[PDF] M1-Analyse de données qualitatives-version 082





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Quel est le but d'un entretien semi-directif ?

L’entretien semi-directif, aussi appelé entretien qualitatif ou approfondi, est une méthode d’étude qualitative. Son but est de récolter des informations qui apportent des explications ou des éléments de preuves à un travail de recherche.

Comment planifier un entretien semi-dirigé ?

La première section présente la planification des entretiens semi-dirigés avec des informateurs clés. Enfin, une suggestion de lectures complémentaires, ANNEXES un exemple de grille d'entretien semi-dirigé et de formulaire de consentement ainsi qu’une liste de thèmes à considérer dans un exercice de diagnostic de sécurité complètent ce guide.

Quels sont les différents types d’entretiens semi-directifs ?

Le tableau suivant résume les différences entre les deux types d’entretiens semi-directifs. Entretien portant sur un phénomène général. Le but est de comprendre, de manière globale, le sujet étudié. Entretien spécifiquement centré sur un aspect d’un phénomène. Les questions de l’entretien sont ciblées sur ce fait précis.

Comment faire un entretien directif ?

Pour un entretien directif, les questions doivent être fermées. Le guide d’entretien apparaît sous forme de questionnaire ou de QCM. Il doit comporter des thèmes et des questions précises classés dans un ordre réfléchi et figé.

1

Sommaire

Introduction .............................................................................................................................. 5

I. L"entretien ......................................................................................................................... 6

1. Mener un entretien ....................................................................................................... 6

? Mener un entretien, une question d"attitude ............................................................ 8

? Mener un entretien, une question de posture ......................................................... 12

? Mener un entretien, un savoir technique : la question des relances ...................... 13

? Remarques ............................................................................................................. 15

? Les conditions matérielles de la passation d"un entretien ..................................... 16

? Le cas particulier de l"entretien de groupe ............................................................ 16

? L"entretien biographique, le récit de vie................................................................ 17

o L"utilisation de l"entretien non directif dans le cadre du récit de vie ............. 18

o Illustration d"un récit de vie (transcription) ................................................... 19

2. Préparer l"entretien, le " guide d"entretien » .............................................................. 19

3. Analyser l"entretien : Cadre théorique ....................................................................... 22

? Tenir compte de la composante relationnelle : La face et le territoire .................. 22

o Ménager les faces ........................................................................................... 23

o Ménager les territoires .................................................................................... 24

o Les actes potentiellement menaçant ou " Face Threatening Acts »

(FTA) .............................................................................................................. 25

o Le travail de figuration ou " face-work » ....................................................... 26

o Une théorie du travail de figuration : la théorie de la " politesse » ................ 30

o Politesse positive et " liance » ........................................................................ 32

o Conséquences sur l"analyse d"un corpus verbal (entretien par

exemple) ......................................................................................................... 33

? Tenir compte des éléments extralinguistiques ....................................................... 34

o Sens sémantique, sens pragmatique et implicature ........................................ 34 o Le principe de coopération (interactionnelle) et les maximes

conversationnelles de Grice ........................................................................... 37

o D"autres règles encore .................................................................................... 38

o L"intersubjectivité .......................................................................................... 39

? Le courant interactionniste de l"analyse du discours ............................................. 40

o Discours et analyse du discours ..................................................................... 40

o Le courant interactionniste ............................................................................. 40

4. Rendre compte ou analyser un entretien ? ................................................................. 43

? Le compte rendu d"entretien .................................................................................. 43

? Analyser un entretien : l"opération préalable de transcription .............................. 44

? Analyser un entretien : deux exemples de techniques d"analyse du contenu d"un

corpus verbal ......................................................................................................... 48

? L"analyse thématique qualitative ........................................................................... 49

o Exemple de mise en catégories thématiques (adapté d"un travail

d"étudiant de Master) ..................................................................................... 52

2 o Exemple d"interprétation (adapté d"un travail d"étudiant de Master) ............ 53 ? L"analyse de contenu catégorielle : exemple d"une technique quantitative

d"analyse ................................................................................................................ 53

o Unité de codage et unité d"énumération ......................................................... 55

o Exemple de choix d"unité d"énumération et de codage ................................. 56

o Les catégories de codage ................................................................................ 57

o Qualité d"une analyse de contenu catégorielle : validité interne et

précision de la mesure .................................................................................... 60

o Qualité d"une analyse de contenu catégorielle : fidélité du système de

codage ............................................................................................................. 61

