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Ziglôbitha, Revue des Arts, Linguistique, Littérature & Civilisations Éditeur : Ziglôbitha, Université Peleforo Gon Coulibaly ² Côte G·HYRLUH ziglobitha@gmail.com

ISSN-L 2708-390X

eISSN 2709-2836

Ziglôbitha,

Revue des Arts, Linguistique,

Littérature & Civilisations

Université Peleforo Gon Coulibaly - Korhogo

La Bruyère et son époque SHLQPXUH GHV P±XUV HP H[MOPMPLRQ GX VP\OH

Papa Samba NDIAYE

Université Gaston Berger, Sénégal

ndiayepapasamba5@gmail.com Résumé : Nous proposons de déplier ici Les Caractères de La Bruyère. Dans cette optique, il appert de voir la forte implication de La Bruyère dans la peinture des P±XUV ŃRQVXNVPMQPLHOOHV j VRQ pSRTXHB HO MPNLPLRQQH GH UpYpOHU Oes ridicules et les injustices inhérents aux comportements humains. En outre, cette propension à GpŃULUH OHV ŃMUMŃPqUHV HP OHV P±XUV HVP VRXV-tendue par une esthétique efficiente, GRQP OH GHVVHLQ HVP GH V·MGMSPHU MX[ VXÓHPV TXH O·MXPHXU GpYHORSSH PMLV VXUtout VMPLVIMLUH MX[ H[LJHQŃHV G·XQ SXNOLŃ VMYMQPB Mots-clés P±XUV ŃMUMŃPqUH YLŃH YHUPX VP\OHB Abstract: This paper is a study of Les Characters by La Bruyère. It appears from this perspective a strong implication of La Bruyère in the portrayal of manners an integral part in his time as he seeks to reveal the ridiculous and the injustices inherent in human behavior. In addition, this propensity to describe features and mores in underpinned by an efficient comeliness, whose objective is to adapt to the issue the author comes up with, but also to meet the requirements of a leamed audience. Keywords: manners, character, vice, virtue, style.

Introduction

La littérature du 17ème VLqŃOH HVP SMU HVVHQŃH OXPMQLVPHB (OOH V·LQJpQLH j pPXGLHU O·ORPPH GMQV VRQ HQPLqUHPp PMLV MXVVL OHV SURNOqPHV ŃOURQLTXHV GH O·pSRTXHB $LQVL IM %UX\qUH j O·LQVPMU GH PRXV OHV PRUMOLVPHV ŃOMVVLTXHV V·HIIRUŃH à corriger les défauts de ses contemporains. Il vise aussi à discerner chez eux GHV PUMLPV pPHUQHOV GH OM QMPXUH OXPMLQHB GqV ORUV VRQ ±XYUH SUpVHQPH XQ LQPpUrP OLVPRULTXH HP GRŃXPHQPMLUH MYHŃ ŃHPPH LQPHQPLRQ GH ŃHUQHU O·ORPPH GMQV VM YpULPp XQLYHUVHOOHB $LQVL O·pPXGH GHV FMUMŃPqUHV GH -HMQ GH IM Bruyère, réactualisée dans le monde contemporain, revêt un intérêt certain en ce TX·HOOH SHUPHP GH ŃHUQHU OHV YLŃHV ŃRQVXNVPMQPLHOV HP pPHUQHOV GH O·ORPPHB Elle extirpe O·ORPPH IRXUYR\p GMQV OHV PpQqNUHV HQ le rendant vertueux avec un idéal humain, celui de " O·ORQQrPH ORPPH » YHUPX ŃMUGLQMOH GH O·HVPOpPLTXH ŃOMVVLTXHB Par ailleurs, sa forte propension à peindre OHV P±XUV HVP IRUPHPHQP VP\OLVpHB (Q

HIIHP O·H[SUHVVLRQ GRLP V·MŃŃRUGHU MX[ VXÓHPV TX·LO GpYHORSSH HP MX SXNOLŃ MXTXHO

LO V·MGUHVVH GLUHŃPHPHQP. Il recourt pour cela à une esthétique efficiente pour opérationnaliser sa vision particulière de la littérature. Dès lors, comment La Bruyère dépeint-LO OHV P±XUV PRXP HQ PRUMOLVMQP VHV ŃRQPHPSRUMLQV ? Sa vie du monde concorde-t-elle avec celle de son époque ? FRPPHQP V·MSSXLH-t-il sur son art pour rendre compte de ses intentions idéologiques ? Afin de rendre intelligible cette problématique, nous adopterons une démarche analytique pour saisir la quintessence des Caractères. La Bruyère et son époque SHLQPXUH GHV P±XUV HP H[MOPMPLRQ GX VP\OH

