Formule répétée au point de devenir banale, l’intervention russe au Moyen-Orient semble intrinsèquement liée à la volonté du pouvoir poutinien de restaurer la Russie dans son statut de puissance, laquelle continue à inclure, comme par le passé, l’Orient dans son « étranger proche ».
Cette position ambigüe permet à la Russie de préserver ses intérêts économiques et géopolitiques au Moyen-Orient tout en consolidant son statut de grande puissance soucieuse des risques liés à la prolifération nucléaire.
Complexe notamment dans le détail de son articulation avec les affaires caucasiennes, la nouvelle politique moyen-orientale de la Russie doit également être comprise dans le contexte de la seconde guerre de Tchétchénie dont le règlement drastique a constitué une étape essentielle dans la légitimation du pouvoir de Vladimir Poutine.
Cet Orient-là, proche de la Russie (blijnyi vostok), est historiquement lié au processus de l’expansion pluriséculaire de la Russie couvrant un arc qui s’étend des Balkans à l’Afghanistan.