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V11 r OI. Y MPI AD E

PARIS 1^2^

M, GASTON DOUMERGUE

Président de la République Française

COMITÉ OLYMPIQUE FRANÇAIS

LES JEUX DE

LA VIII' OLYMPIADE

P ARI5 1924

Sous le Haut Patronage de Monsieur le Président de la République et la Présidence d Honneur de

A1A1. le Président du Conseil des Ministres,

le Président du iSénat, le Président de la Ckarnlire des Députés, le Président du Conseil ^MLiinicipal, le Président du Conseil Général.

RAPPORT OFFICIEL

if "

MENS FEEIVIDA IN CORPORE LACERTOSO

Huit olympiades ; trente-deux ans... un long espace de temps pour l'individu, mais combien bref du point de vue

de l'histoire ! Suffisant, pourtant, à donner confiance en la durée d'une institution pour autant que cette institution

s'affirme en progrès constant à travers la dite période.

C'est ici le cas.

Nul, mieux que leur fondateur, ne peut évoquer le panorama des Jeux Olympiques modernes depuis le jour où

la

série en fut inaugurée dans le Stade d'Athènes. Leur célébration successive atteste une montée lente mais certaine. 11

importe

seulement qu'à la satisfaction légitime causée par la réussite vienne s'ajouter le sentiment des défectuosités dont

le redressement

s'impose. En disant cela, je ne songe aucunement aux améliorations réalisables dans le domaine technique;

il y a là de l'inépuisable. En des manifestations de pareille envergure, toujours des détails clocheront; toujours on

trouvera quelque chose à amender; toujours on voudra " faire mieux », et on y tendra, mais je parle des caractéristiques

fondamentales de l'olympisme.

Après les Jeux de la VIIe Olympiade (Anvers 1920), je me souviens d'avoir exprimé le voeu d'un universalisme

encore plus complet, encore plus absolu. Après ceux de la VIIIe Olympiade, c'est l'intellectualisme qui éveille mon souci.

Les derniers Jeux, malgré le bel et méritoire effort tenté pour les revêtir d'art et de pensée, sont demeurés trop

c Championnats du monde ». Il faut, certes, qu'ils le soient. Les athlètes, venus de tous les coins de la terre, ont droit

de prétendre à une organisation aussi irréprochable que possible. Mais il faut autre chose à côté : la présence des génies

nationaux, la collaboration des muses, le culte de la beauté, tout l'appareil qui convient au puissant symbolisme qu'incar

naient, dans le passé, les Jeux Olympiques et qu'ils doivent continuer de représenter aujourd'hui. Ceux qui viendront

auront

s'employer au choix des formules désirables. Notre tache, à nous autres, a été d'indiquer la route.

C'est ainsi que les Jeux Olympiques seront ce qu'ils doivent être et seulement cela : la fête quadriennale du

printemps humain, mais d'un printemps ordonné et rythmé dont la sève demeure au service de l'Esprit.

A Baron PIERRE DE COUBERTIN

Rénovateur des Jeux Olympiques

Président du Comité International Olympique. jaal

S A R accompagné des membres du Comité International Olympique allant féliciter les athlètes^ sur la

Delouse du Stade Olympique. De gauche à droite : le baron Pierre DE COUBERTIN, S. A. R. le prince de

P GALLES Lord CIDOGAN (au second pla^ le comte CLARY, le baron G. DE BLONAY, J.-S. EDSTROM. 2

LE COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE

PRESIDENT

M. le Baron Pierre DK COUBERTIN.

MEMBRES

Amérique centr.

Argentine :

Australie :

Belgique :

Brésil :

Bulgarie :

Canada :

Chili :

Chine :

Cuba :

Danemark

Egypte

Equateur :

Espagne :

Etats-Unis

Finlande :

France :

Gde-Bretagne MM.

J.-P. MÂTHED, Chargé d'affaires de la Ré

publique de San-Salvador, Paris.

Son Excellence M. DE AIA'AR, Président de

la République Argentine, Buenos-Ayres ;

R.-C. ALDAO, Buenos-Ayres.

R. COOMBES, Sydney.

le Comte Henry de BAIM.HT - LATOXIR,

Bruxelles

Ee Baron de LAVEFJÌYE, Jette-Saint-Pierre,

Belgique. R. DE Rio BRANCO, Ministre du Brésil, Berne;

Arnaldo GUINDÉ, Rio-de-Janeiro;

le DR FERREIRA SANTOS, Sao-Paulo. D.

STANCIOFF

, Ministre de Bulgarie, Eondres. J .-G. MERRICK, Toronto.

J. MATTE GORMAZ, Santiago.

le D

R C.-T. WANG, Shanghaï.

Porfirio FRANCA, EA Havane.

Ivar NMIOI.M, Copenhague.

Angelo C. Bor,ANACHI, Alexandrie.

DORN y de ALSUA, Ministre de l'Equateur,

Paris.

le Baron de GuËiX, Barcelone ; le professeur W.-M. SLOANE, Princeton

William M. GARLAND, EOS Angeles ;

le général Ch.-H. SHERRII,L, New-York.

Ernst KROGITJS, Helsingfdrs.

Albert GLANDAZ, Paris ;

le Comte CLARY, Paris ; le Marquis de POIJGNAC, Paris.

Eord C A DOG AN, Eondres ;

le Révérend R. S. de CoaRCv - EAFFAN,

Londres ;

le général R.-J. KENTISH, Eondres. MM. Grèce : ' le Comte Alexandre MERCATI, Athènes.

Hollande : le Baron F.-W. de TUYIX, Vogelensang.

Hongrie : Jules de MUZSA, Budapest ;

le Comte Gesa ANDRASSY, Budapest.

Inde : sir Dorabji J. TATA, Bombay.

