[PDF] Pour un débat apaisé sur les rythmes éducatifs

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P lusieurs études scien?i?iques démontrent l'importance de prendre en compte les rythmes pour favoriser les appren?issages. Les enfants ont durant la journée des moments de plus ou moins forte vigilance. L'Académie de médecine notait dans son rapport analysant les rythmes biologiques et psychosociologiques de l'enfant " Aménagement du temps scolaire et santé de l'enfant que " l'aménagement du temps scolaire en France n'est pas en cohérence avec ces connaissances

de la chronobiologie de l'enfant et cela à tous les niveaux de l'organisa?ion, journée, semaine ou année

scolaire . Pour le primaire, elle recommandait d'organiser une semaine scolaire sur une journée moins longue (5 h par exemple et sur une semaine de 4 jours et demi ou 5 jours comme dans la plupart des pays européens) Mieux répar?ir le temps scolaire (une semaine de

9 demi-journées

dont

5 ma?inées

par exemple) permet de programmer les séances d'appren?issage fortement mobilisatrices (sur le plan cogni?if)

à des moments où la faculté de concentra?ion des enfants est la plus grande et donc de leur perme?tre

de mieux apprendre.Pourquoi soutenir la répartition du temps scolaire sur 5 jours pour les enfants L es temps périscolaires favorisent la découverte d'ac?ivités diversi?iées. Les enfants peuvent découvrir grâce à ces proposi?ions, tout au long de leur scolarité, une pluralité de pra?iques collec?ives culturelles, spor?ives, scien?i?iques, numériques

qui leur perme?tent de développer progressivement des compétences transversales d'ordre cogni?if,

social et socio-a?fec?if. Ac?ivités scolaires et périscolaires se complètent et renforcent les appren?issages.

Les travaux des chronobiologistes et psychologues, cités dans le rapport de l'Académie, montrent

que les ac?ivités péri- et extra-scolaires (socioculturelles et spor?ives) sont importantes, lorsqu'elles sont bien dosées car elles par?icipent au déroulement harmonieux des di?férentes

phases du sommeil et à l'épanouissement physique et psychique des élèves en améliorant

les comportements, l'écoute, l'a?ten?ion et donc l'appren?issage Ce document a été conçu pour aider à l'échange et à la décision dans les conseils d'écoles, les conseils municipaux et avec les acteurs éduca?ifs concernés, dont les parents. I l existe peu d'études sur l'impact de l'aménagement du temps scolaire. Toutefois, certains maires ont commandé des enquêtes pour évaluer les impacts de la nouvelle organisa?ion scolaire a?in de prendre une décision en toute connaissance de cause. À Arras, une étude scien?i?ique approfondie a été menée par l'Observatoire des Rythmes et des Temps de Vie des Enfants et des Jeunes. Les principaux résultats de l'enquête ont montré que l'aménagement du temps scolaire a eu des e?fets posi?ifs sur les élèves (comportements, appren?issages, développement personnel, habiletés sociales), sur les rela?ions entre enseignants parents et animateurs et sur l' organisa?ion pédagogique et éduca?ive de l'école (décloisonnement, ar?icula?ion scolaire/périscolaire, rela?ions avec la collec?ivité locale, climat scolaire) Cela vaut également pour les Projets éduca?ifs territoriaux. Des évalua?ions par?icipa?ives doivent perme?tre de réaliser les ajustements nécessaires a?in d'améliorer le projet mis en place. Ce?te évalua?ion externe peut se nourrir des critères élaborés de façon collec?ive, a?in de mesurer les e?fets constatés et les améliora?ions proposées auprès de l'ensemble des personnes concernées, dont les enfants. L e développement de partenariats territoriaux entre ins?itu?ions et acteurs concernés par l'éduca?ion a conforté des réseaux . Il a permis le développement d' alliances éduca?ives au service des enfants et des adolescents, renforcé l'échelon territorial de proximité dans l'anima?ion de ces alliances et le travail en transversalité . Le rapport parlementaire de Françoise Cartron a mis

l'accent sur la diversité des partenariats possibles en fonc?ion des ressources de chaque territoire,

y compris dans les communes rurales, que ce soit avec des musées, des ins?ituts de recherche,

le réseau CANOPE, les associa?ions éduca?ives, culturelles ou spor?ives, les Parcs naturels régionaux...

L a qualité des o?fres éduca?ives est un critère essen?iel d'a?trac?ivité des territoires. Ce?te dimension

est très importante dans les grandes périphéries urbaines et en milieu rural, touchées par les risques

de chute démographique et de déser?i?ica?ion. Dans ce cadre, le Projet éduca?if territorial, s'il passe

du contrat au véritable projet, peut être un ou?il important à prendre en compte dans une logique

de développement social local. Une o?fre éduca?ive globale, incluant une poli?ique de la pe?ite enfance,

doit ainsi se penser en lien avec les enjeux d'accès aux services publics, d'urbanisme, d'habitat et de transport.

