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ESSAI sur LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES

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  • C'est quoi la philosophie des sciences ?

    La science est connaissance démonstrative des causes et, par là même, universelle et nécessaire.
    C'est la raison pour laquelle Aristote affirmera qu'il n'y a de science que du général.
    Le critère de démarcation de la science vis-à-vis de tout autre discours est bien celui de l'universel et de la causalité.

  • Quelle est la relation qui existe entre la philosophie et la science ?

    Or, la science qui étudie les lois de la connaissance, c'est la philosophie.
    Elle se trouve donc ainsi placer au centre auquel viennent converger toutes les sciences, parce que l'esprit lui-même est placée au centre du monde de la connaissance.

  • Quelle est la complémentarité entre la philosophie et la science ?

    La philosophie tout comme la science cherchent à expliquer l'origine de l'existence.
    L'une au travers l'interprétation des faits historiques et des idées, et l'autre en observant la matière.
    Ce qu'ils ont en commun est qu'aucune des deux disciplines n'y parvient.

  • SCIENCE ET PHILOSOPHIE
    Pour ce faire, la science procède par approximations successives qui approchent de façon asymp- totique la Vérité.
    La philosophie : il s'agit ici de l'étude rationnelle de la pensée humaine.
    Ceci nous donne un encadrement — un point de vue sur notre monde et sur nos vies.

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ESSAI sur LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES

ESSAIsurLA PHILOSOPHIEDESSCIENCES.IMPRIMERIE DE E. -J.BAILLYPlace Sorbonne,2.ESSAIsurLA PHILOSOPHIEDES SCIENCES,ouEXPOSITION ANALYTIQUE D'UNE CLASSIFICATION NATURELLEDE TOUTES LES CONNAISSANCES HUMAINES;PARANDRE-MARIE AMPÈRE,De l'Académie royale des sciences, des Sociétés royales de Londres et d'Edimbourg, de la Société philomatique, de la Société helvétienne des scrutateurs de la nature, de la Société philosophique de Cambridge, de cellede Physique etd'histoire naturelle de Genève, de la Société Italienne, del'Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, de l'Aca-démie royale de Lisbonne, des Académies de Lyon, de Modène, deLille, Correspondant de l'Académie des sciences de Berlin et de l'Institut de Bologne, Membre de plusieurs autres Sociétés savantes, Chevalier de la légion-d'honneur, Inspecteur général des études, et Professeur au Collége de France.SECONDEPARTIE.Paris,BACHELIER, LIBRAIRE ÉDITEUR,QUAI DES AUGUSTINS,55.1843.Contraste InsuffisantNPZ43-120-14Contraste hétérogèneConforme à l'originalAVERTISSEMENT.Cette seconde partie del'Essai sur la Philosophie des sciences, quiest impriméedepuisplusieurs années,etdont lapublicationsa étéretardée pardescirconstances indépendantesde ma volonté, a été entièrement rédigéeparmonpère.Elle complète cetteclassification des connaissances humaines,quelui seul peut-êtrepouvait tenter.Elle comprend touteslessciences de lapensée,toutce qui se rapporte àl'intelligence de l'homme, aux actes et aux produitsde cette intelligence;ellefermececercle cyclopédiquetracéd'une main et pour ainsidire d'un compas sisûr; ellemontre que?le grand géomètre, le physicien immortelavait porté son regard partout où peut attein-dre la méditation humaine, et que rien dansl'ensemble de la connaissance n'était demeuréétranger à cet esprit qui embrassait et domi-nait tout.La philosophie surtout avait été l'objet desrecherches persévérantes de mon père.J'espère tirer des fragmens qu'il a laissésune partie au moins du système entièrementnouveau, par lequel il était parvenu à se ren-dre compte de l'origine, de la nature et dela certitude de nos idées.

On trouvera déjà iciquelques aperçus profonds indiqués en passant.Les penseurs remarqueront la théorie desrapportsconsidérés comme ayant un moded'existence aussi réel que les substances, bienque différent,pontjeté pour l'intelligenceentre les simples apparences qui se produisentdans notre esprit et l'essence des êtres.On sera étonné, je crois, de voir, dans leslettres, dans les beaux-arts, dans l'histoire,viimon père se mettre sans effort au niveau desrésultats les plus élevés de la science, ettraiter des sujets, qu'on eût jugé devoirêtre peu familiers à l'inventeur de la théorieélectro-dynamique, avec une lucidité et uneméthode extraordinaires.Enfin, dans les chapitres qui traitent dessciences politiques,à ceux qui ne l'ont pasconnu, quelque chose sera révélé des purs sen-timensd'humanité dont son âme était, on peutdire, consumée.

