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Documents d'histoire moderne : Du milieu du XVIIe siècle à la fin du

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Documents d'histoire moderne : Du milieu du XVIIe siècle à la fin du
Histoire moderne et contemporaine
Histoire Moderne Amphi D Intitulé du programme : L'Europe et le
HistOire des idées pOlitiques
Histoire des doctrines politiques Depuis l'antiquité
Histoire poîitique en France
Histoire Économique
LES GRANDES ÉTAPES DE L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE
4 Brève histoire économique
Histoire des faits économiques
L'histoire économique contemporaine : où sont passés les historiens?
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Retrouver ce titre sur Numilog.comDOCUMENTS D"HISTOIRE MODERNE DU MILIEU DU XVII SIÈCLE À LA FIN DU XVIII SIÈCLE Retrouver ce titre sur Numilog.comLe tableau de la couverture est reproduit avec la gracieuse autorisation du Musée des Beaux-Arts et de son conservateur.

Il s"agit d"une peinture d"Ottmar ELLINGER (1666-1735) "Mars chassé du temple de la pax par Minerve".

Bordeaux © 1992, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Retrouver ce titre sur Numilog.comJean Boutier Nicole Dyonet Claude Cailly Alain Contis Jean-Pierre Dedieu Josette Pontet Michel Vergé-Franceschi DOCUMENTS D"HISTOIRE MODERNE DU MILIEU DU XVII SIÈCLE À LA FIN DU XVIII SIÈCLE PRESSES UNIVERSITAIRES DE BORDEAUX Retrouver ce titre sur Numilog.commaintenir dans ses conquêtes durant l"enfance de son nouveau roi Le Danemark affaibli par une guerre précédente avec elle, où il avait été prêt à succomber, ne pensait plus qu"à la paix et au repos L"Angleterre respirait à peine de ses maux passés, et ne tâchait qu"à affermir le gouvernement sous un roi nouvellement rétabli, porté d"ailleurs d"inclination pour la France.

Toute la politique des Hollandais et de ceux qui les gouvernaient, n"avait alors pour but que deux choses : entretenir leur commerce, abaisser la maison d"Orange; la moindre guerre leur nuisait à l"un et à l"autre, et leur principal support était en mon amitié.

Le Pape seul en Italie, par un reste de son ancienne inimitié avec le cardinal Mazarin, conservait assez de mauvaise volonté pour les Français, mais elle n"allait qu"à me rendre difficile ce qui dépendrait de lui, et qui m"était au fond peu considérable.

Ses voisins n"auraient pas suivi ses desseins, s"il en avait formé contre moi. La Savoie gouvernée par ma tante m"était très favorable.

Venise engagée dans la guerre contre le Turc, entretenait avec soin mon alliance, et espérait plus de mon secours que de celui des autres princes chrétiens.

Le Grand-Duc s"alliait de nouveau avec moi, par le mariage de son fils avec une princesse de mon sang.

Ces potentats enfin et tous les autres d"Italie, dont une partie m"était amis et alliés, comme Parme, Modène et Mantoue, étaient trop faibles séparément pour me faire peine, et ni crainte ni espérance ne les obligeait à se lier contre moi.

Je pouvais même profiter de ce qui semblait un désavantage : on ne me connaissait point encore dans le monde; mais aussi on me portait moins d"envie qu"on n"a fait depuis ; on observait moins ma conduite, et on pensait moins à traverser mes desseins.

C"eût été sans doute mal jouir d"une si parfaite tranquillité, qu"on rencontrerait quelquefois à peine en plusieurs siècles, que de ne la pas employer au seul usage qui me la pouvait faire estimer, pendant que mon âge et le plaisir d"être à la tête de mes armées, m"auraient fait souhaiter un peu plus d"affaires au dehors. 2.

Au décès de Charles-Gustave, en 1660, son fils Charles XI, âgé de moins de quinze ans, devient roi de Suède. 3.

Lors des guerres du Nord, Charles-Gustave avait presque réussi à s"emparer du Danemark. 4. Alexandre VII, pape de 1655 à 1667. 5.

Christine de France, sœur de Louis XIII, veuve du duc Victor-Amédée 1 et mère du duc Charles-Emmanuel III. 6.

