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Thème : " l'homme machine ». En lien avec la I° partie du programme d'histoire : " un siècle de transformations scientifiques, technologiques,

économiques et sociales »

Objectif : étudier un film témoin de la société industrielle et un artiste engagé.

Vocabulaire des arts visuels à maîtriser Vocabulaire des chapitres d'histoire à maîtriser

Synopsis / Scénario / photogramme / carton Taylorisme / travail à la chaîne / fordisme / productivité / capitalisme / robotisation /

rendements / biens de consommation de masse. Extraits étudiés : dans les 15 premières minutes du film : - Extrait 1 de 5.45 minutes (montage des 10 premières minutes) : share_video_user - Extrait 2 de 4.26 minutes : http://www.youtube.com/watch?v=pZlJ0vtUu4w&feature=em-share_video_user

- Vous pouvez voir ces 15 premières minutes dans leur intégralité en suivant le lien suivant :

1. Présentation de l'oeuvre et la situer dans son contexte (artistique, économique, politique)

Il vous suffit de rechercher ces informations sur @, par exemple sur http://lire-ecouter-voir-la-suite.blogspot.fr/2008/09/les-temps-modernes-de-

chaplin.html ou http://www.charliechaplin.com/en/biography/articles/14-Les-Temps-Modernes

Fiche d'identité :

Titre : Modern Times ou les Temps modernes. Au départ le titre original devait être Les masses. On peut voir dans le changement de titre

évoqué plus haut une volonté d'orienter l'oeuvre vers le conte et l'éloigner ainsi du drame social pur (la brutalité du titre Les masses

évoque d'ailleurs des ouvrages marxistes tel que Le capital).

Réalisateur : Charlie Chaplin

Auteur du scénario : Charlie Chaplin (une dizaine d'année avant de réaliser les Temps modernes, Chaplin a visité les usines Ford de

Detroit, d'où sortent une voiture toutes les 40 secondes!!! Les chaînes de montage impressionnent alors tout particulièrement le

réalisateur qui s'en est sans doute inspiré pour concevoir les décors de son film). Date et lieu de sortie : 5 février 1936 aux États-Unis

Nature de l'oeuvre : film (7° art)

Genre : Comédie dramatique. C'est une satire sociale déguisée sous une apparence burlesque, avec aussi, en toile de fond, une histoire

d'amour entre Charlot et la gamine

Technique : muet (alors que le cinéma parlant s'est imposé depuis déjà 10 ans) en noir et blanc. Par contre la musique et les effets

sonores sont omniprésents (petit clin d'oeil à l'ébranlé du labeur !!! ) Principaux acteurs et personnages qu'ils incarnent :

- Charlie Chaplin : personnage de Charlot, un " factory worker » (ouvrier d'usine) autrement dit un rouage auquel on a retiré

toute forme d'humanité. C'est la dernière apparition au cinéma de ce personnage vagabond qui est apparu à l'écran dans des

courts métrages dès 1914) et - Paulette Goddard ((sa compagne dans sa vie privée durant plusieurs années) : personnage de " la gamine », une jeune fille

dont le père a été tué pendant une grève, et qui s'allie à Charlot. Elle est présentée comme l'alter ego de Charlot, abandonnée,

sans aide et se débrouillant par ses propres moyens

Ce ne sont ni des rebelles, ni des victimes, mais, écrivait Chaplin, "les deux seuls esprits vivants dans un monde d'automates. Nous

sommes des enfants sans aucun sens des responsabilités. Le reste de l'humanité est accablé par ses devoirs. Nous sommes libres en

esprit."

Synopsis (Attention, il ne s'agit pas de résumer uniquement le passage étudié en classe, mais l'ensemble du scénario)

Charlot est un ouvrier qui travaille à la chaîne dans une usine. Il resserre tout au long de la journée deux boulons sur les pièces détachées d'un objet non

identifié qui défilent devant lui sans interruption. Poissard, Charlot est confronté à plusieurs incidents qui lui font perdre le rythme et paralysent la

chaîne.

Très vite aliéné par ces conditions de travail et la cadence infernale qu'on lui impose, il sombre dans la folie allant jusqu'à resserrer tout ce qui lui passe

sous la main et asperger les gens avec sa burette d'huile. Cet épisode le conduit tout droit à l'hôpital. On finit par l'hospitaliser.