Irlande : J.-J. KEANE, Dublin.

Italie : l'hon. Carlo MONTU, Turin ;

le Marquis GUGLIELMI, député, Rome. Japon : le professeur Jigoro KANO, sénateur, Tokio.

Luxembourg : M. PESCATORE, Luxembourg.

Mexique : Miguel de BEISTEGUI, Bruxelles ;

le Marquis de GUADALUPE, Mexico. Monaco : le Comte GAUTIER-VIGNAL, Beaulieu-s/-Mer.

Norvège : le commandant SvERRE, Kristiania.

Nouv.-Zélande : (Siège vacant).

Pérou : Alfredo BENAVIDES, Eima.

Pologne : le Prince Casimir EUBOMIRSKI, Varsovie.

Portugal : le Comte de PENHA-GARCIA, Lisbonne.

Roumanie • Georges A. PLAGINO, Bucarest.

Russie : le Prince Léon OUROUSSOFF, Paris.

Sud-Afrique : Henry NOURSE, Johannesburg.

Suède ; J.-S EDSTRÔM, Vesteras ;

le Comte Clarence de ROSEN, Julito.

Suisse : le Baron Godefroy de BLONAY, Vaud.

Tchéco-Slov.

: le conseiller Jiri GUTH-JARKOVSKY, Prague.

Turquie : Selim SIRRY BEY, Constantinople.

Uruguay : le docteur F. CHIGLIANI, Montevideo.

Yougo-Slavie : le colonel S.-W. DJOUKITCH, Zagreb ; le professeur Fr. BUCAR, Zagreb.

COMMISSION EXECUTIVE

MM. le baron Pierre de COUBERTIN, Président ;

Godefroy de BLONAY, Vice-Président ;

de BAILLET-LATOUR,

J.-S. EDSTRÔM.

GUTH-JARKOVSKY,

le Marquis de POLIGNAC.

CHANCELIER

M. Fred AUCKENTHALER, Lausanne. TITRE I

L'HISTORIQUE DES JEUX OLYMPIQUES

DANS

LA VIEILLE GRÈCE - AU XIX- SIÈCLE

L

E FONCTIONNEMENT DU COMITE INTERNATIONAL

OLYMPIQUE

LES PRÉCÉDENTS JEUX - LE CHOIX DE PARIS

•Hi (Photo Giraudon) COURSE DE CHARS. DIAPRES UN BAS-RELIEF. (ATHENES. MUSÉE DE L'ACROPOLE).

DANS LA VIEILLE GRECE

Les Jeux Ol ympic^ues à Olympic

L'an 884 avant J.-C., un petit fait se produit, qui contient un immense événement. En une contrée écartée de la terre hellénique, le roi minuscule d'un royaume sans lustre appelle dans la plaine d'Olympie les Grecs de toute l'Heliade, frères ennemis dont le destin millénaire fut de s'entredéchirer, et leur tend le laurier qui récompensera le vainqueur des jeux athléti ques. Ce fut la première journée des Jeux Olympiques. En 394
après

J.-C., un Espagnol fanatique, l'empereur

Théodose Ier, enragé de fureur contre l'athlétisme, qui vise la beauté corporelle, et tout ensemble contre l'hellénisme qui signifie raison et libre examen, rend un édit qui inter dit la célébration des Jeux et laisse tomber sur Olympic la chape de plomb de l'oubli- Ainsi une tradition naît, se développe et meurt. Elle enserre plus de douze cents ans d'histoire. Elle exprime quelques-unes des plus belles richesses de l'âme grecque. Elle nous fournit, dans ses traits essentiels, une image sai sissante de la société antique. Quqnd celle-ci est en forma tion, elle se cherche elle-même ; elle resplendit, quand, au cinquième siècle, le monde hellénique atteint son apogée; elle décline avec lui, et, dans l'hellénisme touché au coeur, l'édit de Théodose n'est qu'une chiquenaude sur l'olym- pisme moribond. La Grèce a chauffé son âme à la flamme de deux grands foyers: Athènes, l'intelligence; Sparte, l'ordre et la puissance. Mais c'est à Olympie qu'elle a réalisé sa propre synthèse. Rendez-vous solennel de la race, c'est Olympie qui, sous le regard des dieux immortels, a créé en elle une conscience nationale. Chaque ville avait ses grands jours, et, en outre, des fêtes panhelléniques rassemblaient périodiquement les citoyens de tous les dèmes : c'étaient les grands Jeux Pythi- ques de Delphes, les Jeux isthmiques de Corinthe, et encore ceux de

Némée.

Grâce

eux, les cités échappèrent au parti cularisme mortel qui les eût fait s'écrouler dans leurs chi canes, et les Grecs attestèrent la permanence de ce goût de l'universalité qui a fait d'eux les instructeurs du genre hu main. Mais à travers toute l'histoire de l'Heliade, la grande, la capitale amphictyonique fut celle d'Olympie, synode gran diose où, toutes les quatre années, l'Heliade rassemblée vint se retremper dans la conscience de son unité. Ce qu'el le y rencontrait, elle ne le trouvait ni à Delphes, plus riche sans doute de substance religieuse, ni à Corinthe, fière de ses mille courtisanes: c'était le triomphe d'un idéal de virilité, l'apothéose d'un système où les qualités morales, l'énergie, la résistance, l'audace, allaient de pair avec les avantages physiques et qui fut comme la colonne vertébrale du corps social. Ces Jeux Olympiques, dont le prestige a défié tant de siècles, et qui pour nous semblent contenir toute une race et toute une histoire, comment les définir et quels caractères leur reconnaître ? (( Olympie, a-t-on écrit ailleurs, c'est l'exaltation et l'apothéose de l'athlétisme grec ; mais l'on se tromperait enquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31

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