II. L"observation .................................................................................................................. 63

1. L"observation libre ..................................................................................................... 63

? Le journal de bord (ou journal de terrain) ............................................................. 65

? Les formes de relevés d"observation ..................................................................... 69

? Le compte rendu d"observation ............................................................................. 70

? Analyser les données d"une observation libre ....................................................... 71

2. L"observation dirigée ................................................................................................. 72

? L"observation dirigée, semi-structurée .................................................................. 73

? L"observation dirigée, structurée ........................................................................... 75

o Exemple 1 : La grille de Bales ....................................................................... 75

o Exemple 2 : La grille de Flanders .................................................................. 78

o Exemple 3 : Les sociogrammes ...................................................................... 81

? Choix d"un système de codage .............................................................................. 84

? Construction d"une grille d"observation ................................................................ 84

III. Le questionnaire (à suivre... sur crea-tice.org)............................................................... 85

? Annexe 1 : Observation - Les notes de terrain, le journal de terrain et le compte

rendu d"observation ............................................................................................... 86

? Annexe 2 : Analyse thématique (qualitative) ........................................................ 91

o b2) Interprétation possible de cette analyse thématique ................................. 98 3 Index 5 9 C

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D L W 4 Y a h t v w 5

Introduction Ce support de cours s"attache à présenter différentes techniques de production de données

qualitatives (entretien, observation et, dans une moindre mesure le questionnaire) et d"en

envisager leur analyse (analyse de contenu par exemple). Il se positionne dans le prolongement du cours de Master 1 Forse qui aborde, quant à lui, l"approche de la recherche en sciences de l"éducation et sa mise en oeuvre sur le terrain

1. Le texte qui suit se centre sur les aspects

techniques de recueil (ou " production ») de données sur le terrain d"étude et sur leur analyse.

Ce cours représente également un complément au cours de licence Forse

2 dont la (re)lecture

nous semble un préalable indispensable. A cet égard, nous adopterons d"entrée la position de ses

auteurs en considérant que les techniques d"enquête sur le terrain présentées dans ces notes

constituent une sorte de boîte à outils dont l"usage et le degré de structuration

dépendent des objectifs poursuivis et de la place du recueil des données dans le déroulement de la recherche. Ainsi, en début d"exploration, des entretiens non directifs ou des observations non standardisées peuvent permettre de construire une problématisation mais si ceux-ci interviennent dans une phase plus avancée de la recherche avec des hypothèses préétablies, la dimension ciblée et standardisée des outils peut être beaucoup plus importante (entretiens semi-directifs, grilles d"observation ...) (Desmet et al., 2010, p. 79, nous soulignons).

1 Quintin, J.-J. (2012), Approches et démarches de la recherche en sciences de l"éducation, Cours, Master 1 en sciences de

l"éducation et de la formation, université Lyon 2

2 Desmet, H., Lescouarch, L. & Pourtois, J.-P. (2010). Méthodes qualitatives, Cours, Licence de sciences de l"éducation, Cned,

Université Lyon 2, Université de Rouen

6

I. L"entretien 1. Mener un entretien

3 L"enquête par entretien, d"usage apparemment facile, est une des méthodes de recueil de données les plus largement utilisées en sciences sociales. Blanchet et Gotman (2007) expliquent que l"entretien de type " semi directif » en particulier est une des techniques de production de données qualitatives les plus fréquemment

utilisées. Il permet de centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes

définis au préalable par les enquêteurs et consignés dans un guide d"entretien. Il se distingue de

l"entretien non directif qui se déroule, quant à lui, très librement à partir d"une question initiale.

L"entretien peut permettre de préparer ou de compléter les résultats obtenus par un outil de

production de données quantitatives (e.g. questionnaire) en apportant une richesse et une

précision plus grandes dans les informations recueillies, grâce notamment à la puissance

évocatrice des citations et aux possibilités de relance et d"interaction dans la communication entre

le répondant et le chercheur.

Ainsi, l"entretien révèle souvent des représentations plus profondément inscrites dans

l"esprit des personnes interrogées et qui ne peuvent que rarement s"exprimer à travers un

questionnaire.