A sa sortie d'hôpital, il ramasse un drapeau rouge tombé d'un camion. Aussitôt, des manifestants le prennent pour un syndicaliste communiste et le

suivent. Arrêté par la police, il devient un prisonnier modèle qui déjoue, bien malgré lui, une évasion, ce qui lui vaut une grâce. Malgré ses protestations,

il est libéré.

Il vient alors en aide à une jeune orpheline ", la gamine », recherchée par la police pour avoir volé un pain. Charlot se fait alors engager comme veilleur

de nuit dans un grand magasin, mais il retourne en prison après un cambriolage perpétré par un de ses anciens collègues. A sa libération, la gamine le

fait engager comme serveur-chanteur dans un restaurant où elle se produit comme danseuse.

Alors qu'il s'apprête à rentrer sur scène, il perd son texte et improvise une chanson dans un charabia incompréhensible. C'est un triomphe, mais aussitôt

après, les policiers de la brigade des mineurs pénètrent dans l'établissement pour arrêter " la gamine ». Le couple parvient à s'enfuir et s'éloigne, main

dans la main, vers un futur incertain. L'artiste (dates, origines, principales oeuvres, évènements importants de sa vie)

Charlie Chaplin (1889-1977). Né à Londres le 16 avril 1889 dans une famille de comédiens, Charlie Chaplin connaît

une enfance misérable. Il fait ses débuts au cinéma aux Etats-Unis dans des courts métrages burlesques en 1914,

année où il crée le personnage de Charlot, un vagabond. En 1921, il réalise son premier film, Le Kid, et enchaîne

les succès dont La ruée vers l'or (1925), les Lumières de la Ville (1931), les Temps modernes (1936) et le Dictateur

(1940). Accusé de sympathies communistes après la guerre, il quitte les Etats-Unis en 1952 et tourne son dernier

film en 1967 (la comtesse de Hong Kong). Il meurt en Suisse le 25 décembre 1977

Birthdate:April 16,

1889Birthplace:Walwo

rth, London, England

Le contexte

Artistique

Présentez le cinéma comme technologie et art du XX° siècle (expliquer la technique et faite une brève chronologie de son évolution : du

muet, au sonore, puis au technicolor et enfin au numérique) Extrait de l'article de Wikipédia " cinéma » :

Le terme " cinéma » est l'apocope de " cinématographe » (du grec κίνημα / kínēma, " mouvement » et γράφειν / gráphein, " écrire »), nom

donné par Léon Bouly en 1892 à l'appareil de projection dont il déposa le brevet. Ce mot polysémique peut donc désigner l'art, sa technique

ou encore, par métonymie, la salle dans laquelle il est projeté. C'est notamment dans cette dernière acception que le terme est lui-même

souvent abrégé dans le langage familier en " ciné » ou " cinoche ».

Le cinéma est un art du spectacle. Il expose au public un film, c'est-à-dire une oeuvre composée d'une suite d'images en mouvement

projetées sur un support, généralement un écran blanc, et accompagnées la plupart du temps d'une bande son. Depuis son invention, le

cinéma est devenu à la fois un art populaire, un divertissement, une industrie et un média. Il peut aussi être utilisé à des fins de propagande,

de pédagogie ou de recherche scientifique. En français, on le désigne couramment comme le " septième art », d'après l'expression du

critique Ricciotto Canudo dans les années 19201.

Voir l'article détaillé et bien illustré retraçant l'histoire du cinéma, de l'invention à l'innovation et ses évolutions en suivant le lien :

http://www.scribd.com/doc/32213237/Histoire-du-cinema . Quelques idées en résumé : - 1893 : cinématographe de Léon Bouly

- 1895 : les Frères Lumières (France) déposent le brevet d'un appareil permettant la prise de vue et la projection grâce à une pellicule

perforée et projettent leurs premiers films dont la Sortie de l'usine Lumière à Lyon, L'arroseur arrosé et l'arrivée d'un train en gare

de La Ciotat.

- Début du XX° siècle, naissance de l'industrie du cinéma avec Pathé et Gaumont. C'est aussi l'apparition des premières stars comme

Charlie Chaplin et Buster keaton.

- 1927 : le Chanteur de Jazz aux États-Unis est considéré comme le premier film parlant, même si des tentatives avaient été faites dès

19020, mais l'image et le son étaient mal synchronisés.

