[PDF] Les illusions perdues de léconomie ivoirienne et la crise politique





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Côte dIvoire

L'économie ivoirienne a été globalement résiliente malgré une baisse de 35 % des cours du cacao dont le pays est le premier producteur mondial. • Le regain d' 



Léconomie ivoirienne la fin du mirage ?

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Croissance démographique et croissance économique en Côte d

Les trois principales caractéristiques de la croissance démographique en Côte d'ivoire sont : un taux d'accroissement naturel élevé une immigration massive 



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Ainsi compte tenu des avantages comparatifs de la FAO en Côte d'Ivoire et vu l'importance de l'agriculture dans l'économie ivoirienne



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Dec 31 2020 La croissance économique reste soutenue et les projections pour le futur sont parmi les indicateurs les plus positifs à l'échelle de l'Afrique ...



LÉCONOMIE AFRICAINE

L'économie ivoirienne a également fait des efforts en la matière (80$EU en pdf. ÉTUDE SUR L'ÉCONOMIE IVOIRIENNE: La Politique de Développement dans la ...



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Après 5 ans de forte croissance l'économie ivoirienne montre ses premiers signes d'essoufflement. En 2016



IMPACT POTENTIEL DE LA PANDEMIE COVID-19 SUR L

L'ECONOMIE IVOIRIENNE. Résumé Analytique Pour une juste évaluation de cet impact économique la CAPEC a développé un Modèle d'Equilibre Général ...



Croissance démographique et croissance économique en Côte d

Le premier de ces types de migrations internes concerne selon le taux de l'année 1965 17 000 per- sonnes soit environ 0



Côte dIvoire

L'économie ivoirienne a été globalement résiliente malgré une baisse de 35 % des cours du cacao dont le pays est le premier producteur mondial. • Le regain d' 



Les illusions perdues de léconomie ivoirienne et la crise politique

l'économie ivoirienne et la crise politique. Denis Cogneau et Sandrine Mesplé-Somps*. La crise que connaît actuellement la Côte d'Ivoire est d'abord une.



COTE DIVOIRE

économique d'Afrique de l'Ouest (après le Nigeria) en raison du boom important des secteurs du bonnes performances de l'économie ivoirienne ont permis.



Le modèle ivoirien et les obstacles à lémergence de la petite et

une croissance économique remarquable. Le modèle ivoirien était sou- vent cité en exemple en Afrique de l'Ouest et on lui attribuait les résultats.



COTE DIVOIRE fr 03

il est probable que le pays connaîtra un recul de son. PIB de l'ordre de 4.3 pour cent en 2003. A plus long terme la relance de l'économie ivoirienne 



EN CÔTE DIVOIRE

31 déc. 2020 développement socio-économique soutenu qui fait affluer les investisseurs. Pour parvenir à ces résultats le Gouvernement ivoirien.



Léconomie ivoirienne la fin du mirage ?

analyse des performances passées et présentes de l'économie ivoirienne ainsi qu'une L'investissement : le maillon faible de la croissance ivoirienne .



DMSDR1S-#6837140-v1-Cote d Ivoire - 2019 - 6th ECF-EFF - IMF

l’économie ivoirienne affiche en moyenne un taux de croissance de 86 le second taux le plus élevé parmi les pays pré-émergents après celui de l’Ethiopie Le revenu réel par tête a progressé de 364 L’inflation a été contenue en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA de 3



POUR QUE DEMAIN NE MEURE JAMAIS - The World Bank

perspectives de l’économie ivoirienne ce septième rapport sur la situation économique en Côte d’Ivoire s’intéresse donc à l’impact du changement climatique sur le pays et surtout explore les pistes qui pourraient permettre d’atténuer ces chocs tant à court qu’à long terme Parce qu’il n’y a guère de temps à perdre



Côte d’Ivoire: Documents de Développement Économique - IMF

Rapport du FMI no16/388 Côte d’Ivoire Documents de Développement Économique —Plan National de Développement 2016–20 Les documents de développement économique sont établis par les pays membres en consultation étroite avec les parties prenantes et les partenaires au développement



