Les réformes universitaires ont donc conduit à une centralisation des décisions et à l’augmentation de la capacité de pilotage des présidents qui se voient conforter dans leur rôle pivot entre les tutelles et le personnel de l’établissement tout en disposant d’un accès privilégié aux autorités (Mignot-Gérard, 2019).
La réforme LMD, par exemple, met en forme le système de l’enseignement supérieur pour être conforme aux règles européennes. La loi LRU décentralise une partie de la compétence juridique de l’État vers les universités et redistribue le pouvoir à l’intérieur même de l’université.
2 Les réformes de modernisation de la gestion publique, connues sous le nom de New Public Management (Hood, 1995), Nouvel État Wéberien (Pollitt et Bouckaert, 2011) ou Managérialisme (Enteman, 1993 ; Deem et Brehony, 2005 ; Tandilashvili, 2016), ont été initiées en France à partir des années 2000.
Notre analyse montre l’implication des responsables des universités dans la recherche de financements supplémentaires. Pour répondre aux nouvelles exigences de tutelle, les présidents des universités s’investissent dans la récolte de ressources propres, même si cela met en péril les pratiques acceptées et partagées par les universitaires.