Daniel Duverney - LE BACCALAUREAT SCIENTIFIQUE ET SON
Donnons deux exemples : Page 23. 22. - Lors de la session de 1990 du baccalauréat scientifique il y a eu 56812 lauréats du bac coefficients à l'examen
LE BACCALAUREAT SCIENTIFIQUE
- Lors de la session de 1990 du baccalauréat scientifique il y a eu 56812 lauréats du bac C et 58672 lauréats du bac D. Un lauréat du bac C aura eu droit à 5
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Laccès au premier emploi au cours des années 1990 : le cas des
sur le tas » c'est-à-dire le savoir-faire donné à l'apprenti par son maître d'appren- Niveau IV : inscrits au baccalauréat sortis de l'appareil.
BTS SESSION 1990 – 2h – Coefficient 3 Récupération du dibrome à
BTS SESSION 1990 – 2h – Coefficient 3. Récupération du dibrome à partir de Le solvant provenant du bac tampon est injecté dans la colonne par une pompe.
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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 200435
LêaccËs au premier emploi
au cours des annÈes 1990 : le cas des apprentis et des lycÈensLiliane Bonnal, David ClÈment et Sylvie Mendes
La loi quinquennale de décembre 1993 marque le début dune mutation de lapprentissage à la fois quantitative avec une forte augmentation des effectifs et structurelle avec une banalisation des diplômes de niveau supérieur au CAP. Il est donc légitime de sinterroger sur le rôle de la filière de formation dans la primo-insertion autour de cette date charnière. Cet article, qui sinscrit dans lensemble des travaux sur le chômage des jeunes de bas niveau scolaire ayant préparé un diplôme professionnel, se propose de mesurer lévolution de linsertion, au cours des années 1990, des jeunes hommes ayant quitté le système éducatif après avoir préparé, dans un lycée professionnel ou par apprentissage, un diplôme de niveau CAP ou BEP. Une première analyse montre que lapprentissage est la filière de formation la plus souvent choisie par des jeunes qui ont un parcours scolaire chaotique et souhaitent se spécialiser dans les métiers de lindustrie. La réussite au diplôme, quel que soit le mode de formation choisi, reste un fort déterminant de la primo-insertion : elle augmente la probabilité de sortie immédiate vers lemploi et réduit la durée de chômage. De plus, la formation par apprentissage est un atout sur le marché du travail, aussi bienen termes daccès immédiat à lemploi quen termes de sortie du chômage. La formation
" sur le tas », cest-à-dire le savoir-faire donné à lapprenti par son maître dappren-
tissage, est ainsi valorisée. Lembellie économique de la fin des années 1990, accompagnée dune amélioration de limage véhiculée par la formation par apprentissage, ne fait quaccentuer ces effets. Létude des facteurs sociodémographiques montre que, dans une moindre mesure, l"insertion des jeunes peut dépendre du contexte familial.EMPLOI
* Liliane Bonnal est membre du Gremaq lÕUniversit de Toulouse-I. David Clment et Sylvie Mendes taient, au
moment de la rdaction de cet article, membres du LEO-Creq lÕUniversit dÕOrlans, Facult de Droit, conomie et
Gestion.
36ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
a fin des années 1980 a vu lémergence de nouvelles formes de chômage parmi les- quelles le chômage des jeunes. Les politiques publiques ont dès lors cherché à enrayer ce phé- nomène en introduisant des dispositifs daide à lemploi. Des mesures en faveur des jeunes se sont alors développées et avec la persistance du chômage elles se sont transformées de mesures insérantes en mesures formatrices (contrats emploi solidarité (CES) et emplois jeunes, en particulier). Le but de ces dispositifs nest pas seulement de fournir un emploi à la sortie du sys- tème éducatif, mais de permettre aux jeunes de sinsérer durablement sur le marché du travail.Dans le même temps, le gouvernement, dans le
cadre de la mise en place de mesures actives daide à lemploi des jeunes, a encouragé les filières pro- fessionnelles (1) comme étant une forme de for- mation initiale. En tant que formation permettant une alternance entre lenseignement général et lenseignement professionnel, lapprentissage semble être une mesure appropriée pour favoriser ladéquation des besoins des entreprises et des compétences des jeunes. On va donc examiner le pouvoir insérant dune telle formation. Daprès Mansuy (1996), il semblerait que les apprentis accèdent à une gamme demplois plus étroite tant du point de vue des secteurs dactivité que des professions. Les lycéens accèdent, quant à eux, à un ensemble de professions et de sec- teurs plus vaste. Les premiers sont plus protégés contre le chômage, les seconds ont, dans lensem- ble, des conditions de salaire plus favorables quatre ans après lachèvement de leurs études. tre diplÙmÈ favorise lêaccËs ‡ lêemploi Bonnal, Fleury et Rochard (1999) se sont intéres- sés à lévolution de la situation professionnelle des jeunes au cours des années 1990 en compa- rant la situation des lycéens de lycée profession- nel à celle des apprentis sept mois après lachève- ment de leur formation. Ils montrent que, quelle que soit la filière suivie, lobtention du diplôme favorise laccès à lemploi et protège du chô- mage, et ceci davantage pour les hommes que pour les femmes. Les apprentis semblent plus fré- quemment employés sur des contrats à durée indéterminée (CDI), tandis que les lycéens étaient de plus en plus recrutés sur des emplois temporai- res (contrat à durée déterminée (CDD), intérim). Il existe, de plus, une forte proximité entre la spé- cialité de formation et celle de lemploi occupé. Linsertion sur le marché du travail des jeunes apprentis et lycéens professionnels peut êtremesurée à partir du temps dactivité passé enemploi durant les premières années de vie active