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1- IM SHLQPXUH GHV P±XUV

$ O·LQstar des grands moralistes de son époque comme La Rochefoucauld ou Molière, Jean de La Bruyère a profondément réfléchi sur les problèmes de

VRQ PHPSVB HO V·HIIRUŃH j PUMGXLUH O·HVSULP GX 17ème siècle avec une intensité sans

commune mesure. Ainsi, dans la préface de son unique ouvrage Les Caractères, LO H[SOLTXH OH ŃORL[ TXL M pPp OH VLHQ G·pŃULUH GHV UHPMUTXHV :

1-" FH QH VRQP SRLQP GHV PM[LPHV TXH Ó·MLH YRXOX pŃULUH O·XVMJH YHXP TX·j OM PMQLqUH

des oracles elles soient courtes et concises ; quelques-unes de ces remarques le sont ; quelques autres sont plus étendues RQ SHQVH OHV ŃORVHV G·XQH PMQLqUH GLIIpUHQPH HP RQ les explique par un tour aussi tout différent » (Jean de La Bruyère, 1976, p.10). FHV ŃRQVPMPV V·MSSOLTXMLHQP j OM VRŃLpPp GRQP IM %UX\qUH fut un RNVHUYMPHXU UHPMUTXMNOHB HO MVVXPH ŃHPPH SRVPXUH HP O·MQQRQŃH GH PMQLqUH solennelle dans la préface des Caractères :

2-" -H UHQGV MX SXNOLŃ ŃH TX·LO P·M SUrPp Ó·ML HPSUXQPp GH OXL OM PMPLqUH GH PRQ

RXYUMJHB " HO SHXP UHJMUGHU MYHŃ ORLVLU ŃH SRUPUMLP TXH Ó·ML IMLP GH OXL HP V·LO VH ŃRQQMLP

quelques-uns GHV GpIMXPV TXH ÓH PRXŃOH V·HQ ŃRUULJHU » (Jean de La Bruyère, 1976, p.12) (Q YpULPp O·MXPHXU GHV Caractères atteint une vérité humaine de portée générale. Selon lui, la modération, le juste milieX Ń·HVP OM YMOHXU HVVHQPLHOOH MX[ MQPLSRGHV GH OM GpPHVXUH TXL HVP XQ YLŃH LQŃXUMNOHB 7RPNHU GMQV O·RXPUMQŃH QH SHXP ŃRQGXLUH TX·j GHV UpVXOPMPV GpSORUMNOHV GHV ŃRPSRUPHPHQPV RNVHVVLRQQHOV GRQP O·LVVXH HVP XQ SUpŃLSLŃH MIIUHX[B GMQV Les Caractères, La Bruyère multiplie les portraits de ces personnages soumis à des monomanies. Il en souligne avec YLJXHXU OHV ULGLŃXOHV SRXU SHUVXMGHU VHV OHŃPHXUV GH QH SMV OHV LPLPHUB 6·LOV VRQP ŃRQGMPQMNOHV Ń·HVP SMUŃH TX·HQ IMLP OHXU ŃRPSRUPHPHQP UHPHP fondamentalement en cause les règles de conduite indispensables au maintien G·XQH YLH VRŃLMOH : La Bruyère montre caricaturalement comment Ménalque, MPPHLQP G·XQH GLVPUMŃPLRQ PMOMGLYH M SHUGX PRXP VHQV GH OM UpMOLPp :

3-" Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir, il la referme LO V·MSHUoRLP

TX·LO HVP HQ NRQQHP GH QXLP HP YHQMQP j PLHX[ V·H[MPLQHU LO VH PURXYH UMVp j PRLPLp LO

voit que son épée est mise du côté droit, que ses bas sont rabattus sur ses talons, et que

sa chemise est par-dessus ses chaXVVHVB 6·LO PMUŃOH GMQV OHV SOMŃHV LO VH VHQP PRXP G·XQ ŃRXS UXGHPHQP IUMSSp j O·HVPRPMŃ RX MX YLVMJH ; il ne soupçonne point ce que ce peut rPUH ÓXVTX·j ŃH TX·RXYUMQP OHV \HX[ HP VH UpYHLOOMQP LO VH PURXYH RX GHYMQP XQ OLPRQ GH charrette, ou derrière un long ais de menuiserie que porte un ouvrier sur ses épaules. " IXL-PrPH VH PMULH OH PMPLQ O·RXNOLH OH VRLU HP GpŃRXŃOH OM QXLP GH VHV QRŃHV ; et

quelques années après il perd sa femme, elle meurt entre ses bras, il assiste à ses

obsèques, et le lendemMLQ TXMQG RQ OXL YLHQP GLUH TX·RQ M VHUYL LO GHPMQGH VL VM IHPPH est prête et si elle est avertie » (Jean de La Bruyère, 1976, p.232) FH SRUPUMLP RIIUH OH PMNOHMX GHV P±XUV GH OM ILQ GX 17ème siècle et sert de prétexte à une satire politique et morale. La Bruyère décrit un monde délaissé

