Chalet Baltoro
Chalet Baltoro is a luxury ski chalet encompassed inside Hotel Le K2 works of art reminiscent of the distant countries of the Karakoram Mountains.
Le design prend de la hauteur
chalet adjacent où sont mises en scène Dans les 400 m2 de la ferme et du chalet ad- ... tissu bouclé Karakorum de Dedar et le.
Park-Hyatt-Paris-Vendome-Magazine.pdf
Pearls deux chalets d'exception à Val d'Isère
La Jaune et la Rouge
de 5 alpinistes dans le massif du Karakoram au nord du Pakistan. l'Indus au pied du Karakoram. ... B 713 - Vve cam. loue chalet tt cft
Faisons parler la montagne
Le Chalet Reynard ressemble à une arrivée en montagne. : architecture remontée mécanique
brochure-le-k2-palace-2020-2021-web.pdf
C'est en construisant leur premier chalet à Courchevel il y a près de. 20 ans que Suzanne et Philippe Capezzone
Le meilleur des Alpes
CHALETS ET HÔTELS D'EXCEPTION Armel Soyer Alps au-dessus et du chalet ... porcelaine
Dossier de presse - Le K2 Palace
C'est en construisant leur premier chalet à Courchevel il y a près de. 20 ans que Suzanne et Philippe Capezzone
Brochure COURCHEVEL K2 Hiver 2021 ENG.indd
throw from the centre of the resort from the moment you put on your skis in your chalet you can immediately start to enjoy the pleasures of this fantastic
Mise en page 1
À l'ouest de la chaîne Himalaya-Karakoram les glaciers sont proches de l'équilibre. De la vente de produits locaux et bio aux chalets traditionnels
MOUNTAIN WILDERNESS
DOSSIER THMATIQUE #1
HIVER 2015
CHANGEMENTSCLIMATIQUES
LA MONTAGNE EN JEU
SOMMAIRE
1/LA MONTAGNE
EN MUTATION FACE
AUX CHANGEMENTS
CLIMATIQUES
L"AVENIR DES GLACES DE MONTAGNE/ P4
QUEL ALPINISME DEMAIN ?/ P5
THOMAS DULAC, GARDIEN DE REFUGE/ P6
ALPAGES SENTINELLES
REPENSER LE PASTORALISME/ P7
CHAUFFE QUI PEUT, LES FORaeTS !/ P8
2/LA MAL-ADAPTATION
AUX CHANGEMENTS
CLIMATIQUES
LE CLIMAT CHANGE, LES STATIONS DE SKI
CONTINUENT LEUR "BUSINESS AS USUAL"/ P9
SYMBOLES DE LA MAL-ADAPTATION
AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES/ P10
QUELLE POLITIQUE DE TRANSPORT
POUR LA MONTAGNE ?/ P11
QUAND MAL-ADAPTATION RIME
AVEC "DISNEYLANDISATION"/ P12
3/LA MONTAGNE :
TERRAIN D"AVANT-GARDE
POUR LE MONDE DE DEMAIN
LA GESTION INTGRE DES RISQUES NATURELS EN MONTAGNE (GIRN)/ P13UNE MONTAGNE Ë VIVRE/ P14
CHANGER D"APPROCHE/ P16
TRIBUNE Ë STPHANIE BODET
Ç TU ES CELA, NE L"OUBLIE PAS... È/ P17
TRIBUNE Ë ERRI DE LUCAÇ LE LIEU DE LA LIBERT È / P18EN COUVERTURE : PATAGONIE© ALEX BUISSE
MOUNTAIN WILDERNESS - N¡100/1 - HIVER 2015MNEI - 5, PLACE BIR HAKEIM
38000 GRENOBLE
04 76 01 89 08
WWW.MOUNTAINWILDERNESS.FR
CONTACT@MOUNTAINWILDERNESS.FR
DIRECTEUR DE PUBLICATION :
F. MEIGNAN, PRSIDENT
COORDINATION :
C. BICREL, C. DELAITTRE, C. ALEZIER
CRDITS PHOTOS :
LES PHOTOS SONT ISSUES
DES PHOTOTHéQUES DES DIFFRENTES
SECTIONS DE MW, SAUF MENTION CONTRAIRE
MAQUETTE, MISE EN PAGE :
N. CARLI / SOURIS VERTE
IMPRESSION SUR PAPIER RECYCL :
IMPRIMERIE DES DEUX-PONTS (38)
