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    La mondialisation est un processus continu d'intensification et de fluidification des échanges, porté par l'essor des transports et des mobilités (populations, entreprises, etc.) et accéléré depuis les années 1970 par les systèmes contemporains de communication et de circulation de l'information.
  • C'est quoi la mondialisation PDF ?

    Mondialisation est un mot fréquemment utilisé de nos jours, que ce soit pour qualifier les rela- tions denses et exigeantes entre les États ou l'énorme mouvement des capitaux et des échanges commerciaux.
  • Quels sont les 4 phases de la mondialisation ?

    Les étapes de la mondialisation : internationalisation, transnationalisation, globalisation. douane -dans le cadre du GATT puis de l'OMC- et la formation d'associations économiques régionales (UE, ALENA,..) Tous droits de l'auteur des œuvres réservés.
  • des informations, y compris financières.

    ?hanges de biens matériels.Mondialisation (Le terme « mondialisation » désigne l'expansion et l'harmonisation des) de l'information.Changement de représentation.Prédominance de la langue anglo-américaine.
La mondialisation du travail : des pratiques sociales à la terminologie et de la terminologie

à l'usage

Revue internationale sur le travail et la société

Jeanne Dancette

1

Année : 2007

Volume : 5

Numéro : 2

Pages : 64-83

Sujets : Mondialisation, travail, pratiques sociales, terminologie

L'évolution des sociétés et celle du langage vont de pair. La mondialisation économique sert de

toile de fond à l'étude terminologique que nous présentons. Dans la première partie de cet article,

nous présenterons donc le contexte économique et les facteurs sociolinguistiques qui jouent sur la

langue de la mondialisation. Nous discuterons de l'émergence d'une langue riche et dynamique dans ce domaine traversé par un vocabulaire protéiforme - puisque émanant de nombreuses disciplines - mais portant les marques de son internationalisation. Dans une deuxième partie, nous ferons une analyse ponctuelle du vocabulaire et des expressions

liés à l'entreprise multi(ou trans)nationale, afin de donner un exemple concret de la richesse des

termes gravitant autour d'une notion centrale. La multidimensionalité du concept

ENTREPRISE

1 Jeanne Dancette est professeure titulaire à l'Université de Montréal. jeanne.dancette@umontreal.ca 65

MULTINATIONALE fait apparaître un vocabulaire appartenant à des champs de savoir différents.

Mais nous montrerons aussi qu'en fin de compte, terminologie et usage sont deux choses différentes, puisque les positions idéologiques conditionnent les usages terminologiques. Finalement, dans une troisième partie, nous présenterons notre projet de Dictionnaire anglais-

français-espagnol de la mondialisation du travail, effectué à l'Université de Montréal au

département de linguistique et traduction de l'Université de Montréal, en collaboration avec

l'équipe du Centre de recherche interdisciplinaire sur la mondialisation du travail (CRIMT). Ce dictionnaire a l'ambition de répondre aux besoins d'information sur la terminologie, certes, mais

aussi sur les réalités décrites par les experts et discutées dans la société civile.

1. Contexte social et sociolinguistique de la mondialisation du travail

La mondialisation entraîne l'apparition de stratégies d'entreprise visant la performance maximale, et, par effet de ricochet, une modification radicale des formes d'emploi. Ces phénomènes s'accompagnent de la transformation des règles du dialogue social et de la revendication des acteurs sociaux d'une meilleure répartition de la richesse et d'un plus grand respect des droits des travailleurs ("fair globalization»). Dans le même temps s'intensifie l'action des organisations internationales (Organisation

internationale du travail en tête), des fédérations syndicales mondiales et des organisations non

gouvernementales. On assiste à une prolifération de rapports, études et recommandations sur les

effets de la mondialisation, et de ce fait à la diffusion extrêmement rapide des concepts liés à la

mondialisation du travail. On constate, d'un côté, une tendance à l'uniformisation de la

terminologie (généralisation des définitions qui serviront de référence dans toutes les études, et

adoption par les langues nationales des termes de ces organismes internationaux). Mais, de

l'autre, l'ampleur et la complexité des phénomènes liés à la mondialisation, et la multitude des

points de vue qui s'expriment dans le domaine, conduisent à un éclatement de la terminologie.

661.1. La mondialisation se reflète dans le langage sous l'effet de plusieurs influences

Les politiques linguistiques du "tout à l'anglais»

Tous les pays du monde s'adaptent à la réalité de la mondialisation dominée par l'anglo-

1997).