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SMU O·HVSULP MNMQGRQQp j OM PMPLqUH HP YRXp j O·RVPHQPMPLRQB IHV ŃRPSRUPHPHQPV rapportés sont vicieux ou déficients, ils contreviennent à une faculté essentielle SRXU GHVŃMUPHV ŃHOOH GH SHQVHUB )LQMOHPHQP OHV ORPPHV Q·RQP SMV GH ŃMUMŃPqUHV

" V·LOV HQ RQP Ń·HVP ŃHOXL GH Q·HQ MYRLU MXŃXQ TXL VRLP VXLYL TXL QH VH GpPHQPH SRLQP HP

ou ils soient reconnaissables » (J. La Bruyère, 1976, p.20). Ménalque est le mRGqOH SMU H[ŃHOOHQŃH GH O·pJRŃHQPULVPH ŃHPPH LQŃMSMŃLPp IRQŃLqUH j VRUPLU GH VRLB HO HVP LQMSPH j V·MNVPUMLUH GHV pPURLPV LQPpUrPV TXL VRQP OHV VLHQVB HO QH YRLP TXH VRLP PMQP HP VL NLHQ TXH TX·LO V·MYHXJOH HP VH PXPLOH V·HQIHUPH GMQV OHV MXPRPMPLVPHV Ge ses passions débiles, de son intérêt et de son naturel fondamentalement mauvais. Le constat est amer et lucide Ń·HVP XQ ORPPH VMQV ѱXU MORUV TXH Ń·HVP OH ѱXU GHV ORPPHV TX·LO IMXGUMLP MSSURIRQGLUB HO IMXP SUpŃLVH IM %UX\qUH MX VXÓHP GH O·ORPPH © remRQPHU ÓXVTX·j la source de son dérèglement. » Par ailleurs, Jean de La Bruyère avertit ses lecteurs sur les dangers des MSSMUHQŃHV HP GHV IMXVVHV YMOHXUVB 3RXU O·MXPHXU GHV FMUMŃPqUHV OHV ORPPHV HVVMLHQP GH GRQQHU G·HX[-PrPHV O·LPMJH OM SOXV IOMPPHXVH GH se mettre en avant, GH GLVVLPXOHU OHXU YpULPMNOH QMPXUHB $XŃXQ GRPMLQH Q·pŃOMSSH j OM SXLVVMQŃH des apparences. La cour vit sous leur règne :

4-" Il y a un pays où les joies sont visibles, mais fausses, et les chagrins cachés mais

fausses, et les chagrins cachés, mais réels. La vie de la cour est un jeu sérieux,

mélancolique, qui applique : il faut arranger ses pièces et ses batteries, avoir un dessein, le suivre, parer celui de son adversaire, hasarder quelquefois, et jouer de caprice ; et après toutes ses rêveries et toutes ses mesures on est échec, quelquefois mat. Souvent MYHŃ GHV SMVVLRQV TX·RQ PpQMJH NLHQ RQ YM j GMPH HP O·RQ JMJQH OM SMUPLH : le plus OMNLOH O·HPSRUPH RX OH SOXV OHXUHX[B IHV URXHV OHV UHVVRUPV OHV PRXYHPHQPV VRQP cachés, rien QH SMUMLP G·XQH PRQPUH TXH VRQ MLJXLOOH TXL LQVHQVLNOHPHQP V·MYMQŃH HP

V·MŃOqYH VRQ PRXU LPMJH GX ŃRXUPLVMQ G·MXPMQP SOXV SMUIMLPH TX·MSUqV MYRLU IMLP MVVH]

GH ŃOHPLQ LO UHYLHQP VRXYHQP MX PrPH SRLQP G·RZ LO HVP SMUPL » (Jean de La Bruyère,

1976, p.191)

IM %UX\qUH UHSUHQG LŃL O·MŃPLYLPp ŃULPLTXH HP UpYROPpH GH VHV SUpGpŃHVVHXUV et contemporains, également exigeant à cet égard, mais aussi méprisants de " ceux qui veulent soumettre leur vie à un modèle, ces cadavres » (André Malraux,

1975, p.54).

