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Religion et politique en Europe

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  • Quelle est la religion qui domine en Europe ?

    Le catholicisme est la religion majoritaire de 15 pays européens, le protestantisme de 8 pays, et l'orthodoxie de 4 pays.
    Bien entendu, au sein des 27 pays de l'Union, une seule religion n'est pas partagée par l'intégralité de la population et d'importantes minorités religieuses peuvent exister.

  • Quel est le pays le plus religieux d'Europe ?

    Les plus croyants sont la Grèce, l'Autriche et l'Allemagne.
    Mais, contrairement à ce qu'on pourrait croire, on n'est pas en face d'une croyance populaire que le développement économique et la montée de la rationalité scientifique ferait disparaître.

  • Quelle est la religion la plus pratiquée au monde en 2023 ?

    Selon une étude du centre de recherche américain Pew, les 2,2 milliards de chrétiens sont suivis par les musulmans et loin derrière par les hindous et les bouddhistes.

  • Liste des principaux conflits

    Saint-Empire romain germanique : la guerre des paysans allemands (1524–1526) Angleterre : Écosse : le soulèvement protestant (1559-1560)France : les guerres de Religion (1562-1598)Pays-Bas : la révolte des Gueux (1566-1567) et la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648)Irlande :

Religion et politique en Europe
Droit et religion
La religion la loi et l'État dans l'Europe contemporaine
Droit et religions Etats membres de l'Union européenne
O P H T A L M O L O G I E
CHAPITRE 1 – OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE PRATIQUE
L'OPHTALMOLOGIE
Ophtalmologie
Ophtalmologie snitem
[pdf] le livre de l'interne ophtalmologie
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Religion et politique en Europe

Tous droits r€serv€s  Les Presses de l'Universit€ de Montr€al, 2006Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur.

L'utilisation desservices d'ƒrudit (y compris la reproduction) est assujettie " sa politiqued'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/Cet article est diffus€ et pr€serv€ par ƒrudit.ƒrudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos€ del'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec "Montr€al.

Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 8 f€v. 2024 11:24Sociologie et soci€t€sReligion et politique en EuropeReligion and Politics in EuropeLiliane Voy€Volume 38, num€ro 1, printemps 2006Religion et politique dans les soci€t€s contemporainesReligion and Politics in Contemporary SocietiesURI : https://id.erudit.org/iderudit/013712arDOI : https://doi.org/10.7202/013712arAller au sommaire du num€roƒditeur(s)Les Presses de l'Universit€ de Montr€alISSN0038-030X (imprim€)1492-1375 (num€rique)D€couvrir la revueCiter cet articleVoy€, L. (2006).

Religion et politique en Europe.

Sociologie et soci€t€s, 38(1),139 163. https://doi.org/10.7202/013712arR€sum€ de l'articleCet article vise " montrer, sur base d'un certain nombre d'exemples r€centss€lectionn€s parmi d'autres possibles, qu'au-del" de la s€cularisation queconna†t l'Europe, le politique y recourt volontiers au religieux institu€ pouraffronter diverses situations face auxquelles il se sent plus ou moins d€muni.Cette instrumentalisation du religieux se fonde essentiellement sur troiscaract€ristiques de celui-ci : il est une ressource identitaire importante pour denombreux pays ; longtemps seul r€f€rent €thique, il est encore aujourd'huifacilement regard€ comme dot€ en la mati‡re de comp€tencesparticuli‡rement significatives ; enfin, il offre tout un arsenal de rites,disponibles pour toutes les circonstances qui appellent l'une ou l'autre formede c€l€bration publique.

De tels usages de ˆ ressources ‰ religieuses par lepolitique ne doivent toutefois pas conduire " parler d'un ˆ retour du religieux ‰car c'est le plus souvent d€parti de ce qui en fait l'essence Š une croyance enune transcendance Š et en dehors de toute r€surgence du pouvoir der€gulation de ses autorit€s que ce religieux retrouve une place sur la sc‡nepublique.C'est principalement en Europe occidentaleque sont nées et se sont déve-loppées les théories de la sécularisation.

Celles-ci ont mis en évidence la pro-gressive perte d'influence des religions et,plus précisément,du christianisme,dans cettepartie du monde où celui-ci a, durant des siècles, joué un rôle central dans tous lesdomaines et particulièrement dans le domaine politique (Acquaviva,1979;Dobbelaere,1981 et 2002; Martin, 1978; Wilson, 1969 et 1976).