Ferdinand II de Médicis, grand-duc de Toscane.

Son fils Côme, futur grand-duc, épouse en avril 1661 la fille de Gaston d"Orléans, Marguerite-Louise de France.

Retrouver ce titre sur Numilog.comSource : Louis XIV, "Mémoires pour l"année 1661", in Mémoires, édités par Longnon (Jean), Paris, Tallandier, 1978, p. 37-40.

Bibliographie générale : Goubert (P.), Louis XIV ; Mandrou (R.), Louis XIV ; Michaud (C.), L"Europe de Louis XIV ; Bély (L.), Les relations.

Bibliographie spécialisée : Esmonin (Edmond), "Les Mémoires de Louis XIV édités par Jean Longnon", Revue d"Histoire moderne, 1927, p. 449-454, rééd. in Études sur la France des XVII et XVIII siècles, Paris, 1964, p. 203-207 ; Sonnino (Paul) "The making and authorship of Louis XIV"s, Mémoires", French historical Studies, III, 1964, p. 303-337.

Voir p. 19, 26, 29, 31.

Retrouver ce titre sur Numilog.comLa Chrétienté définitivement divisée Les clauses religieuses du traité d"Osnabrück (octobre 164.

8) Le congrès de Westphalie a siégé à Münster pour les puissances catholiques et à Osnabrück pour les puissances protestantes.

Ce ne sont pas des ministres qui négocient, mais des délégués.

A Osnabrück, sont présents ceux de la Suède, de l"Empereur, des princes allemands protestants ainsi que ceux de la France.

Le traité d"Osnabrück contient des dispositions rédigées en latin, langue diplomatique du XVII siècle, concernant la Suède et la situation intérieure de l"Allemagne, au point qu"il a été considéré comme la "costitutio germanica", nouvelle charte du Saint-Empire romain germanique. 1.- La Transaction arrêtée à Passau l"an 1552 et suivie l"an 1555 de la Paix de Religion , ( ) en tous ses points et articles, accordés et conclus du consentement unanime de l"Empereur, et des Électeurs, Princes et États des deux Religions, sera maintenue ( ).

Et pour toutes les autres choses, qu"il y ait une égalité exacte et réciproque entre tous les Électeurs, Princes et États de l"une et l"autre Religion , ( ) en sorte que ce qui est juste à une partie le soit aussi à l"autre ( ). 3.- Quant aux biens ecclésiastiques ( ), soit archevêchés, évêchés, abbayes ou autres, avec les revenus, rentes et toutes autres choses de quelque nom qu"elles puissent être ( ); que les États catholiques, ou ceux de la Confession d"Augsbourg qui les possédaient le premier jour de janvier de l"an 1624 les possèdent tous, ( ) tranquillement et sans trouble ( ).

Si donc un catholique, Archevêque, Évêque ou Prélat, ou si un de la Confession d"Augsbourg ( ) changeait à l"avenir de Religion ( ); et pareillement si d"autres Ecclésiastiques changeaient à l"avenir de Religion, ils seront à l"instant même déchus de leur droit, ( ) et videront leurs mains sans retardement ni opposition quelconque des fruits et des revenus.

Et le Chapitre ou celui à qui il appartiendra, aura droit d"élire une autre personne de la même Religion, à laquelle ce Bénéfice appartient en vertu de la présente Transaction ( ). 12.- ( ) Il a été en outre trouvé bon, que ceux de la Confession d"Augsbourg qui sont sujets des Catholiques, et les Catholiques sujets des 1.

Il s"agit de la paix d"Augsbourg. 2.

Ceci ne concerne donc que les catholiques ou les luthériens et laisse à l"écart ceux qui se réclament de Calvin désignés plus bas par le terme Réformés. 3.

Les sécularisations effectuées de 1552 à 1624 sont ainsi validées.