Face à ŃHPPH PRUMOH GH SMUMGH IM %UX\qUH SURSRVH OH PRGqOH G·XQH société dans laquelle chacun pourrait se faire valoir par des choses qui ne GpSHQGHQP SRLQP GHV MXPUHV PMLV GH VRL VHXOB HO SU{QH O·LGpMO GH O·ORQQrPH homme, flegmatique et qui sait rester fidèle à ses principes sans tourner le dos à ses principes. $XVVL IM %UX\qUH SMU OH ŃMQMO G·$ŃLV ŃRXUPLVMQ TXL SMUOH G·XQH PMQLqUH

RNVŃXUH MX SRLQP G·rPUH LQŃRPSUpOHQVLNOH ŃULPLTXH-t-il la préciosité. En effet, les

Précieux, avec leur maniérisme et langage alambiqué, distillent un discours à la La Bruyère et son époque SHLQPXUH GHV P±XUV HP H[MOPMPLRQ GX VP\OH

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limite inintelligible. Leur forte propension à se singulariser les rendait ridicules voire grossiers :

5-" I·RQ M YX LO Q·\ M SMV ORQJPHPSV XQ ŃHUŃOH GH SHUVRQQHV GHV GHX[ VH[HV OLpHV

ensemble par la conversation eP SMU XQ ŃRPPHUŃH G·HVSULPB HOV IMLVMLHQP MX YXOJMLUH O·MUP

de parler de manière intelligible ; une chose dite entre eux peux clairement en entrainait une autre encore plus obscure, sur laquelle on enchérissait par de vraies énigmes, toujours suivies de longs applaudissements SMU PRXP ŃH TX·LOV MSSHOMLHQP GpOLŃMPHVVH VHQPLPHQPV PRXU HP ILQHVVH G·H[SUHVVLRQ LOV pPMLHQP HQILQ SMUYHQXV j Q·rPUH SOXV HQPHQGXV HP j QH V·HQPHQGUH SMV HX[-mêmes. Il ne fallait, pour fournir à ces entretiens, ni bon sens, ni jugement, ni mémoire, ni la moindre capacité LO MOOMLP GH O·HVSULP QRQ SMV

GX PHLOOHXU PMLV GH ŃHOXL TXL HVP IMX[ HP RX O·LPMJLQMPLRQ M PURS GH SMUP » (J. La

Bruyère, 1976, p.140).

FRPPH GH IM %UX\qUH %RLOHMX V·MPPMŃOH HVVHQPLHOOHPHQP j ŃULPLTXHU OM préciosité. Il concilie la grandeur avec la simplicité, aux antipodes de

O·HVPOpPLTXH © précieuse » :

Mais qui vient sur ses pas " F·HVP XQH SUpŃLHXVH

Reste de ces esprits jadis si renommées

4XH G·XQ ŃRXS GH VRQ MUP 0ROLqUH M GLIIMPpVB

De tous leurs sentiments cette noble héritière

Maintient encore ici leur secte façonnière.

F·HVP ŃOH] HOOH PRXÓRXUV TXH OHV IMGHV MXPHXUV

6·HQ YRQP VH ŃRQVROHU GX PpSULV GHV OHŃPHXUVB

Elle y reçoit leur plainte ; et sa docte demeure Aux Perrins, aux Coras, est ouverte à toute heure. (Nicolas Boileau, 1975, p.145) Parallèlement à la critique des vices et ridicules des individus, La Bruyère se livre à une profonde analyse politique. Dans son chapitre " Du Souverain et de la République », il aborde la question de la tyrannie, du mécontentement populaire et des révolutions LO V·HQPUHPLHQP GH O·LQPpUrP HP GX PMO QpŃHVVMLUH GH OM JXHUUHB IHV TXHVPLRQV GH JRXYHUQHPHQP G·RUJMQLVMPLRQ

SROLPLTXH HP G·LQPpUrP SXNOLŃ VRQP OpJLRQ :

6-" 4XMQG O·RQ SMUŃRXUP VMns la prévention de son pays, toutes les formes de

JRXYHUQHPHQP O·RQ QH VMLP j OMTXHOOH VH PHQLU LO \·M GMQV PRXPHV OH PRLQV NRQ HP OH

PRLQV PMXYMLVB FH TX·LO \ M GH SOXV UMLVRQQMNOH HP GH SOXV V€U Ń·HVP G·HVPLPHU ŃHOOH RZ

O·RQ HVP Qp OM PHLOOHXUH GH PRXPHV HP GH V·\ VRXPHPPUH » (Jean de La Bruyère, 1976, p.216) La Bruyère démontre que la tyrannie est la moins noble des façons de gouverner et que seuls des esprits grossiers se complaisent dans une politique de raffinement qui répand volontiers le sang de ceux qui deviennent des obstacles à leurs ambitions. Il condamne la maxime romaine " panem et