- 1935 : Becky Sharp , produit aussi aux Etats-Unis est considéré comme le premier long métrage colorisé. Mais il faudra attendre les

années 1960 pour que la couleur s'impose dans tous les films.

- Les effets spéciaux apparaissent dès les débuts du cinéma mais les techniques évoluent : rotoscope, marionnettes, maquettes, fils

" invisibles », encore utilisés aujourd'hui. Il faut attendre les années 1980 pour qu'apparaissent les effets spéciaux numériques

grâce à la multiplication des ordinateurs.

- Le recours au numérique est désormais systématique et permet de réaliser de films aux scènes impossibles ou trop coûteuses

auparavant. En 2000, Vidocq de Pitof, est le premier film entièrement filmé par une caméra numérique.

- Dernière révolution : la 3D, qui apparaît dans les années 1990 mais il faut attendre pratiquement vingt ans pur que les films " grand

public " (ex : Avatar), optent pour cette nouvelle technique.

Chaplin est-il en avance ou en retard dans ce film sur l'évolution technologique du cinéma ? Comment se justifie son choix ?

Alors que le film s'apprête à sortir, le cinéma parlant a déjà fait son apparition depuis presque 10 ans. Peu enthousiasmé par cette nouvelle

approche du septième art, Chaplin se contraint malgré lui à faire une tentative sur Modern Times. Des dialogues sont écrits et des essais de

voix effectués. Peu convaincu par cette expérience, le cinéaste les abandonne et préfère consolider son film à l'aide d'une musique et d'effets

de style, tel le patron de l'usine communiquant ses ordres à travers un écran.

Chaplin savait très bien que la force de son cinéma résidait dans l'utilisation du muet et préféra remplacer les dialogues par une gestuelle

importante de ses personnages, jouant sur des sourires, des larmes ou autres expressions.

Néanmoins Les temps modernes n'est pas totalement muet : lors d'une scène au cours de laquelle Charlot est engagé dans un restaurant à la

fois comme serveur et chanteur, il oublie les paroles de son texte et les écrit sur ses manchettes. Lorsqu'il doit faire entendre sa voix, les

manchettes s'envolent et Charlot doit improviser lui-même un texte dans un charabia 'pseudo-italianisant'. Mélange de français et d'italien

incompréhensible, cette fusion de langues rappelle l'espéranto, ce dialecte universel imaginé pour unir les hommes.

Si Chaplin renie le parlant, il ne néglige pas pour autant ses partitions musicales et compose celle de Modern Times qu'Alfred Newman doit

orchestrer. Mais Chaplin ne supporte pas le travail de ce chef d'orchestre et compositeur qui côtoiera pourtant les plus grands tels Hawks,

Ford ou Lang. Il lui demande sans cesse de modifier ses partitions. Excédé par la somme de travail demandée par Chaplin, Newman quitte la

production. Lisez le texte 1 sur l'art moderne et montrez que l'oeuvre de Chaplin appartient à ce courant.

" L'art moderne se définit par le choix des sujets. Les artistes privilégient des thèmes liés à l'industrialisation, à la ville, au progrès. Ils

produisent souvent des oeuvres engagées ».

C'est bien le cas de Chaplin puisque c'est l'usine et donc l'industrialisation qui est l'objet du film. De plus c'est une oeuvre engagée puisqu'il

dénonce les dérives de cette société industrielle. Dans une interview à un journaliste, Chaplin a dit que " les machines devraient faire le bien

de l'humanité au lieu de provoquer tragédie et chômage », ce qu'il montre d'ailleurs dans ce film.

De plus ce film est produit en 1936, ce qui correspond à la période de l'art moderne : 1907- années 1960.

