Il est temps de conclure. Comme on l’a vu, l’opinion traditionnelle, qui attribue à Ésaïe la prophétie chapitres 40 à 66, soulève de graves objections ; mais elle peut aussi faire valoir des raisons sérieuses en sa faveur.
Citons encore une remarque intéressante qui a été faite, c’est celle de la parenté extraordinaire d’idées, de style et de langue qui existe entre le chapitre 1 d’Ésaïe et les chapitres 40 à 66. Comparez, par exemple : Surtout Ésaïe 1.31 avec Ésaïe 66.24 (voir aussi Ésaïe 48.22 ; Ésaïe 57.20-21 ).
Ce qui fait qui difficulté spéciale d’Ésaïe chapitres 40 à 66, c’est que ce phénomène d’anticipation prophétique, dont nous venons de parler, se prolongerait ici durant vingt-sept chapitres et deviendrait le point de départ de discours et de réflexions qui n’ont rien de commun avec l’état d’extase.
Les chapitres 40 à 66 ont vraisemblablement été écrits et compilés autour de l'exil à Babylone, entre le VIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle av. J.-C. 4 . Article détaillé : Messie dans le judaïsme.