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DE LINTERNATIONALISATION À LA MONDIALISATION DU

internationalisation mondialisation



La mondialisation et le développement local

globalisation l'internationalisation et la mondialisation stricto sensu



Globalisation et Gouvernance.

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Dans cet article, nous étudierons les points communs et les différences entre mondialisation, internationalisation et localisation, et exposerons les 
  • Quelle est la différence entre mondialisation et globalisation et internationalisation ?

    La mondialisation désigne le processus qu'une entreprise suit pour ouvrir son activité au reste du monde. L'internationalisation est la pratique qui consiste à concevoir des produits, services et activités internes de façon à faciliter l'expansion sur les marchés internationaux.
  • C'est quoi l'internationalisation ?

    ? internationalisation
    1. Action d'internationaliser. 2. Intervention d'un État ou d'un organisme international dans les affaires intérieures d'un autre État, en raison des incidences internationales de celles-ci.
  • Qu'est-ce qu'on entend par la mondialisation et la globalisation ?

    « La mondialisation (ou globalisation) désigne l'accélération des mouvements et échanges (d'êtres humains, de biens et de services, de capitaux, de technologies ou de pratiques culturelles) sur toute la planète.
  • La globalisation est l'intégration croissante des économies du monde entier, y compris la circulation des produits, des services, des technologies et des informations au-delà des frontières.

La mondialisation et le développement local

Gérard-François Dûment

Université de Paris-Sorbonne

L'existence, au moins depuis les ann ées 1990, d'un processus d e "mondialisation", même s'il donne lieu à des débats o u à des manifestations, est partout reconnue et d'aill eurs inconte stable. Il suffît de parcourir les rayons de deux supermarchés, par exemple l'un en Europe et l'autre en Extrê me-Orient , pour constater l'interpénétration des marchés en examinant la variété de s origines géographiques des produits présentés. Mais, d ans le même temps où l'homme aspire à dispo ser de biens et se rvices d'u ne grande diversité et au mei lleur coût, quelle que soit la n ationalité app arente du producteur, il se préoccupe de la si tuation locale de son espace vécu, des conditi ons qui prévalent dans son bassin de vie. Il veut profiter des deux bouts de l'échelle: d'un e part amé liorer son pouvoir d'achat et varier sa consommation grâce à des biens et services produits dans le monde entier, d'autre part vivre dans un lieu agréable et susceptible d'offrir qualité et ni veau de vie, ce qui suppose une bonne réussite du développement local. En conséquence, l'homme du début du XXIe siècle se révèle amb ivalent . Il apprécie la mondialisation parce qu'elle lui procure de s produits moins chers, l'ouvertu re à d'autres cultures

Homenaje a Manuel Ferrer Reg ales

culinaires, la possibilité de connaître la planète ou de converser partout dans le monde en restant chez soi, et les mo yens d'accéd er ou de visiter le monde entier grâce aux nouveaux réseaux de transport. Mais, dans le même temps, il la déteste parce qu'elle impose parfois des modes culturelles peu respectueuses des traditions locales, et, en permanence, de nombreux progrès de pr oductivit é, une pression permanente à la compétitivité, p hénomè nes qui p euvent créer des difficultés locales sous forme de r estructurations, de fermetures d'activité ou de pollutions. Pour les méth odes et le s moyens du développement local, le grand défi du XXIe siècle consiste donc à s'adapter et à trouver des réponses constamment adaptées au conte xte évolutif créé par le proce ssus de mondialisation. Cela signifie de bien comprendre sa signification, démarche malaisée dans la m esure où le terme "mondial isation" se trouve utilisé le plus souvent sans que son sens et do nc son contenu soient éclairés. Or, ce que les médias regroupent s ous ce terme relèvent de trois phénomè nes distinct s mais complément aires: la globalisation, l'internationalisation et la mondialisation stricto sensu, qui, chacun, impo se une nouvelle conce ption du dévelop pement local. Une clarificati on des trois mots précités est d'autant p lus nécessai re que les défin itions, le plus souvent implicites, qui leurs so nt appliquées, sont souvent floues, conduisant à des représentations mêlées ou opaques qui ne permettent pas de faire la lumière sur l'évolution du monde. Examinons donc chacun de s ingrédients trop souvent résumés p ar l'emploi de ce mot "mondia lisation" usité en abondance, afin d'en préciser les conséque nces pour le développement local. Pour comprendre le contenu du premier élé ment, il faut d'abord exposer les origines et le sens de la globalisation.

