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SUR L'ÉDUCATION MATHÉMATIQUE Vladimir I ARNOLD Les

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  • Qui est le père delà mathématique ?

    C'est généralement à Thalès de Milet que l'on accorde la paternité de la géométrie, et le début des mathématiques grecques.

  • Quel est l'importance de la mathématique dans la vie ?

    Les mathématiques, c'est la science des nombres et des formes.
    Elles aident à comprendre comment fonctionnent le monde et toutes les autres sciences, comme la physique, la chimie, l'informatique… Les chercheurs en ont besoin pour développer les innovations technologiques qui révolutionnent le monde.

  • Qui est l'auteur de la mathématique ?

    Les grandes figures de ces nouvelles mathématiques sont Thalès (-625 – -547), Pythagore (-580 – -490) et l'école pythagoricienne, Hippocrate (-470 – -410) et l'école de Chios, Eudoxe de Cnide (-408 – -355) et l'école de Cnide, Théétète d'Athènes (-415 – -369) puis Euclide.

  • b) L'objectif fondamental du mathématicien est donc de « créer des modèles » qui lui permettent de décrire et prévoir le fonctionnement d'un système (que ce système soit réel, imaginaire, naturel, artificiel, visible, audible, etc., ou non).

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GUIDE MATHEMATIQUES 4èm
DÉFINIR LES OBJECTIFS DE L'ENSEIGNEMENT MATHÉMATIQUE
PHYSIQUE DE L'ÉTAT SOLIDE
Physique de l'état solide
Physique des solides (MP 022)
Physique du Solide III et IV
Physique du solide
Electronique de base
Module EN1 : Composants de base de l'électronique Cours
Cours Electronique II
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SUR L'ÉDUCATION MATHÉMATIQUE Vladimir I ARNOLD Les
SUR L'ÉDUCATION MATHÉMATIQUE 19SUR L"ÉDUCATION MATHÉMATIQUEVladimir I.

ARNOLDUniversité Paris IX et Institut SteklovDiffcile est saturam non scribere.Juvenal, Satura I, 30.Lesmathématiques font partie de la physique.

La physique est unescience expérimentale, une des sciences naturelles.

Les mathéma-tiques, ce sont la partie de la physique où les expériences ne coûtent pascher.L"identité de Jacobi (qui force les trois hauteurs d"un triangle à êtreconcourantes) est tout autant un fait expérimental que la rotondité dela Terre (le fait que la terre soit homéomorphe à une boule), mais celarevient moins cher à vérifier! Au milieu duxxesiècle on a essayé deséparer les mathématiques de la physique.

Les résultats ont été catastro-phiques! On a vu apparaître des générations entières de mathématiciensignorant la moitié de leur science - n"ayant d"ailleurs pas la moindreidée d"aucune autre.

Ils ont commencé à enseigner leur horrible scolas-tique pseudomathématique, d"abord aux étudiants, puis aux lycéens, enoubliant le principe de Hardy, selon lequel il n"y a pas de refuge per-manent sous le soleil pour des mathématiques laides.

Comme de tellesmathématiques scolastiques, séparées de la physique, ne sont adaptées nià l"enseignement, ni à aucune application éventuelle à d"autres sciences,les mathématiciens se sont fait haïr des lycéens (dont certains ensuitesont devenus ministres1) et des utilisateurs.

La construction sans harmo-nie faite par des mathématiciens ruminant leurs complexes d"ignorancevis-à-vis de la physique me fait penser à la construction axiomatique desnombres impairs.

Il est évident qu"on peut construire une telle théorie,on peut même la faire admirer par les élèves pour sa beauté et son archi-tecture interne (on a par exemple que la somme d"un nombre impair denombres impairs est toujours bien définie ainsi que le produit de nombresimpairs).

De ce point de vue sectaire, les nombres pairs sont une héré-sie; mais on peut aussi les introduire plus tard dans la théorie comme"nombres idéaux», ceci pour s"adapter aux besoins de la physique et dumonde réel.

Malheureusement, c"est une construction similaire qui a do-miné l"enseignement de la mathématique en France pendant des décades.

1) NTD Cet article a été écrit pour une revue moscoviteSMF - Gazette - 78, Octobre 199820 V.-I.