Perspectives Économiques en Afrique 2018 Côte d’Ivoire

ivoirienne sur une trajectoire de croissance forte afin de réduire significativement les inégalités eu égard aux indicateurs de développement humain qui ne progressent pas assez vite VUE D’ENSEMBLE En dépit d’un début d’année marqué par un contexte budgétaire et social tendu la Côte d’Ivoire continue d’enregistrer une des



A754- Rapport économique 2021 CI interne

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Côte d’Ivoire Secteur de l’Energie

Ivoirienne car l’énergie issue du gaz est plus efficace que celle du pétrole dans ces secteurs sa production est moins coûteuse modulable et plus facile à accroître tout en étant moins nocive pour l’environnement Cela dépend cependant de la garantie de disponibilité et de proximité du



L’AGRICULTURE IVOIRIENNE A L’AUBE DU XXIè SIECLE - Hub Rural

L’ « Agriculture ivoirienne à l’aube du 21è siècle » après avoir présenté les acquis de l’agriculture ivoirienne au seuil du prochain siècle (première partie) décrit les chemins (deuxième partie) que cette agriculture devra emprunter si elle veut réussir son entrée dans le 21è siècle



L’économie ivoirienne la fin du mirage - Hub Rural

analyse des performances passées et présentes de l'économie ivoirienne ainsi qu’une analyse des facteurs de la croissance à long terme Les questions de stabilisation macro-économique et de soutenabilité de la dette extérieure ivoirienne sont abordées dans la section 2 La section 3 se consacre aux réformes structurelles :



LES MESURES DE REAJUSTEMENT DE L'ECONOMIE IVOIRIENNE - JSTOR

LES MESURES DE REAJUSTEMENT DE L'ECONOMIE IVOIRIENNE FACE A LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE: LEURS RESULTATS ET LEURS IMPLICATIONS SOCIALES* Par Bamba MOUSSA*" INTRODUCTION La Communauté Internationale dans son ensemble que l'on soit du «Nord» ou du «Sud» est largement concernée et éprouvée à l'heure



Côte d’Ivoire Secteur de l’Energie

Ivoirienne car l’énergie issue du gaz est plus efficace que celle du pétrole dans ces secteurs sa production est moins coûteuse modulable et plus facile à accroître tout en étant moins nocive pour l’environnement Cela dépend cependant de la garantie de disponibilité et de proximité du

Quel avenir pour l’économie ivoirienne ?

  • L’économie ivoirienne devrait connaître une forte reprise, avec une croissance du PIB de 6,2% en 2021 et de 6,5% en 2022, tirée principalement par les secteurs de l’agriculture, de la construction, des produits pétroliers, des transports et du commerce, de l’investissement et de la consommation.

Quelle est l’économie de la Côte d’Ivoire?

  • « L’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture » tel est le slogan des autorités du pays. La Côte d’Ivoire a mis en place des politiques de financement du monde agricole. En effet, le secteur agricole constitue la base de l’économie ivoirienne.

Quel est le taux de croissance de l’économie ivoirienne?

  • Ainsi, l’économie ivoirienne a affiché un taux de croissance de 6,2% en 2019 après 6,9%1en 2018, avec pour moteur du côté de l’offre, la production agricole, les industries manufacturières, les BTP et les services, puis du côté de la demande, les investissements et la

Quels sont les résultats de la réforme de l’économie ivoirienne?

  • En effet, depuis la baisse constante des cours du binôme café/cacao, principal soutien de l’économie ivoirienne, les charges de l’Etat croissent et les recettes semblent s’amenuiser. Les premiers résultats de la réforme sont globalement bien encourageants.