Retrouver ce titre sur Numilog.comÉtats de la Confession d"Augsbourg, ( ) qui, après la Paix publiée, professeront et embrasseront une religion différente de celle du Seigneur territorial, seront en conséquence de ladite Paix patiemment soufferts et tolérés, sans qu"on les empêche de vaquer à leur dévotion dans leurs maisons et en leur particulier en toute liberté de conscience, et sans inquisition ou trouble, et même d"assister dans leur voisinage toutes les fois qu"ils voudront à l"exercice public de leur religion, ou d"envoyer leurs enfants à des écoles étrangères de leur religion, ou de les faire instruire dans la maison par des précepteurs particuliers, à la charge toutefois que [ils] feront en toutes autres choses leur devoir, et se tiendront dans l"obéissance due, ne donnant occasion à aucun trouble ni remuement.

Pareillement les sujets, soit qu"ils soient catholiques, soit qu"ils soient de la Confession d"Augsbourg, ne seront en aucun lieu méprisés à cause de leur religion; ni ne seront exclus de la communauté des marchands, des artisans ( ), non plus que privés des successions, legs, hôpitaux ( ), et moins encore des cimetières publics, ou de l"honneur de la sépulture ; ( ) en sorte qu"en ces choses et d"autres semblables, ils soient traités de même que les concitoyens, et sûrs d"une justice et protection égale. ( ) Du consentement aussi unanime de Sa Majesté Impériale, et de tous les États de l"Empire, il a été trouvé bon que le même droit ou avantage que toutes les autres Constitutions Impériales, la Paix de Religion, cette présente Transaction publique, et la décision y contenue des griefs, accordent aux États et Sujets Catholiques, et à ceux qui s"appellent entre eux les Réformés ( ).

Source : Dumont (Jean), Corps universel diplomatique du droit des gens, contenant un recueil des traités d"alliance, de paix, de trève, etc. qui ont été faits en Europe depuis le règne de l"empereur Charlemagne jusqu"à présent, Amsterdam-La Haye, vol. 6, 1ère partie, 1728, p. 473-479.

Bibliographie générale : Zeller (G.), Histoire des relations internationales, t. 2 ; Livet (G.), La guerre de Trente ans ; Tapié (V.-L.), La guerre de Trente ans.

Bibliographie spécialisée : Polisensky (Josef-V.), War and society in Europe, 1618 - 1648, Cambridge University Press, 1978, XIII-261 p.

Voir p. 96.

Retrouver ce titre sur Numilog.comqu"après avoir régné sur eux avec un pouvoir despotique, son désir insatiable de s"agrandir l"a porté à se rendre maître de l"Angleterre avec toutes les forces de la Hollande, et oter la couronne au roi son beau-père, qu"il est de la prudence des Anglais les plus sages et les mieux sensés de faire de justes réflexions sur le danger que court leur liberté sous le commandement d"un prince si accoutumé à l"opprimer dans les pays où il a quelque pouvoir ; que s"ils lui donnent encore des forces de terre et de mer pour faire la guerre à leurs voisins, il pourra faire plus de mal aux Anglais qu"à ceux dont ils se seront déclarés ennemis ; qu"il sait assez ce qu"on peut faire en Angleterre avec une armée bien entretenue, et combien il est facile de s"en rendre le maître absolu, principalement quand on est aidé du prétexte de la Religion, que Cromwell lui en a donné un exemple convaincant et qu"il en a beaucoup plus de moyens que le premier par l"assistance qu"il tire des Provinces-Unies, qu"il ne faut pas douter qu"il ne les récompense par l"avantage qu"il voudra procurer à leur commerce au préjudice de celui d"Angleterre.

Enfin si led.

Sr d"Avaux peut avoir un homme habile et bien intentionné pour le retour et le rétablissement du Roi d"Angleterre il ne faut pas douter qu"en feignant d"être fort animé contre lui il ne trouve dans la tenue d"un Parlement ou assemblée des Communes avec la Chambre haute beaucoup d"occasions de contribuer à la diminution du crédit du Prince d"Orange, et à faire désirer aux Anglais le retour et le rétablissement du Roi leur maître.

Led.

Sr d"Avaux y ajoutera tout ce qu"il croira de pouvoir contribuer à faire réussir ce projet, et Sa Majesté lui permet de donner d"avance à celui qu"il emploiera ce qu"il croira le devoir contenter, même jusqu"à mille écus s"il le juge nécessaire ( ).