ARNOLDCette perversion, née en France, s"est vite répandue à l"enseignement debase des mathématiques, d"abord aux étudiants, puis aux élèves, d"aborden France, puis ailleurs, Russie inclue.

A la question "Combien font 2+3?» un élève d"école français a répondu "3 +2, puisque l"addition estcommutative».

Il ne savait même pas à quoi cette somme était égale, il necomprenait même pas ce qu"on lui demandait! Un autre élève (tout a faitsensé selon moi) définissait les mathématiques de la manière suivante :"Il y a des carrés, encore faut-il le prouver!» Selon mon expérience pé-dagogique en France, l"idée de la mathématique chez les étudiants n"estpas très éloignée de celle de cet écolier.

C"est même vrai pour les nor-maliens (j"ai la plus grande pitié pour ces étudiants, qui ne manquentévidemment pas d"intelligence par nature mais sont estropiés par un en-seignement abêtissant).

Par exemple les normaliens n"ont jamais vu deparaboloïde hyperbolique de leur vie et si on leur demande la forme dela surface d"équationxy=z2cela provoque chez eux de la stupeur! Dessiner la courbe donnée sousforme paramétrique par exemple parx=t3-3ty=t4-2t2est un problème insoluble pour les étudiants (et probablement pourla majorité des professeurs français de mathématiques).

Pourtant, àl"époque du premier manuel d"analyse de l"Hôpital (Analyse des infini-ment petits pour l"intelligence des lignes courbes, Paris 1696) et en grosjusqu"au manuel de Goursat la capacité de résoudre de tels problèmesétait considérée - autant que la connaissance des tables de multiplica-tion - comme une part indispensable du bagage de tout mathématicien.Les zélotes de la mathématique superabstraite, privés par les Dieux del"imagination géométrique, ont éliminé toute la géométrie de l"éducation,alors que c"est à travers elle que passent le plus souvent les relations avecla physique et le réel.

Les manuels de Goursat2, Hermite, Picard, ontfailli récemment être jetés de la bibliothèque universitaire de Jussieu,comme obsolètes et donc néfastes (on ne les a conservés que sur mon in-tervention).

Les normaliens, qui avaient déjà suivi des cours de géométriealgébrique et de géométrie différentielle donnés par des mathématiciensrespectés, se sont révélés ignorant de la surface riemannienne associée2NDT Pauvre Goursat, il en a eu des malheurs : C"est déjà pour remplacer sonmanuel "out of date» que se sont manifestées les premières velléités, alors pédago-giques, de N.

Bourbaki : cf. discours d"H. Cartan en1958, publié en anglais en 1980,The Math.

Intelligencer vol. 2, 4. 1980, page 176SMF - Gazette - 78, Octobre 1998SUR L'ÉDUCATION MATHÉMATIQUE 21à une courbe elliptique et aussi de la classification topologique des sur-faces (sans parler des intégrales elliptiques de première espèce ni de lastructure de groupe d"une courbe elliptique ou du théorème d"addition :ils n"ont appris que les structures de Hodge et les variétés jacobiennes!)Comment a-t-on pu en arriver là, en France, le pays de Lagrange, deCauchy et Poincaré, de Jean Leray et de René Thom? Je me souviens del"explication que m"a proposé Petrovski en 1966 du comportement desmathématiciens : les vrais mathématiciens ne forment pas de gangs, maisles faibles en ont besoin pour survivre.

3) Ils peuvent se regrouper sous différentes banderoles (la superabstrac-tion, l"antisémitisme ou les problèmes "appliqués et industriels»), maiscela se fait toujours essentiellement pour résoudre un problème de na-ture sociale : comment survivre dans un environnement intellectuel plusqualifié? Je me souviens d"ailleurs des mots de Louis Pasteur "il n"y ajamais eu et il n"y aura jamais de "sciences appliquées», il n"y a quedes applications de la science» (souvent très utiles!) Il m"est arrivé demettre en doute la réflexion de Petrovski, mais aujourd"hui je suis deplus en plus convaincu de son exactitude.

Une part significative de lamathématique dite abstraite se réduit tout simplement à une appropria-tion systématique et impudente des résultats chez les créateurs, pourensuite les attribuer aux épigones généralisateurs.

