[PDF] Revue des Deux Mondes Dans un registre plus lé





Previous PDF Next PDF



Feuille de styles thèse numérique

Chapitre 1 : La biographie officielle de la princesse Diana une vie oscillant Chapitre 2 : La mort de Lady Di et les zones d'ombre de l'accident source.



Une biographie de Sir Anthony Eden

auteur qui a dej? presente une biographie de Winston Churchill



Untitled

Le film THE DUCHESS est tiré de la biographie de Georgiana Surprises de la généalogie lady Diana Spencer descendait non seulement du.



La mort tragique de la princesse de Galles

1 sept. 2014 b Les obsèques de Lady Diana auront lieu samedi 6 septembre à l'abbaye de Westminster ... biographie remarquée sur le prince.



Marie-Antoinette Métamorphoses dune image

de Lady Diana princesse de Galles



La mort de Lady Diana : un exemple de deuil public

The expression of public mourning after the death of Princess Diana in 1997 was particularly eloquent. l'accident à une biographie détaillant.



PROJET PEDAGOGIQUE / SEQUENCE N°

Comment travailler le thème de la biographie autrement ? sont : David Bowie / Amy Winehouse / Elton John / Queen Elizabeth II / Lady Diana / Prince.



Gabriele Di Matteo Gabriele Di Matteo

briele Di Matteo artiste né près de Naples en 1957



Rituels populistes : public et télévision aux funérailles de Lady Diana

riage du prince Charles et de Lady Diana en 1982; funérailles de la princesse de prêts à reprendre et à fictionnaliser sa biographie

63?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

DIANA, FANTASME

ET EFFIGIE

ymbole de l'unité britannique et caution de la monarchie, la famille royale d'Angleterre incarne un modèle d'intégrité et de continuité : son pres- tige rayonne dans le monde entier, au même titre que l'Union Jack. Sur un autre plan, plus intime et imaginaire, elle se prête à une narration permanente, aussi capti vante qu'un roman-feuilleton. Sous les feux des projecteurs à tour de rôle, ses personnages sont d'ailleurs souvent accrochés au rebord de la falaise, comme l'évoque cette métaphore même, cli?hanger , que les

Anglais emploient pour le suspense.

Lorsque, le 29

juillet 1981, Diana Frances Spencer épouse le prince de Galles, de treize ans son aîné, à la cathédrale Saint-Paul de Londres, devant quelque 35

000 invités et 750 millions de téléspectateurs,

l'archevêque de Canterbury, parodiant Prospero dans

La Tempête

et ?? ????? ??dosiider?

64?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

faisant peut-être discrètement allusion à John Dee, l'astrologue diabo lique de la reine Élisabeth I re , a?rme que l'événement est " de l'éto?e dont sont tissés les contes de fées

». Diana se rend-elle compte qu'elle

est prise au piège d'une fable ? Connaît-elle l'histoire de Doyamorjee, la protagoniste de

La Déesse

, un ?lm de Satyajit Ray de 1960 ? Faute de pouvoir la posséder physiquement, le beau-père de cette dernière la voit en rêve comme la réincarnation de la déesse Kali ; il lui voue aussi- tôt une vénération démesurée et l'arrache à son ?ls pour la transformer en un objet de culte en l'astreignant à une vie religieuse.

Non seulement [Diana] se voyait comme une prison-

nière, piégée dans un mariage qui n'avait pas tenu ses promesses, écrit Andrew Morton dans

Diana racontée

par elle-même , mais elle se sentait enchaînée à l'image totalement irréaliste de sa vie publique de princesse et à l'indi?érence de l'institution royale, régie, selon ses propres paroles, par des " hommes en costume gris ». Elle se sentait dépossédée en tant que femme et en tant qu'être humain. À l'intérieur du palais, elle était trai tée avec une aimable condescendance, et vue comme un charmant ornement pour son mari dans sa quête de fonds pour diverses associations. Le principe romanesque de cette première biographie de Diana est simple : donner en?n une voix à un personnage quasi muet qui s'est paradoxalement e?acé tout en restant au centre de l'attention.