Economique

Quel système de production a vu le jour aux États-Unis au début du XX° siècle et s'est généralisé ensuite grâce à Henry Ford ? (cours

d'histoire, chapitre I) Voir aussi en annexe le texte 2 et manuel d'histoire doc 2 p 16

En 1911 Franck Taylor, ingénieur économiste, crée l'Organisation Scientifique du Travail (OST) et donne naissance à un courant économique

désormais célèbre : le taylorisme. Le scientifique diffuse ses idées selon deux grands principes : la division horizontale du travail qui consiste à

supprimer toute tâche intellectuelle aux ouvriers afin qu'ils se concentrent sur le travail manuel et la division verticale qui, elle, attribue à

chaque travailleur une tâche spécifique ayant pour but l'accélération et l'automatisation de la production. Séduit par cette thèse, Henry Ford

décide de l'appliquer dans ses chaînes de montage automobile. Les profits des usines explosent et le modèle micro-économique est repris par

toutes les grandes entreprises. Dès lors, l'homme devient un rouage de la machine capitaliste et doit suivre la cadence sous peine d'être

éliminé. Pour éviter tout mouvement de contestation, Ford s'appuie sur les thèses 'Keynésiennes' et augmente les salaires, afin d'accroître la

demande. Il crée le 'Five Dollar Day' et ses ouvriers deviennent les premiers consommateurs des produits Ford.

Quel évènement économique mondial a eu lieu en 1929 aux Etats-Unis et quelles ont été ses conséquences aux Etats-Unis et dans le

monde ? (cours d'histoire, chapitre II)

1929 : krach boursier (" jeudi noir ») à la bourse de Wall Street à New York. C'est le début de la Grande Dépression (crise économique) en

Amérique, où le chômage de masse apparaît, coïncidant avec les débuts de l'automatisation industrielle. Cette crise touche ensuite l'Europe

avec des conséquences politiques graves.

Politique

Quel est le contexte politique dans le monde et surtout en Europe dans les années 1930 qui a fait l'objet d'un autre film de Chaplin en

1940 ? (cours d'histoire, chapitre IV)

La crise économique entraîne en Europe une montée des nationalismes, qui par exemple débouche, en Allemagne sur l'arrivée

d'Hitler au pouvoir (1933).

Chaplin est vivement préoccupé par les problèmes sociaux et économiques de ce nouvel âge. En 1931, il a quitté Hollywood pour faire un tour

du monde en dix-huit mois. En Europe, il a été troublé par la montée des nationalismes, par les effets sociaux de la crise, du chômage et de

l'automatisation.

2. Je décris et j'explique le sens de l'oeuvre

Le photogramme des 15 premières minutes du film doit vous aider à décrire les principales scènes et en donner le sens.

Photogramme Description de la scène Sens de la scène : que dénonce l'artiste ?

Générique

Que voit-on en fond d'écran ? Le cadran d'une horloge. Les aiguilles fonctionnent pour montrer le temps qui passe ; on voit en particulier la

trotteuse, comme pour montrer que le temps passe vite. Pourquoi ce choix ? La vie de l'ouvrier est réglée par l'horloge (d'ailleurs plus loin

dans le film on voit les ouvriers qui pointent à l'entrée et à la sortie de l'usine). Avec l'avènement de la société industrielle, on pense en termes de productivité, donc le temps c'est de l'argent ! On verra d'ailleurs cette recherche de gain de temps dans les passages sur le travail à la chaîne et la machine à manger. C'est donc une critique de ce système de production dès le générique

Ouverture de l'usine

Décrire de l'image des moutons à celle des ouvriers sortant du métro le film s'ouvre sur un carton sur lequel on peut lire une phrase ronflante: "un récit sur l'industrie, l'initiative individuelle et la croisade de l'humanité à la recherche du bonheur". Juste après, le réalisateur juxtapose des moutons et des ouvriers sortant d'une bouche de métro (dont un

mouton noir: Charlot). Quel parallèle entre les moutons et les ouvriers Par cette juxtaposition d'images Chaplin fait un parallèle

entre l'ouvrier et les moutons, comme les moutons de panurge, il n'est pas libre, mais sa vie est dictée par l'usine et son horloge. Le mouton noir qui est Charlot est peut-être le syndicaliste qui refuse els conditions de travail imposées par le patronat ; plus loin dans le film charlot sera d'ailleurs pris pour l'un de ces leaders syndicaliste.

Le patron

Décrire le personnage et son activité dans l'usine Le patron est enfermé dans son bureau ; il n'est en relation

avec ses ouvriers que par le biais d'un écran avec des systèmes de caméra grâce auxquelles il peut surveiller son travail. Il est montré inactif, il se contente de regarder ces écrans, de donner des directive et a le temps de faire un

puzzle. Que montre Chaplin du patronat ? Du capitalisme ? On est loin de l'image du capitalisme familial. Le patron est

ici montré comme un dictateur qui ne pense qu'à augmenter la productivité et ne se préoccupe pas des conditions de travail de ses ouvriers. C'est donc une critique du capitalisme où l'individu est seulement pensé comme outil de travail.