Le choix d"un type de conduite d"entretien doit être guidé par le type de recherche

engagée :

1. L"entretien non-directif : Expression libre de l"enquêté à partir d"un thème très général

proposé par l"enquêteur. L"enquêteur " suit » le fil discursif du sujet, note

éventuellement les points importants relevés à partir de ses propos et effectue des

" relances » (non intrusives, du type " Mm » ; " Je comprends », " Oui », " Je vois »),

sans nécessairement poser de nouvelles questions.

3 Partie issue originellement de Eneau et al. (2009) et totalement revue et enrichie. Eneau, J., Piperini, M.-C. & Simeone, A.

(2009). Cours Méthodologie de la recherche - Master 1 en sciences de l"éducation, Campus numérique Forse, Cned,

Université Lyon 2, Université de Rouen

7

2. L"entretien directif : Ce type d"entretien s"apparente sensiblement au questionnaire si ce

n"est que la modalité de passation se fait oralement, en situation de face à face, non par

écrit.

3. L"entretien semi-directif : Il porte sur un certain nombre de thèmes qui sont identifiés

dans un guide d"entretien préparé par l"enquêteur. Les échanges verbaux qui s"engagent à l"occasion d"un entretien sont souvent enregistrés,

puis transcrits. Cette transcription est ensuite soumis à analyse : synthèse descriptive (ou

" compte rendu »), analyse thématique, analyse de contenu catégorielle... Dans les situations où

une analyse approfondie du discours n"est pas la préoccupation du chercheur engagé dans une

enquête à vocation exploratoire, l"entretien, peu directif (i.e. non directif ou semi directif) fait

souvent l"objet de prises de notes et d"une synthèse a posteriori, que nous intitulerons simplement

compte rendu. Ainsi, les entretiens peu directifs conviennent mieux lorsque le but du chercheur est de comprendre en profondeur des phénomènes complexes : les sujets livrent leurs conceptions ou

leur représentation de la réalité, leurs visions du monde, leurs systèmes de valeurs et de

croyances, le sens qu"ils attribuent aux objets et aux comportements. Ainsi, les entretiens non

directifs par exemple sont appropriés dans des études qui portent sur la motivation (ce qui pousse

à agir) ou sur l"identification des facteurs dont il s"agit de tenir compte lors de la mise en oeuvre

d"une campagne de prévention.

En comparaison, les questionnaires à questions fermées sont destinées à relever des

fréquences de réponses et, ainsi, à établir des comparaisons entre différents profils de répondants,

à mettre au jour des relations entre certaines variables, à expliquer des déterminants de conduites,

à repérer le poids des facteurs sociaux...

L"entretien est suscité par le chercheur pour obtenir de l"information sur un thème, c"est

donc lui qui conduit l"entretien. Il devra utiliser un savoir-faire professionnel pour conduire, avec

doigté, attention et délicatesse les échanges, de manière à inviter le répondant à fournir, en toute

confiance, les informations pertinentes recherchées. L"entretien peut conduire le répondant à se

confier sur des sujets intimes ou confidentiels. A cet égard, le chercheur est tenu non seulement à

préserver l"anonymat du répondant mais également, dans des situations délicates, à garantir la

8

plus stricte confidentialité des propos livrés quitte à ne pas utiliser certaines informations qui lui

auront été communiquées. L"entretien ne correspond donc ni à une " simple » conversation se déroulant sans aucun

contrôle du déroulement de l"interaction, ni à un échange à l"occasion duquel les interactants,

chercheur et répondant, présentent des arguments destinés en définitive à convaincre l"autre, ni

encore à un interrogatoire policier ou à une confession.

? Mener un entretien, une question d"attitude Rappel du cours de licence (Desmet et al, (2010), p. 90-91) : " Dans la conduite de

l"entretien, l"attitude de l"intervieweur doit permettre à la personne de sentir qu"il n"y a pas de bonnes réponses ni de mauvaises et qu"il n"est pas question de le juger mais d"écouter son point de vue sur la question comme une façon de percevoir la situation problème ». L"entretien, comme l"observation, constitue une intrusion dans la sphère personnelle des

" enquêtés », certes consentie par les intéressés, voire plus ou moins bien tolérée. Sous des dehors

polis et bienveillants, l"enquête peut exercer, selon l"ethnologue Alban Bensa, une violence à

l"encontre des personnes concernées, que le chercheur n"hésite pas à qualifier de considérable