De même que l"Amé-rique ne porte pas le nom de Colomb, les résultats mathématiques neportent presque jamais le nom de ceux qui les ont découverts.

Je doisremarquer que mes résultats n"ont jamais fait l"objet de pareils détourne-ments, mais c"est arrivé systématiquement à mes maîtres (Kolmogorov,Petrovski, Pontryagin, Rohlin) comme à mes élèves.Le professeur Michael Berry a formulé les deux principes suivants :- Principe d"Arnold : Si une notion porte un nom propre, ce n"estpas celui de son créateur.- Principe de Berry : Le principe d"Arnold s"applique à lui-même.Revenons à l"enseignement des mathématiques en France.

Quandj"étais étudiant en première année à l"Université de Moscou, le coursd"Analyse était fait par Toumarkin, un spécialiste de topologie et théo-rie des ensembles, et il suivait un cours à la française (comme Goursat).Il nous apprenait que les intégrales de fonctions rationnelles le long decourbes algébriques s"expriment au moyen de fonctions élémentaires sila surface de Riemann correspondante est une sphère, et qu"en généralelles ne s"expriment pas ainsi si le genre est supérieur, et que pour que lasurface de Riemann soit une sphère il suffit qu"il existe pour une courbede degré fixé un assez grand nombre de points doubles (qui obligent la3NDT Ceci ne s"applique évidemment qu"aux mathématiciens russes.SMF - Gazette - 78, Octobre 199822 V.-I.

ARNOLDcourbe à être unicursale : on peut dessiner les points réels dans le planprojectif d"un seul trait).

Ces faits en eux-mêmes excitent l"imagination,même sans aucune démonstration, et donnent une meilleure idée des ma-thématiques contemporaines que plusieurs volumes de Bourbaki.

Ils nousapprennent en effet qu"il existe des relations remarquables entre des faitsapparemment sans rapports : l"existence d"une expression d"intégrales entermes de fonctions élémentaires et la topologie de la surface de Riemanncorrespondante, ou encore le lien entre le nombre de points doubles et legenre de la surface, qui en plus se manifeste dans le plan réel comme lapropriété d"unicursalité.

Déjà Jacobi affirmait que c"était le plus grandattrait de la mathématique que de voir apparaître la même fonction dansla représentation d"un nombre entier comme somme de quatre carrés etdans le mouvement du pendule.

La découverte de ces liens entre objetsmathématiques éloignés peut être comparée à celle des rapports entrel"électricité et le magnétisme en physique, ou de la ressemblance entrela Côte Ouest de l"Afrique et la Côteest de l"Amérique en géologie.

Ilest difficile de surestimer la valeur émotionnelle de ces découvertes dansl"enseignement.

Elles nous apprennent en effet à chercher et à trouverd"autres manifestations de l"unité du monde.

La dégéométrisation del"éducation mathématique et le divorce avec la physique brisent ces re-lations.

Par exemple, les étudiants d"aujourd"hui, comme les géomètresalgébristes modernes ne connaissent plus en général le fait (voir la re-marque de Jacobi) que l"intégrale elliptique de première espèce exprimele temps le long d"une courbe elliptique pour le système dynamique ha-miltonien correspondant.

En reprenant les mots connus sur l"électron etl"atome4, on peut dire que l"hypocycloïde est aussi inépuisable qu"un idéalde l"anneau des polynômes.

Mais enseigner les idéaux de polynômes à desétudiants qui n"ont jamais vu d"hypocycloïde est aussi absurde que d"en-seigner l"addition des fractions à des enfants qui n"auraient jamais diviséune pomme ou un gâteau en parties égales, ne serait-ce que mentalement.Il ne faut pas s"étonner ensuite qu"ils préfèrent ajouter le numérateur aunumérateur et le dénominateur au dénominateur.

4) Lénine "L"électron est aussi inépuisable que l"atome!»SMF - Gazette - 78, Octobre 1998SUR L'ÉDUCATION MATHÉMATIQUE 23Mes amis français m"ont dit que la tendance à la généralisation tou-jours plus abstraite est une tradition nationale5.

Je me demande effecti-vement s"il ne s"agit pas d"une maladie héréditaire, mais je souligne toutde même que j"ai emprunté l"exemple de la pomme et du gâteau à Poin-caré.