Gérard-François Dumont

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1. L'inse rtion des espaces locaux

dans la ^^gl obalisatio n" La globa lisation, finit de choix politiques, résulte d' un ensemble de décisions prises à l'échelo n mondial, à des éch elons régionaux, à des échelons nationaux, ou à des échelons locaux.

Les génite urs de la globalisation

Dès le len demain de la Deuxième Guerre mondiale, l es pays du monde occidental si gnent le GATT dont les princi pes sont le refus du protectionnisme et une ouverture progressive des marchés intérieurs. Commence alors, d'abord à un niveau quantitatif modeste, un développement du commerce international; le taux annu el moyen de croissance du commerce inte rnational devient supéri eur à celui de la croissance économique et représente une proportion croissante des activités économiques. Nou s en sommes aux prémisses de la globalisation, même si le terme n'est pas encore ut ilisé, da ns une période où les décisions la concernant sont modestes. Le traité de Rome de 1957 marq ue une ét ape très import ante car il montre la voie d'un élargissement et d'une unification des marchés économiques dans un espace suprana tional. La réussite du Marché commun, puis de la Communauté éco nomique eu ropéenne, fournit un modèle ensuite imité par d'autres gouvernements, avec des succès inégaux selon les volontés politiques, dans toute les autres régions du monde. Ces différents changeme nts touchant les marchés économiques, levant des barrières entre les marchés nationaux , harmonisant des normes économiques et réglemen taires entre différents pays, proviennent t ous de décisions po litiques prise aux différents niveaux d'institutions démocratiques: votes de lois par des Parlements, décisions gouvernemen tales, corps électoraux app rouvant par référe ndums des règles accentuant la glo balisatio n. La France fournit à cet égard un exemple éclairant mettant en éviden ce cette primauté du politique dans les décisions économiques: en 1957, les 812