L e Projet éduca?if territorial devrait comprendre systéma?iquement un volet forma?ion. Développer la qualité de l'acte éduca?if passe en e?fet par l'accès de tous les acteurs

éduca?ifs professionnels à des f

orma?ions con?inues et partagées

La forma?ion professionnelle ini?iale des

animateurs nourrit la qualité de l'ac?ion territoriale. Il est donc nécessaire de développer l'accès à des parcours cer?i?iants aux mé?iers de l'anima?ion pour tous les intervenants professionnels.

Mieux, les

forma?ions partagées pluriacteurs (enseignants, animateurs, ATSEM...) rendent possible une meilleure connaissance et reconnaissance des rôles et des fonc?ions de chacun. L'

éduca?ion est un

bien commun . Elle doit être partagée, " dialoguée

», discutée par le plus grand nombre

de citoyens. Des espaces de mobilisa?ion citoyenne, de rencontre et de coopéra?ion entre les citoyens

et les experts et professionnels de l'éduca?ion peuvent dès lors être favorisés. Centrés sur les ques?ions

éduca?ives, ils peuvent éclairer et nourrir les ré?lexions, les travaux des élus, des collec?ifs de pilotage

et de mise en oeuvre de Projets éduca?ifs territoriaux.

Le maintien du fonds

de soutien

Le projet de loi de ?inances pour 2018

main?ient le fonds de sou?ien aux ac?ivités périscolaires pour les communes qui font le choix de rester sur un rythme hebdomadaire scolaire de 4,5 jours. Le ministre de l'Éduca?ion na?ionale a par ailleurs a??irmé sa volonté que ce fonds soit prolongé jusqu'à la ?in du quinquennat ce qui o?fre aux collec?ivités une perspec?ive de moyen terme et a?ténue les contraintes budgétaires qu'elles rencontrent sur le ?inancement de la semaine de 4,5 jours. Novembre 2017 - © D. Lefilleul/lefilgraphique@orange.fr

Pour un débat apaisé

L a France est, de loin, le pays où les élèves du primaire ont le moins de jours d'école

162 jours

par an contre 183 pour la moyenne européenne. Ce?te moyenne tombe à

144 jours

si l'on re?ient la semaine de quatre jours. Selon le dernier rapport annuel de l'OCDE

Regard sur l'éduca?ion

de 2017, l'élève français assiste dans le même temps à un nombre d'heures à l'école astronomique :

864 heures

contre 776 en moyenne dans l'Union à 22. Pour le Conseil na?ional d'évalua?ion du système

scolaire, parmi les 35 pays membres de l'OCDE, la France est devenue, en quelques dizaines d'années,

le pays le plus inégalitaire en ma?ière d'éduca?ion. L'aménagement du temps scolaire est un facteur

décisif pour les élèves en di??iculté car les varia?ions journalières des performances intellectuelles sont encore plus présentes chez les élèves qui ne maîtrisent pas la tâche (Académie de médecine).

De plus, la semaine de 4 jours et demi peut mieux perme?tre l'accès aux ac?ivités culturelles et spor?ives

hors de l'école à ceux qui n'en béné?icient habituellement pas. La généralisa?ion des Projets éduca?ifs

territoriaux a permis l'accès à ces ac?ivités à plus d'enfants. Dans son rapport de mai 2016,

la sénatrice Françoise Cartron note qu'avant la réforme, il y avait 14 416 accueils collec?ifs de mineurs

déclarés et 983 000 enfants accueillis et qu'en 2015, après généralisa?ion,

31 952 accueils collec?ifs

de mineurs et

3,06 millions d'enfants accueillis

U n ?iers des emplois occupés par les femmes le sont à temps par?iel notamment pour dégager le mercredi. Une étude publiée par l'Ins?itut des poli?iques publiques montre que la réforme des rythmes scolaires a permis en moins de 2 ans de réduire de 15 % le di?féren?iel de temps de travail le mercredi entre hommes et femmes. Même si toutes les femmes ne sont pas touchées de la même manière selon leur catégorie socioprofessionnelle, on note ainsi l'impact imprévu de ce?te mesure sur l'organisa?ion familiale et le développement du travail des femmes en par?iculier. L a répar?i?ion du temps scolaire sur 5 jours a pu générer des di??icultés d'organisa?ion dans les premières années qu'il ne s'agit pas de nier. Pour dépasser ces di??icultés désor- mais iden?i?iées, le travail sur l'aménagement des rythmes doit être poursuivi en individualisant davantage l'organisa?ion selon l'âge des enfants (en prenant en compte notamment les rythmes des maternelles), en renforçant la rela?ion aux familles , en s'a?taquant aux inégalités territoriales , en poursuivant la valorisa?ion de la ?ilière anima?ion ...En finir avec une idée reçue : Il est important de rappeler que la fa?igue dépend largement de l'alternance veille-sommeil et de sa régularité (et donc des pra?iques familiales concernant l'endormissement et l'usage régulé des écrans). De plus, la catégorie socioprofessionnelle des parents est en lien avec l'importance ressen?ie de la fa?igue des enfants. La fa?igue dépend donc également du temps de présence en structures collec?ives en lien avec la densité des ac?ivités proposées (pression à la surac?ivité et absence de temps calmes librement choisis).

