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Discours 60

e anniversaire du CESR

Monsieur le Président de l'université,

cher Philippe, Madame la Chef du Département de la recherche, de l'enseignement supérieur et de la technologie du Ministère de la Culture, chère Astrid, Madame l'adjointe au Délégué régional du CNRS, chère Marion Blin,

Madame la

Vice -Présidente de la Région

déléguée à l'enseignement supérieur et à la recherche, chère Anne Besnier, Monsieur

l'adjoint au Maire, en charge de la recherche et l'innovation, les relations avec l'université et l'enseignement supérieur, cher Thibault Coulon, Messieurs les conseillers et députés, Mme la Directrice régionale de l'action culturelle, chère Sylvie, mesdames et messieurs, chers collègues, chers amis,

Je tenais tout d'abord à vous remercier très chaleureusement d'avoir répondu si nombreux à notre

invitation pour célébrer le 60e anniversaire du CESR qui, comme vous le savez, a été créé en 1956 et non en 1957 . Alors, vous vous dîtes immédiatement que nous avons un an de retard et vous avez mathématiquement entièrement raison... enfin en partie seulement car ce que nous fêtons

aujourd'hui c'est tout à la fois la création du CESR et son abondante activité scientifique et

pédagogique symbolisée chaque année, et sans discontinuité depuis 1957, par le fameux colloque

international d'études humanistes. Nous assisterons bien cette année au 60e colloque, la séance

inaugurale a bien eu lieu tout à l'heure et je remercie encore les organisateurs et les très nombreux

partici pants et intervenants français et étrangers qui échangeront toute la semaine sur une

thématique riche : " Poco a poco - L'apport de l'édition italienne dans la culture francophone », un

colloque qui s'achèvera vendredi 30 à Paris à la bibliothèque Mazarine, avec l'ouverture de

l'exposition: Libri italiani, Lecteurs français.

Ce colloque reflète

comme les 59 précédents, l'essence même du CESR depuis son origine : vous le savez, le CESR c'est aujourd'hui, et de manière unique en France,

à la fois

une Unité de Formation de niveau Master et Doctorat et, depuis 1992, une Unité Mixte de Recherche qui a le

privilège et l'honneur d'être placée sous la triple tutelle de l'Université de Tours, du CNRS et du

Ministère de la Culture. Le CESR répond précisément à la volonté de son fondateur Gaston Berger

de promouvoir la " décentralisation intellectuelle ». Gaston Berger, ce philosophe, résistant,

directeur général de l'enseignement scolaire dans les années 50, l'introducteur de la prospective en

France et, pour la petite histoire, le

père de Maurice Béjart... Gaston Berger qui, en bon visionnaire, a ainsi

créé des centres interdisciplinaires et internationaux de recherche et de formation ancrés dans

leur territoire et à visée internationale.

On comprend

dès lors que le CESR fût installé

à Tours,

en plein coeur du Val de Loire et que sur les

études renaissantes, il s'est progressivement affirmé durant ces dernières décennies comme l'un des

tout premiers centres en Europe, voire au-delà. Je citerai le rapport du Haut Conseil de l'évaluation de la

Recherche et de l'Enseignement Supérieur

qui nous a expertisés en janvier dern ier confirmant ainsi la note A+ de 2012 : " Le CESR constitue sans aucun doute le centre de recherches le plus

actif et le plus renommé en France, voire en Europe, dans le domaine des études consacrées au

XVIe

siècle européen - et dans tous les domaines du savoir [...]. Il constitue bien un modèle dans

le paysage des SHS en France [...] et représente à n'en point douter, aux yeux du comité, tout ce que recouvre le terme d'"excellence" ». Qu'est-ce que le CESR ? C'est d'abord un champ d'étude constamment revisité qui porte sur les

cultures, les savoirs et les patrimoines matériels et immatériels de la Renaissance, de leurs emprunts