Homenaje a Manuel Ferrer Reg ales

dirigeants politiques français signent le traité de Rome contre l'avis de l'instance représentant les entre prises, le Conseil national du pa tronat français. Ce dernier tent e de s'opp oser à la mise en oeu vre d'un marché commun, argumentant officiellement que l'économie et les entreprises françaises sont incapables de résister suffisamment aux nouveaux concurrents attirés par l'ouverture des fronti ères, et souhaitant en réalité conserver les marché s protégés dont ils bénéficient. Ce qui précède justifie pleinement de définir la globalisation comme rensemble des processus polit iques visant à la mise en pl ace d'organisations régionales des marchés et/ou d' une organisation planétaire unique des marchés. Les décisions politiques rendent les marchés de moins en moins segmentés ou hétérogènes par les frontières existantes entre les espaces nationaux ou régionaux.^ Les années et les décennies consé cutives au t raité de R ome, acte fondateur d'un modèle régional de globalisation, illustrent la véracité de cette définitio n : tandis que les Six globalisent le ur marché, les Etats- Unis s'inquiètent des progrès économiques d'une Europe qui commence à s'unifier et réalisent que leur part dans le commerce international est très modeste par rapport à leur po ids économiq ue dans le monde. En fait, ceci n'est pas a normal, car les Etats-Unis bénéf icient d' un vaste territoire disposant de ressources diversifiées, et sont en conséquence pratiquement autosuffisants. Contrairement à l'Europe qui est dépendante du reste du monde pour de nombreuses matières premières et sourc es d'énergie, les Etat s-Unis n'ont guère besoin d'impor ter, même s'ils importent par exemple du pétrole pour économiser leurs propres réserves; en conséquence, ils n'ont guère la nécessité d'exporter pour équilibre r leurs importations. ' Dumont, Gérard-François, " Globalisation, internationalisation, mondialisation : des concepts à clarifier ", Géostratégiques, n° 2, février 2001. ^ Ré nubliûue fédérale d'Allemagne, B elgique, France, Italie, L uxembourg et Pays-Bas. Mais cette réalité ne convient pas à leur stratégie de puissance. Aussi, sous le président Kennedy, les Etats-Unis décident-ils d'exercer un rôle ma jeur dans le co mmerce internationa l. Le Trade Exp ansion Act se pré sente comme l'acte de naissance de la glob alisation mondiale, à l'instar du traité de Rome, acte de naissance des processus de global isation régionale. En effet, précédant le Kennedy Round (1964-1967), et en formant les prémi ces, le Trad e Expansion Act, voté par le Congrès américain en 1962, décide de réduire de moitié, par paliers annuels, les droits de douanes sur l'ensemble des produits importés aux Etats-Unis. I l est suivi au plan international p ar l'ouverture de ces discussions visant à ouvrir da vantage les marchés, connues sous le nom de Kennedy rou nd. Puis l e Tokyo roun d aboutit à une réduction non linéaire des droits de douane (les pays ayant les droits les plus éle vés faisant l'effort le plus important) et à un démantèlement des barrières non tarifaires. En suite V Uru guay round (1986-1993) aborde la négociation d'aspects nouveaux, comme le commerce des services (20% du comme rce mondial et comprenant l'industrie cinématographique et l'audiovisuel), les investissements, et le renforcement de la propriété intellectuelle. Cet Uruguay round, qui s'est heurté à l'épineuse question des aides et subventions étatiques à l'exportation accordées aux agricultures nationales, entraîne la mise en place, en 1994, de l'Organisation mondiale du commerce (CMC), qui signe l'arrivée à maturité de la globalisation mondiale compte tenu des caractéristiques de cette organisation. Son objet consiste en effet à promouvoir les échanges sur une base non discriminatoire, en mettant en place un cadre juridique international permettant de réguler le fonctionnement des marchés et des firmes étendu sur plusieurs pays. Il s'agit entre autres de modifier, en vue de les éliminer, les politiques sectorielles de protection. En ou tre, ses déci sions ont une portée juridique pleine et entière. L'échec des négociations de Seattle, à l'automne 1999, n'est qu'une péripétie car la globalisation ne provient pas uniquement de décisions arrêtées dans un cadre quasi-mondial, comme celui de l'OMC, mais 814

Homenaje a Manuel Ferrer Reg ales

aussi de décisi ons régiona les, nationales et loca les qui n'ont guère été stoppées par les événements de Seattle. La global isation voulue par des décisions régionales Depuis les années 19 60, les dé cisions politiques multilatérales conduisant à élargir le champ de la co ncurrence se multiplient . La formation d'ensembles économi ques régionaux comme l'Union européenne^ se traduit par de nouvel les lib ertés de circulation des hommes et des cap itaux, ét endant pa r là même le champ spatial de la concurrence économique. Le succès économique de la Communauté économique européenne encourage la création d'institutions se fixant des objectifs équivalents: Mercosur, Alena...et le Marché commun des Amériques lancé par la p résident George W . Bush en a vril 2001. En outre , ces ensembles économiq ues régi onaux ont tendance à s'agrandir au fur et à mesure q ue des bou leverseme nts polit iques conduisent davantage de pays à un fonctionnement économique laissant une large place a ux mécanisme s du marché. Ainsi l'Union Européenne, issue de l'Europe des Six de 1957, s'est -elle éte ndue notamment au Danemark, à l'I rlande et au Royaume-Uni en 1973, à la Grèce en 1981 , à la Pén insule ibérique en 1986, avant de passer à quinze le 1er janvier 1995 avec l'adjoncti on de la Suède, de la Finlande et de l'Autriche. De façon général e, ces ensembles sont attirants pour les pays n'en f aisant pas e ncore par tie, d'où l'élargissement de leur champ géographique. Un autre é chelon régional qui se dessine réunit de s pays non limitrophes essayant de définir d es positions communes afi n que le s répercussions de la globalisat ion sur leu rs économies n e soient pas défavorables et si possible avantage uses. Ainsi h uit p ays musulmans (Bangladesh, Egypte, Indonésie, Iran, Malaisie, Nigeria, Pakistan et