Sous la sécheresse apparentedes formules, on découvrira un vif désir du bonheur et de l'amélioration des hommes; on leverra chercher, je cite ses paroles, " à établir des lois générales sur les rapports mutuels qui existent entre les différens degrés du bien-être ou du mal-aise des diverses populations, et toutes les circonstances dont ils dépendent, telles que les habitudes et les moeurs de ceux qui travaillent, leurplusou moins d'instruction, leur plus ou moins de prévoyance de leurs besoins futurs et de ceuxviiide leurs familles; le sentiment du devoir quisedéveloppe dans les hommes à mesure que leur intelligence se perfectionne,lesdivers degrés de liberté dont ils jouissent depuis l'esclave jusqu'au paysan norwégien oul'ouvrier de New-Yorck ou de Philadelphie. "Ces grands problèmes sociaux qui avaientpréoccupé mon père, faisaient pour lui partied'une science qu'il appelait laCoenolbologie.

Lemot peut sembler bizarre; mais traduisez:c'est la sciencede lafélicitépublique.Ce terme,en raison de ce qu'il désigne, méritait peut-êtred'avoir une place dans le tableau encyclopé-diquede mon père.

Qui aura le courage del'en effacer?Il ne m'appartient pas de parler plus long-temps au lecteur quand mon père va lui par-ler.

Louer ce qu'on est si loin d'atteindre peutsembler une familiarité irrespectueuse.

Quandonest un homme ordinaire, et qu'ona eupourpère un grand homme, on doit l'admirer en si-lencecomme on le pleure.lxEntre la publicationdupremier volumeetcelle du second,monpère est entrédans lapostérité.Le lecteur ne sera pas surpris detrouverune Notice biographique telle qu'il est d'usaged'en placer une en tête desécritsdes illustresmorts.M.

Sainte-Beuvem'a permis de reproduirela sienne.Jamais peut-être la finesse de satoucheetcette délicatesse exquise de sentiment qui lefait pénétrer dans les organisations d'élite nese sont mieux montrées que dans lespagesoùil a esquissé l'âme, le caractère, lavieintérieure de celui qui fut aussi tendre,aussibon,aussi simple qu'il était grand.Après l'appréciation de l'homme par M.

Sainte-Beuve, on trouvera celle que M.

Littré a faite du savant, dans un morceau remarquable par la netteté de l'exposition, la hauteur des pensées et la mâle vigueur du style.J'eusse beaucoup aimé à placer ici les juge-xmens scientifiques de M.

Arago sur mon père,et le loyal et bel hommage qu'il a rendu à lathéorie électro-dynamique, dont il a proclaméla vérité.Mais, M.

Arago n'a pas encore publié sonéloge historique de M. Ampère.

Rien nepourra, toutefois, effacer de ma mémoire re-connaissante les paroles que l'illustre secrétaireperpétuel de l'Académie des Sciences a pronon-cées dans le sein de cette compagnie, lorsque,après avoir exposé lesloisqui régissent lesphénomènes éléctro-dynamiques, il s'est écrié:On dira un jourles loisd'Ampère commeondit les lois de Kepler !J.-J.

AMPÈRE.Paris, ce4septembre1843.NOTICESUR M.

AMPÈRESA JEUNESSE, SES ETUDES DIVERSES, SES IDÉESMÉTAPHYSIQUES, ETC.Le vrai savant, l'inventeurdansleslois del'univers et dans les choses naturelles,envenant au monde, n'est douéd'uneorganisationparticulière commelepoète, le musicien.Saqualité dominante,en apparence moinsspé-NOTICEijciale, parce qu'elle appartient plus ou moinsàtous les hommes et surtout à un certain âge dela vie où le besoin d'apprendre et de découvrirnous possède, lui est propre par le degré d'intensité, de sagacité, d'étendue.