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circenses1» qui consiste à faire du métier de gouvernement un effort de ŃRQPHQPHPHQP VRŃLMOB I·MXPHXU GHV FMUMŃPqUHV PRQPUH TXH OM SROLPLTXH QH VH réduit pas cHOM HP TXH ŃHPPH IMoRQ G·HQGRUPLU OH SHXSOH QH SHXP TXH GRQQHU OLHX à un réveil brutal des moins privilégiés : " Quand le peuple est en mouvement, on ne comprend par où le calme peut y entrer ; et quand il est paisible, on ne voit pas par où le calme peut en sortir » (Jean de La Bruyère, 1976, p.214). IH VŃHSPLŃLVPH HP O·LQGLIIpUHQŃH GH IM %UX\qUH j O·pJMUG GH OM P\UMQQLH QH traduisent pas sa volonté de se débarrasser du prince despote, mais de le UMPHQHU j OM YHUPXB F·HVP NLHQ OM SRVLPLRQ GX UpIRUPLVPHB HO commence son chapitre sur le Souverain par un exemple négatif et par la condamnation du tyran sur un ton sarcastique. Naturellement, le moraliste ne vise personne, ni aucun pays : il est question du souverain en général: " Le caractère des Français demande du sérieux dans le souverain » (Jean de La Bruyère, 1976, p.285). Nous VRPPHV PHQPpV GH ŃURLUH TXH Ń·HVP XQ ŃRQVHLO TXH IM %UX\qUH GRQQH MYHŃ subtilité au Souverain, pour que celui évite le despotisme. En revanche, il faut souligner que le regard de O·pŃULYMLQ Q·HVP SMV toujours critique. Il prend dès fois la défense des moindres maux qui " étant dans leur origine un abus ou un mauvais usage, sont moins pernicieux dans leurs VXLPHV HP GMQV OM SUMPLTXH TX·XQH ORL SOXV ÓXVPH RX XQH ŃRXPXPH SOXV UMLVRQQMble » (Jean de La Bruyère, 1976, p.217). HO SUHQG OH SMUPL GX NRQ URL TX·LO GpILQLP ŃRPPH ŃHOXL TXL SRUPH XQH particulière attention aux moindres besoins du peuple, qui a le caractère VHPNOMNOH j O·MPPHQPLRQ G·XQ NLHQYHLOOMQP SqUH SRXU VM SURJpQLPXUHB $LQsi, selon La Bruyère : " Nommer un roi Père du peuple est moins faire son éloge que O·MSSHOHU SMU son non, ou faire sa définition » (J. La Bruyère, 1976, p.220). HO MSSHUP GH QRPHU TXH -HMQ GH IM %UX\qUH PpPRLQ GH VRQ PHPSV V·HVP attaché à assainir les P±XUV MYHŃ XQH MQMO\VH VRŃLRORJLTXH SROLPLTXH HP anthropologique sans commune mesure. En vérité, son principal dessein est de VHŃRXHU OM PRUSHXU G·XQH VRŃLpPp IUMQoMLVH ŃRPSOqPHPHQP j OM GpULYHB

2-Les caractères ou " O·HVPOpPLTXH GX SOMLVLU »

Buffon déclarait avec pertinence : " IH VP\OH Ń·HVP O·ORPPH ». Cette MVVHUPLRQ PURXYH PRXP VRQ VHQV ŃOH] IM %UX\qUHB (Q YpULPp O·MXPHXU GHV Caractères accorde au style une importance particulière. Pour lui, tout a été dit par les Anciens qui ont atteint le sommet de la perfection :

7-" 7RXP HVP GLP HP O·RQ YLHQP PURS PMUG GHSXLV SOXV GH VHSP PLOOH MQV TX·LO \ M GHV

ORPPHV HP TXL SHQVHQPB 6XU ŃH TXL ŃRQŃHUQH OHV P±XUV OH SOXV NHMX HP OH PHLOOHXU HVP

1HO V·MJLP G·XQH H[SUHVVLRQ OMPLQH XPLOLVpH GMQV OM 5RPH MQPLTXHB I·H[SUHVVLRQ GpQRQŃH O·XVMJH

délibéré fait par les empereurs romains de distributions de SMLQ HP G·RUJMQLVMPLRQ GH ÓHX[ GMQV

OH NXP GH IOMPPHU OH SHXSOH MILQ GH V·MPPLUHU OM NLHQYHLOOMQŃH SRSXOMLUHB La Bruyère et son époque SHLQPXUH GHV P±XUV HP H[MOPMPLRQ GX VP\OH

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enlevé O·RQ QH IMLP TXH JOMQHU MSUqV OHV $QŃLHQV HP OHV OMNLOHV G·HQPUH OHV 0RGHUQHV » (J.

de La Bruyère, 1976, p.65).