^ L'instauration de l'Union européenne ne doit pas être considérée comme une novation car

l'identité européenne est anciennne s. Cf. Dumont Gérard-François et alii , Les racine s de

l'identité européenne, Paris, Economica, 1999.

Gér ard -Fr anç ois Du mon t 8 15

Turquie) ont signé en février 2001 la Déclaration du Caire formant un groupe, qui se baptise "D8" pour le développement, dont l'objet est de défendre une position commune dans les négociations politiques de l'Organisation mondiale du commerce. Là encore, cette démarche n'a pas pour objet de réfuter le processus de globalisation mais, au contraire, lui donne son adhésion, puisque les pays du D8 souhaitent "doubler au cours des cinq prochaines années le volume de leurs échanges commerciaux"^ avec l'ensemble de la planète. La globalisation, fruit de décisions nationales Conformément à la globalisation p lanét aire ou à des formes régionales de la globalisation, l'internationalisation du droit unifie le contexte juridique des échanges, limitant l'impact des politiques spécifiques des Etats. En outre, la plupart des Etats affichent une volonté visant à abattre les frontières économiques et prennent des décisions facilitant l'ouverture croissante des espaces nationaux aux flux d'échanges de toute nature avec l'extérieur. Dans cet esprit, la diminution du champ des monopoles nationaux et le développement des privatisations font entrer progressivement dans un marché concurrentiel international des sect eurs précédemment protégés, comme l'eau, l'électricité, le téléphone,^ la poste... Tout cela facilite les ententes internationales, les prises de participation croisées, voire les fusio ns. Dans le même temps, les législations nationales se libéralisent, ouvrant davantage les marchés nationaux. Ainsi la France', plutôt hostile encore au début des années 1980 à l'implantat ion d'ent reprises étrangères et notamment japonaises, a-t-elle changé d'attitude en 1984

Le Figaro économie, 26 février 2001.

® En France, le monopole (de France Telecom) sur les communications téléphoniques locales a été supprimé au 1er janvier 2001. ^ Sur la mentalité en France, Cf. Dumont, Gérard-François, Franciay losjranceses, Madrid,

Acento Editorial, 2000.

816 Ho menaje a Man ue l F err er R ega les

en supprimant une grande partie du pouvoir de l'Etat dans le contrôle des implantations étrangères. Le principe de l'autorisation a priori pour les investissements d'entreprises dont le siège social est dans xm pays membre de l'Union Européenne a été supprimé; il en est pratiquement de même pom les entreprises extériemes à l'Union Emopéenne. Quant aux formalités administratives, elles ont été simplifiées et accélérées. Les territoires peuvent donc ouvertement susciter des implantations d'investisseurs étrangers. Parmi les décisions nationales favorisant la globalisation, il faut citer l'implosion des régimes communistes, généralement remplacés par des systèmes politiq ues favorables au développement du commerce extériem, ou la volonté d'ouvertme économique de pays comme le Mexique qui adhère au GATT en 1986 ou comme la Chine qui entreprend en 1999 d'adhérer à l'OMC.

Les micro-États facilitant la globalisation

Enfin, la globalisation est facilitée par des lieux qui s'offrent, grâce à des réglementations encore moins contraignantes, des règles de gestion plus souples, ou à des savoir-faire particuliers, pour faciliter les échanges et notamment les échanges de capitaux. Il s'agit d'une part de pays ayant déjà acquis de telles compétences (Pays-Bas dans l'accueil de holding, Luxembourg, Suisse, Monaco ou de places offshore comme Jersey, Guemese y, l'île de Man, les Bermude s, Curaçao dans les Antilles néerlandaises, les îles Caïman...). Tous ces sites sont propices au développement de la globalisation parce qu'ils favorisent les mouvements de capitaux et domicilient des capitaux flottants. Ils n'existent et ne développent leurs activités que parce que les grands Etats de la planète leur permettent d'exister, car ils les considèrent utiles au développement de la globalisation, même s'ils se plaignent le leur concurrence fiscale ou de l eur rôle dans l e blanchiment d'argent.

