Car la question de la transcendance, ou de l’extériorité, reste pleinement pertinente, même si une perspective strictement restauratrice est inconcevable. La question de l’autorité aujourd’hui prend ainsi la forme d’une interrogation sur les formes recevables (non hiérarchiques) d’une relation dissymétrique.
Car les difficultés rencontrées par l’exercice d’une autorité dans tel ou tel champ social (politique, éducatif, scientifique…) ne sont plus perçues que comme autant d’illustrations d’un problème plus général : celui de l’autorité comme principe, du principe d’autorité comme fondement du lien social.
C’est la question qu’A. Renaut aborde dans La fin de l’autorité. La radicalité de l’interrogation, son urgence ainsi que sa tonalité « dramatique », sont liées au fait que cette composante « autoritaire » semble consubstantielle à la relation éducative, de telle sorte que c’est, en réalité, la possibilité même de cette dernière qui est en jeu.
Distincte à la fois de la contrainte par la force et de la persuasion par arguments, qui implique un rapport entre égaux, l’autorité ne repose donc ni sur le pouvoir du chef ni sur une raison commune [17] [17] Ibid., p. 41. .