N¡ ISSN EN COURS
100EME
NUMÉRO
1 ERDOSSIER THEMATIQUE
MOUNTAIN WILDERNESS
DOSSIER THMATIQUE #1
HIVER 2015
CHANGEMENTSCLIMATIQUES
LA MONTAGNE EN JEU
100I1DITO
CHANGER DE PERSPECTIVE,
UN GRAND DFI Ë RELEVER
Des centaines de millions d"Europens vivent
en permanence dans les grandes villes. Qu"ils s"y rendent ou non, ils savent qu"un autre monde existe, avec ses neiges ternelles, ses fleuves de glace, ses torrents, ses gigantesques cath- drales de granit... Un monde sauvage, un monde de beaut, un monde de rve encore prserv !Ces centaines de millions de citadins n"ont pas
une conscience aussi aiguë que les monta- gnards des ravages causs par les change- ments climatiques. Pas encore. L-haut, la nature est plus vulnrable. Et la vigilance plus grande. Cet t, quand les alpinistes arrivaient sur la terrasse de notre refuge, ils avaient glacier... ? È. Oui, ils sont dans un sale tat, nos glaciers... Ils se rtractent, s"ouvrent, s"croulent et sont parfois parsems ou recou- verts de blocs. L"acclration touche aussi nos Ç cathdrales È qui, de plus en plus souvent, cubes. Le rchauffement est deux fois pluslev en haute montagne qu"en plaine. Si la
perspective 2100 est un rchauffement global de 2 3¡, va-t-on vers 4 6¡ de plus en montagne ? Ce serait colossal.En montagne, nous avons l"habitude de cher- cher notre chemin, ou d"en changer. Cet atout va s"avrer une ncessit. Prenons l"exemple des gardiens de refuge qui, malgr un bel t mto, ont perdu 20 % de frquentation. Ils vont bien devoir s"adapter... Pour tous, il va falloir aussi anticiper que le Ç chteau d"eau È des valles et plaines du Sud de la France sera irrmdiablement perturb quand les glaciers du massif des crins seront rduits peau de chagrin. L"t 2015 a permis de visualiser l"ampleur des changements. Il a aussi acclr les prises de conscience et rendu plus audibles de nom- breuses voix mergentes, qui interrogent nos modes de vie : consommation, dplacements, recherche de qualit ou seulement de quan- tit, richesse de la simplicit ou abondance du futile... Des dclinaisons de ce "changer d"approche" si cher Mountain Wilderness.Avec encore beaucoup de questions, ces
montagnes. Des exprimentations toujours plus nombreuses font na"tre et grandir de beaux rseaux. Elles peuvent devenir deUn dfi formidable pour nous tous. Formidable
et... urgent !F R D I
M E I G N A NP R S I D E N T D E M O U N T A I N W I L D E R N E S S F R A N C E E T G A R D I E N D U R E F U G E D U P R O M O N T O I R E Le refuge du Promontoire se trouve sur les contreforts de la Meije, dans le Parc national des crins, 3092 m d"altitude. 4 LA MONTAGNE EN MUTATION FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUESE N Q U ae T E
OBSERVATOIRES PRIVILGIS DES CHANGE-
MENTS CLIMATIQUES, POSTES D"AVANT-
GARDE DU BOULEVERSEMENT DES QUILIBRES
NATURELS, LES MONTAGNES NE SONT PAS
SEULEMENT LE LIEU Oô L"ON FAIT L"EXPRIENCE
DIRECTE DU RCHAUFFEMENT DU CLIMAT.