Gérard-François Dumont

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Pluralité des Interlocuteurs et travail en équipe La globalisation place le développement local dans un contexte politique nouveau et lui impose de nouvelles stratégies sp atiales. En effet, avant l'effaceme nt des frontières économiques entre les Etats, la proportion du commerce internati onal dan s les échanges était beaucoup plus modérée, et les barrières frontalières différenciaient davantage les économies nationa les en ra ison de la diversité des réglementations. En conséquence, l'influence des p ouvoirs p olitiques nationaux sur le développement économiq ue local é tait beaucoup plus importante: l'État pouvait influencer la localisations des entreprises par de nombreuses règles directes ou indirectes; il disposait d'un éventail beaucoup plus larg e d'entreprises nationalisé es; il réglementait l'investissement international... Dans le conte xte antérie ur à la globalisation, l'espace local, pour satisfaire son développement, ne pouvai t qu'attacher une grande importance à cet interlocuteur es sentie l qu'était le pouvoir politique national du pays auquel il appartenait. Les actions de lobbying envers ce pouvoir étaient d'u ne importance capitale: l'Et at pouvait décider l e lieu d'implantation du nouvel établissement d'une e ntreprise n ationalisée, il pouvait par des subventions, par des commandes spécifiques, ou divers autres avantages, f ortement orienter le choix de lo calisation du nouvel établissement d'une entreprise privée; i l pouvait également accorder un agrément permettant à une entreprise étrangère de s'installer à condition de choisi r telle localité. En outre , dans de nombreux pa ys et notamment dans les p rincipaux pays europée ns, le développement local ne pouvait ni er l'importance d'une dialectique centre-périphérie inteme à chaque pays, é videment moindre dans les pays fédéraux. En France, la question de l'implantation d'une entreprise se résumait dans un débat Paris-province arbitré par un Comité de décentralisation qui disposait de larges pouvoirs, et l'idée que l'entreprise aurait pu s'installer à l'étranger était hors sujet. Au Royaume- Uni, dominait une même dialectique capitale économique (Londres)- autres espaces nationaux, ces derniers ne pouvant attirer d'activités

818 Ho menaje a Man ue l F err er R ega les

importantes qu'en obtenant le s bonnes grâces du gou vernement britannique. En Italie, en dehors des espaces bénéficiant d'ime tradition de croissance endogène, l a promotion du développement local , notamment pour les régions du Mezzogiorno, se faisait à Rome, où le pouvoir central décidait par exemple des subventions accordées à des entreprises du Nord de la péninsule à fins d'installation dans le Sud. En Espagne, Madrid disposait d'un large pouvoir d e décision dan s la localisation d es

établissements des grandes entreprises.

Ces logiques nationales, qui n'ont pas complètement disparues, relèvent largement du passé, compte tenu de l'ensemble des décisions politiques nationales et intern ationales organisant la global isation, décisions qui veillent p ar exemple aux d istorsions de concurrence. Par exemple, en France, le débat Paris-province portant sur l'implantation des grandes entreprises publiques et privées, n'a plus guère de sens. D'une part, les moy ens de pression du pouvoir national se sont émoussés avec la disp arition du contrôle d es prix, du contrôle des changes et de diverses réglementations spécifiques à l'Hexagone. D'autre part, la privatisation^ de nombreuses entreprises nationalisées leur a donné une liberté de géographie de leurs établissements mais aussi de nouvel les responsa bilités. La période des an nées 1970 et surtout de la première moitié de s années 19 80 où l'Etat, via son représentant dans les départements, l e préfet, obl igeait u ne banque, éventuellement nationalisée, à accorder ou à maintenir un crédit à une entreprise en difficulté pour ne pas contrarier un bassin d'emploi, est totalement révolue, et pourrait d'ailleurs faire l'objet d e condamnations par les instances européenn es. Le Co mité de décentralisation sous la forme citée ci-dessus a disparu, et la liberté de La privatisa tion s'impose dans la logique de la globalisation, car la nationamli sation s'accompagne presque toujours de d istorsions de concurrence ou de marchés plus ou moins protégés. Auusi, au pintemps 2001, la France est mise au banc des a ccusés par l'Union européenne car, contrairement aux engagements qu'elle a pris, elle n'a pas encore commencé d'ouvrir la marché du gaz, en repou ssant la p rivatisation de l'entrep rise nationalisée Gaz de France.