Chercher la cause des choses, trouver leurs lois, le tente,et là où d'autres passent avecindifférence ou selaissent bercer dansla contemplation par lesentiment, il est poussé à voir au-delà et il pénètre.Noblefaculté qui, à ce degré de développement, appelle et subordonne àelle tou-tes les passions de l'être et ses autres puissances ! On en a eu, àla fin duXVIIIesiècle et aucommencementdunôtre, de grands et subli-mes exemples; Lagrange, Laplace, Cuvier, ettant d'autres à des rangs voisins, ont excellédans cette faculté de trouver les rapports élevéset difficiles des choses cachées, de les poursuivre profondément,de les coordonner, de lesrendre.

Ils ont à l'envi reculé les bornes duconnuet repoussé la limite humaine.

Je m'imaginepourtant que nullepartpeut-être cettefaculté de l'intelligenceavide,cetappétitdusavoir etde ladécouverte,et toutcequ'ilentraîne,n'a étéplus ensaillie,plus à nu etdans unexemple mieux démontrablequecheziijM.

Ampère, qu'il est permis de nommer tout àcôté d'eux, tant pour la portée de toutes lesidées que pour la grandeur particulière d'unrésultat.

Chez ces autres hommes éminens quej'ai cités, une volonté foide et supérieure diri-geait la recherche, l'arrêtait à temps; l'appesan-tissait sur des points médités, et, comme il arrivait trop souvent, la suspendait pour sedétournerà des emplois moindres.

Chez M. Ampèrel'idée même était maîtresse.

Sa brusque invasion, son accroissement irrésistible, besoinde la saisir, de la presser dans tous ses enchaînemens, de l'approfondirentous sespoints,entraînaient ce cerveau puissant auquel lavolonté ne mettait plus aucun frein.

Sonexemple,c'estletriomphe, le surcroît, si l'on veut, etl'indiscrétion de l'idée savante;ettoutse confisque alors en elle s'ycoordonneou s'y confond.

L'imagination, l'art ingénieux et compliqué la ruse desmoyens, l'ardeur même de coeur,y passent etl'augmentent.

Quanduneidéepossède cetespritinventeur; il n'entend plusàrienautrechose,et il vaau bout dans tous les sensde cetteidéecomme après une proie, ouplutôt elle vaaubout en lui se conduisant elle-même, et c'estluiqui est la proie.

Si M.Am-ivpère avait-eu plus de cette volonté suivie, dece caractère régulier, et, on peut le dire, plusou moins ironique, positif et sec, dont étaientmunis les hommes que nous avons nommés, ilne nous donnerait pas un tel spectacle, et enluireconnaissant plus de conduite d'esprit etd'ordonnance, nous ne verrions pas en lui le sa-vant en quête, le chercheur de causes aussi à nu.Il est résulte aussi de cela qu'à côté de sa pen-sée si grande et de sa science irrassasiabie ily a, grâce à cette vocation imposée, à cette direction impérieuse qu'il subit et ne se donnepas, il y a tous les instincts primitifs et les pas-sions de coeur conservées, la sensibilité ques'était de bonne heure trop retranchée la froi-deur des autres, restée chez lui entière, lescroyances morales toujours émues, la naïveté,et de plus en plus jusqu'au bout, à travers lesfortesspéculations, une inexpérience craintive,une enfance, qui ne semblait point de notretemps, et toutes sortes de contrastes.Les contrastes qui frappent chez Laplace,Lagrange, Monge et Cuvier, ce sont, par exemple, leurs prétentions ou leurs qualités d'hom-mes d'état, d'hommes politiques influens; cesont les titres et les dignités dont ils recouvrentvet quelquefois affublent leur vrai génie.

Voilà,si je ne me trompe, desdistractionsaussi etdesabsencesde ce génie, et, quipisest, vo-lontaires.

Chez M.

Ampère, les contrastes sontsans doute d'un autre ordre; mais ce qu'il suf-fit d'abord de dire, c'est qu'ici la vanité dumoins n'a aucune part, et que si des faiblesseségalement y paraissent, elles restent plus naï-ves et comme touchantes, laissant subsisterl'entière vénération dans le sourire.Deux parts sont à faire dans l'histoire dessavants: le côté sévère, proprement historique,qui comprend leurs découvertes positives et cequ'ils ont ajouté d'essentiel au monument dela connaissance humaine, et puis leur esprit enlui-même et l'anecdote de leur vie.