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Les illusions perdues del'économie ivoirienneet la crise politique

Denis Cogneau et Sandrine Mesplé-Somps*

La crise que connaît actuellement la Côte d'Ivoire est d'abo rd une crise politique, au sens où elle aurait pu être atténuée sin on évitée par l'exercice de la responsabilité politique dans les différents c amps en présence. Entre la mort de Félix Houphouët-Boigny et 1998, la C

ôte

d'Ivoire était encore un pays relativement riche avec une administ ra- tion qui fonctionnait et disposant de marges de manoeuvre finan- cières réelles. Ni son économie, ni d'ailleurs sa géograp hie 1 ou sasociété 2 ne la prédisposaient à connaître un drame humain d'une telle

ampleur. Cependant, en perdant tout contrôle, la compétition poli-tique a exploité et élargi les failles d'un système économique et socialparticulièrement fragilisé. Au-delà de la situation d'except

ion liée aucoup d'Etat du général Robert Gueï, la chute des cours mondi aux ducacao en 1999-2001 avait déjà révélé à quel point la c roissance de1994-1998 était exceptionnelle. Le pays a été entraîné da ns deuxannées d'une récession jamais connue sur un si court espace de tempsdepuis l'indépendance. En 2002, l'économie avait néanmoin

s unechance de rebondir. La crise de septembre 2002 s'est ouverte alorsque le contexte économique pouvait paraître positif à plus d'

un titre 3 * DIAL, UR CIPRE de lÕIRD, Paris.

Cet article r

un travail dÕanalyse rŽtros- pective de la situation Žconomique et sociale de la C™te dÕIvoi re, dŽbutŽ en 1997 dans le cadre du pro-

gramme "Afrique Žmergente" du Centre de dŽveloppement de lÕOCDE (Cogneau et MesplŽ-Somps 2002).

Les rŽfŽrences citŽes ici sont propres ˆ ce rŽsumŽ, une bibliographie Žtendue est contenue dans

le docu- ment de rŽfŽrence.

1) Herbst (2000) classe la C™te dÕIvoire parmi les pays ˆ "gŽographie ambigu'", cÕest-ˆ-dire ni favor

able ni dŽfavorable pour la construction dÕun Etat-nation. La crise act uelle a toutefois rŽvŽlŽ la faiblesse en puissance militaire de lÕEtat, incapable de rŽcupŽrer par les a rmes cet hinterland ˆ faible densitŽ de popu- lation que constitue le nord du pays.

2) La C™te dÕIvoire avait ŽtŽ jusquÕalors prŽservŽ

e dÕune "tribalisation" de la politique, mme si les conflits entre Mossi et "Ivoiriens de souche" trouvent leur source dans la pŽr iode coloniale (Horowitz 1985), comme aussi les conflits entre BŽtŽ et BaoulŽ (Chauveau et Doz on 1987). ires consenties, lÕapurement des arriŽ-

rŽs, la reprise de lÕinvestissement public, et la normalisation des relations les bailleurs de fonds formaient

les ŽlŽments de cette conjoncture favorable (AFD 2002). © De Boeck Supérieur | Téléchargé le 23/11/2020 sur www.c airn.info via Institut de Recherche pour le Développement (IP: 91.20

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Toutefois, des tensions profondes se dessinent depuis la fin des année

s1970, que des éléments conjoncturels positifs ne permettent plusd'écarter. Les réformes de stabilisation et de libéralisation poursuiviesentre les années 1980 et la fin des années 1990 n'ont pu rés

orber cesfacteurs de blocage, et en ont même exacerbé certains. Les marges demanoeuvre financières dégagées par la dévaluation du franc

CFAn'ont pas été utilisées à bon escient pour répondre au x problèmesouverts par l'accroissement antérieur de la pauvreté et par l' explosionde l'épidémie du sida. Dès lors la légitimité du pouvo ir s'est profon-dément dégradée. Cet article revient, dans une première part ie, sur lapériode de l'après-dévaluation et les opportunités rée lles de refontedu système économique ivoirien offertes alors. La deuxième part iemontre en quoi n'ont pu être résolus les principaux problème s struc-turels qui, spécifiques ou non, contraignent la croissance économi queet sa répartition, et caractérisent un système néocolonial d 'extractionet de distribution des rentes. Enfin est abordée la question sociale, qui constitue l'une des sources majeures de la perte de confiance des

Ivoiriens dans leurs gouvernements successifs.