(Bensa, 1992, p. 22)

4. Outre la violence que l"entretien peut exercer sur l"image de soi, la " face »

et le " territoire » (voir ci-après) du répondant, ce dernier peut également prendre conscience que

le chercheur, sans être aucunement mandaté par l"interviewé, produira une image qui n"est pas

forcément " celle que ses porte-paroles souhaitent donner » (ibid.). Dans le même ordre d"idées,

l"entretien peut représenter un lieu que le répondant perçoit au contraire comme une " tribune »

susceptible de relayer des revendications précises. Dans ce cas, le chercheur doit prendre

conscience que l"ensemble des réponses peut être " construit » de manière à soutenir et à justifier

le discours tenu. Par ailleurs, chacun des acteurs se forge immanquablement une " représentation » de

l"autre. Le répondant peut, par exemple, se demander ce que le chercheur pense de lui, à partir

des réponses qu"il formule. Cette prise de conscience peut le conduire à " habiller » ses réponses

à partir de ce qu"il imagine être les réponses attendues par le chercheur, les " bonnes réponses ».

4 Bensa, A. (1992). Anthropologie et citoyenneté, Journal des anthropologues, n°51-52, pp. 21-24

9

C"est l"effet de la " désirabilité sociale » dont il s"agit de limiter l"ampleur autant que possible en

évitant en particulier des retours à caractère (par trop) évaluatif (" Oui, c"est vrai », " Je suis

d"accord », " Moi aussi » etc.) qui donneraient des indications sur une " pseudo » qualité des

réponses. Dans cette optique, sont également à éviter les attitudes d"aide et de soutien, la trop

grande démonstration d"empathie et, comme nous l"avons indiqué, les évaluations portées sur

l"adéquation des réponses fournies ainsi que toutes formes de jugement vis-à-vis du contenu ou

de la forme des réponses communiquées. Il ne s"agit pas pour autant de rester froid et distant au risque d"amener le répondant à se

réfugier dans des propos convenus et peu révélateurs au vu des objectifs de l"entretien mais plutôt

de se montrer à la fois bienveillant et ouvert, rassurant si nécessaire (tous les propos tenus par le

répondant, de quelque nature que se soit sont les bienvenus) et, autant que possible, neutre.

Ainsi, la situation d"entretien déclenche une série d"interactions entre l"enquêteur et

l"enquêté à l"occasion desquelles émergent inévitablement une série de " jeux » à caractère

psycho-social que le chercheur doit pouvoir décrypter tout en menant l"entretien. A titre d"exemple, voici quelques attitudes qu"il s"agira d"éviter : · Une attitude d"aide et de soutien (support, consolation) qui s"apparente à une attitude maternelle, paternelle voire paternaliste. Dans ce cas de figure, le chercheur peut être tenté de rassurer ou de consoler l"autre. Cette attitude directive peut induire les états suivants chez le répondant : - Dépendance et acceptation soumise (tentative d"entraîner et d"alimenter la sympathie, la bienveillance, etc. du chercheur) - Refus d"être pris en pitié (contre dépendance) - Attente du sujet vis-à-vis de l"enquêteur qui peut le détourner de ses propres émotions, perceptions, représentations ou analyse. · Une attitude qui porte un jugement sur les propos du répondant ou une évaluation

même légère qui consisterait à faire référence à des normes, des valeurs, ce qui se fait

- un sentiment d"inégalité (le sujet interrogé se sent inférieur) ; - une inhibition ; - un sentiment de culpabilité ; - une réaction de révolte ; 10 - une tentative de dissimulation, engendrant, le cas échéant, de l"anxiété. · Une attitude qui consiste à poser trop de questions précises et insistantes dans le but d"en savoir (toujours) plus, de type " interrogatoire » (investigation) - d"être soumis à un interrogatoire ; - de voir envahie sa sphère privée ; - d"être en situation d"infériorité.

· Une attitude interprétative (explication - élucidation) trop marquée qui placerait

l"accent sur un aspect particulier jugé comme essentiel par l"enquêteur mais pas par le répondant. Le chercheur risque de privilégier sa manière toute personnelle de comprendre la question soulevée au dépend de la compréhension profonde " de l"autre ».