Morton a retranscrit les con?dences de la

jeune femme, recueillies par micro inter posé, à l'occasion d'entretiens dignes d'un confessionnal, au coeur même du palais de Kensington, résidence o?cielle du prince et de la princesse de Galles. Et c'est ainsi que le public découvrit, à la parution du livre en 1992, la détresse de Diana, les vicissitudes de son mariage raté, sa bouli mie chronique, ses tentatives de suicide, la relation extraconjugale de Charles avec Camilla Parker Bowles, la pression qu'exerçaient sur elle ?? ? , ? ?? ??d d? d???o?d

65?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

les membres de la famille royale, toute une période qu'elle quali?e d'"

âge des ténèbres

», mais aussi son épanouissement maternel et son désir d'une nouvelle vie, loin des paparazzis. L'ouvrage fut aussitôt calomnié, boycotté et suspecté d'être un faux : bref, on bâillonna et stigmatisa la princesse. Auteur, à lui seul, de cinq livres sur Diana, Andrew Morton a libéré la parole de cette aristocrate si réservée qu'on n'imaginait pas sa vie intérieure, tant elle semblait ?gée dans le rôle de représentation qu'on lui avait assigné. Depuis lors, la princesse s'est vu consacrer quelques centaines de volumes dans plusieurs genres littéraires. Des biographies surtout, mais aussi des ouvrages sur son mariage et son divorce, sa vision de l'amour, son rapport à l'étiquette de Buckingham Palace ou à la religion anglicane et à l'islam, ses oeuvres de charité, ses prises de position héroïques en faveur de nombreuses causes humanitaires, etc. De son vivant, elle fut aussi un modèle d'élégance qui in?uença le milieu de la mode, et davantage encore après sa mort, comme en témoignent deux best-sellers de 1998,

Diana: Woman of Style

, de Jac kie Modlinger, et

Dressing Diana

, de Tamsin Blanchard et Tim Gra ham. À telle enseigne qu'on publia des livres centrés sur un seul aspect de sa garde-robe, comme sa robe de mariée (

A Dress for Diana

, de

David et Elizabeth Emanuel

Au fur et à mesure que paraissait cette abondante littérature, une image mythique de la princesse s'imposait au public, celle d'une olympienne moderne », pour reprendre l'expression d'Edgar Morin, mais doublée d'une sainte thaumaturge à laquelle il ne manquait que le martyre : " Elle est du côté des anges, a?rmait le journaliste John Junor, cité par Andrew Morton, au début des années quatre-vingt-dix. C'est une personne chaleureuse et bienveillante qui illumine chaque pièce dans laquelle elle entre. Elle aime les gens. Et les gens en sont venus à lui vouer une profonde a?ection.

» Cette a?ection est le corol-

laire de la grande familiarité que les médias ont créée entre Diana et ?? ????? ??dosiider?

66?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

ses admirateurs. Plus que n'importe quelle star, elle s'est o?erte en pâture à leur désir compulsif de partager sa vie tout en projetant sur elle leurs rêves de reconnaissance et de gloire les plus irréalisables. Ses déboires conjugaux, ses désordres alimentaires, le moindre chagrin qui l'a?igeait dans son intimité de femme loyale et pure, mais mal- aimée, ?ouée et bafouée au sein du cercle royal, ont été commentés et observés à la loupe. Cette glose permanente, propice à l'empathie et à l'identi?cation du lecteur et du spectateur, a tissé, entre elle et ceux qui l'aimaient sans jamais l'avoir rencontrée, un lien de proximité aussi intense que virtuel. Garantie morale du bien-fondé d'une vie amoureuse en?n indépendante, la consécration, en tant qu'individu, de la " princesse du peuple et des coeurs », comme on la surnommait, est passée par la médiatisation, à la suite de son divorce, de son enga gement humanitaire, emblématique de sa personnalité charismatique. Les reportages qui la mettent en scène, en qualité de volontaire de la Croix-Rouge, dans un champ de mines antipersonnel en Angola, ou à Sarajevo auprès des victimes de ces mêmes mines, tout comme son combat contre le sida et le cancer et pour la défense des enfants abandonnés, ont éveillé la sensibilité du monde entier, obligeant les gouvernements à intervenir pour tenter d'éradiquer les ?éaux qu'elle dénonçait. Si l'on participe à ce point à la vie de Diana, il est logique que sa mort vous frappe aussi violemment que s'il s'agissait d'un proche, sinon de soi-même, par procuration. L'ambition de tout romancier est de concevoir des personnages qui produisent le même e?et sur son lectorat. Avant d'être magni?ée et sacralisée par sa mort tragique, comme l'avait été, à la génération précédente, une autre icône gla mour, John Fitzgerald Kennedy, Diana avait vu cristalliser autour d'elle une profusion de fantasmes qui rendaient ses admirateurs avides de connaître sa vie privée dans le détail, estimant cette ingérence légi time en raison de leur rapport privilégié avec la princesse. "