L'après-dévaluation : des opportunités

réelles Au lendemain de la dévaluation du franc CFA en janvier 1994, la situation financière de la Côte d'Ivoire s'est brusquement e t fortement améliorée sous les trois effets combinés du changement de parit

é, de

la remontée des cours du cacao et du café, et de l'afflux d' aide exté- rieure. Avec une croissance de près de 6 % par an en moyenne, le nou- veau gouvernement du président Henri Konan Bédié disposa pendan t cinq ans de marges de manoeuvre considérables pour entamer un chan- gement de régime et de modèle. L'éclaircie financière et les marges de manoeuvrebudgétaires En 1994, la Côte d'Ivoire sort de treize années de tentatives i nfruc- tueuses de correction de ses déséquilibres budgétaires et exté rieurs. Le pays n'est pas encore parvenu à absorber les conséquences de la forte chute des cours du cacao et du café intervenue en 1979 et fai- sant suite au boom de 1973-1978. Pendant les deux programmes de stabilisation signés avec le Fonds monétaire international (FMI) en

1981-1983 et 1984-1986, les réductions des dépenses publiques

d'investissement puis de fonctionnement ont fortement ralenti la

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croissance du produit intérieur brut (PIB), sans pour autant vér

ita-blement consolider les comptes. Le "mini-boom" du cacao de 1985-1986 a laissé croire à un succès de l'ajustement sans dév

aluation, bienvite démenti à partir de 1987. En 1989, un nouvel accord est signé

avec le FMI mais le déficit public dépasse les 10 % du PIB pouratteindre un niveau record en 1993. Entre 1987 et 1993, l'évolutio

nla plus marquante est sans doute une érosion considérable de toute

sles recettes publiques, le taux de pression fiscale diminuant de 8points de PIB sur la période. Il y a un développement de la fraude

etune perte de légitimité de l'Etat. Du côté des dépense

s, l'investisse-ment public atteint un plancher. L'Etat accumule des arriérés de paie-ment extérieurs et intérieurs et le pays s'installe dans une po

sitiondéficitaire sur le compte d'opérations du Trésor français. Entre 1994 et 1998, trois éléments vont permettre un rétablisse ment spectaculaire des comptes publics et extérieurs : un environnement extérieur favorable, la forte hausse de la production de cacao et les mesures d'ajustement financier employées. Du côté des recettes, le rétablissement du taux de pression fis cale s'explique en grande partie par la hausse des prélèvements sur le cacao et secondairement par la hausse des autres recettes intérieures Ainsi, la part des taxes sur le cacao représente en moyenne 24 % des recettes totales entre 1994 et 1998, comme au milieu des années

1980. Alors qu'à cette époque ces recettes reposaient exclusive

ment sur un niveau très élevé des cours, dorénavant elles s'ex pliquent aussi par une forte augmentation des volumes, ce qui rend leur assiette plus solide. Au niveau des recettes intérieures, le gouvernement bais se les taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l'impôt sur les bénéfices 4

mais augmente en contrepartie son effort de recouvrementet supprime plusieurs exonérations. En définitive, entre 1993 et1998, le taux de prélèvement intérieur progresse de près de

3 pointsde PIB.

Quant aux dépenses, les augmentations de salaires accordées aux fonctionnaires auront été limitées. Cette désindexation de l a masse salariale publique constitue la principale mesure d'ajustement bud- gétaire. Elle a bien sûr un coût socio-politique (voir infra ). Par ailleurs, un programme de départs volontaires indemnisés entraî ne une diminution de 4 % des effectifs de la fonction publique entre

1993 et 1998. Enfin, la privatisation d'entreprises publiques défi

ci-

4) MalgrŽ la baisse du taux de 50 ˆ 35 %, la mise en place, au sein de la direction des imp™ts, dÕune

direction des grandes entreprises ainsi que la privatisation dÕun cer tain nombre dÕentreprises qui ne payaient pas cet imp™t per mettent une augmentation du recouvrement. © De Boeck Supérieur | Téléchargé le 23/11/2020 sur www.c airn.info via Institut de Recherche pour le Développement (IP: 91.20