Il serait bon même s"il le croit assez intelligent et capable pour former un parti considérable dans cette assemblée qui put s"opposer aux desseins du prince d"Orange et empêcher qu"il ne réussisse, lui faire entendre que s"il peut venir à bout de cette entreprise, et que ceux qu"il aura réunis pour le service du roi leur maître aient assez de crédit pour détourner seulement cette année la pluralité des voix de déclarer la guerre à la France, il pourra s"engager pour cet effet à faire payer à ceux qu"il aura engagés dans cette affaire jusqu"à la somme de cent mille écus, et aussi qu"il sera satisfait ponctuellement de la part de Sa Majesté de ce qu"il aura promis.

Sa Majesté s"assure que led.

Sr d"Avaux cherchera encore de lui-même toute ce qui se peut faire de plus convenable aux intérêts de sa couronne tant en Irlande qu"en Angleterre et en Écosse, et il doit tacher d"établir à Édimbourg quelque correspondance assurée qui puisse ménager les espris en faveur du Roi d"Angleterre et y faire une ligue assez forte pour soutenir les intérêts dud.

Roi contre le Prince d"Orange. Sa Majesté envoie avec led.

Sr d"Avaux une somme de cinq cent mille livres, dont il y en a trois cent mille qui doivent être payés sur les ordres du Retrouver ce titre sur Numilog.comRoi d"Angleterre et les deux cent mille restant seront gardés secrètement pour n"être employés qu"après que les premiers seront consommés et lorsqu"il y aura quelque nécessité pressante de faire de nouvelles dépenses pour le bon succès des desseins du Roi.

Led.

Sr d"Avaux recevra encore des instructions plus particulières de Sa Majesté en réponse des lettres qu"il écrira, et suivant les événements dont il aura soin de rendre un compte exact à Sa Majesté.

Fait à Marly, le 11 jour de février, 1689.

Colbert Louis Source : "Mémoire du roi pour servir d"instruction au sieur comte d"Avaux, s"en allant avec le roi de la Grande-Bretagne en qualité d"ambassadeur extraordinaire de Sa Majesté", dans Négocations de M. le Comte d"Avaux en Irlande, 1689-1690, Dublin, 1934, p. 3-6.

Bibliographie générale : Droz (J.), Histoire diplomatique ; Zeller (G.), Histoire des relations internationales, t. 3 ; Mandrou (R.), Louis XIV ; André (L.), Louis XIV et l"Europe ; Bély (L.), les Relations.

Bibliographie spécialisée : Tapié (Victor-Lucien), "Louis XIV"s methods in foreign policy", in Hatton (Ragnhild) (éd.), Louis XIV and Europe, Londres, 1976, p. 3-15.

Voir p. 10, 26.

Retrouver ce titre sur Numilog.comLes armées européennes : effectifs (XVIIe - XVIIIe siècles) A partir de la première moitié du XVII siècle, les effectifs militaires des principales puissances européennes connaissent une forte croissance.

Leurs évolutions, qui ne sont pas linéaires, reflètent l"état changeant des rapports de force entre les états. a = chiffres pour 1789 Sources : Parker (Geoffrey), "The " Military Révolution », 1560-1660.

A myth", Journal of modern History, XLVIII, 1976, p. 206 ; Childs (John), Armies and warfare in Europe, 1648-1789, New York, 1982, p. 42.

Bibliographie générale : Corvisier (A.), Armées et sociétés.

Bibliographie spécialisée : Childs (John), Armies and warfare in Europe, 1648-1789, New York, 1982, 216 p. ; Parker (Geoffrey), The military Révolution.

Military innovation and the rise of the West, 1500-1800, Cambridge, 1988, XIII-234 p. Voir p. 23,25,42,47. Retrouver ce titre sur Numilog.comColbert crée Rochefort et son arsenal (166.

6) Nicolas-François Blondel (1618-1686), architecte du Roi, visite le site du futur port de Rochefort créé en 1666 pour deux raisons: à l"intérieur, Brouage s"ensable; à l"extérieur, Colbert veut depuis 1661 rivaliser avec les "puissances maritimes", Provinces-Unies et Angleterre.

Illustré par sa corderie, Rochefort est le plus bel exemple d"architecture militaire du XVII siècle et l"un des plus grands chantiers louis-quatorziens.