Il renchérit :

8-" +RUMŃH RX GHVSUpMX[ O·M GLP MYMQP YRXVB -H OH ŃURLV VXU YRPUH SMUROH PMLV ÓH O·ML GLP

comme mien. Ne puis-ÓH SMV SHQVHU MSUqV HX[ XQH ŃORVH YUMLH HP TXH G·MXPUHV SHQVHURQP après moi ? » (J. de La Bruyère, 1976, p.83). HO IMXP OHV LPLPHU VMQV SRXU MXPMQP rPUH VHUYLOH Ń·HVP-à-dire se renier. Selon Faguet : " HO IM %UX\qUH XVM G·XQ VP\OH PUqV QRXYHMX SRXU QH ULHn dire de très nouveau » (Emile Faguet, 1984, p.492). En vérité, dans Les Caractères, La Bruyère a volontairement renoncé à un plan logique, pour adopter, un peu à la manière de Michel de Montaigne, une écriture impressionniste, tributaire de ses centres

G·LQPpUrP HP SUpRŃŃXSMPLRQVB $LQVL ŃHPPH IRUPH ŃRQYHQMLP-elle à la fois à des

lecteurs peu enclins à une lecture continue, et à la peinture des caractères, sujet RQGR\MQP V·LO HQ HVPB IM UHŃOHUŃOH GH OM YMULpPp YM GMQV OH PrPH VHQV : portraits, maxime, réflexions, récits, descriptions se succèdent. Tantôt, la brièveté et la concision sont règle, tantôt, la phrase se fait plus ample. Ainsi, tout le génie de La Bruyère se ramène à cette façon si neuve et originale de voir et de faire voir OM SURNOpPMPLTXH VL MQŃLHQQH GH OM UHOMPLRQ HQPUH OHV P±XUV HIIHŃPLYHV TX·LOV professent. Le langage de La Bruyère détient une fonction idéologique dans la mesure où il incarne dans ses structures et illustre dans son déploiement la

vérité suivante : " I·ORPPH Q·HVP SOXV OM PMQLIHVPMPLRQ G·XQH HVVHQŃH interne »

(Ludwig Feuerbach, 1978, p.101). Cette formulation a le mérite de jeter un vif éclairage sur le sens social et la portée morale de la prépondérance des portraits négatifs de La Bruyère, qui tendent tous à illustrer une même fonction TX·LO V·MJLVVH GHV Sannions, de Giton, de Narcisse ou de tel autre. Certains des SHUVRQQMJHV GH IM %UX\qUH MJLVVHQP ŃRPPH VL OHXU ŃMUMŃPqUH Q·pPMLP SOXV TXH OM VRPPH GH OHXUV SRVVHVVLRQV GHV PRGHV TX·LOV ORQRUHQP GHV LGROHV OXPMLQHV HP

PMPpULHOOHV TX·LOV MGRUHQPB

Par ailleXUV O·MUP G·pŃULUH VH UpYqOH HVVHQPLHO SRXU IM %UX\qUHB 0MLV SRXU lui comme pour Boileau (Roland Barthes, 2002, p. 470) Ń·HVP XQ PpPLHU TXL V·MSSUHQG XQH PHŃOQLTXH TX·RQ GRLP GRPLQHUB 3RXU \ SMUYHQLU ŃOMŃXQ V·RNOLJH j XQ ŃHUPMLQ QRPNUH G·LPSpUMPLIV TXH O·RQ PURXYH VRXV OM SOXPH GH OM SOXSMUP des auteurs classiques : la simplicité, le naturel, la clarté. La Bruyère estime pJMOHPHQP TX·LO IMXP SHQVHU ÓXVPH HP PHPPUH VM SHQVpH MX VHUYLŃH GH OM PRUMOH : ŃHOXL TXL pŃULP GRLP V·HIIRUŃHU GH PRUMOLVHU :

9-" Ce Q·HVP SRLQP MVVH] TXH OHV P±XUV GX POpkPUH QH VRLHQP SRLQP PMXYMLVHV LO IMXP

HQŃRUH TX·HOOHV VRLHQP GpŃHQPHV HP LQVPUXŃPLYHVB HO SHXP \ MYRLU XQ ULGLŃXOH VL NMV HP VL

JURVVLHU RX PrPH VL IMGH HP VL LQGLIIpUHQP TX·LO Q·HVP QL SHUPLV MX SRqPH G·\ IMLUH

MPPHQPLRQ QL SRVVLNOH MX[ VSHŃPMPHXUV GH V·HQ GLYHUPLUB " HO VHPNOH TXH OH URPMQ HP OM

ŃRPpGLH SRXUUMLHQP rPUH MXVVL XPLOHV TX·LOV VRQP QXLVLNOHVB I·RQ \ YRLP GH VL JUMQGV

exemples de constance, de vertu, de tendresse et de désintéressement, de si beaux et de si

