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Chalet Baltoro

Chalet Baltoro is a luxury ski chalet encompassed inside Hotel Le K2 works of art reminiscent of the distant countries of the Karakoram Mountains.



Le design prend de la hauteur

chalet adjacent où sont mises en scène Dans les 400 m2 de la ferme et du chalet ad- ... tissu bouclé Karakorum de Dedar et le.



Park-Hyatt-Paris-Vendome-Magazine.pdf

Pearls deux chalets d'exception à Val d'Isère



La Jaune et la Rouge

de 5 alpinistes dans le massif du Karakoram au nord du Pakistan. l'Indus au pied du Karakoram. ... B 713 - Vve cam. loue chalet tt cft



Faisons parler la montagne

Le Chalet Reynard ressemble à une arrivée en montagne. : architecture remontée mécanique



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C'est en construisant leur premier chalet à Courchevel il y a près de. 20 ans que Suzanne et Philippe Capezzone



Le meilleur des Alpes

CHALETS ET HÔTELS D'EXCEPTION Armel Soyer Alps au-dessus et du chalet ... porcelaine



Dossier de presse - Le K2 Palace

C'est en construisant leur premier chalet à Courchevel il y a près de. 20 ans que Suzanne et Philippe Capezzone



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throw from the centre of the resort from the moment you put on your skis in your chalet you can immediately start to enjoy the pleasures of this fantastic 



Mise en page 1

À l'ouest de la chaîne Himalaya-Karakoram les glaciers sont proches de l'équilibre. De la vente de produits locaux et bio aux chalets traditionnels

mountainwilderness

MOUNTAIN WILDERNESS

DOSSIER THƒMATIQUE #1

HIVER 2015

CHANGEMENTSCLIMATIQUES

LA MONTAGNE EN JEU

SOMMAIRE

1/LA MONTAGNE

EN MUTATION FACE

AUX CHANGEMENTS

CLIMATIQUES

L"AVENIR DES GLACES DE MONTAGNE/ P4

Q

UEL ALPINISME DEMAIN ?/ P5

T

HOMAS DULAC, GARDIEN DE REFUGE/ P6

A

LPAGES SENTINELLES

R

EPENSER LE PASTORALISME/ P7

C

HAUFFE QUI PEUT, LES FORaeTS !/ P8

2/LA MAL-ADAPTATION

AUX CHANGEMENTS

CLIMATIQUES

LE CLIMAT CHANGE, LES STATIONS DE SKI

C

ONTINUENT LEUR "BUSINESS AS USUAL"/ P9

S

YMBOLES DE LA MAL-ADAPTATION

A

UX CHANGEMENTS CLIMATIQUES/ P10

Q

UELLE POLITIQUE DE TRANSPORT

P

OUR LA MONTAGNE ?/ P11

Q

UAND MAL-ADAPTATION RIME

A

VEC "DISNEYLANDISATION"/ P12

3/LA MONTAGNE :

TERRAIN D"AVANT-GARDE

POUR LE MONDE DE DEMAIN

LA GESTION INTƒGRƒE DES RISQUES NATURELS EN MONTAGNE (GIRN)/ P13

UNE MONTAGNE Ë VIVRE/ P14

CHANGER D"APPROCHE/ P16

TRIBUNE Ë STƒPHANIE BODET

Ç TU ES CELA, NE L"OUBLIE PAS... È/ P17

TRIBUNE Ë ERRI DE LUCAÇ LE LIEU DE LA LIBERTƒ È / P18

EN COUVERTURE : PATAGONIE© ALEX BUISSE

MOUNTAIN WILDERNESS - N¡100/1 - HIVER 2015

MNEI - 5, PLACE BIR HAKEIM

38000 GRENOBLE

04 76 01 89 08

WWW.MOUNTAINWILDERNESS.FR

CONTACT@MOUNTAINWILDERNESS.FR

DIRECTEUR DE PUBLICATION :

F. MEIGNAN, PRƒSIDENT

COORDINATION :

C. BICREL, C. DELAITTRE, C. ALEZIER

CRƒDITS PHOTOS :

LES PHOTOS SONT ISSUES

DES PHOTOTHéQUES DES DIFFƒRENTES

SECTIONS DE MW, SAUF MENTION CONTRAIRE

MAQUETTE, MISE EN PAGE :

N. CARLI / SOURIS VERTE

IMPRESSION SUR PAPIER RECYCLƒ :