ELLES EN SONT GALEMENT LES PREMIéRES
VICTIMES, TOUT COMME LES NOMBREUX CO-
SYSTéMES ET ACTIVITS QU"ELLES ABRITENT.
FRAGILES ET EXTRaeMES, CES TERRITOIRES DE
MONTAGNE ONT BEAUCOUP Ë NOUS DIRE
SUR LA VITALIT DE NOTRE PLANéTE.
CE NUMRO #100 DE NOTRE REVUE MARQUE
GALEMENT LE PREMIER DOSSIER THMATIQUE
D "UN NOUVEAU GENRE. NOUS PARCOURONSPOUR VOUS UN PANORAMA (NON EXHAUSTIF)
DES CONSTATS OBSERVS D"UNE MONTAGNE
EN PLEINE MUTATION FACE AUX CHANGE-
MENTS CLIMATIQUES. TAT DES GLACIERS
ET DES MANTEAUX NEIGEUX DANS LE MONDE,
VARIABILIT DE LA MTO ET DES SAISONS,
VOLUTION ET ADAPTATION DES PRATIQUES
SPORTIVES MAIS GALEMENT DU PASTORA-
LISME, IMPACTS OBSERVS SUR LES FORaeTS
SONT AUTANT DE THMATIQUES ABORDES
DANS LA PREMIéRE PARTIE DE CE DOSSIER.
L"AVENIR DES GLACES DE MONTAGNE
Bernard Francou- Glaciologue - Directeur de Recherche mrite l"IRD (Institut de Recherche pour le Dveloppement)SI TOUS LES GLACIERS DE MONTAGNE FONDAIENT...
... le niveau des ocans monterait de 0,41 m. C"est peu de chose com- par aux 65,6 m d"lvation qu"entra"nerait la fonte de l"Antarctique et du Groenland. Mais la contribution des glaciers l"exhaussement du niveau des mers compte actuellement pour plus du quart du total, soit environ 0,76 mm/an sur 2,8 mm/an. C"est dire qu"ils fondent... Cependant, l"ampleur de la fonte varie selon les massifs. Ë l"ouest de la cha"ne Himalaya-Karakoram, les glaciers sont proches de l"quilibre. Dans certaines rgions, comme dans l"ouest de la embellie dans les annes 1980-2000. Dans les Alpes, les glaciers rgressent rapidement depuis 1986, et la tendance s"est encore Un tel dclin concerne aussi les Rocheuses nord-amricaines, une partie de l"Himalaya (l"est et le centre) et les tropiques. Sous les dans les Rocheuses et les Tien Shan. Mais ce sont les vastes glaciers d"Alaska, du nord du Canada, de Patagonie et des autres calottes subarctiques (Islande, Svalbard), qui sont majoritairement en cause dans l"exhaussement du niveau des mers par les eaux glaciaires. Aux premiers rangs des mcanismes, l"augmentation de la fonte en surface et l"acclration des flux de glace en direction de la mer.Ç MAIS Oô SONT LES NEIGES D"ANTAN ? È
Le manteau neigeux hivernal subit depuis quarante ans un dclin marqu, mme si la forte variabilit inter-annuelle (succession d"hivers bien enneigs et d"hivers faible enneigement) bruite le signal. Dans les Alpes, le dclin de l"enneigement se fait sentir surtout en dessous de 1800/2000 m. Ë1 500 m, entre la priode 1958-1986 et la priode1989-2005, le manteau au sol a perdu 25 jours par an en moyenne,
surtout au printemps. Les consquences se font dj sentir sur des stations de ski basse altitude, o l"enneigement devient incertain. quences sur certains usages de l"eau.UNE AVALANCHE DE CONSQUENCES
En plus d"affecter le niveau des ocans, le dclin des glaciers de mon- tagne a des effets multiples : impacts sur la ressource en eau quand les glaciers sont devenus de taille insuffisante, effets sur les cosys- recul des glaciers, risques grandissants de vidange des lacs barrs par des moraines, fragilisation des glaciers suspendus qui, en se chauffant, augmentent les risques d"avalanches... Quels que soient les scnarios de rchauffement envisags, les simu- lations effectues montrent que le dclin des glaces de montagne au cours des prochaines dcennies ne pourra que se poursuivre. Le tout est de savoir quelle vitesse et avec quelle ampleur.ZOOM SUR... LES ALPES
Christophe Chaix- Gographe-climatologue, charg d"tude, ObservatoireSavoyard du Changement Climatique, ASADAC-MDP