"Par le nom de ses innovations non traduites, la langue américaine pénètre le vocabulaire de

chaque autre langue; par le martèlement des formules ou l'obsession d'un rythme, elle imprègne les esprits; par l'omniprésence de la mode aveuglément suivie qu'elle véhicule, elle dépersonnalise et uniformise toutes les jeunesses du monde; par la puissance du seul dollar elle les conditionne en un unique marché.» (Lalanne-Berdouticq, 2007)

L'anglais est la première langue seconde enseignée dans les écoles du monde entier, y compris

dans certains pays de l'Afrique francophone. Le russe, l'espagnol, l'allemand, le français deviennent, en dehors de zones privilégiées, des "langues de petite diffusion». Cette prédominance de l'anglais, qui ne s'explique que par des raisons d'hégémonie économique,

n'empêche pas dans le même temps la résurgence des langues minoritaires à l'échelle locale.

D'après F. Grin, économiste s'intéressant à l'évaluation des politiques linguistiques et éducatives,

les politiques gouvernementales du " tout à l'anglais » des pays non anglophones représentent

une sujétion dont le coût en temps et en argent est énorme : enseignement,

traduction/interprétation/rédaction, production de matériel pédagogique ; coût dont les pays

anglophones font l'économie. Par exemple, il a estimé qu'au seul titre de l'enseignement, le Royaume-Uni économiserait au minimum 10 milliards d'Euros par année du fait de la domination actuelle de l'anglais. Mais, poursuit-il, il faut aussi compter l'avantage que confère l'appartenance à la communauté linguistique anglo-américaine dans toute situation de

négociation, de concurrence, etc. (Grin : 2004). Or cet " asservissement consenti » à la langue et

à la culture dominantes anglo-saxonnes ne s'explique pas par le poids de la communauté de langue anglaise, minoritaire dans le cadre de l'Union européenne notamment.

67Domination d'une culture économiste

La langue de la mondialisation est d'abord un langage d'économistes. Les dictionnaires électroniques ou papier de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de l'OCDE

sont la référence, à côté des multiples ouvrages de gestion, marketing et commerce international

qui foisonnent dans les librairies. Mais, à cause des maux qu'on lui associe, la mondialisation opère aussi un clivage entre les

sphères économiques et les sphères politico-sociales ; et l'on voit émerger des contrepoids aux

forces "aveugles» du marché. On notera par exemple que le langage de l'OMC (Organisation

mondiale du commerce) où règnent les économistes et les défenseurs de la libéralisation des

marchés diffère de celui de l'OIT (Organisation internationale du travail) et de la CISL

(Confédération internationale des syndicats libres) où s'expriment davantage les juristes et

sociologues, plus axés sur la dimension sociale de la mondialisation. (On trouvera une analyse

montrant la différence des discours sur le même thème entre ces trois organismes dans Dancette

2004).

Rôle unificateur des organismes internationaux

Les organisations internationales (groupe des Nations unies, organisations intergouvernementales

indépendantes, alliances régionales, notamment l'Union européenne) jouent un rôle déterminant

dans l'élaboration de la terminologie. Les directives européennes, les normes et conventions

internationales ou régionales poussent à l'unification des méthodes, des concepts et des termes,

ainsi qu'à la création d'agrégats universels sous l'égide des organisations internationales. Prenant

l'exemple des comptabilités nationales dans les économies émergentes, Traimond décrit le mode

d'incitation à l'universalisation des modèles. Destiné à normaliser les modèles locaux, " le

système universel de comptabilité nationale (SNC) retient une classification internationale par

type d'activité de toutes les branches de l'économie ». (1999 : 107) Dans le domaine de la mondialisation du travail, c'est l'Organisation internationale du travail,

68OIT (avec son bureau, le BIT) qui énonce les conventions, et ce faisant, crée la norme

linguistique, entre autres grâce à son thesaurus ILOTERM.

1.2. Plusieurs tendances contradictoires façonnent le langage de la mondialisation du travail

Nous énonçons ci-dessous quelques facteurs qui jouent sur le langage de la mondialisation. Nous

les énumérons plus comme des questions que des affirmations. - L'illusoire transparence. - Dans le langage de l'économie, ce sont souvent des mots de la

langue générale qui sont investis d'un sens technique, à la différence du langage de la médecine

par exemple qui forme ses néologismes à partir des racines grecques ou latines plus opaques.