La solidepart de la vie scientifique de M. Ampère étantretracée ci-après par un juge bien compétent,M.

Littré, nous avons donc à faire connaître,s'il se peut, l'homme même, à tâcher de le sui-vre dans son origine, sa formation active, sonétendue, ses digressions et ses mélanges, à dérouler ses phases diverses, ses vicissitudes d'es-prit, ses richesses d'âme, et à fixer les principauxtraits de sa physionomie dans cette élite de lafamillehumaine dont il est undesfils glorieux.vjAndré-MarieAmpère naquit à Lyon le 20janvier 1775.

Son père, négociant retiré, hommeassez instruit, l'éleva lui-même au village dePolémieux, oùsepassèrent de nombreusesannées.

Dans cepayssauvage, montueux, séparédes routes, l'enfant grandissait, libre sous sonpère,et apprenait tout presque de lui-même.Les combinaisons mathématiques l'occupèrentde bonneheure;et dans la convalescenced'unemaladie, on le surprit faisant des calculs avecles morceaux d'un biscuit qu'on lui avait donné.Son père avait commencé de lui enseigner lelatin; mais lorsqu'il vit cette diposition singu-lière pour les mathématiques, il la favorisa, procurant àl'enfant les livres nécessaires, et ajour-nant l'étude approfondie du latin à un âge plusavancé.

Le jeune Ampère connaissait déjàtoute la partie élémentaire des mathématiquesetl'application de l'algèbre à la géométrie, lorsque le besoin de pousser au-delà le fit aller unjour à Lyon avecson père.

M. l'abbé Daburon(depuis inspecteur-général des études) vit en-treralors dans labibliothèque du collége M.

Am-père, menant son fils deonze à douze ans, trèspetit pour son âge. M. Ampère demanda pourson fils lesouvrages d'Euleretde Bernouilli.vijM.

Daburon fit observerqu'ils étaienten latin:sur quoi l'enfant parut consterné de nepas savoir le latin; et le père dit: "Jeles expliquerai à mon fils; » et M.Daburon ajoute:"Maisc'estlecalcul différentielqu'on y emploie,lesavez-vous ? » Autre consternation del'enfant; et M.

Daburon lui offritde luidonnerquelques leçons,etcelasefit.Vers ce temps, à défaut de l'emploi des de l'emploi des infiniment petits, l'enfant avait de lui-même cher-ché, m'a-t-on dit; une solution du problèmedes tangentes par une méthode qui se rappro-chait de celle qu'on appelle méthode des limites.

Je renvoie le propos, dans ses termes mêmes, aux géomètres.Les soins de M.

Daburon tirèrent le jeune émulede Pascal de son embarras , et l'introduisi-rent dans la haute analyse.

En même temps,un ami de M.

Daburon, qui s'occupait avecsuccès de botanique, lui en inspirait legoût,etle guidait pour les premières connaissances.

Lemonde naturel, visible, si vivant et si riche ences belles contrées, s'ouvrait à lui dans ses secrets, commelemonde de l'espace et des nom-bres.

Il lisait aussi beaucoup, toutes sortes delivres, particulièrement l'Encyclopédie, d'unviijbout à l'autre.

Rien n'échappait à sa curiositéd'intelligence; et, une foisqu'ilavait conçu,rien ne sortait plus de sa mémoire.Il savaitdonc, et il sut toujours, entre autres choses,toutceque l'Encyclopédie contenait, y comprisle blason.

Ainsi son jeune esprit préludaitàcette universalité de connaissances qu'il em-brassa jusqu'à la fin.

S'il débuta par savoir aucompletl'Encyclopédiedu XVIIIe siècle, il restaencyclopédique toute sa vie.

Nous le verrons,en 1804, combiner une refonte générale desconnaissances humaines; et ses derniers tra-vaux sont un plan d'encyclopédie nouvelle.Il apprit tout de lui-même, avons-nous dit,et sa pensée y gagna en vigueur et en originalité; il apprit touta sonheure et à sa fantaisie,et il n'y prit aucune habitude de discipline.Fit-il des vers dès ce temps-là, ou n'est-cequ'unpeuplustard ? Quoi qu'il en soit, les mathématiques, jusqu'en 93, l'occupèrent surtout.A dix-huit ans, il étudiait laMécanique analytique,Lagrange, dont il 'avait refait presquetous les calculs; et il a répété souvent qu'il savait alors autant de mathématiques qu'il enajamaissu.La révolution de 89, en éclatant, avait re-ixtenti jusqu'à l'âmedu studieux,maisimpétueuxjeune homme, et il en avait accepté l'augureavec transport.