· Dans une situation de reprise de la parole de l"autre (" réponse reflet ») destiné à

s"assurer de la bonne compréhension des propos du répondant et, par la même occasion d"assurer une " relance », il y a naturellement un risque de déformation perçue par le sujet. Si ce sentiment se développe par une présence trop nombreuse de déformation

perçue, le répondant peut en être étonné, voire irrité ou encore, à l"extrême, se sentir

exclu de l"échange (échange perçu comme stérile).

A l"inverse, une attitude qu"il est plutôt conseillé d"adopter consiste à reformuler, lors d"un

silence indiquant la fin temporaire de la réponse de l"interviewé, le contenu des propos du

répondant sans les déformer, d"une manière telle que le répondant puisse éventuellement les

rectifier, ou, généralement par un silence ou un acquiescement, les confirmer. Cette technique

donnera également au répondant une occasion opportune d"apporter des précisions sur ce qu"il

vient d"avancer ou de développer un pan complémentaire à son récent développement. On pourra

ainsi utiliser des " relances » qui commencent, par exemple, par : - Si je vous comprends bien, vous dites que ... - Ainsi, selon vous ... - En d"autres termes, ...

A votre avis, donc ... (moins bon)

11 La distance sociale entre protagonistes (proximité plus ou moins importante de classes sociales, de niveaux d"instruction, de statuts ou d"âge) peut influencer le fond et la forme des

réponses communiquées. Dans une situation idéale, cette distance sociale entre le chercheur et le

répondant ne devrait pas être trop importante ou être minimisée par des propos qui sont adaptés à

la situation du répondant. Les situations dans lesquelles un pouvoir (d"intelligence, de

connaissance, de statut...) s"exerce ne sont pas propices à l"expression de soi. A l"inverse, une grande proximité d"expérience, de statut professionnel en particulier peut

également exercer des effets non souhaités. En effet, outre le développement néfaste d"une

connivence entre les deux protagonistes qui mettrait à mal l"attitude de neutralité un peu distante

que l"enquêteur cherche à adopter, l"enquêté risque de ne plus ressentir la nécessité d"expliciter

l"ensemble des éléments parmi lesquels certains risquent de s"avérer pertinents au regard des

objectifs de la recherche (pourquoi faire l"effort de tout expliciter à quelqu"un qui " sait » déjà ?).

Peuvent ainsi s"installer implicites, sous-entendus, allusions, clins d"oeil etc. qui ne seront pas

présents dans la transcription de l"entretien et qui ne seront pas aisément inférables lors de

l"analyse de la transcription 5.

L"enquêté peut aussi produire une information déformée du fait de son désir, généralement

inconscient, de garantir une image sociale de soi qu"il estime souhaitable, de préserver son estime

de soi, de faire bonne figure ou de se montrer dans la norme sociale (cf. ci-après, la partie

consacrée à la face et au territoire). L"enquêté peut également attribuer aux autres des sentiments

et opinions qu"il n"ose pas endosser (" Les gens disent que » ou " J"ai un collègue qui » par

exemple). Ce " déplacement » mérite d"être pris en compte lors de l"entretien mais également

lors de son analyse.

En définitive, le chercheur engagé dans la conduite d"un entretien doit se montrer réceptif,

large d"esprit, ouvert, non intrusif, respectueux, bienveillant, tolérant, curieux, en même temps

que discret et neutre. Ces qualités ne sont pas innées. Elles demandent à la fois un travail

d"introspection régulier (un travail réflexif sur la manière dont on conduit un entretien, sur ses

5 A moins évidemment que le chercheur ait une très bonne mémoire, que l"analyse suive relativement rapidement la tenue de

l"entretien ou que l"interviewer ait pris des notes durant l"entretien. Cette dernière solution ne nous paraît pas optimale car elle

détourne le chercheur d"une attention qu"il devrait totalement consacrer au déroulement de l"entretien.

D"une manière

générale, nous conseillons d"écouter sans tarder l"enregistrement de l"entretien et de noter toutes les informations susceptibles

de compléter judicieusement le sens des propos enregistrés, y compris les événements inattendus (interruption de l"entretien

suite à un coup de téléphone, à l"irruption d"un tiers etc.) ou les attitudes non verbales. Ces informations complémentaires

pourront, le cas échéant, diminuer le risque, lors de l"analyse, d"interpréter faussement ou incomplètement les propos

retranscrits. 12

réactions, sur ses attitudes, sur sa posture, sur la nature des questions et la manière dont on

pose...), une certaine maturité et... de l"expérience (!).