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taires allège fortement les finances publiques. Mis en perspective av

ecla période 1985-1986, les ajustements de la période 1994-1998apparaissent là encore plus solides. Pour commencer, le poids totaldes dépenses, qui sont par ailleurs restructurées, diminue. Lesdépenses courantes se situent dorénavant au-dessous de 20 % du PIBcontre 27 % en 1985-1987. En effet, à côté de l'ajustement de lamasse salariale, la croissance des autres dépenses courantes a été

res-treinte, et les allégements de dette négociés durant cette pé riode ontdivisé par deux le poids des paiements d'intérêt. Ces évo lutions ontpermis une forte hausse de l'investissement, dont la part dans le PIB a plus que doublé. Celle des dépenses publiques d'investissemen t estplus de deux fois plus importante en 1998 par rapport à la période

1985-1987 (7 % du PIB contre 3 %)

5 A côté de la dévaluation, l'ensemble de ces mesures d'aju stement per- mettent à la Côte d'Ivoire de bénéficier d'un apport d e financement extérieur très important, c'est-à-dire de plus de 1 000 milliards de francs CFA, sous la forme de prêts nouveaux et de rééchelonnement de dette bilatérale. En 1997, un accord de réduction de la dette b an- caire est trouvé dans le cadre du plan Brady et un nouvel accord est signé avec le Club de Paris en mars 1998. Le ratio de l'encours de la dette publique sur le PIB passe de 126 à 72 % du PIB entre 1997 et

1998. Les accords avec le Club de Paris entrent dans le cadre de l'al

légement de la dette des pays à faible revenu, l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Au titre de cette initiative, la Côte d'Ivoire aurait encore pu bénéficier d'une réduction du s tock de sa dette en 2001. Sur la période 1995-1998, elle retrouve donc des marges de manoeuvre budgétaires considérables, tout en accomplis- sant des réformes libérales de grande ampleur.

Une libŽralisation au pas de charge

Même si les premières mesures structurelles de libéralisation d e l'éco- nomie 6

sont prises en 1990 avec l'arrivée au poste de Premierministre d'Alassane Dramane Ouattara, c'est après la dévalua

tion dufranc CFA que la libéralisation de l'économie ivoirienne connaît une accélération majeure.

5) Dans le mme temps, un programme de rŽsorption des arriŽrŽs

de paiements intŽrieurs est mis en place, qui, en amŽliorant la liquiditŽ des entreprises et des banq ues, a pu contribuer ˆ la relance de lÕin- vestissement privŽ. Entre 1994 et 1998, 360 milliards de francs CF

A sont ainsi remboursŽs au secteur

rande partie de ses arriŽrŽs de paiement extŽ- rieurs (343 milliards de francs CFA sur la pŽriode 1994-1998).

6) Adoption du Programme dÕajustement structurel du secteur financier (

PASFI) et du Programme dÕajus-

tement structurel de compŽtitivitŽ (PASCO). © De Boeck Supérieur | Téléchargé le 23/11/2020 sur www.c airn.info via Institut de Recherche pour le Développement (IP: 91.20

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La dévaluation rend aux producteurs ivoiriens une marge de compé-titivité considérable, tant sur le marché intérieur ou ré

gional del'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour lasubstitution d'importations, que sur les marchés extérieurs à la zonefranc. La maîtrise de l'inflation a en effet abouti à une dé

préciationtrès forte du taux de change réel, de près de 30 % par rapport à sonniveau de 1993. Au niveau des coûts salariaux et des autres facteursfournis localement comme l'eau et l'électricité, les hausses

ont étémodérées 7

. En ce qui concerne les marchés de produits intérieurs, lenombre de prix contrôlés est réduit - il passe de 34 à 5