En?in elle est souvent confondue avec une

sur-agita?ion des élèves qui est à analyser avec l'ensemble des dimensions du climat scolaire.

Au-delà du débat portant sur le seul

temps scolaire entre une semaine de 4 jours ou de 9 demi-journées, l'objec?if doit être celui de favoriser la réussite éduca?ive de tous les élèves

et enfants. La réforme a été insu??isamment évaluée mais les nombreuses collec?ivités qui

avaient engagé de larges consulta?ions et s'étaient inves?ies dans ce?te réorganisa?ion, doivent

être soutenues. L'enjeu consiste dès lors à prolonger les dynamiques engagées ces dernières

années sur les territoires pour améliorer notamment les Projets éduca?ifs territoriaux (PEdT).

Pourquoi élargir le débat au projet éducatif territorial dans son ensemble ? L e temps scolaire ne représente que

10 % de la vie

de l'enfant : il est donc primordial de s'intéresser

à l'ensemble de ses autres temps éduca?ifs et de penser leur améliora?ion qualita?ive et leur ar?icula?ion

les temps péri et extrascolaires, les temps en famille, les temps entre pairs, les temps passés devant

les écrans, les temps de vacances... La ré?lexion éduca?ive cons?itue un tout compte tenu de la con?inuité

des temps pour l'enfant. E n déclarant l'ensemble des temps périscolaires en accueil collec?if de mineurs (ACM), les municipalités garan?issent la mise en place de normes strictes (taux d'encadrement, quali?ica?ion des animateurs, élabora?ion d'un projet pédagogique...) sous le contrôle des services de l'État. L e centre de loisirs éduca?if, deuxième structure d'accueil après l'école et ins?itu?ion du temps libre reconnue sur tous les territoires, peut cons?ituer un espace pivot à même de favoriser la con?inuité et la cohérence éduca?ive

sur les territoires de vie des enfants. Le centre de loisirs périscolaire ou centre de loisirs associé à l'école (CLAE)

à un rôle de proximité temporelle évident ; le centre de loisirs extrascolaire a également toute son importance.

Le centre de loisirs éduca?if peut jouer un

rôle de ?iers ou de média?ion entre école et parents. L'accent est porté,

notamment dans les temps périscolaires, sur l'informa?ion aux parents et sur la rela?ion quo?idienne.

Les animateurs de ces centres de loisirs étant, de fait, beaucoup plus disponibles que les enseignants.

L

e décret perme?tant le retour à la semaine de 4 jours con?irme l'existence du Projet éduca?if

territorial. Il convient que ce dernier reste le cadre de la dynamique collec?ive engagée y compris dans le cas d'un retour à la semaine de 4 jours. Ce?te dynamique vise, quel que soit

le nombre de jours d'école, à construire un projet éduca?if commun sur un territoire partant

de l'intérêt des enfants voire les adolescents qui y vivent. L'enjeu est bien aujourd'hui de travailler

à leur améliora?ion qualita?ive. Pour cela, le Projet éduca?if territorial doit être le cadre d'une ré?lexion

sur l' accessibilité des ac?ivités et la lu?te contre les inégalités : tarifs et taux d'e?fort, qualité éduca?ive... L a dé?ini?ion et la mise en oeuvre d'un projet éduca?if territorial permet souvent de mieux associer les parents. Chaque espace éduca?if doit pour cela laisser et donner du pouvoir d'agir aux parents, y compris ceux qui semblent les plus

éloignés des codes de l'école. Prendre le temps, trouver les espaces et les modalités pour

associer tous les parents, c'est les reconnaître dans leur fonc?ion éduca?ive , c'est aussi leur perme?tre d'appréhender le rôle de l'école, des espaces éduca?ifs inscrits dans la proximité de celle-ci et sans doute, in ?ine , contribuer à leur donner con?iance en l'école.quotesdbs_dbs32.pdfusesText_38

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