L'usine

Décrivez le bâtiment (taille, aspect), les machines. Quelle impression se dégage ? Immensité (taille disproportionnée par rapport aux individus qui semblent écrasés) et austérité du bâtiment. Même impression à l'intérieur de l'usine où les machines sont colossales. On a l'impression d'être dans un univers aseptisé, sans fantaisie, sans humanité. On ne voit pas d'objet fini, on ne sait pas ce qui est produit

dans cette usine Que montre Chaplin sur l'univers de l'usine ? Sur l'industrie ? Par l'immensité du bâtiment et des machines, Chaplin

dénonce la puissance de l'industrie et la déshumanisation du monde du travail avec une hyperpuissance de la machine que l'on peut d'ailleurs retrouver dans els scène sur l'ouvrier fou. Le fait que l'on ne voit pas d'objet fini permet d'identifier cette usine à toutes les usines. C'est peut-être aussi pour ne pas s'attirer les foudres de certains industriels ???

La chaîne de

montage Décrivez la tenue des ouvriers puis leur travail. Quelle impression se dégage ? Charlot et les autres ouvriers sont à la chaîne de montage, chacun à un poste fixe. Ils sont vêtus de la même tenue : un bleu de travail et un t-shirt. Seule celle de Charlot diffère un peu par les rayures sur sa salopette. Charlot resserre deux boulons sur les pièces détachées d'un objet non identifié qui défilent devant lui sans interruption. Il a du mal à suivre la cadence, ce qui désorganise la chaîne et perturbe la production. C'e travail est répétitif et ne lui demande aucune réflexion.

Quel type d'organisation du travail est critiqué par Chaplin ? Charlot est aux prises avec une machine effrayante, aux

engrenages gigantesques. L'ouvrier ne devient qu'un appendice de la machine. Celle-ci dicte sa cadence infernale, déshumanise les individus dont le comportement s'apparente à celui d'un robot (Charlot répète inlassablement les mêmes gestes et continue à agir tel un automate lors de sa pause repas). L'homme calque ses mouvements sur les rouages de la machine et non le contraire. C'est une crique du taylorisme et du fordisme. (cf texte2 en annexe et ce qui est noté dans le contexte

économique)

L'ouvrier fou (1)

Décrivez la scène (action des personnages, caractère burlesque) C'est la pause, la chaîne s'arrête mais Charlot continue de

reproduire mécaniquement son geste de travail. Charlot resserre tous les boulons de l'usine, allant jusqu'à confondre les boutons de la robe d'une femme avec ces mêmes boulons. Charlot commence à perdre la raison Que dénonce Chaplin avec cette scène de l'ouvrier fou ? Cette scène est hilarante. Mais le rire se fait jaune, car si le gag est efficace, il montre aussi combien les ouvriers sont aliénés : comme des machines, ils ne sont plus là pour penser mais pour reproduire un geste répétitif, mécanique, comme une machine. C'est la conséquence de la division du travail poussé à l'extrême pensé par Taylor. Il n'y a plus d'intérêt pour ce qui est fabriqué car l'ouvrier n'a pas vraiment conscience de ce qui est fabriqué.

La machine à manger

Décrivez la scène en insistant sur l'intérêt de cette machine dans l'usine. Pause déjeuner. Les ouvriers n'ont pas le temps de sortir, ils mangent à proximité de la chaîne de production, ce qu'ils ont amené (gamelle). Une machine à manger est testée sur Charlot. Elle doit permettre de le faire manger sans interrompre son travail sur la chaîne de montage et donc permettre de poursuivre la production. Les cadres de l'usine assistent à la scène. Charlot est un cobaye, gavé comme une oie. La machine s'emballe et on a l'impression qu'elle va

broyer Charlot. Montrez quel autre aspect de la déshumanisation de l'ouvrier qui est dénoncé ? La machine se substitue aux hommes pour les nourrir. Ild

énonce la puissance de la machine.