-, le fonds depéréquation des produits de base, supprimé, les subventions sur lafarine et le blé, éliminées et le transport maritime, libéra lisé. Parailleurs, la rentabilité de toutes les filières traditionnelles d'

exporta-tion, qui constituent encore près de 80 % des recettes d'exportation,s'est considérablement améliorée, et en conséquence la ré

munérationdes producteurs paysans. La disparition de la Caisse de stabilisationet de soutien des prix des produits agricoles (CAISTAB), dans sondouble rôle de contrôle des revenus des planteurs et de financemen

tdu budget de l'Etat, est un événement considérable en raison du rôlehistorique joué par cette institution. Il est encore difficile de fai re unbilan de cette réforme qui s'est opérée dans un environnemen

t défa-vorable de baisse des cours (1999-2001). L'organisation des produc-teurs est encore insuffisante et des soutiens aux regroupements desagriculteurs doivent se poursuivre. Cependant, la disparition du pré-

lèvement de stabilisation et la baisse des coûts de commercialisat

ionont, semble-t-il, laissé relativement constante la part du prix FOBreçue par les producteurs ; les prévisions les plus optimistes com

meles plus pessimistes ne se sont pas confirmées. Dans la suite du Programme d'ajustement structurel de compétitivi- té (PASCO) de 1990-1993, la libéralisation du commerce extérieur se poursuit elle aussi à un rythme plus élevé entre 1994 et 199 7, la dévaluation permettant d'envisager plus sereinement un désarme- ment douanier supplémentaire. Concernant les importations, seuls le coton et les produits relevant des domaines de la santé, de la séc urité et de l'environnement restent soumis à des barrières non tarifa ires, en accord avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les exo- nérations resteraient très répandues, bénéficiant encore

à la moitié

des importations. A ces exonérations s'ajoutent par ailleurs diffé rents

7) Les prix intŽrieurs du pŽtrole, de lÕeau et de lÕŽlectric

itŽ sont en principe dŽsormais reliŽs aux prix inter nationaux par des mŽcanismes dÕajustement automatique. Leur niveau demeure nŽanmoins ŽlevŽ, en comparaison dÕautres pays de niveau de dŽveloppement similaire, de mme que les cožts de trans- port nationaux et internationaux. © De Boeck Supérieur | Téléchargé le 23/11/2020 sur www.c airn.info via Institut de Recherche pour le Développement (IP: 91.20

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types de fraude : non-paiement, fraude documentaire et entrées nonenregistrées. Une seconde réforme a été engagée pendant l

es années1998-1999, dans le cadre de la mise en place du tarif extérieur com-mun (TEC) de l'UEMOA, instaurant une structure tarifaire à quatr

etaux : 0, 5, 10 et un taux maximum de 20 %, le taux zéro s'appli-quant à tous les produits agréés comme originaires de la zone.

Peud'informations sont disponibles sur le degré d'avancement de ce tteréforme, dont le principal impact aurait pu être la suppression de

sexonérations par une taxation à 5 %. La plupart des études montrentque l'impact global de la réforme de l'UEMOA serait de toute fa

çonassez restreint, au niveau tant du PIB que des recettes fiscales. Le processus de privatisation connaît également une accéléra tion décisive. Au début de l'ajustement, en 1982, le secteur public déte- nait 55 % du capital du secteur moderne et encore 43 % en 1992. Depuis le début des années 1990, au total une cinquantaine d'en tre- prises sont privatisées, faisant baisser cette part de 15 points supp lé- mentaires entre 1992 et 1996. Du côté de l'investissement privé , un guichet unique est instauré pour simplifier les procédures d'en regis- trement et de fiscalisation pour la création d'entreprise. Le nouv eau code des investissements de 1995 accorde des avantages fiscaux plus importants que l'ancien, les ouvrant par ailleurs à tous les inves tis- seurs sans distinction de nationalité ou de résidence, tandis que la législation précédente favorisait les firmes étrangères e t laissait la place à de nombreux arrangements discrétionnaires. Un nouveau code du travail est également adopté en 1995, allant dans le sens d'une flexibilité accrue. Les procédures de licenciement se tro uvent simplifiées, l'autorisation administrative préalable étant a brogée. Le travail temporaire, le travail à temps partiel, les contrats à dur ée déterminée et la modulation du temps de travail sont facilités et ins- titutionnalisés. Enfin, dans le domaine des infrastructures, le gouve r- nement d'Henri Konan Bédié lance une nouvelle procédure de f inan- cement permettant un allégement des charges supportées par l'Etat selon le principe du "