IMPRIMERIE DES DEUX-PONTS (38)

N¡ ISSN EN COURS

100
EME

NUMÉRO

1 ER

DOSSIER THEMATIQUE

MOUNTAIN WILDERNESS

DOSSIER THƒMATIQUE #1

HIVER 2015

CHANGEMENTSCLIMATIQUES

LA MONTAGNE EN JEU

100I1

ƒDITO

CHANGER DE PERSPECTIVE,

UN GRAND DƒFI Ë RELEVER

Des centaines de millions d"EuropŽens vivent

en permanence dans les grandes villes. Qu"ils s"y rendent ou non, ils savent qu"un autre monde existe, avec ses neiges Žternelles, ses fleuves de glace, ses torrents, ses gigantesques cathŽ- drales de granit... Un monde sauvage, un monde de beautŽ, un monde de rve encore prŽservŽ !

Ces centaines de millions de citadins n"ont pas

une conscience aussi aiguë que les monta- gnards des ravages causŽs par les change- ments climatiques. Pas encore. Lˆ-haut, la nature est plus vulnŽrable. Et la vigilance plus grande. Cet ŽtŽ, quand les alpinistes arrivaient sur la terrasse de notre refuge, ils avaient glacier... ? È. Oui, ils sont dans un sale Žtat, nos glaciers... Ils se rŽtractent, s"ouvrent, s"Žcroulent et sont parfois parsemŽs ou recou- verts de blocs. L"accŽlŽration touche aussi nos Ç cathŽdrales È qui, de plus en plus souvent, cubes. Le rŽchauffement est deux fois plus

ŽlevŽ en haute montagne qu"en plaine. Si la

perspective 2100 est un rŽchauffement global de 2 ˆ 3¡, va-t-on vers 4 ˆ 6¡ de plus en montagne ? Ce serait colossal.En montagne, nous avons l"habitude de cher- cher notre chemin, ou d"en changer. Cet atout va s"avŽrer une nŽcessitŽ. Prenons l"exemple des gardiens de refuge qui, malgrŽ un bel ŽtŽ mŽtŽo, ont perdu 20 % de frŽquentation. Ils vont bien devoir s"adapter... Pour tous, il va falloir aussi anticiper que le Ç ch‰teau d"eau È des vallŽes et plaines du Sud de la France sera irrŽmŽdiablement perturbŽ quand les glaciers du massif des ƒcrins seront rŽduits ˆ peau de chagrin. L"ŽtŽ 2015 a permis de visualiser l"ampleur des changements. Il a aussi accŽlŽrŽ les prises de conscience et rendu plus audibles de nom- breuses voix Žmergentes, qui interrogent nos modes de vie : consommation, dŽplacements, recherche de qualitŽ ou seulement de quan- titŽ, richesse de la simplicitŽ ou abondance du futile... Des dŽclinaisons de ce "changer d"approche" si cher ˆ Mountain Wilderness.

Avec encore beaucoup de questions, ces

montagnes. Des expŽrimentations toujours plus nombreuses font na"tre et grandir de beaux rŽseaux. Elles peuvent devenir de

Un dŽfi formidable pour nous tous. Formidable

et... urgent !

F R ƒ D I

M E I G N A NP R ƒ S I D E N T D E M O U N T A I N W I L D E R N E S S F R A N C E E T G A R D I E N D U R E F U G E D U P R O M O N T O I R E Le refuge du Promontoire se trouve sur les contreforts de la Meije, dans le Parc national des ƒcrins, ˆ 3092 m d"altitude. 4 LA MONTAGNE EN MUTATION FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

E N Q U ae T E

OBSERVATOIRES PRIVILƒGIƒS DES CHANGE-

M

ENTS CLIMATIQUES, POSTES D"AVANT-

GARDE DU BOULEVERSEMENT DES ƒQUILIBRES

NATURELS, LES MONTAGNES NE SONT PAS

S

EULEMENT LE LIEU Oô L"ON FAIT L"EXPƒRIENCE

D

IRECTE DU RƒCHAUFFEMENT DU CLIMAT.

ELLES EN SONT ƒGALEMENT LES PREMIéRES

V

ICTIMES, TOUT COMME LES NOMBREUX ƒCO-

S

YSTéMES ET ACTIVITƒS QU"ELLES ABRITENT.