Gérard-François Dumont

819
localisation des entreprises s'est instau rée, même si elle se doit de respecter diverses réglemen tations générale s ou les règles d'urbanisme local. In fine, lorsqu e qu'une grande entrep rise ressent le besoin d'ouvrir un nouvel établissement, la question n'est plus de savoir s'il va se faire à Paris ou en province, mais s'il va s'installer en France, au

Portugal, en Corée du Sud...

Dans ce conte xte, les interlocuteurs extérieurs utile s au développement local ne s'inscrivent plus essentiellement dans la logique hiérarchique du pouvoir national. Dans les années 1970, il était important pour un espace loca l de disposer d 'un leade r bénéficiant de bonnes introductio ns dans les ministères centraux de la capi tale politique. Aujourd'hui, il est nécessaire de se procurer des informations issues de sources politique s diverses, pouvo irs politiques régionaux, nationaux supranationaux, c omme en Europe la Commission de Bruxelles ou la Cour e uropéenne de justice de Luxembourg. Un unique leader n'y suffît pa s, car le s sources d'informatio ns sont considérablement diversifiées, notamment au plan géographique, les décisions politiques ayan t des effets sur un espace local pou vant venir d'institutions forts diverses. Notre leader uniq ue des année s 1960 ne peut y suffire. En con séquence, pour maintenir ime veil le politique utile à l'espace local, il faut un travail d'équipe, sachant utiliser avec synergie des carnets d'adresses variés. Parmi ceux-ci, les adresses politiques nationales ou internationales (Bruxe lles pour l es membres de l'Union européenne) figurent bien évidemment en bonne place. La stratégi e du développement local se voit don c modifiée par la globalisation tandis que l'international isation, fmit de mut ations géographiques, vient la contraindre à concevoi r ou à participer à des projets plus vastes.

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2. L'internationalisation et l'élargissement

des espaces d e projet Les effets des décisions politiq ues conduisa nt à la globalisation se son t t ro uvés ac cen tué s en ra is on de la mon tée de s n ouv ell es technologies et des mutations géograp hiques qui y sont li ées. Les conséquences économiques de la gl obalisation auraient sans dout e été moins rapides si le contexte géograph ique n 'avait pas été marqué par des changeme nts considérables dans l'espace-te mps, ce que je désigne par le mot interna tionalisatio n. L'internationalisation se définit donc comme l'util isation d'un ensemble de techniques et de procédés réduisant l'espace-temps des écha nges de ressources, de biens et des services entre les territoires de la planète. Cette internation alisation résulte de la révolution des transports matériels et immatériels, qui facilitent la mobilité du capital productif et de hommes. L 'une de ses conséq uences est l'usage con comitant d' une pluralité d'espaces. Pour le d éveloppement local, cette internationalisation inscrit les bassins de vie dans un nouveau contexte et en éla rgit les l imites. En conséquence, le développe ment local doit s'inscrire dans un champ géographique de projet plus large pour élever son niveau dans la nouvelle hiérarchie des espaces. La révolu tion des transports et l'ère de la mobilit é Les progrès des communications sont essentiels. Ils ont pour effetquotesdbs_dbs35.pdfusesText_40
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