aux sociétés passées jusqu'à leur postérité. Ce que nous étudions, avec l'apport de toutes les disciplines des humanités et, de plus en plus souvent, avec d'autres secteurs scientifiques, c'est tout autant une période s'étendant du XIV e siècle au milieu du XVII e siècle, "de Pétrarque à Descartes", qu'une méthode de transmission des savoirs et qu'un espace-monde, celui d'une première

mondialisation. Et pour tout vous dire, nous en étudions autant la face créatrice et glorieuse des arts

et des lettres que le versant sombre et tragique des guerres, des schismes et des conflits. Le CESR, c'est aussi un lieu patrimonial, avec à ma droite l'ancien Hôtel de Camors du 15 e siècle (restauré au 19 e siècle), flanqué d'une tour du X e siècle remaniée au XIII e siècle, avec au rez-de- chaussée sa magnifique salle voûtée dite de Saint-Martin ; à ma gauche une maison du 17 e siècle, et au 4 de la rue Rapin une maison canoniale qui compte parmi les plus anciennes maisons de Tours. Dans cet espace, nous avons la chance d'avoir une bibliothèque de 60 000 ouvrages et un fonds ancien de plus de 3

000 volumes, bibliothèque à laquelle nous tenons beaucoup, que tout le monde

nous envie et qui attire les chercheurs du monde entier.

Le CESR,

ce sont aussi des personnes et en premier lieu les anciens directeurs/directrice, Monsieur le Recteur Gérald Chaix, Madame la Professeure émérite Marie-Luce Demonet, Monsieur le

Président Philippe Vendrix...

j'ai une pensée pour mon collègue et ami le professeur Robert Sauzet qui n'a pas pu nous rejoindre, comme pour son homologue médiéviste le professeur Bernard

Chevalier qui n'a pas été directeur mais

membre du CESR et lui aussi Président de notre Université. Je tiens également à rendre un hommage particulier aux directeurs d'avant 1990 qui nous ont malheureusement tous quittés : le philosophe et membre de l'Institut Pierre Mesnard, les

philosophes Jacques Roger et Jean-Claude Margolin, les littéraires André Stegman et Jean Lafond,

le musicologue Jean-Michel Vaccaro.

Tous ont marqué de leur très forte empreinte le Centre, tous ont su l'adapter à leur environnement

pour lui donner ce rayonnement qu'il a aujourd'hui, comme en témoignent les documents exposés

que vous pourrez découvrir dans un instant. Dans leurs actions, ils ont toujours pu compter sur des

personnels hors-pair, des enseignants-chercheurs et des chercheurs de renom... personnels et

collègues que je tiens à mon tour à remercier et à féliciter très sincèrement pour leur travail et leur

engagement pendant cette année de bilan et de nouvelle contractualisation qui a été intense et

soutenue.

Car quand on regarde les résultats obtenus, on ne peut être qu'admiratif de tout l'investissement et

de la passion qui animent le Centre. Côté formation à et par la recherche, ce sont 3 parcours de

master proposés à près d'une centaine d'étudiants, en édition numérique, en patrimoine culturel et

en recherche. Cette formation a fait ses preuves et c'est pourquoi nous souhaitons l'élargir dès le

prochain contrat en consolidant les acquis et en l'ouvrant vers d'autres horizons dans les domaines de la science des patrimoines, des sciences archéologiques, des sciences de l'alimentation et des

sciences du numérique pour la culture et les patrimoines. C'est donc une nouvelle école supérieure

qui ouvrira ses portes en 2018 , avec ses parcours internationaux intégrés, grâce au soutien

indéfectible de nos tutelles et grâce aussi à de précieux et nombreux partenariats académiques et

non

-académiques à Tours, dans la Région, en France et à l'international qu'il est impossible

d'énumérer ici, la célébration d'aujourd'hui n'y suffirait pas.

Le CESR accompagne également

chaque année une soixantaine d'étudiants vers le doctorat. Nous

les avons par exemple aidés cette année à créer une Association des Doctorants, l'ADCESR, nous

les soutenons en finançant des activités scientifiques encadrées et on leur ouvrira bientôt une salle

de travail spécifique avec 2 postes réservés pour des étudiants en situation de handicap.