Le changement climatique dans les Alpes, c"est avant tout un rchauf- fement des tempratures, compris entre +1.6 et +2.2¡C depuis 1950, et qui s"est acclr la fin des annes 80. C"est deux fois plus que la moyenne mondiale et la rgion des Alpes du nord est celle qui se rchauffe le plus en France. On peut noter que sur les 20 annes les plus chaudes depuis 1900, seule deux sont situes avant 1989. Cette augmentation des tempratures concerne en premier lieu le printemps et l"t, suivis de l"hiver et de l"automne, et se matrialise par des successions de priodes douces, de chaleurs, de scheresses et mme de canicules. Elle influence aussi l"enneigement en provo- quant la remonte de la limite pluie-neige, une baisse de 20 25 % des cumuls sous 1500 m, et une hausse de l"vaporation et de la consommation en eau des plantes. Les quantits de prcipitations n"ont quant elles que peu chang, mme si l"on observe un peu moins d"eau au printemps et davantage en automne dans les Alpes du sud, ainsi qu"une baisse en hiver dans les valles proches de la 11 4 VaeLAGE D"UN GLACIER DANS L"OCAN, AU FOND D"UN FJORD DE LA TERRE DE FEU CHILIENNEBERNARD FRANCOU
5M O U N T A I N W I L D E R N E SS ?N ¡ 1 0 0 ? 1 / C H A N G E M E N T S C L I M A T I Q U E S
Parmi les multiples modalits d"adaptation au changement clima- tique, on constate quatre figures majeures : > Une logique de ractivit immdiate par rapport aux conditions d e la haute montagne qui va souvent de pair avec une logique de mobilit accrue, au sein du massif comme bien au-del. > Une r-orientation interne - au sein de l"alpinisme - des pratiques de la haute montagne vers des courses de rocher. > Un report d"activit des ascensions neigeuses sur le ski de r andonne. > Une diversification vers des activits connexes comme l"escalade, la via ferrata et le canyoning, le dveloppement de modes d"activi- ts la journe. Il reste difficile de dmler l"interaction entre les facteurs de chan- g ement climatique et de changement goculturel. Il semble a minima que la mutation des usages rcratifs de la haute montagne rsulte d"un croisement de variables sociales et environnementales au sein desquelles le climat constitue dans certains cas un rvlateur, dans d"autres un acclrateur du changement goculturel. Les annes venir vont tre riches de nouveaux enseignements.1 - Travaux de recherche effectus avec le soutien de la Zone Atelier Alpes du CNRS,
du Parc national des crins et du Centre d"Oralit Alpine. Faites parvenir vos tmoi- gnages sur le sujet (rcits, photographies...) philippe.bourdeau@ujf-grenoble.fr LA QUESTION DES QUIPEMENTS : L"EXEMPLE DU PARC NATIONAL DES CRINS Face aux modifications profondes du terrain, la question du rqui- pement ou de l"quipement d"itinraires est centrale et pourrait susciter des tensions entre les gestionnaires d"espaces naturels et les profes- sionnels. Dans le cas du Parc national des crins, on observe une concertation renforce au sein de laquelle les intrts de prservation des espaces naturels s"accordent avec ceux de la continuit des pra- tiques. La politique porte par le parc est de privilgier les solutions alpinistes, en donnant la priorit l"installation de points d"assurage permettant une protection autonome sur des quipements plus lourds. Pour dpasser une logique d"action au coup par coup, un Ç inventaire et programme concerté d"aménagements de passages dangereux pour la pratique de la haute montagneÈ a t soumis en 2013 au Comit de massif des Alpes par le Parc national des crins, Mountain Wilder- ness et la Compagnie des guides Oisans-crins.QUEL ALPINISME DEMAIN ?