Il y avait, se plaisait-il à direquelquefois, trois événements qui avaient euun grand empire, un empire décisif sur sa vie:l'un était la lecture de l'éloge de Descartes parThomas, lecture à laquelle il devait son premiersentiment d'enthousiasme pour les sciencesphysiques et philosophiques.

Le second événe-ment était sa première communion qui déter-mina en lui le sentiment religieux etcatholique,parfois obscurci depuis, mais ineffaçable.

Enfin il comptait pour le troisième de ces événe-ments décisifs, la prise de la Bastille qui avaitdéveloppé et exalté d'abord son sentiment li-béral.

Ce sentiment bien modifié ensuite et parson premier mariage dans une famille royalisteet dévote, et plus tard par ses retours sincèresà la soumission religieuse et ses ménagemensforcés sous la restauration, s'est pourtant maintenu chez lui, on peut l'affirmer, dans son prin-cipe et dans son essence.

M.

Ampère, par safoi etson espoirconstant en lapensée humaine,en la science et en ses conquêtes, est resté vraiment de 89.

Si son caractère intimidé se décon-certait et faisait faute, son intelligence gardaitxson audace.

Il eut foi, toujours et de plus en plus,et avec coeur, à la civilisation, à ses bienfaits,à la science infatigable en marche versles dernièreslimites,s'il en est (1),des progrès de l'esprit humain.Il disait donc vrai en comptantpour beaucoup chez lui le sentimentlibéralque le premier éclat de tonnerre de 89 avaitenflammé.D'illustres savans, que j'ai nommés déjà etdont on a relevé fréquemment les sécheressesmorales, conservèrent aussi jusqu'au bout, etmalgré beaucoup d'autres côtés moins libéraux,le goût, l'amour des sciences et de leurs progrès; mais, notons-le, c'était celui des sciencespurement mathématiques, physiques et naturelles.

M.

Ampère, différent d'eux et plus libéral enceci, n'omettait jamais, dans son zèle de savant,la pensée morale et civilisatrice, et, en ayantespoir aux résultats, il croyait surtout et tou-jours à l'âme de la science.En même temps que, déjà jeune homme, leslivres, les idées et les événemens l'occupaientainsi, les affections morales ne cessaient pasd'être toutes-puissantes sur son coeur.

Toute sa(.

1) Préface surl'EssaidelaPhilosophiedesSciences.xjvie, il sentit le besoin de l'amitié, d'une com-munication expansive, active et de chaque ins-tant: il lui fallait verser sa pensée et en trouver l'écho autour de lui.

De ses deux soeurs, ilperdit l'aînée, qui avait eu beaucoup d'actionsur son enfance; il parle d'elle avec sensibilitédans des vers composés long-temps après.

Cefut une grande douleur. Mais la calamité de no-vembre 93 surpassa tout.

Son père était jugede paix à Lyon avant le siége, et pendant lesiége il avait continué de l'être, tandis que lafemme et les enfans étaient restés à la cam-pagne.

Après la prise de la ville, on lui fitun crime d'avoir conservé ses fonctions;onle traduisit au tribunal révolutionnaire et on leguillotina.J'ai sous les yeux la lettre touchanteet vraiment sublime de simplicité, dans laquelle il fait ses derniers adieux àsa femme.Ce serait une pièce de plus à ajouter à toutescelles qui attestent la sensibilité courageuse etl'élévation pure de l'âmehumaineen ces extré-mités.

Je cite quelques passages religieusementet sans y altérer unmot:" J'ai reçu, mon cher ange, ton billet consolateur; il a versé un baume vivifiant surles plaies morales que fait à mon âmelere-xij" gret d'être méconnu par mes concitoyens,qui m'interdisent, par la plus cruelle séparation, une patrie que j'ai tant chérie et dontj'ai tant à coeur la prospérité.

Je désire quema mort soit le sceau d'une réconciliationgénéraleentre tousnosfrères. Je lapardonneà ceux qui s'en réjouissent, ceu