Cette proximité lexicale explique que les termes économiques pénètrent très facilement dans les

domaines de la vie sociale : sous-traitance, flexibilité du travail, travail atypique, secteur

informel, ouverture des marchés, firme réseau, réseau de production mondial, etc. Toutefois,

cette transparence n'est qu'illusoire. Qui connaît le sens précis de ces termes? Et quelles réalités

cachent les euphémismes ? la "rationalisation» annoncerait les mises à pied ; la "flexibilité du

travail» signifierait sous-emploi et chômage ; la "gouvernance globale» serait une abdication des

pouvoirs gouvernementaux ; le "marché libre» se comporterait en réalité comme un marché

fermé à beaucoup. - Jargon. - le langage politico-économico-admistratif des organisations internationales et des organismes nationaux gouvernementaux ou non gouvernementaux qui le répercutent se jargonise et se coupe des langues vernaculaires, émaillées de leurs expressions idiomatiques et de leurs régionalismes. Le langage des " eurocrates » n'en est-il pas un exemple éloquent ?

- Langue de traduction, ou " translationese » . - On ne saurait nier l'influence de la traduction,

qu'elle soit humaine ou (semi-)automatique, sur les textes des organismes internationaux. L'Union européenne doit assurer la traduction entre 21 langues officielles et établir des documents dans 27 langues. Le rapport de la Commission mondiale de l'OIT Sur la dimension

sociale de la mondialisation est publié dans sept langues (anglais, français, arabe, espagnol, russe

et allemand) ; mais toutes ces versions restent des textes de traduction, dont la langue de départ

69même (l'anglais) n'est pas toujours la langue maternelle du ou des rédacteurs. Par la traduction,

la langue tendrait à s'appauvrir et à s'uniformiser, c'est en tout cas ce que discutent certaines

études de traductologie (Anderman & Rogers, 2005). - Poids des anglicismes. - La généralisation du discours des organisations internationales

répercute en les légitimant les anglicismes (emprunts) qui rendent les langues plus opaques à

cause des glissements de sens. Les exemples sont nombreux : opportunité (de l'anglais

opportunity, pour désigner une occasion d'affaires, facilités (de l'anglais facilities, pour désigner

les installations physiques dans un lieu de travail, compétition dans le sens de concurrence, benchmarking pour étalonnage, audit pour vérification, outsourcing pour externalisation, offshoring pour délocalisation, dumping social pour dévaluation sociale, etc.

Certains auteurs ne crient pas au loup et cherchent le côté positif de cette "anglicisation»

(Phillipson & Skutnabb-Kangas. 1999: " Anglicisms constitute perhaps the strongest unifying factor among the world's languages » (Gottlieb, 2005 : 161). Dans de nombreuses situations de

communication entre locuteurs de langues différentes, le recours à un lexème anglais, référence

commune, facilite la communication. Ainsi, l'anglais devient lingua franca, langue pivot. Par

ailleurs, faut-il reconnaître, dans l'empressement à utiliser des mots anglais là où existent les

mots français ou allemands ou espagnols, la recherche d'un effet stylistique emphatique, d'une

connotation positive/négative que l'on reconnaît à l'anglo-américain ? Il serait intéressant

d'analyser auprès de certaines couches de la société les raisons de cet empressement. Réciproquement, l'anglais comme langue de communication à l'usage des non-anglophones est une sorte d'anglais simplifié, souvent approximatif et lacunaire, qu'on a qualifié de sub- English ou defective English. Faut-il s'en inquiéter ? - Résistance.- L'anglicisation des langues ne va pas non plus sans la résistance de certains organismes normalisateurs, dont l'Office de la langue française (Québec). Notons dans le domaine des affaires le rôle de l'APFA (Actions pour promouvoir le français des affaires),

organisme placé sous le patronage de la Délégation générale à la langue française et aux langues

de France, et de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie, qui publie les listes de

termes recommandés et parus au Journal officiel du gouvernement français, ou le cercle François

70Seydoux ; et pour l'espagnol, les efforts de la Real Academia de la Lengua et de l'Instituto

Cervantes contre l'emprise de l'anglais sur l'espagnol. Cette confrontation entre plusieurs

tendances, celle de l'adaptation et celle de la résistance à la domination de l'anglais, renforce la

vitalité des langues, leur capacité d'évolution. Nous avons soulevé quelques questions ; il convient aussi de voir les aspects extrêmement positifs et nouveaux de la mondialisation pour la terminologie. - Mine d'or terminologique. - Les documents émanant des organismes internationaux sont la

manne des terminologues. La fonction principale de tels organismes est de comparer les réalités

socio-économiques au niveau mondial, d'établir des statistiques mondiales. Pour ce faire, ils

élaborent les définitions des termes et créent des taxonomies précises. Par exemple, les

catégories sociales, telles que TRAVAILLEUR RURAL, TRAVAILLEUR FORESTIER, AGRICOLE,

PROPRIETAIRE TERRIEN

, SANS-TERRE, JOURNALIER, MIGRANT, ILLICITE, AU NOIR, AU GRIS, etc.,

reçoivent toutes une définition précise. Car, pour contrôler les phénomènes et réglementer les

pratiques, il faut établir les critères.