En l"année mil six cent soixante quatre, j"eus ordre du Roy d"aller visiter la côte et de sonder les ports et les rades qui sont dans la mer océane depuis Dunkerque jusqu"à Bayonne, et de m"arester ensuite à La Rochelle et à Soubise, pour conférer avec divers officiers de Marine, Ingénieurs, Architectes et autres personnes intelligentes qui avoient fait le même voyage après moi, afin que communiquant les remarques que chacun de nous avoit faites et tombant d"accord de nos faits, nous puissions juger avec bonne connoissance de ce que l"on pouvoit attendre de chaque endroit, et nous déterminer le choix d"un lieu où le Roy pust establir un Arsenal de Marine digne de la Majesté de son Règne et de la grandeur de ses Armées Navales.

Je ne dirai rien du détail de nostre assemblée ny de ce qui fut résolu pour les ports de Bretagne et de Normandie.

Je m"arresteray seulement à dire qu"ayant trouvé que la rivière de Charante à sa bouche estoit, de tous les lieux que nous avions vu dans ces côtes, celui qui eust les plus grands avantages pour les desseins du Roy et dont les deffauts quoiqu"assez considérables et bien connus, fussent des plus supportables.

Nous fumes tous d"avis de le proposer à Sa Majesté qui sur le résultat de nostre conférence, et après en avoir mûrement fait examiner les raisons dans son Conseil, m"ordonna de m"y arester pour en commencer l"exécution.

Ce fut au commencement de l"année 1666 que je mis la première pierre aux bâtiments de Rochefort sur la même rivière qui n"estoit alors qu"une Coste déserte, et qui peut présentement passer pour une ville considérable et que je donnay les desseins de ce qui s"y devoit construire pour un grand arsenal de Marine, lesquels à la vérité n"ont pas entièrement esté suivis pour des raisons qu"il n"est pas à propos de rappeler ici et parce que je fus obligé de partir quelque temps après avec des troupes et des Vaisseaux du Roy pour aller par son ordre visiter et pourvoir à la sûreté des Isles qui sont sous sa domination en Amérique.

J"eus seulement le temps de faire construire la corderie avant de partir, et quelques forges et magasins, dont l"architecture a servi de modèle à la plupart des bâtiments qui y ont été construits depuis mon départ.

Retrouver ce titre sur Numilog.comLes résistances à la politique des réunions. Le Magistrat de Strasbourg et Louis XIV : lettre à Colbert de Croissy (mars 168.

0) La République de Strasbourg, forte de ses murailles, pratique une politique de neutralité pendant la guerre de Trente ans.

Mais Louis XIV, désireux de faire l"unité de la province d"Alsace, après la paix de Nimègue, commence sa politique de "réunion".

Strasbourg capitule le 30 septembre 1681.

Monseigneur, Nous avons été bien surpris d"apprendre que M. de Lagrange, intendant d"Alsace a envoyé de la cavalerie sur nos terres pour y prendre nos prévosts et les traîner prisonniers à Schlestadt, pour y être détenus dans les prisons jusqu"à ce que nos bailliages aient payé les contributions à quoi il les avait cotisé et fourni les répartitions qu"ils avaient faites pour lever ces deniers, et, comme cette procédure est directement contraire au traité de Münster, qui est confirmé par celui de Nimègue au Rex Christianissimus, les droits de la ville de Strasbourg, avec ses terres et dépendances, lui sont expressément réservés, ce qui a été aussi ensuite exécuté ponctuellement par les ministres de Sa Majesté Très Chrétienne, qui savaient sans contradiction fort bien le vrai sens du traité de paix qui venait d"être conclu et par ainsi nous avaient laissé jouir de nos terres en plein droit de même que nous en jouissions depuis tout temps, dont Votre Excellence pourrait être informée par le séjour qu"elle a fait dans ce pays-ci.

Il est bien vrai, Monseigneur, que l"arrêt du Conseil d"État de Sa Majesté Très Chrétienne n"ordonne autre chose que d"imposer les subventions aux terres contribuables et ne parle aucunement des nôtres.

Toutefois M. l"Intendant les a cotisées comme si elles y étaient, et, pui