jus-qu"à la caricature la question des normes (pas toujours suf-fisamment négociées ou réfléchies), créant de multiplescontraintes, venant peser tant sur la rénovation que sur laconstruction.Ces normes ont trop souvent ignoré le fait qu"un projetde bâtiment doit pouvoir résister aux turbulences d"unedemande qui s"inscrit dans une histoire personnelle ou dansles exigences mutuelles d"acteurs se prononçant au traversde leurs différents savoirs et de leurs différentes lacunes et,parfois, s"affrontant, réunis autour d"une table où chacundes acteurs se cabre pour défendre son espace de légitimi-té.En conséquence, les propositions innovantes finissentpar être appauvries par les facilités du repli sur des systèmes" qui marchent » (murs doublés, fenêtres en triple vitrage,isolation des combles), avec une architecture qui n"a plus detraditionnelle que le nom.

Et l"on ne peut effectivement queconstater un certain nivellement par le bas de l"architectu-re vernaculaire urbaine.C"est " un véritable complot contre l"intelligence etladémocratie, un enlaidissement effroyable de nos bâti-ments » fustige ainsi Rudy Ricciotti, dont la véhémence nedoit pas faire oublier le sentiment assez généralement par-tagé d"une liberté d"innover, une accumulation de normesqui est ressentie comme une atteinte à cette liberté : cesont les règles qui devraient être au service de l"exigencearchitecturale, et non l"inverse.La RT 2012, dont l"objectif (pour les bâtiments à basseconsommation) est de consommer moins de 50kwh/m2/andans le logement, entraîne un surcoût conséquent. Onnotera que la déclaration de conformité d"un projet estconditionnée à l"obtention d"agréments coûteux délivréspar des organismes agréés par l"Etat.

Ces organismes sontformés (à leurs frais) par le ministère en charge duDéveloppement durable, qui leur vend également les logi-ciels agréés.

Cet objectif (très ambitieux au regard de la consomma-tion énergétique actuelle des bâtiments) n"a pourtant paspour conséquence le développement de la recherche dansce domaine.

Les propositions restent cantonnées à une sur-étanchéisation à l"air des logements, ce qui conduit à de" magnifiques appartements thermos » (3).

Et, comme le ditDenis Valode, " Des objectifs, oui Mais pas des moyensimposés pour y parvenir ! On peut, par exemple, remplacerles climatisations par des jardins d"hiver, [jouant le rôle de]ventilations naturelles au coeur des immeubles » (4).Plus brutalement, mais de façon analogue, Rudy Ricciottirappelle que l"environnement mérite mieux que ce à quoil"on assiste actuellement et que les experts ès-haute quali-té environnementale (HQE) ne sont pas forcément desexperts en matière de qualité des bâtiments : " On veutimposer des faux plafonds, alors qu"il est possible de traiterl"[isolation] acoustique différemment.

Quant aux matériauxlabellisés, ils ne sont pas forcément écologiques » (il en vaainsi notamment du polystyrène et du PVC) (5).

Paraphrasant le cinéaste Jean-Luc Godard, Marc Baranidécrit les architectes comme étant " à la recherche d"unequestion perdue, fatigués par toutes les bonnesréponses ».De l"architecte à l"architecture, le chemin ne passe paspar les normes, même si celles-ci doivent être ponctuelle-ment convoquées (c"est peut-être cet aspect de la questionque le Grenelle de l"Environnement a un peu laissé sur lebas-côté de la route).Là où le bas blesse, c"est dans le fait que l"énergie grise(c"est-à-dire l"énergie nécessaire à la production et autransport des matériaux, ainsi qu"à leur mise en oeuvre et àleur élimination) n"est absolument pas prise en compte parle Grenelle de l"Environnement (pire encore, ses dispositionsen augmenteraient la consommation).

Pourtant, cette éner-gie représente une part non négligeable de l"énergieconsommée durant le cycle de vie d"un bâtiment.Le respect des normes conditionne la possibi-lité de louer un bâtiment ou son ouvertureau publicQu"il s"agisse de logements, de lieux de travail ou d"équi-pements recevant du public, les normes viennent protégerles hommes de tout ce qui pourrait leur nuire.

Depuis la surface des pièces et des gabarits de circula-tion jusqu"aux risques naturels et à la dangerosité poten-tielle des matériaux, en passant par l"hygiène et la santé, lesnormes balisent l"univers de chacun d"entre nous (que cesoit chez nous, au bureau, sur les chantiers, au cinéma ouau musée).De l"enfant à la personne âgée, en passant par le blesséou la personne handicapée, qu"il vive en ville, en zone rur-baine ou à la campagne, l"Homme vit entouré de normes qui044-047 article COSTA_078-087 Bringezu.qxp 05/07/12 15:58 Page45DES CHAMPS D"APPLICATIONS MULTIPLES, DES ENJEUX PUISSANTS ET GLOBAUX46RESPONSABILITÉ & ENVIRONNEMENT N° 67 JUILLET 2012parlent autant à son bien-être, à son confort qu"à sa sécu-rité.À chaque grand sinistre (incendie du tunnel du Mont-Blanc, effondrements du stade de Furiani ou de la coque duterminal E de l"aéroport Roissy-Charles de Gaulle, ) s"en-suit un renforcement du carcan réglementaire.L"hygiène Des dispositifs de certification existent en matière d"hy-giène à l"instar d"autres domaines, mais les contrôles dansles espaces de vie et d"activités se font au plus près de lapersonne et du terrain.

Globalement, les normes participentà la satisfaction générale d"une population qui a confianceen ces protections (ainsi, par exemple, la DASS (directiondes Affaires sanitaires et sociales) vérifie le respect desnormes relatives à l"hygiène et à la santé).La sécuritéLa sécurité des personnes, les plans d"évacuation desbâtiments, la protection des installations électriques ou lesactivités à risque sont contrôlés par les pompiers dont lesavis faisant autorité sont assortis de précautions et deréserves découlant des savoirs empiriques qu"ils ont capita-lisés et qu"ils restituent avec efficacité.

Ces avis sont perçuspositivement par les occupants des bâtiments qui fontconfiance aux soldats du feu (en raison de leur vécu exclu-sif).

L"accessibilité aux bâtiments des personnes àmobilité réduiteLa prise en compte du handicap dans notre société relè-ve bien entendu de l"intérêt public.

Néanmoins, l"excès de lalégislation française en la matière a fait du logement unproduit standardisé et, en définitive, uniformisé.Aujourd"hui, du studio au T3, il n"y a plus qu"un seul pland"appartement possible en raison des contraintes en matiè-re d"accessibilité à la cuisine (ouverte dans le séjour), auxchambres et à la salle de bain.

La norme devient le calage.On observe à ce sujet un point important : la standardisa-tion de l"architecture ne touche plus seulement les élémentsde construction industrialisés, mais elle affecte aussi le plandes appartements en lui-même.

Même si les architectes res-tent les bâtisseurs, leur inventivité se trouve désormais can-tonnée à quelques appartements plus spacieux et au dessinde la façade.

Ainsi, indépendamment de tout ce qui peutêtre dit sur les logements construits aujourd"hui, on est bienobligé d"admettre que la part de créativité laissée aux archi-tectes s"y retrouve notablement réduite quand on comparedes collectifs