- La diffusion à l'échelle planétaire des définitions. Facilitée par les nouvelles technologies de

l'information, elle renforce le phénomène d'universalisation de la langue de la mondialisation et

augmente son accessibilité. De très nombreux documents des organisations internationales sont gratuitement accessibles en ligne, dans plusieurs langues. Nous assistons donc à une évolution de la terminologie tout à fait passionnante, que notre

recherche veut mettre à profit. Nous relevons les néologismes correspondant à des réalités

nouvelles (ex. : gouvernance), ainsi que les mots de la langue générale recevant des sens nouveaux dans le contexte de la mondialisation, le premier exemple étant celui même de global /globalisation, en concurrence à mondial/ mondialisation.

712. Analyse du vocabulaire de l'entreprise multinationale

On peut analyser le vocabulaire gravitant autour de la notion

ENTREPRISE MULTINATIONALE sous

de nombreux angles : la multidimensionalité du concept explique la richesse et la variété du

vocabulaire.

2.1. Les nombreuses facettes du concept

- Nouvelles stratégies d'entreprise. - L'entreprise multinationale, l'entreprise transnationale,

l'entreprise globale sont des réalités qui correspondent à des stratégies d'expansion internationale

différentes. Ces stratégies se définissent au niveau de l'unité de production par la délocalisation,

la relocalisation, l'externalisation. Il en résulte la modularisation de la production et la constitution de chaînes d'approvisionnement mondiales et de chaînes de valeur mondiales, de

réseaux de production mondiaux, ayant à leur tête, la firme réseau, elle-même comprise comme

une "entreprise éclatée».

- Concurrence interentreprises. - La concurrence internationale a fait apparaître des "systèmes de

travail de haute performance», ainsi que des mesures de la performance. La mode est au "benchmarking», concept du management américain désignant l'analyse comparative des performances d'une entreprise à l'autre ou d'un service à l'autre, et pour lequel les termes

français étalonnage, parangonnage ont été proposés avec plus ou moins de succès pour éviter

l'emprunt. - Modification radicale des formes d'emploi et redéploiement de la main d'oeuvre. - Le travail

(ou le travailleur) est affublé de toute sorte de qualificatifs ayant un sens technique : flexible,

typique, formel/informel, précaire, etc.

- Lieux de travail. - les termes zone franche d'exportation, maquiladora désignent les régions où

s'implante un type particulier d'usines.

72- Tansformation des règles du dialogue social. - Dans le "pacte mondial», on cherche à définir la

clause sociale, à faire respecter la responsabilité sociale des entreprises ; on établit le

parangonnage (ou étalonnage) social ; on reconnaît l'intervention de la société civile ; on labellise

les produits, etc. Ces quelques exemples montrent l'émergence d'un lexique riche, émanant de nombreuses

disciplines, comme le droit des sociétés, le droit civil, la sociologie, les relations industrielles,

l'économie.

2.2. Variation des usages : entreprise trans- ou multi nationale, ou encore globale ?

Les usages varient en fonction des acteurs. Comparons trois types d'intervenants, les organisations internationales, les professeurs d'économie ou de gestion et les entreprises elles- mêmes. - Organisations internationales. - L'OMC et l'OCDE utilisent exclusivement le terme entreprise

multinationale ; l'OIT/BIT l'emploient aussi en général, sauf dans ses rapports avec les pays du

sud. Par contre, les Nations unies utilisent le terme société transnationale depuis les années

1970. Une commission (incluant les entreprises, les ONGs et les syndicats) avait alors été créée

avec le mandat d'élaborer le Code de conduite des sociétés transnationales des Nations unies ;

mais le projet ne fut jamais adopté. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) reprend le terme transnationale en concordance avec le " degré de

transnationalité » qu'elle a défini pour son classement des plus grandes entreprises du monde. Au

niveau syndical, la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) utilise généralement

le terme entreprise transnationale dans ses documents ou dans le cadre de campagnes de mobilisation, même si dans son Guide syndical de la mondialisation, c'est le terme entreprise multinationale qui est uniformément retenu. On remarque ainsi, outre le flottement dans l'usage, que le terme entreprise transnationale contient une connotation politique d'interrogation sur les bienfaits de la mondialisation. Le groupe ATTAC signale que le terme multinationale camouffle l'inégalité du traitement entre les

73pays d'accueil le pays d'origine de l'entreprise. La société civile, altermondialiste, privilégie le

terme transnationale, marqué politiquement.