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Ziglôbitha

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parfaits caractères, que quand une jeune personne jette de là sa vue sur tout ce qui O·HQPRXUH QH PURXYMQP TXH GHV VXÓHPV LQGLJQHV HP IRUP MX-GHVVRXV GH ŃH TX·HOOH YLHQP

G·MGPLUHU ÓH P·pPRQQH TX·HOOH VRLP ŃMSMNOH SRXU HX[ GH OM PRLQGUH IMLNOHVse » (Jean de

La Bruyère, 1976, pp. 52-53)

FH NXP LO ŃRQYLHQP GH O·MPPHLQGUH SRXU OH SXNOLŃ GH VRQ PHPSV PMLV SOXV encore pour la postérité. Il faut donc abandonner toute vanité littéraire, ne pas rPUH j O·MII€P GX VXŃŃqV LPPpGLMP TXL GRQQH OM QRPRULpPp et qui est souvent lié au scandale ou à la mode :

10-" 2Q M G€ IMLUH GX VP\OH ŃH TX·RQ M IMLP GH O·MUŃOLPHŃPXUHB 2Q M HQPLqUHPHQP

MNMQGRQQp O·RUGUH JRPOLTXH TXH OM NMUNMULH MYMLP LQPURGXLP SRXU OHV SMOMLV HP SRXU OHV temples RQ M UMSSHOp OH GRULTXH O·ionique et le corinthien ŃH TX·RQ QH YR\MLP SOXV TXH GMQV OHV UXLQHV GH O·MQŃLHQQH 5RPH HP GH OM YLHLOOH *UqŃH GHYHQX PRGHUQH pŃOMPH GMQV nos portiques et dans nos péristyles. De même, on ne saurait en écrivant rencontrer le SMUIMLP HP V·LO SHXP VXUSasser les Anciens que par leur imitation. I·RQ GHYUMLP MLPHU j lire ses ouvrages à ceux qui en savent assez pour les corriger et les estimer. Ne vouloir rPUH QL ŃRQVHLOOp QL ŃRUULJp VXU VRQ RXYUMJH HVP XQ SpGMQPLVPHB HO IMXP TX·XQ MXPHXU

reçoive avec une éJMOH PRGHVPLH OHV pORJHV HP OM ŃULPLTXH TXH O·RQ IMLP GH VHV RXYUMJHV »

(Jean de La Bruyère, 1976, pp. 15-16) En écrivain qui SHQVH GMQV O·RSPLTXH QRQ SMV GH GLUH VM SHQVpH IM Bruyère se contente, selon Roland Barthes de " désigner le monde comme le répertoire de signes dont on QH GLP SMV ŃH TX·LOV VLJQLILHQP » (Roland Barthes, 2002,

p.476). Le lecteur admire la variété, la technicité de cette écriture, il se délecte du

mot juste et du trait piquant. Et pourtant, au-delà de ce proto-réalisme tant vanté, il est sensible à des dissonances stratégiquement mises en place, qui viennent par-ci par-là ponctuer le déroulement de cette parole : Un portait de La Bruyère, en fait, a une structure éminemment métaphorique ; La

Bruyère choisit des traits qui ont même signifié et il les accumule dans une

métaphore continue, dont le signifié unique est donné à la fin ; voyez par exemple, le portrait du riche et celui du pauvre à la fin du chapitre " Des Biens de fortune » : HQ *LPRQ HP j 3OpGRQ V·pQXPqUHQP j XQ U\POPH VHUUp PRXV OHV VLJQHV TXL IRQP GH OXL un riche ; en Phédon, tous ceux du pauvre ; on voit ainsi que tout ce qui arrive à Giton et à Phédon, quoique apparemment raconté, ne relève pas à proprement SMUOp GH O·RUGUH GX UpŃLP LO V·MJLP VHXOHPHQP G·XQH PpPMSORUH pPHQGXH GRQP IM Bruyère a donné lui-PrPH PUqV SHUPLQHPPHQP OM POpRULH ORUVTX·LO dit de son