Il montre que l'ouvrier n'est plus considéré comme un individu mais comme un instrument que l'on essaie juste de gaver le plus vite possible afin de le rendre plus productif ; il dénonce donc encore la recherche de gain de productivité et aussi les conditions de travail : pas de vraie pose ni dans des conditions décentes (l'ouvrier doit manger sa gamelle à proximité de la chaîne de montage.

L'Ouvrier fou (2)

Décrivez la scène en insistant sur la différence avec le 1°

épisode de l'ouvrier fou

Charlot ne parvient plus à suivre la cadence et est avalé par la chaîne de montage. Il n'a même plus conscience et continue de serrer les boulons. Puis il ressort hilare de la machine, frappé d'une sorte de danse de Saint-Guy. Il a complètement perdu la raison. (à la suite de cette scène, il sème la panique dans l'usine, paralyse la chaîne de

production puis serra hospitalisé) Quelles conditions de travail sont dénoncées ? L'ouvrier apparaît minuscule par rapport aux rouages de la

machine. Apparaît encore l'hyperpuissance du monde industriel qui déshumanise et écrase les travailleurs. La scène semble irréaliste et dénonce encore l'aliénation de l'ouvrier au travail. Toutefois, l'homme et la machine exécutent un numéro de danse et ne forment plus qu'un tout. La virtuosité que le cinéaste impose lors de cette scène parfaitement chorégraphiée lui permet de dominer la machine à laquelle il impose sa vision et donc ses idées : le système et ses rouages ne sont rien sans l'homme ; une manière pour Chaplin de replacer l'homme en haut de l'échelle sociale. Enfin, par le burlesque Chaplin dénonce aussi la dangerosité de l'usine et du travail à la chaîne : pas de protection pour les ouvriers, pas de système pour arrêter facilement les machines en cas d'accident.

3. Je fais le point sur les aspects de la société des années 1930 dénoncés et les moyens utilisés par l'artiste pour le faire

A l'aide du photogramme, rédigez un petit texte expliquant les aspects de la société des années 1930 dénoncés par l'artiste.

Dans les extraits étudiés, Chaplin critique les temps modernes, c'est-à-dire la société industrielle des années 1930 aux Etats-Unis : le

taylorisme, le travail à la chaîne, la puissance du patronat, la déshumanisation de l'ouvrier, la recherche sans cesse de gains de

productivité et de rendements afin d'accroître les profits du patronat. Par contre Chaplin n'évoque pas un autre aspect du fordisme (voir

manuel belin p 16) : le gain de productivité doit permettre de baisser els coût de production donc le prix de vente du produit et donc

permettre d'en faire un produit de consommation de masse, accessible au plus grand nombre.

A l'aide du synopsis, dans le reste du film, quels sont les autres aspects de la société des années 1930 dénoncés par l'artiste ?

Dans le rete du film, les autres aspects de la société des années 1930 dénoncés sont :

- Le chômage de masse qui sévit dans l'Amérique des années 1930 et qui coïncide avec la généralisation de l'OST de Taylor et

donc la misère ouvrière dans cette société industrielle.

- L'attitude des " nantis » (bourgeoisie) et de la police face à la misère sociale (ex : " la gamine » vêtue de guenilles est dénoncée

à un policier pour avoir volé un pain et celui-ci la poursuit). Mise en évidence de la fracture sociale entre bourgeoisie et classe

ouvrière.

Montrez que l'exagération des expressions et des gestes de Charlot dans le film ainsi que le choix du genre comique permettent à

l'artiste de dénoncer de façon efficace les problèmes de la société industrielle des années 1930.

Chaplin force le trait, exagère les expressions et les gestes de Charlot, le faisant ressembler à un robot, un pantin pour palier d'abord

l'absence de dialogue. Les idées, comme par exemple l'aliénation de l'ouvrier au travail, doivent passer par la gestuelle du personnage

et le comique de situation.

Là où de longs discours théoriques rendraient le sujet ennuyeux, Chaplin utilise l'humour pour mieux dénoncer l'exploitation de

l'homme par l'homme, par machine interposée. Ainsi, le patron de l'entreprise dans laquelle Charlot travaille, impose des cadences

infernales, sans se soucier des conséquences sur la santé physique et mentale de ses ouvriers. Il ne s'adresse jamais directement à eux,

mais toujours par écran interposé (exemple: lorsqu'il surprend Charlot en train de fumer aux toilettes, grâce à un système de video

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