[PDF] Fénelon et cambrai l'application d'un pasteur

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Fénelon et Cambrai

l"application d"un pasteur, avec l"art et la magni?cence d"un homme qui n"a renoncŽ ˆ rien. Jamais homme n"a eu plus que lui la passion de plaire, et au valet autant qu"au ma"tre. È

Extrait des mŽmoires du duc de Saint-Simon

Fénelon,

un homme du Grand Siècle Franois de Salignac de la Mothe-FŽnelon naquit le

6 aožt 1651 au ch‰teau FŽnelon de Sainte-Mondane,

dans le PŽrigord. Avant-dernier enfant d"une impor- tante fratrie, il est issu d"une famille de la noblesse il fait ses Žtudes ˆ Cahors, avant de rejoindre M. Tron- son, directeur du sŽminaire de Saint-Sulpice ˆ Paris. nommŽ supŽrieur des Nouvelles Catholiques, institut fondŽ pour la conversion des jeunes protestantes. Ë Paris, il se lie avec le duc et la duchesse de Beauvillier, de huit ?lles, sonTraitŽ pour l"Žducation des ?lles, en

1687. C"est par l"intermŽdiaire de ses amis qu"il fait la

le remarque tant pour son intŽrt pour les questions pŽdagogiques - Mme de Maintenon vient de fonder l"institut Saint-Cyr, maison d"Žducation pour les mesurŽe dont il conduisit les missions de conversion des protestants en Saintonge qui lui furent con?Žes.C"est gr‰ce au soutien de

Mme de Maintenon que

FŽnelon est nommŽ en

1689 prŽcepteur des en-

fants du Grand-Dauphin, les trois petits-?ls de

Louis XIV : les ducs de

Bourgogne, d"Anjou et de

Berry.Il occupera cette

fonction jusqu"en 1697.

FŽnelon s"investit alors

pleinement dans sa mission de pŽdagogue, souhaitant former un futur souverain juste et droit, soucieux du bien-tre de son peuple, incarnant le bon gouver- nement. Vivien Joseph, Franois de Salignac de la Mothe-FŽnelon, archevque de Cambrai de 1695 ˆ 1715. Huile sur toile, XVII e

©RMN, clichŽ GŽrard Blot

Ch‰teau de FŽnelon, Sainte-Mondane © Jean-Luc Delautre Elle Louis, l"Ancien, Ferdinand II (dit), Franoise d"AubignŽ marquise de Maintenon de la Maison Royale d"Žducation de Saint-Cyr. Huile sur toile, XVII e de Versailles. ©RMN, clichŽ GŽrard Blot

Sur les traces de FŽnelon ˆ Cambrai

Biographie

2

Ces principes seront rassemblŽs ultŽ-

rieurement dans l"ouvrage Les aventures de TŽlŽmaque. Ces idŽes s"opposent ˆ l"absolutisme royal et au gožt de la guerre qu"incarne Louis XIV, ainsi qu"il l"exprime dans une lettre anonyme au souverain en 1694.

L"annŽe 1695 marque une

Žtape importante dans la vie

de FŽnelon :en fŽvrier, le roi le nomme archevque de

Cambrai et le place ainsi ˆ la

de France.

Le nouvel archevque

aožt. Il est alors entendu que FŽnelon partagerait son temps entre Cambrai et

Versailles, se consacrant tour ˆ tour ˆ

prince.

1690, FŽnelon se trouve impliquŽ au

consŽquences marqueront le reste de son existence. Une doctrine mystique fondŽe par l"espagnol Molinos, le quiŽ- tisme, qui repose sur l"abandon total ˆ

Dieu, est l"objet de la controverse.

En 1688, FŽnelon fait la

connaissance de Madame

Guyon, fervente adepte

de ce courant, et corres- pond avec celle-ci pendant plusieurs annŽes. Se sentant en communion spirituelle avec elle, il prend la dŽfense de Madame Guyon face

ˆ ses dŽtracteurs.

Redoutant les dŽviances religieuses, Louis XIV charge un comitŽ de thŽologiens d"Žtudier cette doctrine. FŽnelon et l"Žvque de Meaux, Bossuet, manifesteront alors une opposition de plus en plus radicale sur cette question. Cette controverse de plusieurs annŽes ?nira par conduire ˆ la disgr‰ce de l"archevquede Cambrai et ˆ la condamnation par le pape de son ouvrage L"explication des Maximes des Saints. De 1697 ˆ 1715, FŽnelon rŽsidera ˆ Cambrai. Il continuera une correspondance active et abondante avec la cour mais n"y para"tra plus. Il mourra le 7 janvier 1715 dans son palais de Cambrai et sera enterrŽ dans la cathŽdrale.

Cette controverse de plusieurs annŽes

?nira par conduire ˆ la disgr‰ce de l"archevque de Cambrai, le roi lui ordonnant de se retirer dans son archevchŽ en 1697.

Mignard Pierre, La Famille de

Louis de France ?ls de Louis

XIV, dit le "Grand Dauphin", en

1687. Le Dauphin, mariŽ ˆ Marie

Bourgogne, ˆ droite sur le tableau,

est ‰gŽ de 5 ans. Philippe, le futur roi d"Espagne Philippe V, assis est un bŽbŽ d"un an. Huile sur toile, XVII e

Versailles. ©RMN, clichŽ GŽrard

Blot / Christian Jean

Bouteiller Louise (1783-1828),

1743), Portrait en pied de Jacques

BŽnigne Bossuet, Žvque de

Meaux (1627-1704). Huile sur

toile. Meaux, musŽe Bossuet.