FRAGILES ET EXTRaeMES, CES TERRITOIRES DE

MONTAGNE ONT BEAUCOUP Ë NOUS DIRE

S

UR LA VITALITƒ DE NOTRE PLANéTE.

CE NUMƒRO #100 DE NOTRE REVUE MARQUE

GALEMENT LE PREMIER DOSSIER THƒMATIQUE

D "UN NOUVEAU GENRE. NOUS PARCOURONS

POUR VOUS UN PANORAMA (NON EXHAUSTIF)

DES CONSTATS OBSERVƒS D"UNE MONTAGNE

E

N PLEINE MUTATION FACE AUX CHANGE-

MENTS CLIMATIQUES. ƒTAT DES GLACIERS

ET DES MANTEAUX NEIGEUX DANS LE MONDE,

V

ARIABILITƒ DE LA MƒTƒO ET DES SAISONS,

VOLUTION ET ADAPTATION DES PRATIQUES

SPORTIVES MAIS ƒGALEMENT DU PASTORA-

LISME, IMPACTS OBSERVƒS SUR LES FORaeTS

S

ONT AUTANT DE THƒMATIQUES ABORDƒES

DANS LA PREMIéRE PARTIE DE CE DOSSIER.

L"AVENIR DES GLACES DE MONTAGNE

Bernard Francou- Glaciologue - Directeur de Recherche ŽmŽrite ˆ l"IRD (Institut de Recherche pour le DŽveloppement)

SI TOUS LES GLACIERS DE MONTAGNE FONDAIENT...

... le niveau des ocŽans monterait de 0,41 m. C"est peu de chose com- parŽ aux 65,6 m d"ŽlŽvation qu"entra"nerait la fonte de l"Antarctique et du Groenland. Mais la contribution des glaciers ˆ l"exhaussement du niveau des mers compte actuellement pour plus du quart du total, soit environ 0,76 mm/an sur 2,8 mm/an. C"est dire qu"ils fondent... Cependant, l"ampleur de la fonte varie selon les massifs. Ë l"ouest de la cha"ne Himalaya-Karakoram, les glaciers sont proches de l"Žquilibre. Dans certaines rŽgions, comme dans l"ouest de la embellie dans les annŽes 1980-2000. Dans les Alpes, les glaciers rŽgressent rapidement depuis 1986, et la tendance s"est encore Un tel dŽclin concerne aussi les Rocheuses nord-amŽricaines, une partie de l"Himalaya (l"est et le centre) et les tropiques. Sous les dans les Rocheuses et les Tien Shan. Mais ce sont les vastes glaciers d"Alaska, du nord du Canada, de Patagonie et des autres calottes subarctiques (Islande, Svalbard), qui sont majoritairement en cause dans l"exhaussement du niveau des mers par les eaux glaciaires. Aux premiers rangs des mŽcanismes, l"augmentation de la fonte en surface et l"accŽlŽration des flux de glace en direction de la mer.

Ç MAIS Oô SONT LES NEIGES D"ANTAN ? È

Le manteau neigeux hivernal subit depuis quarante ans un dŽclin marquŽ, mme si la forte variabilitŽ inter-annuelle (succession d"hivers bien enneigŽs et d"hivers ˆ faible enneigement) bruite le signal. Dans les Alpes, le dŽclin de l"enneigement se fait sentir surtout en dessous de 1800/2000 m. Ë1 500 m, entre la pŽriode 1958-1986 et la pŽriode

1989-2005, le manteau au sol a perdu 25 jours par an en moyenne,

surtout au printemps. Les consŽquences se font dŽjˆ sentir sur des stations de ski ˆ basse altitude, o l"enneigement devient incertain. quences sur certains usages de l"eau.

UNE AVALANCHE DE CONSƒQUENCES

En plus d"affecter le niveau des ocŽans, le dŽclin des glaciers de mon- tagne a des effets multiples : impacts sur la ressource en eau quand les glaciers sont devenus de taille insuffisante, effets sur les Žcosys- recul des glaciers, risques grandissants de vidange des lacs barrŽs par des moraines, fragilisation des glaciers suspendus qui, en se chauffant, augmentent les risques d"avalanches... Quels que soient les scŽnarios de rŽchauffement envisagŽs, les simu- lations effectuŽes montrent que le dŽclin des glaces de montagne au cours des prochaines dŽcennies ne pourra que se poursuivre. Le tout est de savoir ˆ quelle vitesse et avec quelle ampleur.