De toutes

les ironies concernant Diana, écrit Andrew Morton, une de celles dont il faut se souvenir, la plus parlante, est peut-être la suivante : cette ?lle à qui avait été attribué le nom de l'ancienne déesse de la chasse fut, en ?n de compte, la personne la plus traquée de l'époque moderne. ?? ? , ? ?? ??d d? d???o?d

67?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

Étant donné le crédit qu'on lui prête, sa vie est une source narrative inépuisable. La force de persuasion d'une destinée aussi fulgurante et tragique accrédite n'importe quel procédé romanesque et presque tout ce que l'on raconte sur son compte. C'est pourquoi les biogra phies de Diana, autorisées ou non, ne cesseront de paraître, dût-on n'y apprendre rien de plus que la marque de son dentifrice. Rétrospectivement, certains romans inspirés par la vie de la prin cesse se révèlent prémonitoires, à moins que cette existence exem plaire ne soit, au fond, un cas d'école, rattachable à la mythologie et idéalement mainstream. Je songe en particulier à un roman de l'écri- vain américain Harold Robbins, mort peu après Diana, le 14 octobre

1997. Inachevé par l'auteur et opportunément complété par Junius

Podrug, Blood Royal raconte l'histoire d'" une » princesse de Galles, femme ordinaire », destinée à devenir reine d'Angleterre. Trompée par le prince avant la ?n de leur lune de miel, cinq mois après un mariage qui ?t sensation dans le monde entier, elle se jette dans un escalier alors qu'elle est enceinte de l'héritier du trône. La jeune femme est convaincue que la famille royale complote pour la faire disparaître, mais elle prend les devants, subtilise les pistolets du prince et l'assas sine. Le conte de fées se transforme en cauchemar. Ainsi commence la cavale de l'héroïne aux États-Unis où l'épaule Marlowe James, un avocat spécialisé dans la défense des femmes qui ont éliminé leur mari infâme, dans le genre de Clytemnestre. En extrapolant le destin de Diana, Harold Robbins a anticipé une variante du drame, aux dépens du prince cette fois, en don nant forme au pressentiment, et peut-être à l'espoir, que l'histoire du couple royal serait " couronnée », non par sa montée sur le trône, mais par une ?n tragique. C'est bien le sentiment qu'un fatum iné luctable pesait sur la vie de la princesse qui la rend si poignante et lui vaut sa place dans un empyrée où elle resplendit à jamais comme une étoile bienveillante. ?? ????? ??dosiider?

68?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

Deux veines romanesques sont directement issues de l'accident dans lequel est morte Diana à la sortie du Ritz, aux côtés de Dodi Al-Fayed. La première, abondamment exploitée aussi bien par la non- ?ction que par la ?ction, sous la forme de l'enquête criminelle ou du thriller, est la théorie de la conspiration contre la jeune femme dont la famille royale, à commencer par le prince de Galles, aurait voulu se débarrasser (

Who Killed Diana

? de Peter Hounam et Derek McAdam ), en faisant par exemple appel à un tueur à gages ( ?e Accident Man de Tom Cain ) ou à des " forces obscures » (12:23 - Paris, 31
st

August 1997

d'Eoin McNamee ). À l'opposé de cette victimi sation bon teint de la princesse, certains auteurs, comme le révérend Edmond Locklear Jr., se sont érigés en autorité morale pour faire le bilan » de la vie de Diana pendant qu'elle séjournait encore dans les limbes et établir si elle méritait d'accéder au paradis (

How God Sees

Princess Diana

L'autre ?lon romanesque est plus romantique. L'essence divine de la princesse, ?gure mythique, voire mystique, a conduit natu rellement à l'idée de sa réincarnation ou de son après-vie fanto matique, idée qu'un lectorat qui ne parvenait pas à se résigner à sa disparition a accueillie avec enthousiasme. Dans

Whose Death

in the Tunnel ? ?e Tale of a Princess ), Aaron McCallum Becker suggère que Diana a prémédité sa sortie avec l'aide d'un certain Puppet Master, expert en stratégie sociale, pour donner le change au monde entier : ainsi espérait-elle renaître, libre et di?érente, en Amérique, en échappant incognito au cauchemar qui l'étou?ait (mais Puppet Master, grand manipulateur, en décidera autrement). La romancière Kay Kellam a imaginé qu'une journaliste avide de scoop recourait à une machine à remonter le temps pour assister aux derniers moments de la princesse et découvrir la vérité (

A Life to

Di for: Princess Diana. Past, Present & Future

). Dans His Lovely Wife , l'écrivaine américaine Elizabeth Dewberry s'est fondée sur la théorie spéculative des cordes, à savoir l'existence d'univers parallèles et d'une symétrie miroir dans l'espace-temps, pour conce voir une convergence psychique entre sa narratrice, Ellen Baxter, et la princesse : bouleversée par la tragédie de l'accident du tunnel ?? ? , ? ?? ??d d? d???o?d