Côté

science participative, c'est aussi une relation étroite avec une société savante, les Amis du CESR,

toujours fidèle au rendez-vous et encore aujourd'hui.

Au niveau de la recherche interdisciplinaire, c'est, sur le contrat quinquennal qui s'achève, plusieurs

axes scientifiques et 6 programmes de recherche avec des financements et un personnel dédié : Les

Bibli othèques virtuelles humanistes, le programme Ricercar en musicologie, Architectura en histoire de l'art, le pôle recherche du Centre de musique baroque de Versailles, le programme

européen Performart (arts performatifs) qui a été le seul programme ERC remporté par la France

dans le secteur des humanités en 2016. S'y ajoute le programme Intelligence des Patrimoines,

financé par la Région, que le CESR porte pour une fédération de près d'une quarantaine de

laboratoires de tous les secteurs scientifiques, plus de 360 personnes de Tours et d'Orléans, une foule de partenariats conventionnés et avec, dès septembre, son incubateur universitaire intégré qui sera installé à Mame, grâce au soutien de la Métropole et de la Région. Le CESR travaille donc bien pour lui-même et aussi beaucoup pour les autres, en menant des

projets collectifs et collaboratifs, au service de la communauté universitaire de l'Université de

Tours et de la Région. Pas plus tard que ce matin, nous avons encore déposé pour l'ensemble de

l'université un projet d'École Universitaire de Recherche dans le cadre d'un appel de la 3 e phase du

plan d'investissement d'avenir financé par le CGI, le Commissariat Général à l'Investissement.

Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager quelques-uns des titres de gloire du CESR. Au

cours de ces 5 dernières années : (i) nous avons accueilli plus de 100 collègues étrangers par an ; (ii)

nous avons organisé en moyenne une manifestation scientifique par semaine ; (iii) nous avons été le

laboratoire qui a rassemblé en France le plus grand nombre de membres de l'Institut Universitaire de France, tout secteur scientifique confondu ; (iv) nous avons remporté un très grand nombre de projets et produit plus de 1 700 unités de production en livres, articles, communications auxquels s'ajoutent désormais des co-productions audio-visuelles, des productions numériques, des reconstitutions réelles et virtuelles... Production scientifique qui représente toute la gamme des réalisations possibles dont nous présentons aujourd'hui quelques exemples phares dans cette exposition : le CESR, 60 ans

d'histoire... Des produits à haute valeur ajoutée scientifique qu'il serait impossible de fabriquer

sans un très haut niveau de compétence fondamentale que nous souhaitons maintenir, cultiver et transmettre et je sais que sur cela, comme sur le reste, nous serons toujours fortement soutenus par nos tutelles et nos partenaires.

Alors on entend d

ire parfois que le CESR a une activité " surabondante », qu'il est une " université

dans l'université », sans doute pour dire qu'il a été une " faculté d'avant l'université » et qu'il est

aujourd'hui une composante pleine et entière de l'université, ce qui est un fait indéniable. Il m'est arrivé aussi d'entendre cette année qu'il n'était pas " suffisamment visible, notamment auprès des

tourangeaux », nous tentons d'y remédier et cette exposition qui a vocation à s'enrichir et pourquoi

pas à se déplacer pourrait être présentée ici ou dans d'autres lieux patrimoniaux de la ville

ou du territoire.

En tous les cas, en tant que directeur de cette vénérable institution, je prends ces avis comme autant

de conseils et de compliments, comme une reconnaissance de notre intense travail, souvent discret et sans doute trop humble, une humilité pétrie d'humanisme ouvert sur le monde et qui n'a

finalement qu'une seule et unique ambition : servir les étudiants, la science et l'Université, et donc

in fine servir le public, exactement le rôle que lui assignait son fondateur.

À nouveau

un grand merci

à tous

pour le temps que vous consacrez et l'attention que vous portez tous les jours à ce Centre de l'Université et de l'hyper-centre tourangeau.quotesdbs_dbs12.pdfusesText_18

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