ZOOM SUR... LES ALPES

Christophe Chaix- GŽographe-climatologue, chargŽ d"Žtude, Observatoire

Savoyard du Changement Climatique, ASADAC-MDP

Le changement climatique dans les Alpes, c"est avant tout un rŽchauf- fement des tempŽratures, compris entre +1.6 et +2.2¡C depuis 1950, et qui s"est accŽlŽrŽ ˆ la fin des annŽes 80. C"est deux fois plus que la moyenne mondiale et la rŽgion des Alpes du nord est celle qui se rŽchauffe le plus en France. On peut noter que sur les 20 annŽes les plus chaudes depuis 1900, seule deux sont situŽes avant 1989. Cette augmentation des tempŽratures concerne en premier lieu le printemps et l"ŽtŽ, suivis de l"hiver et de l"automne, et se matŽrialise par des successions de pŽriodes douces, de chaleurs, de sŽcheresses et mme de canicules. Elle influence aussi l"enneigement en provo- quant la remontŽe de la limite pluie-neige, une baisse de 20 ˆ 25 % des cumuls sous 1500 m, et une hausse de l"Žvaporation et de la consommation en eau des plantes. Les quantitŽs de prŽcipitations n"ont quant ˆ elles que peu changŽ, mme si l"on observe un peu moins d"eau au printemps et davantage en automne dans les Alpes du sud, ainsi qu"une baisse en hiver dans les vallŽes proches de la 11 4 VaeLAGE D"UN GLACIER DANS L"OCƒAN, AU FOND D"UN FJORD DE LA TERRE DE FEU CHILIENNE

BERNARD FRANCOU

5

M O U N T A I N W I L D E R N E SS ?N ¡ 1 0 0 ? 1 / C H A N G E M E N T S C L I M A T I Q U E S

Parmi les multiples modalitŽs d"adaptation au changement clima- tique, on constate quatre figures majeures : > Une logique de rŽactivitŽ immŽdiate par rapport aux conditions d e la haute montagne qui va souvent de pair avec une logique de mobilitŽ accrue, au sein du massif comme bien au-delˆ. > Une rŽ-orientation interne - au sein de l"alpinisme - des pratiques de la haute montagne vers des courses de rocher. > Un report d"activitŽ des ascensions neigeuses sur le ski de r andonnŽe. > Une diversification vers des activitŽs connexes comme l"escalade, la via ferrata et le canyoning, le dŽveloppement de modes d"activi- tŽs ˆ la journŽe. Il reste difficile de dŽmler l"interaction entre les facteurs de chan- g ement climatique et de changement gŽoculturel. Il semble a minima que la mutation des usages rŽcrŽatifs de la haute montagne rŽsulte d"un croisement de variables sociales et environnementales au sein desquelles le climat constitue dans certains cas un rŽvŽlateur, dans d"autres un accŽlŽrateur du changement gŽoculturel. Les annŽes ˆ venir vont tre riches de nouveaux enseignements.

1 - Travaux de recherche effectuŽs avec le soutien de la Zone Atelier Alpes du CNRS,

du Parc national des ƒcrins et du Centre d"OralitŽ Alpine. Faites parvenir vos tŽmoi- gnages sur le sujet (rŽcits, photographies...) ˆ philippe.bourdeau@ujf-grenoble.fr LA QUESTION DES ƒQUIPEMENTS : L"EXEMPLE DU PARC NATIONAL DES ƒCRINS Face aux modifications profondes du terrain, la question du rŽŽqui- pement ou de l"Žquipement d"itinŽraires est centrale et pourrait susciter des tensions entre les gestionnaires d"espaces naturels et les profes- sionnels. Dans le cas du Parc national des ƒcrins, on observe une concertation renforcŽe au sein de laquelle les intŽrts de prŽservation des espaces naturels s"accordent avec ceux de la continuitŽ des pra- tiques. La politique portŽe par le parc est de privilŽgier les solutions alpinistes, en donnant la prioritŽ ˆ l"installation de points d"assurage permettant une protection autonome sur des Žquipements plus lourds. Pour dŽpasser une logique d"action au coup par coup, un Ç inventaire et programme concerté d"aménagements de passages dangereux pour la pratique de la haute montagneÈ a ŽtŽ soumis en 2013 au ComitŽ de massif des Alpes par le Parc national des ƒcrins, Mountain Wilder- ness et la Compagnie des guides Oisans-ƒcrins.