Le schéma de construction d"une théorie mathématique ressembletout à fait à celui de n"importe laquelle des autres sciences naturelles.Au début nous étudions certains objets, nous faisons des observationsdans différentes circonstances.

Puis nous cherchons à trouver les limitesd"applications de nos observations, nous cherchons des contre-exemples,en évitant de trop généraliser (exemple : le nombre de partitions desentiers impairs 1, 3, 5, 7, 9 en un nombre impair de parties forme lasuite 1, 2, 4, 8, 16, mais ensuite apparaît le nombre 29).

A la suite deces observations nous formulons si possible une conjecture comme décou-verte empirique (par exemple la conjecture de Fermat, celle de Poincaré).Puis arrive la période difficile où il s"agit de vérifier si nos conjecturessont à la hauteur des réalités.

En mathématique a été mise au point unetechnique particulière qui peut parfois être utile pour les applicationspratiques mais qui peut nous induire en erreur.

Elle s"appelle lamodéli-sation.

Pour la construction d"un modèle on fait l"idéalisation suivante :certains faits, connus seulement avec un certain degré d"approximationou de probabilité, sont considérés comme absolument vrais et sont priscomme "axiomes».

La signification de cet "absolu» est exactement quenous nous permettons d"agir avec ces "faits» selon les règles de la logiqueformelle, en appelant "Théorèmes» les déductions que nous en tirons.

Ilest clair que dans aucune action réelle on ne peut s"appuyer entièrementsur de telles déductions, parce que les paramètres des phénomènes étudiésne sont pas connus tout à fait exactement, et qu"une petite modification(par exemple des conditions initiales du processus) peut complètementbouleverser le résultat.

C"est ainsi qu"il n"est pas possible d"espérer desprévisions météorologiques dynamiques sur une longue période, et que5Il semble que le premier "Bourbakiste» ait été Descartes, qui a subordonnétoute les sciences à des axiomes simples en voulant en déduire tout le reste pardes déductions mathématiques.

Quand Pascal, encore très jeune, a confirmé pardes expériences célèbres (en remplaçant le mercure de l"Italien Toriccelli par du vinfrançais), que l"axiome "la nature a horreur du vide» est faux, il est venu en discuteravec le grand Maître des Sciences de l"époque, Descartes.

Comme ces expériencesinfirmaient ses théories, Descartes, méprisant, a désapprouvé les théories de Pascal;il a écrit quelque temps après à Huygens que le seul vide auquel il croyait était celuidu cerveau de Pascal.

Quelque mois plus tard le prophète de l"axiomatisme prétendaitdéjà avoir suggéré à Pascal ces expériences.

Ref.

Henri Gee, "L"Auvergne, berceaudu voyage spatial», Le Monde, le 3 avril 1998, p. 24SMF - Gazette - 78, Octobre 199824 V.-I.

ARNOLDcela restera impossible quels que soient les perfectionnements des ordi-nateurs et de l"enregistrement des données.

De même une petite modi-fication des axiomes (en lesquels de toute façon nous ne pouvons avoirtotalement confiance) peut conduire à d"autres conclusions que cellesfournies par les théorèmes obtenus.

Plus sont longs et astucieux les rai-sonnements ("démonstrations»), moins le résultat final est robuste.

Lesmodèles compliqués sont rarement utiles (sauf pour écrire des thèses).

Latechnique mathématique de modélisation consiste en ce qu"on oublie lesdéfauts et on parle des modèles déductifs comme s"ils coïncidaient avec laréalité.

Le fait même que cette méthode évidemment incorrecte du pointde vue scientifique conduise souvent à des résultats utiles est appelé "l"ef-ficacité déraisonnable des mathématiques dans les sciences physiques»(Wigner).

On peut d"ailleurs ajouter, suivant Israël M.

Gelfand, qu"il ya un autre phénomène tout aussi déraisonnable, c"est l"inefficacité dérai-sonnable des mathématiques en biologie.

Pour un physicien, "le poisonsubtil de la formation mathématique», selon l"expression de Félix Klein,c"est justement que le modèle devenu autonome se sépare de la réalitéet ne lui est plus comparé.

