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et discipline ou spécialité

Jury :

le

Université Toulouse - Jean Jaurès

Cécile Rivals

jeudi 17 septembre 2015 La construction d'une ville de confluence : les dynamiques spatiales de Saint- Antonin-Noble-Val (82) du Moyen Âge à la période pré-industrielle

Volume 1 : Synthèse

ED TESC : Histoire

TRACES UMR 5608

Bourgeois Luc (rapporteur), professeur, Université de Caen Basse-Normandie Deligne Chloé, chercheuse qualifiée du FR/FNRS, Université libre de Bruxelles Hautefeuille Florent, maître de conférences HDR, Université Toulouse Jean Jaurès Jouve Bertrand, directeur de recherche, FRAMESPA UMR 5136 , Toulouse Pélaquier Elie (rapporteur), directeur de recherche émérite, CRISES EA 4424, Montpellier

Pousthomis Nelly, professeur, Université Toulouse Jean JaurèsNelly Pousthomis et Florent Hauteufeuille

1 THÈSE

Délivré par :

Université Toulouse Jean Jaurès

Présentée et soutenue par :

Cécile RIVALS

le jeudi 17 septembre 2015 Titre spatiales de Saint-Antonin-Noble-Val (82) du Moyen Âge à la période pré-industrielle

Volume 1 : synthèse

École doctorale et discipline ou spécialité :

ED TESC : Histoire

Unité de recherche :

TRACES UMR 5608

Directeur/trice(s) de Thèse :

Nelly Pousthomis et Florent Hautefeuille

Jury :

Bourgeois Luc

(rapporteur), professeur, Université de Caen Basse-Normandie

Deligne Chloé

, chercheuse qualifiée du FR/FNRS, Université libre de Bruxelles

Hautefeuille Florent

, maître de conférences HDR, Université Toulouse Jean Jaurès

Jouve Bertrand

, directeur de recherche, FRAMESPA UMR 5136, Toulouse

Pélaquier Élie

(rapporteur), directeur de recherche émérite, CRISES, EA 4424, Montpellier

Pousthomis Nelly

, professeur, Université Toulouse Jean Jaurès 2

3 Remerciements

Que les membres du jury, Luc Bourgeois, Chloé Deligne, Bertrand Jouve et Élie Pélaquier soient vivement remerciés pour avoir accepté de juger cette thèse.

encadré mon mémoire de Master 2, a toujours continué à me faire bénéficier de ses conseils.

Je tiens ici à exprimer ma gratitude à tous les participants de nos journées doctorants, qui ont

pris le temps de nous écouter exposer nos doutes et nos certitudes pour atténuer les premiers

et relativiser les secondes ! Ces échanges auront été particulièrement bénéfiques pour moi.

même émotion que moi de voir le parcellaire médiéval saint-antoninois prendre vie sous forme de graphes, mais mon travail doit beaucoup à la richesse des échanges que nous avons eu lors de nos réunions. Merci à Bertrand Jouve pour son regard attentif et son expertise sur

outils, mystérieux pour nous. Une amitié est née de nos réflexions angoissées sur la validité

de nos expérimentations

matières premières de cette recherche. En dépouillant les registres fiscaux de Saint-Antonin-

Mélanie Le Couédic et Carine Calastrenc, merci à eux.

Merci au personnel du SRA de Midi-Pyrénées, et particulièrement à Laurent Sévègnes,

4 Je souhaite remercier Nicolas Poirier, Carine Calastrenc et Florent Hautefeuille de

réseau hydrographique dissimulé.

Merci en particulier à Ted Gragson qui a rendu possible cette expérience internationale et à

Michael et Alicia Coughlan qui, par leur gentillesse et la chaleur de leur accueil, ont

contribué à faire de ce séjour une réussite. permis de financer une partie de ces cinq années de recherches, je leur dois donc beaucoup. Je remercie très chaleureusement tous les habitants de Saint-Antonin-Noble-Val. Mi-

ouvert bien des portes. Que la société des amis du vieux Saint-Antonin et son président Pierre

Mes amis ont également pris une large part dans mon travail. Merci à Ingrid, Emma- Camille, Anaïs et Julien ont embarqué sur le même bateau. Nos échanges ont rythmé et

égayé cette recherche solitaire.

Leur aide en informatique et en anglais a été précieuse. Mes grands-parents ont suivi de près

mes aventures. Je remercie tout particulièrement ma tante Françoise qui a traqué les fautes et son aide précieuse.

6 Résumé

mathématiques, la géographie et la géomatique. Les sources doivent être multiples,

archéologiques, écrites, fiscales, iconographiques, planimétriques et les échelles variées, de

la maison au territoire. La ville de Saint-Antonin-Noble-Val, deuxième agglomération du

Rouergue au bas Moyen Âge, dont le développement est étroitement lié à la gestion du

. Ce bourg

méthodologie élaborée pour étudier le phénomène urbain médiéval. Les sources fiscales

bas Moyen Âge et le XIX n territoire urbain.