Enfin, il est important de souligner que le chercheur, ouvert à l"émergence de toutes

données, mêmes totalement imprévisibles, choquantes, déstabilisantes voire contradictoires, doit

pour cela prendre, lors de l"entretien en particulier, une distance franche avec son cadre de

référence théorique ou ses hypothèses ainsi qu"avec ses propres désirs d"entendre ce qu"on est

prêt à entendre, avec ses préjugés ou ses préconceptions. Desmet et al, 2010, p. 91 : " la notion d"attitude " non directive » peut guider

l"enquêteur. Cette expression a été valorisée par Carl Rogers (psychothérapeute

américain) et désigne une attitude : - fondée sur l"empathie : capacité à se mettre à la place de son interlocuteur, à comprendre son point de vue ; - fondée sur la neutralisation de tout jugement vis-à-vis de la personne interviewée et sur le respect de la personne ; - fondée sur la neutralisation de tout rapport de domination.

? Mener un entretien, une question de posture La " posture » que vous adopterez est également importante. Le chercheur doit y réfléchir

et se positionner, en tant qu"interlocuteur et acteur de l"entretien, par rapport à différentes

postures possibles. Ainsi, il serait dommageable d"adopter l"une des postures suivantes : · Je suis le chercheur " scientifique » qui " sait » et qui " interroge »

· Je suis un confident et ami

· Je suis un auditeur indifférent, relativement passif La posture conseillée peut s"inspirer de celle qui est préconisée par Desmet et al (2010,

p. 91) dans le cours de licence, une posture marquée par une " neutralité bienveillante » car,

poursuivent les auteurs, " nous ne sommes pas dans le cadre d"une interview journalistique et le

but n"est pas de confronter son point de vue à celui de la personne mais de l"aider à formuler le

sien dans ses différentes dimensions ». 13 ? Mener un entretien, un savoir technique : la question des relances

Mener un entretien, en particulier un entretien semi-directif, demande, à l"instar d"une

conversation, de " relancer » son interlocuteur. Différentes possibilités s"offrent au chercheur à

cet égard : · Reformuler les propos qui viennent d"être tenus (de manière impersonnelle) ;

· Résumer (faire le point et des synthèses partielles) et, à partir de là, susciter des

opinions, des impressions, des questions (à renvoyer en miroir).

En veillant à :

· se garder de toute orientation, déformation ou interprétation abusive ; · utiliser des questions ouvertes et larges qui laissent l"interlocuteur libre de répondre ou non, de développer sa réponse à son rythme, dans le sens où il le souhaite. A ce titre, les questions-relances sont très souvent imaginées et produites par l"enquêteur au " fil de l"eau », en fonction de l"évolution des échanges.

En évitant de poser :

· des questions fermées qui réduirait la richesse des réponses (le questionnaire est plus

approprié en pareille circonstance) et qui, en outre, pourrait donner l"impression d"être soumis à un interrogatoire susceptible de provoquer une certaine frustration chez les répondant, ainsi empêché d"exprimer pleinement son opinion ou sa version des faits (la réalité se réduit rarement à une réponse succincte) ; · des questions inductrices (qui conduisent à un type de réponses) ; · des questions qui risquent de provoquer, en réponse, une auto-justification stérile (e.g. " Qu"est-ce qui vous a empêché de... » ; " Pourquoi n"avez-vous pas... »). D"une part, ce type de question est hors de propos dans un entretien de recherche et, d"autre part, ces questions risquent de malmener le sujet (on le place en position basse, voire en situation d"échec) et, ainsi, d"affecter le climat bienveillant et ouvert nécessaire au dévoilement d"un soi authentique ; 14 · des questions par trop intrusives qui pourraient également malmener l"interlocuteur et le placer dans une situation, inconfortable, à l"occasion de laquelle le répondant devrait

développer une stratégie destinée à protéger sa sphère privée : évitement (silence

embarrassé, changement de sujet...) ou refus de répondre.

Pour rappel, voici une version adaptée et complétée (cf. Blanchet, 1989) du tableau proposé

dans le cours de licence, synthétisant les différentes possibilités de relance.