69?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

de l'Alma, la jeune épouse du Prix Nobel de physique trouve une photographie insolite de Diana dont elle ne tarde pas à entendre la voix lui révéler que leurs destins sont liés. Dans un registre plus léger, sinon satirique, Emma Tennant et Hilary Bailey ont écrit la " biographie spectrale » de la princesse

Diana: ?e Ghost Biography

). Quelque temps après sa mort, Diana fait sa réapparition sous la forme d'une discrète in?rmière, Sis ter Julia, au manoir de Balmoral, la résidence estivale de la famille royale, au nord-est de l'Écosse. Aussitôt reconnue par son chien ?dèle, elle semble si familière des lieux qu'elle éveille la suspicion du person nel, puis de Camilla, de Charles et de la reine. Quant à

Lady D.

, de

Caroline Babert et Isabelle Rivère

, deux journalistes françaises spécialistes du gotha, c'est le roman plausible et fort bien documenté de la vie que la princesse aurait menée à son retour à Londres, après un été dont les tabloïds avaient retracé les moindres épisodes, si elle était sortie indemne de l'accident du 31 août 1997.

Ladies in the Dark

de Christophe Fiat est un livre plus mali cieux et déroutant. Composé de textes syncopés, incantatoires, dans un style télégraphique inspiré par des coupures de presse et des bulle tins d'information, ce triptyque, qui tient du collage, associe Lady Di à Traci Lords, star du cinéma pornographique américain des années quatre-vingt, et à Louise Brooks, icône du cinéma muet de l'entre- deux-guerres. La juxtaposition de ces trois ?gures est éloquente ; elle fait notamment ressortir la charge érotique sous-jacente qui galvanisait l'image de Lady Di, à la fois jouet de la famille royale et objet fétiche. De son vivant, elle avait déjà vu paraître des ouvrages qui tiraient parti de cette réi?cation ludique et régressive, comme des personnages en papier découpé ( Princess Diana and Prince Charles Fashion Paper Dolls in Full Color de Tom Tierney ). La princesse de Galles, sex-sym- bol à retardement, a fait l'objet d'un fantasme sexuel en puissance, qu'exaltaient sa retenue, sa candeur et sa prétendue gaucherie : sa per- ?? ????? ??dosiider?

70?? ??????do?sieir?? ??????do?sieir

sonnalité conjuguait subtilement les ?gures de la prude e?arouchée, de l'écolière naïve et de la douce épouse bien née aux allures de femme au foyer. Dans un roman pour le moins révélateur, si ridicule que certains aient pu le juger de part et d'autre de la Manche, un ancien président de la République française a montré, dans son grand âge, qu'il caressait toujours le souvenir de cette chimère extravagante

Quantité de poupées relevant de la

love doll ou de l'humanoïde éro tique, moulées et dotées d'un squelette métallique ?exible et articulé, en porcelaine, en plastique, en Vinyl, en silicone (la première Barbie Diana date du mariage de la princesse avec le prince Charles), ont été conçues d'après le fantasme qu'incarnait Diana. Livrées dans un écrin sous cellophane, pareil à un cercueil de verre miniature, avec diverses panoplies et accessoires (robe de mariée, tenue de gala ou de soirée, diadème, couronne, parure, collier de perles, bouquet, sac à main, pochette, etc.), ces poupées sont des preuves tangibles que la princesse de Galles prêtait le ?anc, si l'on ose dire, au fétichisme. Dans de nombreux cultes immémoriaux, on entrait en relation avec les dieux, lors de rituels spéci?ques, par la médiation d'une ?gurine à laquelle on accordait une attention et un soin particuliers. Présentée ainsi, en e?gie, la vraie Diana ressuscite en?n pour s'o?rir inlassable ment à la manipulation, à la toilette, à l'habillage et au déshabillage.quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
[PDF] lady diana mort

[PDF] lady diana vivante

[PDF] lady layton

[PDF] laïcité ? l'école définition

[PDF] laïcité, république et citoyen

[PDF] laisse moi ou laisse-moi

[PDF] laisse pas si do

[PDF] lait corps pur ou mélange

[PDF] lait pour des jeunes enfants

[PDF] lala fatma nsoumer 3am

[PDF] lalampanorenana repoblika faha efatra

[PDF] lalla attend quelque chose

[PDF] lamartine

[PDF] lamartine citation

[PDF] lamartine citations