Voici un exemple simple : les mathématiquesnous apprennent que la solution de l"équation de Malthusdx/dt=xest déterminée de manière unique par les conditions initiales - autre-ment dit les différentes courbes intégrales dans le plan des variables(x,t)ne se rencontrent pas.

Cette conclusion du modèle mathématique est bienéloignée de la réalité.

Une expérience sur ordinateur montre que toutesles courbes intégrales ont des points communs sur l"axe négatif dest.Eten effet les deux courbes correspondant aux conditions initialesx(0) = 0etx(0) = 1sont pratiquement confondues ent=-10,etent=-100on ne peutplus mettre un atome entre les deux courbes.

Les propriétés de l"espaceà des distances aussi infimes ne sont absolument plus décrites par lagéométrie euclidienne.

L"application du théorème d"unicité dans cettesituation dépasse évidemment le degré d"exactitude du modèle.

Il fauten tenir compte dans les applications pratiques, sinon on peut avoir desérieux ennuis.

Je remarque par ailleurs que le même théorème d"unicitéexplique pourquoi l"étape finale d"amarrage d"un bateau est conduite à lamain.

Le contrôle, avec une vitesse fonction lisse - par exemple linéaireSMF - Gazette - 78, Octobre 1998SUR L'ÉDUCATION MATHÉMATIQUE 25- de la distance, demanderait un temps infini pour l"amarrage.

L"alter-native serait un choc contre le quai (amorti par des corps convenables, pasparfaitement élastiques).

Il a fallu traiter sérieusement ce problème lorsde l"arrivée des premiers appareils sur la Lune et sur Mars, et aussi pourl"amarrage aux stations spatiales, et là le théorème d"unicité travaillecontre nous.

Malheureusement, ni de tels exemples, ni les recommanda-tions face au danger de la fétichisation des théorèmes ne se trouvent dansles manuels modernes, même les meilleurs.Je me suis même dit que les scolastes de la mathématique (quiconnaissent si peu la physique) croient en une différence fondamentaleentre les mathématiques axiomatiques et la pratique habituelle de la mo-délisation (qui doit toujours être suivie de la vérification des conclusionspar l"expérience).

Sans parler même du caractère relatif des axiomes in-troduits, il ne faut pas oublier les erreurs logiques inévitables dans delongs raisonnements, ou des erreurs d"ordinateurs dues aux oscillationsquantiques ou par exemple à des particules cosmiques.

Tout mathéma-ticien en activité sait que s"il ne se contrôlait pas (au mieux par desexemples), sur une dizaine de pages de calculs la moitié des signes seraitfausse, et les "2» passeraient par erreur du numérateur au dénominateur.La technique pour combattre de telles erreurs est le contrôle extérieurpar des expériences ou des comparaisons, avec des résultats obtenus pardes méthodes indépendantes, comme dans toute autre science expérimen-tale.

Il faut enseigner cette technique dès le début aux écoliers, dès lespremières années d"enseignement.

La tentative de construire des "ma-thématiques pures» suivant la méthode axiomatico-déductive a conduitau refus du schéma classique en physique :- expérience-modèle-étude du modèle-conclusions-vérifications parl"expérience,et à son remplacement par le schéma :- définition-théorème-démonstration.On ne peut pas comprendre une définition non-motivée, mais celan"arrête pas nos criminels axiomatisateurs algébristes.

Ils seraient prêtspar exemple à définir le produit des nombres entiers à l"aide de la loide multiplication des nombres décimaux.

La commutativité de la mul-tiplication devient alors un théorème difficile, pénible à démontrer, ellepeut être déduite des axiomes.

On peut alors enseigner ce théorème etsa démonstration aux misérables étudiants, avec pour but à la fois d"af-firmer l"autorité de la science et celle des enseignants.

Il est clair qu"unetelle définition et de telles démonstrations n"ont aucune valeur ni pourl"enseignement ni pour leur utilisation pratique.

Elles ne peuvent faireque du mal. Pour comprendre la commutativité de la multiplication, ilSMF - Gazette - 78, Octobre 199826 V.-I.

ARNOLDfaut soit compter de deux manières le nombre de soldats alignés en rangsur une place, soit calculer la surface d"un rectan