En effet, au-delà et jusque bienaprès l'exigence du sacre des rois qui a été longtemps la règle, la soumission de la plu-part des régulations publiques et privées aux lois des Églises et,en particulier,de l'Églisecatholique, était là inéluctable et incontestée.

Même si le processus de sécularisations'était amorcé depuis longtemps déjà et ce,plus spécialement dans certains pays commela France où,contrairement aux autres pays européens,il résulte de la volonté expressedu politique de "laïciser» les institutions et l'ensemble de la vie collective,on peut direque c'est le milieu du vingtième siècle qui a grosso modomarqué le début de la généra-lisation,non seulement d'une séparation juridique et d'un distancement culturel entrepolitique et religion,mais aussi un sensible recul,voire une perte de l'influence de cettedernière dans tous les champs sociaux (économie, arts, santé, aide sociale ), aveccomme corollaire la perte de capacité de contrôle des Églises sur les comportements,croyances,pratiques et référents moraux des individus,de moins en moins soumis à uneliliane voyéUniversité catholique de LouvainRue Dr Olyff 9 et 10B-4570 Marchin, BelgiqueCourriel: dobbelaere.voye@skynet.be139Religion et politique en EuropeSocsoc_v38n01_v2.qxd 11/10/06 15:35 Page 139inculcation religieuse et de plus en plus soucieux de leur autonomie dans une sociétéoù le religieux est désormais largement marginalisé.Néanmoins, bien que la plupart des États européens connaissent la séparationconstitutionnelle entre l'État et l'Église, cette sécularisation n'a pas radicalement éva-cué une certaine connivence culturelle plus ou moins consciente entre ces populationset même ces États et le christianisme.

Et cette connivence s'avère être une ressourcesymbolique largement disponible,mobilisable de différentes façons,notamment dansdiverses situations perçues comme problématiques par l'acteur politique.

En outre,cette connivence fonde aussi parfois le recours politique à cette religion en tant queréférent normatif à partir duquel celui-ci définit le "religieusement correct»,même làoù la séparation État-Église semblerait appeler celui-ci à s'abstenir en la matière.C'est à l'illustration de certains aspects de ce phénomène, choisis parmi d'autrespossibles, que vont être consacrées les pages qui suivent.

Celles-ci ne prétendent nul-lement couvrir ni toute la question des relations entre religion et politique en Europe,ni l'ensemble des situations existantes.

Une telle démarche supposerait en effet desdéveloppements beaucoup plus longs et plus élaborés que ne le permet un article.Ellerequerrait aussi plus d'appels à l'histoire de chaque pays,de ses institutions,de ses poli-tiques publiques.

Plus modestement, il s'agit ici d'attirer l'attention sur des faits qui,pour particuliers qu'ils soient, témoignent de ce que, au-delà de la sécularisation del'Europe, le religieux, même dans ses versions instituées, n'est pas devenu insignifiantdans cette partie du monde.

Ainsi, sur base d'un certain nombre de cas, analysés àpartir de divers documents de la littérature existante - là aussi sans prétention àl'exhaustivité - ces pages ont-elles pour objet de montrer comment,de façon plus oumoins explicite ou subtile, le politique utilise la dimension religieuse pour s'aider àrencontrer certains de ses objectifs.

Trois contextes géopolitiques vont être évoquésautour de diverses thématiques:celui de l'Europe du centre et de l'Est,celui de l'Europeoccidentale et celui de l'Union européenne comme telle.

On verra que le religieux yest utilisé par le politique sous diverses modalités, notamment en tant que ressourceidentitaire, comme référence éthique ou encore au titre de réservoir de rites.

Ces dif-férents aspects sont certes très inégalement développés; une fois encore,il ne s'agit icique d'un article.

Mais ce rapide survol pourrait peut-être susciter des recherches plusapprofondies,susceptibles de faire avancer la réflexion sur les thèmes de la sécularisa-tion,de la laïcité et bien sûr,sur celui de la définition de la religion.1. la religion comme ressource identitaireLargement inscrite dans l'histoire et dans la culture des sociétés quelles qu'elles soientet traduite