Camille Alzier- Coordinatrice du dossier thmatique MW partir des travaux 1 de Philippe Bourdeau, professeur l"IGA (Institut de GographieAlpine) de l"Universit Grenoble-Alpes-Savoie
sportives de haute montagne, et avec elles certaines professions, telles que guide ou gardien de refuge, sont affectes depuis plusieurs dcennies par les changements climatiques. Le recul glaciaire: les douces pentes neigeuses, les nvs tant apprcis lors des descentes, disparaissent au profit de roches, de boue gele et autres sols plus rudes. Ces transformations sont une contrainte physique et technique supplmentaire. Cette mutation reprsente galement un dommage esthtique important : c"est une autre montagne, plus grise, qui se dessine. (et parfois mme avril) que commencent les courses de neige. Un En dcoulent des pratiques qui s"inspirent mutuellement, et des passerelles toujours plus nombreuses entre le ski et l"alpinisme. Des itinraires de plus en plus difficiles : l o la neige adoucissait les pentes, le rocher devient dsormais un lment croissant, voire central, du profil de parcours autrefois exclusivement neigeux. Dans de nombreux cas de courses classiques, les consquences des changements climatiques demandent une rvision la hausse des cotations de difficult. Une nouvelle gographie des pratiques: dsormais, pour les guides, ralit. Ainsi, bien que la demande reste axe sur la neige, au mois d"aot, il faut faire du rocher. Mais l encore, les changements cependant que les boulements se multiplient et deviennent un danger rel.VERS UNE INTELLIGENCE CLIMATIQUE ?
L"adaptation est plus que jamais une notion-cl de l"alpinisme. Dsormais, se confronter aux sommets ncessitera une Ç intelli- gence renouvele du terrain È qui, selon Sbastien Constant, guide de haute montagne, Ç introduit de l"innovation È dans l"univers de l"alpinisme et du mtier de guide. Ainsi, pour Bruno Gardent, guide de haute montagne galement, Ç les guides cals sur un produit standardis ont t davantage perturbs par les volutions que les guides bricoleurs qui se sont mieux adapts. È RANDONNE SEFTON BIVVY - PARC NATIONAL AORAKI/MOUNT COOK - NOUVELLE-ZLANDE © ALEX BUISSEALEX BUISSE
d"altitude, bien loin de la valle et des fumes de Perpignan. Dans la grande btisse en pierre, au pied du mlent les sportifs affams, les randonneurs heureux qui savourent qui s"agitent, et... Thomas Dulac, gardien du refuge des Cortalets, qui court dans tous les sens. Cette entre ses murs solides que Thomas,galement guide de haute mon-
tagne et photographe, passe dsor- mais cinq mois par an. Immerg dans ces valles de maquis et de pierres, il observe depuis cinq ans les variations des saisons.Lass de sauter d"avion en avion, de trop
frquenter les htels et de jouer le jeu d"une consommation absurde, il a abandonn la majorit de ses activits de consultant en entreprise pour voir sa fille grandir et le soleil se lever sur les pentes des Pyrnes. politiques ont tranch, ce sera les Cortalets.Pourquoi ? Ç Parce que c"est beau.È Beau,
car sauvage. Sauf pour les mines de fer au pntr par l"Homme. Ni remontes mca- niques, ni stations de ski, c"est un des rares massifs prservs de France et il a conquisSi c"est sa conscience cologiste qui l"a
conduit dans ces hauteurs orientales, loin des hommes trop presss, c"est paradoxa- lement dans ces lieux isols que ThomasDulac peut plus que jamais toucher du doigt
les ravages de notre socit consumriste. Depuis son arrive, il a dj vcu deux s- cette anne. Ç Les arbres meurent È, observe- t-il. Et des insectes habituellement absents - moustiques, papillons... - montent avec les chaleurs et se retrouvent plus deÇ Ce que je vois, c"est que les rhododendrons