(cinq ans pour Sollogoub et Ulrich, 1999). Le salaire perçu à la fin de la période passée en emploi peut être un indicateur de la qualité de linsertion. Les auteurs montrent, après avoir neutralisé les biais introduits par les différences de population des deux filières de formation, que le temps passé en activité est plus long pour les apprentis que pour les lycéens mais que le salaire des apprentis est, en général, plus faible. Ce résul- tat est comparable à celui de Mansuy (1996). (1)Bonnal, Mendes et Sofer (2003) (2) comparent
laccès au premier emploi des apprentis et des lycéens de lycée professionnel sortis du système éducatif en 1989. Dans lensemble, les apprentis réussissent mieux que les lycéens. Les apprentis peuvent évidemment être embauchés dans leur entreprise daccueil. Toutefois, lorsque cette embauche nest pas effective, leur chance de trouver un emploi reste plus forte que celle des lycéens. Les auteurs montrent de plus que la meilleure performance des apprentis est plus importante pour les hommes. La moindre perti- nence de ce type de modélisation pour les fem- mes peut sexpliquer par le fait que très peu de spécialités de formation sont communes aux apprenties et aux lycéennes (voir par exemple Bonnal et al., 1999). Étant donné ces constats, seuls les hommes de niveau V seront considérés dans cet article (cf. encadré 1). Linsertion sera entendue ici comme laccès au premier emploi. Lobjectif est de comparer la durée daccès à lemploi des apprentis et des lycéens de lycée professionnel entrés sur le mar- ché du travail à deux périodes différentes : octo- bre 1992 et octobre 1998. Outre le fait que les données sont disponibles pour ces deux périodes, deux éléments ont motivé cette comparaison. Dune part, ces deux années correspondent à des conjonctures différentes, dautre part, dans les années 1990, des mesures ont été mises en place afin de développer la formation par apprentissage. Ces mesures ont lancé la rénovation de lappren- tissage en accordant aux jeunes la possibilité de signer successivement plusieurs contrats et dobtenir un diplôme de niveau supérieur au L1. Voir par exemple lÕarticle de Colliot et Pouch (1991) ou encore
" Un lycée pour le XXI e siècle - L'enseignement professionnel intégré » : confrence de presse du 24 juin 1999 de Claude2. On peut citer galement les travaux de Vialla (1997) pour la
France, ou de Addison et Siebert (1994), Booth et Satchell (1994), Harhoff et Kane (1997), Hanhart et Bossio (1998), Dolton, Makepeace et Gannon (2001) qui se sont intresss au rle de la formation par apprentissage sur lÕinsertion des jeunes dans des pays europens tels que le Royaume-Uni, lÕAllemagne ou laSuisse.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 200437
CAP. Elles ont aussi marqué le début dune muta- tion de lapprentissage à la fois quantitative (de plus en plus de jeunes suivent une formation ini- tiale par apprentissage) et structurelle (quel que soit leur niveau, tous les diplômes professionnels peuvent être suivis par apprentissage (3).Des conjonctures diffÈrentes
es enquêtes de génération du Céreq (4), Génération 92 et Génération 98 permettent dobserver le devenir des sortants du systèmeéducatif (en 1992 et 1998) respectivement sur
les cinq ans et les trois ans qui suivent leur sortie. En outre, ces deux dates correspondent également à deux périodes différentes en termes de facilité dinsertion. Les jeunes de la géné- ration 92 ont dû faire face à une période peufavorable, avec un taux de chômage élevé et unebaisse du nombre de recrutements. À linverse,
ceux de la génération 98 ont bénéficié dune amélioration de la situation du marché du tra- vail, avec une accélération du recul du taux de chômage (cf. encadré 1). (3) (4) Les premiers résultats de Génération 98 (5) mon- trent que lembellie économique semble avoir profité aux plus diplômés en accentuant les dis- parités par niveau de formation. En particulier, " lhorizon professionnel des titulaires dun CAP ou BEP tertiaire [] sest peu éclairci par rapport à celui de leurs homologues issus de spécialités industrielles ou des bacheliers ». L3. Cette gnralisation de lÕapprentissage est, lÕheure actuelle,
vraie pour la plupart des spcialits de formation.4. Centre d'tudes et de Recherches pour l'Emploi et les Quali-
Þcations.