QUEL ALPINISME DEMAIN ?

Camille AlŽzier- Coordinatrice du dossier thŽmatique MW ˆ partir des travaux 1 de Philippe Bourdeau, professeur ˆ l"IGA (Institut de GŽographie

Alpine) de l"UniversitŽ Grenoble-Alpes-Savoie

sportives de haute montagne, et avec elles certaines professions, telles que guide ou gardien de refuge, sont affectŽes depuis plusieurs dŽcennies par les changements climatiques. Le recul glaciaire: les douces pentes neigeuses, les nŽvŽs tant apprŽciŽs lors des descentes, disparaissent au profit de roches, de boue gelŽe et autres sols plus rudes. Ces transformations sont une contrainte physique et technique supplŽmentaire. Cette mutation reprŽsente Žgalement un dommage esthŽtique important : c"est une autre montagne, plus grise, qui se dessine. (et parfois mme avril) que commencent les courses de neige. Un En dŽcoulent des pratiques qui s"inspirent mutuellement, et des passerelles toujours plus nombreuses entre le ski et l"alpinisme. Des itinŽraires de plus en plus difficiles : lˆ o la neige adoucissait les pentes, le rocher devient dŽsormais un ŽlŽment croissant, voire central, du profil de parcours autrefois exclusivement neigeux. Dans de nombreux cas de courses classiques, les consŽquences des changements climatiques demandent une rŽvision ˆ la hausse des cotations de difficultŽ. Une nouvelle gŽographie des pratiques: dŽsormais, pour les guides, rŽalitŽ. Ainsi, bien que la demande reste axŽe sur la neige, au mois d"aožt, il faut faire du rocher. Mais lˆ encore, les changements cependant que les Žboulements se multiplient et deviennent un danger rŽel.

VERS UNE INTELLIGENCE CLIMATIQUE ?

L"adaptation est plus que jamais une notion-clŽ de l"alpinisme. DŽsormais, se confronter aux sommets nŽcessitera une Ç intelli- gence renouvelŽe du terrain È qui, selon SŽbastien Constant, guide de haute montagne, Ç introduit de l"innovation È dans l"univers de l"alpinisme et du mŽtier de guide. Ainsi, pour Bruno Gardent, guide de haute montagne Žgalement, Ç les guides calŽs sur un produit standardisŽ ont ŽtŽ davantage perturbŽs par les Žvolutions que les guides bricoleurs qui se sont mieux adaptŽs. È RANDONNƒE SEFTON BIVVY - PARC NATIONAL AORAKI/MOUNT COOK - NOUVELLE-ZƒLANDE © ALEX BUISSE

ALEX BUISSE

d"altitude, bien loin de la vallŽe et des fumŽes de Perpignan. Dans la grande b‰tisse en pierre, au pied du mlent les sportifs affamŽs, les randonneurs heureux qui savourent qui s"agitent, et... Thomas Dulac, gardien du refuge des Cortalets, qui court dans tous les sens. Cette entre ses murs solides que Thomas,

Žgalement guide de haute mon-

tagne et photographe, passe dŽsor- mais cinq mois par an. ImmergŽ dans ces vallŽes de maquis et de pierres, il observe depuis cinq ans les variations des saisons.

LassŽ de sauter d"avion en avion, de trop

frŽquenter les h™tels et de jouer le jeu d"une consommation absurde, il a abandonnŽ la majoritŽ de ses activitŽs de consultant en entreprise pour voir sa fille grandir et le soleil se lever sur les pentes des PyrŽnŽes. politiques ont tranchŽ, ce sera les Cortalets.

Pourquoi ? Ç Parce que c"est beau.È Beau,

car sauvage. Sauf pour les mines de fer au pŽnŽtrŽ par l"Homme. Ni remontŽes mŽca- niques, ni stations de ski, c"est un des rares massifs prŽservŽs de France et il a conquis

Si c"est sa conscience Žcologiste qui l"a

conduit dans ces hauteurs orientales, loin des hommes trop pressŽs, c"est paradoxa- lement dans ces lieux isolŽs que Thomas

Dulac peut plus que jamais toucher du doigt

les ravages de notre sociŽtŽ consumŽriste. Depuis son arrivŽe, il a dŽjˆ vŽcu deux sŽ- cette annŽe. Ç Les arbres meurent È, observe- t-il. Et des insectes habituellement absents - moustiques, papillons... - montent avec les chaleurs et se retrouvent ˆ plus de

Ç Ce que je vois, c"est que les rhododendrons

et le gŽnŽpi ont fanŽ sans avoir fleuri. Les fleurs ont sŽchŽ.È Quant au glacier du Canigou, rŽserve pour les glaons des terrasses au sec. Il ne reste qu"un mince nŽvŽ, dŽsormais bient™t incapable de refroidir une limonade.