Type de relance Principe Visée

Résumé Acquiescement et reformulation des propos sous forme de résumé Soutien " Écho » ou " réitération référentielle »

Reprise fidèle d"un propos Reprise d"une phrase ou d"un mot-clé du lexique de l"interviewé

Approfondissement

" Reflet » ou " réitération modale » à " réitération interprétative »

Reformulation interprétative

d"un propos Proposition d"interprétation de ce qui a été dit, proposition qui pourra être confirmée, approfondie ou

infirmée par le répondant

Approfondissement

Tableau x : Techniques de relance (adapté de Desmet et al, 2010, p. 93)

Blanchet (1989, p. 372-373)

6 présente, en guise d"illustration des catégories de relance,

l"exemple suivant :

Soit le discours suivant tenu par un interviewé (Ié) sur le thème des " mères porteuses » et

différentes interventions faites par l"interviewer (Ir) : Ié : " Bon, je sais pas si une femme peut faire un enfant comme ça... puis bon, c"est, c"est,

moi je vois que ça pose beaucoup de problèmes psychologiques. Puis bon, la conception qu"est-ce

que c"est quoi de faire un enfant ? Alors puis le respect de la vie. » (1) Relance de type " écho », encore appelé " réitérations référentielles »

6 Blanchet, A., (1989). Les relances de l"interviewer dans l"entretien de recherche : leurs effets sur la modalisation et la

déictisation du discours de l"interviewé, L"année psychologique, Vol. 89, n°3, pp. 367-391. Disponible en ligne :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1989_num_89_3_29351 [Consulté le 11 juillet 2012]

doi : 10.3406/psy.1989.29351 15

Ir : " Ça pose des problèmes psychologiques » (2) Relance de type " reflet », encore appelé " réitération interprétative »)

Ir : " Vous pensez que ça pose des problèmes psychologiques »

(3) Relance de type " reflet », encore appelé ou " réitérations référentielles »

Ir : " Cette pratique remet les choses en cause » (4) Interprétation Ir : " Vous êtes réticente à l"égard de cette pratique » (5) Interrogation référentielle Ir : " Est-ce que cette pratique remet les choses en cause ? » (6) Interrogation modale Ir : " Est-ce que vous êtes réticente à l"égard de cette pratique ? »

? Remarques Le rythme des questions n"est pas non plus sans effet. Ainsi, le " mitraillage » de questions

peut générer un blocage, donner l"impression au répondant d"être soumis à un interrogatoire et

produire en fin de compte les mêmes effets que l"usage de questions fermées (à l"instar d"un

entretien directif ou d"un questionnaire). Lorsque le sujet interrogé vous pose une question, ne répondez pas trop vite à la question,

vous risqueriez d"adopter la position de " celui qui sait ». C"est aussi prendre le risque de ne pas

" entendre » le sens sous-jacent dont la question est porteuse. Il peut effet s"agir en définitive

d"une attente de réassurance, d"approbation, de soutien à une position avancée par le répondant.

Nombre de questions sont ainsi porteuses de demandes, d"attentes plus ou moins inconscientes

chez celui qui pose la question. Y répondre de manière inappropriée présente le risque

d"influencer la suite des échanges et, ainsi, de biaiser les réponses.

L"entretien est loin d"être aisé dans la mesure où un entretien bien mené exige une écoute

attentive, réceptive et bienveillante. La difficulté de l"écoute est due en particulier à la difficulté

de se décentrer, de lever ses résistances face à l"altérité (à la différence que représente l"autre),

d"accepter la remise en cause que le discours de l"autre provoque inévitablement dans ses propres 16

valeurs, ses convictions, ses représentations, ses conceptions ou... ses attentes en termes de

recherche ! Ainsi, le souci légitime du chercheur de disposer d"informations exploitables à l"issue

de l"entretien (comprenez en résonnance avec sa problématique au sens large) doit l"amener à

anticiper les risques incontournables liés aux biais de l"interaction subjective (cf. supra) qu"il va

engager avec l"interviewé. ? Les conditions matérielles de la passation d"un entretien

Le chercheur veillera à assurer des conditions et des modalités qui conviennent à un

échange optimal. Un local accueillant, intime et protégé des perturbations extérieures est souvent

préférable à un lieu exposé et froid. La disposition des chaises doit également être réfléchie de

manière à mettre le répondant à l"aise et assurer un échange qui se déroule en toute confiance tout

en évitant une proximité trop importante.