5. Cf. Bref, n¡ 181.
Encadré 1
LES ENQUaeTES DE GNRATION DU CREQ
Les enquêtes de génération du Céreq sont des enquê- tes rétrospectives sur le devenir des jeunes après leur sortie du système éducatif. Ces enquêtes visent à ren- dre compte des différentes composantes du parcours d'insertion professionnelle et explorent toutes les situations (emploi, chômage, formation, etc.).Enqu"te Gnration 92
L'enquête Gnration 92 a été réalisée en 1997-1998 auprès de 27 000 jeunes sortis de formation initiale en1992, à tous les niveaux de diplômes et de spécialités.
L'objectif de cette enquête est d'analyser les cinq pre- mières années de vie active au regard notamment du parcours scolaire et des diplômes obtenus. Différents thèmes ont été traités lors de ces interrogations : la formation, l'itinéraire professionnel, l'emploi, le con- texte familial et social. Cette enquête a une large représentativité : elle couvre 530 000 sortants sur les640 000 estimés par l'enquête Emploi.
Enqu"te Gnration 98
L'enquête Gnration 98 a été réalisée au printemps2001 auprès de 54 000 jeunes sortis de formation initiale
en 1998, à tous les niveaux de diplômes et de spéciali- tés. Les jeunes sont interrogés sur leurs trois premières années de vie active (depuis leur sortie en 1998 jusqu'en mars 2001) et seront ré-interrogés entre 2003 et 2005. La construction de l'échantillon permet une bonne représentation nationale par filières fines de formation et une représentation régionale par grands niveaux. Plus de 98 % des formations initiales dispensées en France métropolitaine sont couvertes, contre 82 % des forma- tions dans l'enquête Gnration 92. Les questions ne portent plus uniquement sur les périodes d'emploi, comme dans Gnration 92, mais également sur les périodes de chômage ou de formation. Les jeunes interrogés lors de l'enquête Gnration 92(respectivement Gnration 98) étaient inscrits dans unétablissement scolaire en 1991-1992 (1997-1998) qu'ils
ont quitté entre le 1 er janvier et le 31 décembre 1992 (1998). Ils n'ont pas repris d'études pendant au moins un an à compter de la date de fin de scolarité et n'ont pas interrompu leurs études avant 1991-1992 (1997-1998), sauf pour effectuer leur service national, pour une
maternité ou une maladie. L'interrogation s'est faite par téléphone avec saisie simultanée sur ordinateur.Nomenclature des niveaux de formation
Niveau VI : sorties du premier cycle du second degré (sixième, cinquième, quatrième, CPA (classe prépara- toire à l'apprentissage), CPPN (classe pré-profession- nelle de niveau) et des formations professionnelles en un an (CEP). Niveau V bis : sorties de troisième et des classes du second cycle court professionnel avant l'année termi- nale. Niveau V : sorties de l'année terminale des cycles courts professionnels - niveau V technique, prépara- tion au certificat d'aptitude professionnelle ou brevet d'études professionnelles - et abandons de scolarité du second cycle long en seconde ou première - niveau V général. Niveau IV : inscrits au baccalauréat sortis de l'appareil scolaire sans avoir obtenu un diplôme d'études supérieures ; y sont donc compris à la fois des non- bacheliers et des bacheliers, que ces derniers aient cessé leurs études immédiatement après le baccalau- réat ou après un passage (non diplômant) dans l'ensei- gnement supérieur. Niveau III : sorties après un diplôme baccalauréat + 2 ans (DUT, BTS, Deug, Écoles de Santé). Niveaux II et I : sorties respectivement avec un diplôme de 2 e ou 3 e cycle universitaire ou un diplôme de grandeécole.
38ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
Si lon sattarde sur le premier emploi
(cf. tableau B de lannexe 1), on constate entre les deux générations une augmentation de laccès immédiat à lemploi (50 % des sortants de niveau CAP-BEP en 1998 contre 38 % en1992). En outre, quelle que soit la période con-
sidérée, cet accès immédiat à lemploi est plus fréquent pour les apprentis que pour les lycéens. Pour la génération de sortants en 1992, il est de47 % pour les apprentis et de 31 % pour les
lycéens. Ces pourcentages passent à 59 % pour les apprentis et 37 % pour les lycéens en 1998. Lembellie économique semble donc être plus favorable aux apprentis. Le pourcentage de ceux qui restent chez leur premier employeur est sensiblement différent entre les deux généra- tions. Il est de 56 % pour la génération de sor- tants en 1992 et seulement de 45 % pour les sor- tants en 1998. Lorsque lon sintéresse aux caractéristiques de ce premier emploi (6), il apparaît que, par rap- port aux lycéens, les apprentis signent plus fré- quemment des contrats à durée indéterminée, sont plus souvent recrutés comme ouvriers ou employés qualifiés et enfin occupent plutôt des emplois pour lesquels on observe une bonne adéquation entre la spécialité de formation et celle de lemploi (7). Toutefois, on observe entre les deux générations une dégradation en termes de type de contrat signé et dadéquation entre spécialité de formation et de lemploi.¿ partir de 1998, plus dêembauches en CDD
En ce qui concerne les types de contrats, en
1992, les apprentis (8) signaient plutôt des con-
trats à durée indéterminée (52 %) que des con- trats à durée déterminée (40 %). En 1998, cette situation sinverse, les apprentis signant à près de 55 % des CDD et à 40 % des CDI. Les lycéens ont, quant à eux, quelle que soit la géné- ration, signé toujours plus fréquemment des contrats à durée déterminée (53 % en 1992 et67 % en 1998) que des contrats à durée indéter-
minée (38 % en 1992 et 22 % en 1998 (9)). En1998, les jeunes sortants de niveau V sont donc,
dans lensemble, plus souvent recrutés sur desCDD. Ces contrats peuvent apparaître, même
pour les apprentis, comme un mode de pré- embauche pour certaines entreprises ou pour certains secteurs dactivité. Cette détérioration, en 1998, pourrait être liée à la concurrence entre les diplômes professionnels (CAP-BEP et bacs professionnels par exemple). Alors quen 1992, près de 65 % dapprentis avaient trouvé, à la sortie du système éducatif,un emploi correspondant à leur spécialité de for-mation, on en compte 53 % en 1998. Pour les
lycéens, ce chiffre passe de 48 % en 1992 à38 % en 1998. Ce résultat est conforme à celui
obtenu par Bruyère et Lemistre (2004). Hormis pour des raisons personnelles ou pour des con- ditions de travail jugées trop difficiles par le jeune, labsence de correspondance entre les spécialités peut être liée, pour certaines spécia- lités, à un déséquilibre entre les offres et les demandes sur le marché du travail ; ce phéno- mène pouvant sêtre amplifié en 1998 suite à une augmentation du nombre de sortants de for- mations professionnelles. De plus, un tel constat peut être le signe quune amélioration de la con- joncture ne conduit pas forcément à affecter au mieux les individus aux emplois, mais à offrir à court terme des emplois qui nauront peut-être que le statut demploi " dattente », une telle situation étant préférée par les jeunes au chômage. (6), (7) (8)) ( (9)Lêapprentissage se modernise
apprentissage, comme forme déducation
en alternance, associe une formation prati- que en entreprise et un enseignement théorique au centre de formation. Le contrat dapprentis- sage, dune durée au moins égale à celle du cycle de formation qui fait lobjet du contrat (un à trois ans), est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans révolus. Les jeunes de moins de 15 ans ayant suivi un premier cycle de lenseignement secon- daire peuvent également en bénéficier. Les diplômes préparés par la voie dapprentissage sont les mêmes que ceux préparés dans le cadre scolaire. Lapprentissage intègre tous les niveaux de qualification et prépare à des diplô- mes ou titres homologués allant du niveau V au niveau I.6. Bien que les caractristiques des emplois ne soient pas direc-
tement utilises dans la modlisation conomtrique, la descrip- tion des emplois peut aider la comprhension des rsultats obtenus par la suite.7. La variable mesurant lÕadquation entre la spcialit de forma-
tion et la spcialit de lÕemploi occup ainsi que les diffrents types dÕemploi regroups selon la qualiÞcation ont t dtermi- ns partir de la nomenclature des professions et des catgories socioprofessionnelles (PCS) 4 chiffres (cf. Bonnal, Boumahdi, Favard et Mendes, 2004). La notion dÕemploy non qualiÞ utili- se est celle retenue par Forgeot et Gauti (1997).8. Les jeunes embauchs lÕissue de lÕapprentissage signent
majoritairement des CDI (80 %). Les jeunes apprentis en emploi lÕissue de la formation mais ne travaillant pas dans lÕentreprise dÕaccueil sont eux aussi majoritairement en CDI (Sanchez, 2004).9. Les jeunes, quel que soit leur niveau de diplme, travaillent
plutt dans des secteurs forte mobilit et ont de plus en plus souvent un emploi temporaire (CDD ou intrim, cf. par exempleBrunet et Minni (2000)).
LÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 200439
Dès sa création, la formation par apprentissage a suivi une évolution contrastée. La forte hausse observée entre 1945 et 1968, qui était une con- séquence des effets démographiques, a été sui- vie dune forte baisse sur les vingt années sui- vantes. Des actions publiques ont alors été menées pour infléchir cette tendance. Laccord professionnel de 1983 a reconnu lalternance comme une voie dinsertion et de qualification pour des jeunes rencontrant des difficultés sur le marché du travail. Ont alors été mis en place le contrat de qualification et le contrat dadapta- tion. La loi du 23 juillet 1987 lance la rénova- tion de lapprentissage en accordant aux jeunes la possibilité de signer successivement plusieurs contrats et dobtenir un diplôme de niveau supé- rieur au CAP au même titre que les élèves de lenseignement technologique. Cette loi a eu un effet sur les contrats de qualification et dadap- tation, mais cet effet est par contre peu marqué sur les effectifs dentrants en apprentissage : + 2 % entre 1987 et 1988, et + 4 % entre 1988 et1989 (Ourtau, 1998). Le vote de la loi quinquen-
nale pour lemploi et la formation profession- nelle en 1993 marque le début dune mutation de lapprentissage, à la fois quantitative, avec une forte augmentation des effectifs, et structu- relle, avec une banalisation des diplômes de niveau supérieur au CAP (Pérot et Simon- Zarca, 1998). La tendance sinverse et on enre- gistre alors une hausse des effectifs de 26 % entre 1993 et 1994 (166 000 nouveaux contrats en 1994). Cette progression de lapprentissage sest depuis ralentie, les embauches en contrat dapprentissage étaient en hausse de 11 % en1996, de 7 % en 1997 et autour de 4 % depuis
1998.Lêapprentissage,
une formation plus attractiveLes hommes, malgré une progression de la part
des femmes dans les effectifs dapprentis (24 %en 1980 contre 29,4 % en 2000), restent les principaux utilisateurs de ce mode de formation. Lévolution de lapprentissage peut aussi se comprendre par lévolution du poids de lapprentissage dans lensemble des formations proposées (cf. tableau 1). Lapprentissage a pris une place de plus en plus importante dans la for- mation initiale, pour les bas niveaux de qualifi- cation comme pour les formations dingénieurs.Ainsi, les diplômes de niveau V (CAP et BEP)
sont plus souvent préparés en apprentissage en1999 quen 1990, et ce mode de formation est
majoritaire pour le CAP (72 % des jeunes pré- parant un CAP). Jusquen 1996, deux voies sco- laires étaient possibles pour pouvoir préparer unCAP ou un BEP dans un lycée professionnel ou
un centre dapprentissage : suivre une classe de troisième ou intégrer une classe préparatoire dès la cinquième.Lapprentissage est la voie de formation choi-
sie par plus du quart des jeunes préparant un diplôme de niveau IV (niveau baccalauréat) en 1999, contre seulement un sur huit en 1990.Lévolution la plus marquée concerne les
diplômes de niveaux I à III. Pratiquement inexistants en 1990, les apprentis (en forma- tion dingénieurs) représentent jusquà 13 % des effectifs totaux. Dune manière générale, et quel que soit le diplôme préparé, laugmen- tation des effectifs dapprentis sest aussi accompagnée dun poids plus grand de lapprentissage dans lensemble des forma- tions préparées (17,3 % des effectifs en 1990 et22,7 % en 1999). Cette évolution des effectifs
sest accompagnée dune modification du niveau de formation des jeunes à lentrée et du niveau des formations préparées. Le niveau à lentrée reste faible, plus de 80 % des nou- veaux apprentis ont un niveau inférieur au bac- calauréat.Tableau 1
volution du poids de lÕapprentissage selon le type de diplme prpar entre 1990 et 1999
Diplôme préparé
Effectifs
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