- Le milieu académique. - Les universitaires, professeurs d'économie et de gestion, quant à eux,

essaient d'établir la distinction entre les concepts

SOCIETE MULTINATIONALE, SOCIETE

TRANSNATIONALE ET SOCIETE GLOBALE

, selon plusieurs critères. Mais nous devons reconnaître que l'usage d'un terme plutôt que d'un autre relève plus de choix personnels ou d'école de pensée. Les néomarxistes utiliseront de préférence le terme transnationale. - Les entreprises elles-mêmes. -Nous avons relevé dans un corpus de codes de conduite d'une trentaine d'entreprises multinationales les expressions par lesquelles l'entreprise se désigne. Aucune n'utilise les termes transnationale ou globale 2 , deux seulement utilisent le terme

multinationale. Les adjectifs mondial ou global ne sont utilisés que dans des expressions libres ne

définissant pas la société elle-même mais son activité, comme le montrent les exemples suivants :

"présence de l'entreprise dans le monde entier», "conduit ses activités à l'échelle mondiale»,

"groupe à vocation internationale», ou en anglais "internationally oriented industrial group»,

"leadership position in global retailing», "active in the global market place», "operates around

the world», "compagny with global reach», "the world food company», "global corporate success», etc. Ces qualificatifs renvoient à une image de puissance et de prestige, alors que l'emploi du terme économique entreprise transnationale ou même multinationale serait perçu comme négatif.

3. Notre étude terminologique

3.1. Les objectifs

Notre projet de Dictionnaire analytique de la mondialisation du travail (en cours) vise les

traducteurs, les étudiants en sciences économiques et sociales, les journalistes, le monde syndical

et le grand public, pour les aider à faire les choix lexicaux dans cette langue de spécialité. Il

2 Une exception est à noter : "A global company is regulated by many different laws at the same

time». Ce commentaire a une allure d'excuse, mais il ne se rapporte pas directement à la société

en question.

74consigne sous forme de glossaires trilingues (anglais, français, espagnol) le lexique de ce

domaine. Environ deux milliers de termes sont recensés et analysés. Une seconde caractéristique

concerne l'identification de relations sémantiques entre les termes, à la manière d'un thésaurus

(Voir plus bas les tableaux de mots reliés). Sa troisième particularité est la nature encyclopédique

des articles. Rédigés dans les trois langues, les articles décrivent les réalités auxquelles renvoient

les termes, à la manière de mini cours d'économie ou de relations industrielles. Dans un certain

sens, nous voulons démystifier le jargon de la mondialisation et contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes. Par exemple, le

PACTE MONDIAL, plus connu sous l'appellation

anglaise global compact, quand, où, dans quel contexte, est apparue cette expression ? Les concepts RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES, CITOYENNETE MONDIALE, CODE DE

CONDUITE

, ENTREPRISE D'ECONOMIE SOLIDAIRE, etc. reflètent les contradictions entre les forces du

marché néo-libéral et les luttes sociales, syndicales, de défense des droits de la personne et du

travailleur. Tous les termes ont leur histoire ; la consigner est important.

3.2. Domaine d'étude

Etudier un vocabulaire revient à délimiter les frontières du domaine. Le graphe ci-dessous

représente les grands axes de notre étude. (insérer le tableau Organisation thématique du

domaine donné sur fichier séparé) 75

Graphe 1. Organisation thématique du domaine

Notre étude se structure en cinq grands sous-domaines : l'organisation de la production (au

niveau de l'entreprise), le cadre juridique, les secteurs industriels, le syndicalisme (international,

national) et le contexte mondial. Ce graphe permet de situer les termes à l'étude dans leur ensemble et de saisir les interconnexions entre les sous-domaines. Par exemple, l'article

DELOCALISATION étudie le phénomène en tant que stratégie d'entreprise, mais signale aussi les

effets de la délocalisation sur les conditions de travail, la nécessité de la régulation mondiale du

travail et le syndicalisme international.

Globalisation of

Productivity

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