et le gnpi ont fan sans avoir fleuri. Les fleurs ont sch.È Quant au glacier du Canigou, rserve pour les glaons des terrasses au sec. Il ne reste qu"un mince nv, dsormais bientt incapable de refroidir une limonade.Pourtant, ils auraient bien besoin d"eau
au refuge. Cet t 2015, c"est la pnurie, la vraie.Autre incident remarquable, le refuge a
assist un boulement impressionnant. Auparavant, Ç aucun boulement n"avait t mentionn dans les Mmoires des gardiens...È.Thomas ne s"puise pas en discours catas-
trophistes, il constate simplement, et agit.En attendant que le monde change, il che-
refuge son image.UN REFUGE CO-RESPONSABLE
Le refuge est essentiellement approvisionn
en produits locaux : pain, fruits et lgumes bio, viandes du massif. Chaque saveur a t bientt la faire sur place. Verres consigns, panneaux solaires, tri minutieux des dchets en accord avec les poules des Cortalets...La sobrit heureuse est ici quotidienne et
Thomas aimerait aller plus loin, mais Ç le
propritaire ne suit pas È. paul par le Syndicat mixte du Canig, il incite les gens venir pied jusqu"au refuge et profiter de la magie du lieu. tant donn le passage (24 000 personnes par an) pour atteindre le sommet, chacun doit se res- ponsabiliser. Malheureusement, pour faire l"ascension du Pic du Canigou la journe, trop de randonneurs montent jusqu"au re- fuge en 4x4 et entament leur course direc- tement. Cette approche consumriste de la montagne rvolte le gardien des Cortalets.Ç Et puis c"est tellement plus beau de partir
du bas. On dmarre dans la flore mditerra- nenne pour aller petit petit jusqu" la flore alpine. On arrive chez moi, et d"ici on voit la mer, parfois mme le mont Ventoux et jusqu" la barre des crins.È Dsormais, la tendance s"est inverse : 70 % des gens viennent pied, contre 30 % en 4x4. Il se flicite aussi des mesures prises par le Conseil gnral des Pyrnes-Orientales, dont les trajets en train et bus 1 euro.Les consciences bougent lentement, des
mesures positives germent, mais le gardien, du haut de sa montagne, dplore l"immense distance qui spare la prise de conscienceDEVANT SA PORTE, ENTRE MER
ET CIMES, LE GARDIEN DE REFUGE
THOMAS DULAC VOIT DE PRéS
LES SAISONS QUI CHANGENT
TROP VIOLEMMENT.
POUR CE NUMRO 100, IL NOUS
RACONTE CE QU"IL OBSERVE,
ET SURTOUT CE QU"IL FAIT.
P A R C A M I L L E
A L Z I E RC
O O R D I N A T R I C E D U D O S S I E R
T H M A T I Q U E M W
THOMAS DULAC
P O R T R A I T
GARDIEN DU REFUGE DES CORTALETS
6Depuis 2008, chercheurs au CNRS, bergers,
leveurs et techniciens pastoraux travaillent c onjointement afin de comprendre et d"antici- p er les effets des changements climatiques s ur les alpages. L e programme Ç Alpages sentinelles È consti- t ue un vritable observatoire participatif en p artageant les expriences de terrain et les r echerches scientifiques menes sur neuf a lpages implants dans les sept secteurs du P arc national des crins. Analyses satellites de l v gtation et de l"herbe consomme par les t roupeaux, calendriers de pturages : tous les a cteurs des alpages dialoguent pour faire voluer les pratiques et les comportements. C e programme original de coopration s"ins- c rit dans la ncessit de s"adapter dans la pra- t ique pastorale pour prserver durablementquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31[PDF] Chalet la Bergerie Adresse : Chemin de la Grosse Pierre 73270
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