Build, Own, Operate, Transfer" (BOOT). La réali-sation des projets est désormais confiée à des investisseurs pr

ivés qui,assurant à la fois les travaux et la gestion du projet, doivent ré trocé-der ensuite l'ouvrage réalisé à l'Etat, au terme d'une concession de 15ou 30 ans.

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Les illusions perdues de l'économie ivoirienne et la crise politiq ue D

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L'échec de la libéralisation à réformer le système néocolonial

Le diagnostic qui a précédé la dévaluation du franc CFA et lesréformes de libéralisation est pertinent à plus d'un égar

d : nécessitéd'un ajustement financier des comptes publics, urgence d'un redres-sement de la compétitivité des secteurs d'exportation et d'u

ne relan-ce de l'investissement national. Le bilan de cette période de libé

rali-sation expéditive est difficile à mener. La période d'évaluation esttrop courte et les instruments d'observation trop frustes pour savoir

,par exemple, si la structure industrielle de la Côte d'Ivoire est deve-nue plus concurrentielle. Cependant, il apparaît que les objectifs pr e-miers de ces réformes libérales n'ont pu être atteints du fa it d'unréformisme incomplet, alors que les principaux problèmes structure lsn'ont pu être résolus, empêchant le pays de consolider les a ssainisse-ments financiers et son rythme de croissance. Un assainissement budgétaire sans consolidation fiscale A partir de 1996, le déficit budgétaire global passe en dessous de 3 points de PIB ; il restera sous cette barre jusqu'en 2000. Pris globa lement, l'assainissement financier ne suffit néanmoins pas à as surer la stabilité des finances publiques. Le rocher de Sisyphe de la stabilis a- tion a été une nouvelle fois remonté au sommet de la colline et un peu plus solidement arrimé que par le passé, mais toujours au risq ue de redescendre en cas de vent fort. Depuis 1998, la libéralisation de s filières café et cacao a conduit à supprimer la fonction fiscal e de la Caisse de stabilisation. En 1999 et 2000, la disparition de cette res- source, l'abaissement du Droit unique de sortie (DUS) et la chute d u cours du cacao entraînent une baisse de 3 à 4 points de PIB du tau x de pression fiscale, contraignant à un accroissement des arriéré s de paiements et à un ajustement concomitant de l'investissement publi c alors que les apports d'aide extérieure ralentissent. Le DUS sera rele- vé par la suite. Ces évolutions révèlent l'absence de pro grès dans la construction d'une fiscalité intérieure et la perpétuation d 'une dépendance de l'économie à l'égard des recettes exté rieures (d'autant que le DUS, exprimé en francs CFA par kilo est directement relié au niveau des prix internationaux). De ce point de vue, les baisses de taux dans les taxes directes et indirectes ont obéi à une démar che excessivement idéologique, cependant que les exonérations et dé ro- gations demeurent nombreuses, le recouvrement, imparfait et la frau- de, répandue. Les illusions perdues de l'économie ivoirienne et la crise politiq ue

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Les illusions perdues de l'économie ivoirienne et la crise politiq ue D

OSSIER

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Une agriculture extensive saturŽe, une absencede diversification sectorielle Dans la mesure où le réservoir de forêt tropicale s'est tari (les 2 mil- lions d'hectares restant en 1990 sont, pour la plupart, contrôlé s et protégés par l'Etat), le niveau très élevé de product ion de cacao atteint ces dernières années est probablement le dernier à syst

ème

technique équivalent (Losch 1997). L'essoufflement de ce modèle pionnier de "mise en valeur", soutenu par une politique promouvant la colonisation agraire extensive par des migrants, date en fait des années 1980 8quotesdbs_dbs17.pdfusesText_23
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