? Le cas particulier de l"entretien de groupe La technique de l"entretien peut également s"appliquer à un groupe de personnes.

L"entretien de groupe (ou " focus group ») est un entretien collectif centré sur un sujet déterminé

par le chercheur. Sa conduite est plus délicate que celle d"un entretien individuel. Ainsi, en plus

des multiples contraintes et difficultés qui se présentent au chercheur dans la conduite d"un

entretien individuel, l"enquêteur devra assurer la " gestion » du groupe, par exemple pour garantir

un espace de parole suffisant à chacun des participants.

Pour permettre à chacun de s"exprimer, il est d"usage de réunir un petit nombre de

personnes (deux à cinq environ) qui partagent (ou non) une expérience ou une vision commune

du phénomène étudié. Il est recommandé de veiller à préserver une certaine homogénéité de

statut, de niveau hiérarchique entre les participants si l"on désire favoriser un échange libre et non

contraint des propos de chacun. Le discours produit dans un groupe est une parole collective. Il ne représente nullement la

somme des propos produits par chacun et ne peut, à ce titre, être comparé strictement aux

réponses fournies à l"occasion d"un entretien individuel. La présence émulatrice ou, au contraire,

inhibitrice, la confrontation aux idées et à la personnalité des " autres » déterminent directement

les propos de celui qui intervient. Le discours produit est un objet qui devra être analysé et

17 interprété comme tel, à savoir comme un objet collectif (le sujet devient le " groupe d"individus », non pas " les » individus).

L"entretien de groupe peut se révéler particulièrement utile lors d"une enquête

exploratoire de manière à faire émerger des pistes de recherche qui seront explorées plus

systématiquement lors d"une phase ultérieure. A l"inverse, un entretien de groupe peut également intervenir à l"issue d"une première

phase de la recherche afin de préciser, affiner ou tester des tendances qui auraient été dégagées à

partir d"entretiens individuels ou de questionnaires. Dans le même ordre d"idées, l"entretien de

groupe peut également intervenir pour éclairer l"analyse d"une enquête, les participants étant

invités à réagir aux résultats que le chercheur aurait dégagés d"une enquête préalable.

? L"entretien biographique, le récit de vie Le récit de vie a pour but d"aborder les thèmes de la recherche par le biais de séquences

temporelles de la vie narrées par l"individu. Selon Bertaux (2010, p.35)

7, " il y a du récit de vie

dès lors qu"un sujet raconte à quelqu"un d"autre, chercheur ou pas, un épisode quelconque de son

expérience vécue ». Le genre du discours produit par le sujet est donc essentiellement narratif. En

effet, ce type d"entretien ne vise pas à produire un discours qui tend à défendre une position, à

justifier un choix ou une conduite (genre argumentatif) mais à " raconter » un épisode vécu

(genre narratif).

Par la confrontation de différents récits de vie d"une même situation sociale qui traduisent

chacune " une » expérience directe et singulière, le chercheur tente de dépasser la singularité de

chaque récit pour construire une représentation collective de certaines composantes sociales de la

situation vécue.

Le récit de vie amène ainsi le sujet à porter un regard rétrospectif et subjectif sur un épisode

ou des épisodes, plus ou moins éloignés, de sa vie. Cette construction a posteriori présentée sous

la forme narrative d"une histoire conduit l"auteur du récit à aménager les événements de telle

façon à lui assurer la cohérence nécessaire à sa bonne compréhension, de même qu"à lisser,

masquer ou maquiller les épisodes dont, consciemment ou non, il ne veut pas " entendre parler ».

Cet aspect particulier au récit de vie amène des auteurs comme Bertaux (1976, cité par Bertaux,

7 Bertaux, D. (2010). Le récit de vie, 3ème édition, Paris : Armand Colin

18

2010) ou Bourdieu (1986) à parler de " biographie idéologique » pour le premier, ou d"" illusion

biographique » pour le second. Ces deux propositions soulignent à la fois le caractère subjectif

(i.e. propre au sujet) du récit de vie et le travail de mise en cohérence (de construction narrative)

réalisé par le sujet se racontant au dépend souvent de la " réalité objective ».quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44
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