Pourtant, ils auraient bien besoin d"eau

au refuge. Cet ŽtŽ 2015, c"est la pŽnurie, la vraie.

Autre incident remarquable, le refuge a

assistŽ ˆ un Žboulement impressionnant. Auparavant, Ç aucun Žboulement n"avait ŽtŽ mentionnŽ dans les MŽmoires des gardiens...È.

Thomas ne s"Žpuise pas en discours catas-

trophistes, il constate simplement, et agit.

En attendant que le monde change, il che-

refuge ˆ son image.

UN REFUGE ƒCO-RESPONSABLE

Le refuge est essentiellement approvisionnŽ

en produits locaux : pain, fruits et lŽgumes bio, viandes du massif. Chaque saveur a ŽtŽ bient™t la faire sur place. Verres consignŽs, panneaux solaires, tri minutieux des dŽchets en accord avec les poules des Cortalets...

La sobriŽtŽ heureuse est ici quotidienne et

Thomas aimerait aller plus loin, mais Ç le

propriŽtaire ne suit pas È. ƒpaulŽ par le Syndicat mixte du Canig˜, il incite les gens ˆ venir ˆ pied jusqu"au refuge et ˆ profiter de la magie du lieu. ƒtant donnŽ le passage (24 000 personnes par an) pour atteindre le sommet, chacun doit se res- ponsabiliser. Malheureusement, pour faire l"ascension du Pic du Canigou ˆ la journŽe, trop de randonneurs montent jusqu"au re- fuge en 4x4 et entament leur course direc- tement. Cette approche consumŽriste de la montagne rŽvolte le gardien des Cortalets.

Ç Et puis c"est tellement plus beau de partir

du bas. On dŽmarre dans la flore mŽditerra- nŽenne pour aller petit ˆ petit jusqu"ˆ la flore alpine. On arrive chez moi, et d"ici on voit la mer, parfois mme le mont Ventoux et jusqu"ˆ la barre des ƒcrins.È DŽsormais, la tendance s"est inversŽe : 70 % des gens viennent ˆ pied, contre 30 % en 4x4. Il se fŽlicite aussi des mesures prises par le Conseil gŽnŽral des PyrŽnŽes-Orientales, dont les trajets en train et bus ˆ 1 euro.

Les consciences bougent lentement, des

mesures positives germent, mais le gardien, du haut de sa montagne, dŽplore l"immense distance qui sŽpare la prise de conscience

DEVANT SA PORTE, ENTRE MER

ET CIMES, LE GARDIEN DE REFUGE

T

HOMAS DULAC VOIT DE PRéS

L

ES SAISONS QUI CHANGENT

TROP VIOLEMMENT.

POUR CE NUMƒRO 100, IL NOUS

R

ACONTE CE QU"IL OBSERVE,

ET SURTOUT CE QU"IL FAIT.

P A R C A M I L L E

A L ƒ Z I E RC

O O R D I N A T R I C E D U D O S S I E R

T H ƒ M A T I Q U E M W

THOMAS DULAC

P O R T R A I T

GARDIEN DU REFUGE DES CORTALETS

6

Depuis 2008, chercheurs au CNRS, bergers,

leveurs et techniciens pastoraux travaillent c onjointement afin de comprendre et d"antici- p er les effets des changements climatiques s ur les alpages. L e programme Ç Alpages sentinelles È consti- t ue un vŽritable observatoire participatif en p artageant les expŽriences de terrain et les r echerches scientifiques menŽes sur neuf a lpages implantŽs dans les sept secteurs du P arc national des ƒcrins. Analyses satellites de l v ŽgŽtation et de l"herbe consommŽe par les t roupeaux, calendriers de p‰turages : tous les a cteurs des alpages dialoguent pour faire voluer les pratiques et les comportements. C e programme original de coopŽration s"ins- c rit dans la nŽcessitŽ de s"adapter dans la pra- t ique pastorale pour prŽserver durablementquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31
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