Ménalque que " ŃHŃL HVP PRLQV XQ ŃMUMŃPqUH TX·XQ UHŃXHLO GH IMLPV GH GLVPUMŃPLRQ ;

entendez par-là que toutes les distractions énumérées ne sont pas réellement celles G·XQ VHXO ORPPH I€P-il fictivement nommé, comme cela se produirait dans un

récit véritable PMLV TX·LO V·MJLP SOXP{P G·XQ OH[LTXH GH OM GLVPUMŃPLRQ GMQV OHTXHO RQ

peut choisir " selon son goût le trait le plus significatif . On approche ainsi, peut-

rPUH GH O·MUP IM %UX\qUH : le " ŃMUMŃPqUH HVP XQ IMX[ UpŃLP Ń·HVP XQH PpPMSORUH qui

SUHQG O·MOOXUH G·XQ UpŃLP VMQV OH UHÓRLQGUH YUMLPHQP. (Roland Barthes, 2002, p.474) La Bruyère et son époque SHLQPXUH GHV P±XUV HP H[MOPMPLRQ GX VP\OH

RA2LC n°02 Mai 2021 285-294 292

Quelles que soient les idées exprimées par La Bruyère, elles sont UHOMXVVpHV G·XQ VP\OH H[PUrPHPHQP SHUVRQQHO YMULp HP PUMYMLOOpB HO QH V·MJLP SOXV seulement pour O·MXPHXU G·pQRQŃHU OLPSLGHPHQP ŃH TX·LO ŃRQoRLP LO IMXP HQŃRUH donner à la maxime et au portrait un tour vif, piquant et original. Chez La

Bruyère, écrit Sainte-Beuve, " O·MUP HVP JUMQG PUqV JUMQG LO Q·HVP SMV VXSUrPH ŃMU LO

se voit et se sent » (Sainte-Beuve, 1976, p.46).

1·LPSRUPH Ń·HVP XQ MUP MŃŃRPSOL HP G·MXPMQP SOXV LQPpUHVVMQP j pPXGLHU

TX·RQ SHXP HQ MQMO\VHU OHV SURŃpGpVB I·MXPHXU ŃRQQMLP MGPLUMNOHPHQP VM rhétorique et en exploite toutes les ressources créatrices : parallèles, apologues, énigmes OH PUMLP GRPLQMQP MXPRXU GXTXHO V·RUJMQLVH OH ŃMUMŃPqUH HVP LQGLTXp VRLP MX GpNXP RX j OM ILQB 3HLJQMQP OHV ORPPHV GH O·H[PpULHXU IM %UX\qUH HPSORLH une langue pittoresque, réaliste ; il choisit toujours le terme propre et use volontiers du terme technique. Il est extrêmement sensible à la saveur du mot,

Ń·HVP j ŃHP HIIHP TXH 7MLQH GpŃOMUH :

6RQ PMOHQP ŃRQVLVPH SULQŃLSMOHPHQP GMQV O·MUP G·MPPLUHU O·MPPHQPLRQ" HO UHVVHPNOH j

un homme qui viendrait arrêter les passants dans la rue, les saisirait au collet, leur ferait oublier leurs affaires et leurs plaisirs, les forcerait à regarder à leurs pieds, à YRLU ŃH TX·LOV QH YR\MLHQP SMV RX QH YRXOMLHQP SMV YRLU HP QH OHXU SHUPHPPUMLP

G·MYMQŃHU TX·MSUqV MYRLU JUMYp O·RNÓHP G·XQH PMQLqUH LQHIIMoMNOH GMQV OHur

mémoire étonnée. (Hyppolite Taine, 1967, p.347) Nonobstant sa propension pour le style exquis, La Bruyère verse souvent GMQV OH NXUOHVTXHB (P VHORQ 5RNHUP *MUMSRQ O·MXPHXU GHV Caractères prolonge ainsi Scarron, mais qui, par sa volonté de démystification, annonce ainsi les

écrivains du 18ème siècle :

Comme Scarron et ses émules, notre auteur a un faible pour tout ce qui touche au travestissement, et cette recette burlesque lui sert beaucoXS j Q·HQ SMV GRXPHU SRXU pJM\HU VRQ PMNOHMXB 1RXV O·MYRQV GLP SOXV LO YM HP SOXV LO MLPH j GRQQHU MX[

scènes dont il est le spectateur une couleur empruntée à la vénérable antiquité. (Il y

a dans Les Caractères quelque chose qui annonce les anachronismes amusants du théâtre de Giraudoux.2 0MLV YRLŃL j O·LQYHUVH TXL GHYMQŃH GXIUHVQ\ HP VHV amusements sérieux et comiques et le Montesquieu des Lettres : en deux ou trois passages, La Bruyère décrit les habitudes de la ville ou de la cour comme pourrait le faire un voyageur étranger. (Robert Garapon, 1978, p.176)quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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