© RMN-Grand Palais / Daniel

Arnaudet / Jean Schormans

Sur les traces de FŽnelon ˆ Cambrai

Biographie

4 Almanach, dŽtail, Le mŽrite rŽcompensŽ par Louis le Grand dans la distribution des dignitez de l"Eglise et des charges de l"Etat. de France, dŽpartement Estampes et photographie. classŽe d"agglomŽration de Cambrai. La conqute franaise

Lorsque FŽnelon prend possession

n"appartient au royaume de Louis

XIV que depuis 18 ans.

En e?et, si au Moyen-åge, le

comtŽ Žpiscopal de Cambrai est situŽ sur le territoire du Saint-

Empire romain germanique et

bŽnŽ?cie d"un statut de neutralitŽ, royaume de France en fait une place stratŽgique ‰prement dispu- tŽe ˆ partir de la guerre de Cent

Ans. ConvoitŽe par les ducs de

e

1478, Cambrai tente de prŽserver

sa neutralitŽ. Charles Quint y met un terme au XVI e soucieux d"y asseoir son autoritŽ, il fait occuper militairement la ville.

1556, Cambrai passe aux mains des

Pays-Bas espagnols, gouvernŽs par

son successeur Philippe II. Elle conna"t une nouvelle occupation franaise, entre 1581 et 1595, avant d"tre reconquise par les Espagnols. Au XVII e con?its entre la France et la maison des Habsbourgs dont les territoires enserrent le royaume de France au nord et au sud par la couronne d"Espagne et ˆ l"est par les Etats d"Autriche. Dans ce contexte derivalitŽs, les Pays-Bas constituent un enjeu stratŽgique particulier : par la mer du Nord, prŽsente un intŽrt commercial Žvident. Mais surtout, dŽlimitŽe au sud et ˆ l"ouest par la France et ˆ l"est par les Pro-

Cambrai au temps

de Fénelon

La conqute franaise

Sur les traces de FŽnelon ˆ Cambrai

Cambrai au temps de FŽnelon

6 vinces-Unies, elle est un carrefour natu- rel susceptible de former un couloir d"invasion vers Paris. Les souverains franais n"auront alors de cesse de ren- campagnes, de conqutes et de traitŽs au cours desquels le contour septentrional de la France se dessine progressivement. pour prendre Cambrai, le Hainaut- les Pays-Bas et la France un saillant que

Valenciennes en mars 1677, est alors

pressionnante armŽe de 12 000 hommes - contre 4 000 c™tŽ espagnol - conduite par le roi accompagnŽ de ses principaux marŽchaux et de Vauban.

La ville capitule le 5 avril. La garnison,

refugiŽe dans la citadelle se rend le 17 main, le roi fait son entrŽe dans Cambrai. ratifie une conqute qui ne sera plus remiseen cause par la suite.

Almanach, dŽtail, L"Expedition de la Prise de Cambray Par le Royen 1676. Estampe, ŽditŽ par Marin Danton en 1678.

Une ville du royaume

Une ville du royaume

Cambrai prŽsente en cette ?n du XVII

e de son histoire. Elle appara"t comme une puissante place forte. Les forti?cations mŽdiŽ- jalonnŽe de cinquante tours, ont ŽtŽ complŽtŽes au XVI e plus remarquable est la citadelle qui occupe une Žminence ˆ l"est de la ville. Sous l"occupation espagnole, l"enceinte est renforcŽe de couronnŽs, demi-lunes et ouvrages avancŽs, qui tŽmoignent du soin apportŽ ˆ la dŽfense de la place. De cette impressionnante enceinte Žmerge une fort de clochers. Les Žtablisse- ments religieux y sont en effet nombreux, rŽunis autour du quartier cathŽdral. ComposŽ du palais archiŽpiscopal rŽcemment reconstruit, de l"Žglise mŽtropolitaine et des b‰timents du chapitre, ce dernier constitue une vŽritable citŽ dans la citŽ. L"importance et la proximitŽ des Žglises paroissiales, collŽgiales, abbatiales caractŽrisent le centre de la ville et crŽent le cadre d"un chantier permanent d"agrandissements et de reconstructions. Un dense rŽseau de rues, places et ruelles s"y dŽveloppent. Elles sont bordŽes de maisons en bois et torchis ou brique et pierre, qui constituent l"essentiel de l"habitat cambrŽsien, et d"h™tels particuliers rŽservŽs au clergŽ (maisons canoniales), ˆ la noblesse ou

ˆ la grande bourgeoisie.

La ville compte alors environ 12 000 habitants. EcclŽsiastiques, militaires, nobles et notables, bourgeois, artisans et commerants, ouvriers, journaliers, domestiques forment la population contrastŽe de Cambrai. La ville est marquŽe par la prŽsence de quatre cent ecclŽsiastiques : les clercs affectŽs au service de la cathŽdrale, dont les puissants chanoines duquotesdbs_dbs35.pdfusesText_40

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