Mots clefs

: Moyen Âge, période moderne, ville, bourg monastique, sources fiscales, archéologie, théorie des graphes, dynamiques morphologiques

7 Abstract

Understanding the process leading to the construction of a city requires a multidisciplinary approach. Herein are included disciplines such as archeology, history, mathematics, geography and geomatic. The sources should be diverse (archaeological, written, tax, iconographic, planimetric) and the scales varied, from the house to the territory. The city of Saint-Antonin-Noble-Val, whose development was closely related to the hydrographic network management, was the second largest city of Rouergue in the Late Middle Ages; it constitutes this research lab-area. With the example of this monastic town, a new methodology developed to study medieval urban phenomenon is provided. In order to perceive the dynamics of urban space over time, both medieval and modern tax sources, traditionally used for landscape study, are modeled as adjacency graphs of the plots. The comparison between the cadastral allotment of the Late Middle Ages and the XIX th century is achieved using the graph theory and its intersections with available archaeological data; it allows to approach the arrangement modalities of an urban area. Key words: Middle Ages, modern period, town, monastic twon, tax sources, archaeology, graph theory, morphological dynamics

8 Liste des abréviations

AC : Archives Communales

AD : Archives Départementales ADA ADTG : Archives Départementales du Tarn-et-Garonne AMM : Archéologie du Midi Médiéval AN : Archives Nationales APIG BHL : Bibliotheca Hagiographica Latina

BM Toulouse

: Bibliothèque Municipale de Toulouse BnF : Bibliothèque nationale de France BSATG : Bulletin de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne

BSAVSA

: Bulletin de la Société des Amis du Vieux Saint-Antonin FEW Darstellung des galloromanischen Sprachschatzes, Bonn, 1928 HGL : VIC, CLAUDE DE et VAISSETE, JOSEPH, Histoire générale de Languedoc,

Toulouse, rééd., 2003.

INRAP : Institut National de Recherches Archéologiques Préventives MAP MSAMF : Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France SIG SRA

9 Remarques préliminaires

renvoie au second volume qui rassemble les illustrations. Leur classement suit, dans la forme " fig. » tous les types de support (tableaux, graphiques, graphes, cartes et

photograhies) pour faciliter la lecture. Le troisième volume, répartit en deux tomes, est

constitué du catalogue des maisons médiévales et modernes étudiées et des notices de sites

archéologiques sous la forme " ID (1 à n) ». Ces identifiants sont utilisés dans le texte pour renvoyer au catalogue du volume 3. Un glossaire des termes latins et occitans employés dans les sources fiscales est présent

à la fin de ce volume. Les termes définis sont indiqués dans le texte par un astérisque lors de

leur première mention. 10 11 I

NTRODUCTION

Introduction

12

Introduction

13 La genèse du sujet

Cette thèse est le résultat de recherches menées depuis 2010 sur le secteur de Saint- Anton mémoire de Master Recherches portant sur la morphologie du bourg de Saint-Pons-de- Thomières (34). Ce mémoire a permis de restituer, par une analyse morphologique et monumentale, les différentes phases de la formation de la ville, des origines à la période

villes à partir du croisement de sources fiscales, archéologiques et planimétriques, sous

sources fiscales prérévolutionnaires sont de nature variée et ne sont pas comparables en

Cette recherche doctorale a donc été envisagée non pas comme une stricte continuité du mémoire de Master, mais plutôt comme un renouvellement de la méthodologie, tout autant

sources fiscales était relativement réduit et les vestiges médiévaux trop rares. Le choix de

1 Ce mémoire, intitulé Saint-Pons-de-Thomières au Moyen Âge : étude morphologique à partir des sources

Rivals, " Un aperçu de Saint-Pons-de-Thomières (34) à la fin du Moyen Âge à partir du croisement des sources

planimétriques, fiscales et archéologiques », AMM, 2011, p. 209 au XV

e siècle et au début du XVIe siècle, pistes de recherche, mémoire de Master, sous la direction de Daniel Le

de Jean-Loup Abbé, université Montpellier 3 Paul Valéry, 2004 ; Sandie Plateau, Eymoutiers, formation et

Nelly Pousthomis-Dalle, université de Toulouse 2 Le Mirail, 2009 ; Estelle Fayolle-Bouillon, La ville de

Jean-Loup Abbé, université Toulouse 2 Le Mirail, 2010 ; Emma-Sarra Pardoe, Analyse morphologique de

choisies, mémoire de Master, sous la direction de Jean-Loup Abbé, université Toulouse 2 Le Mirail, 2011 ;

Master, sous la direction de Jean-Loup Abbé, université de Toulouse 2 Le Mirail, 2011 ; Camille Espinasse, Le

direction de Jean-Loup Abbé et Nelly Pousthomis-Dalle, université Toulouse 2 Le Mirail, 2012 ; Stéphanie

Vila, Les transformations urbaines de Lavaur, Tarn : le centre-ville et le port, 1350-1600, mémoire de Master,

sous la direction de Jean-Loup Abbé et Bastien Lefebvre, université Toulouse 2 Le Mirail, 2012. 3 Michelle Chérif-Nissels, Une communauté urbaine et rurale en Languedoc à la fin du Grand Siècle : Saint-

Pons-de-Thomières, capitale de diocèse, thèse de doctorat, sous la direction de Anne Blanchard et Élie

Pélaquier, université Montpellier 3 Paul Valéry, 1999.

Introduction

conservation. La documentation fiscale disponible sur la juridiction est également remarquable. Il existe des registres fiscaux (compoix et terriers) de la fin du XIV e siècle à la fin du XVII e siècle, avec un intervalle de 70 ans maximum. Les sources planimétriques couvrent en outre le territoire à partir de la fin du XVII e du XVIII e siècle. La richesse de ces données laissait penser que les dynamiques du parcellaire pouvaient être perçues finement, tant en milieu urbain qu (fig. Tarn-

et-Garonne4 (fig. 2 et 3). Au Moyen Âge la ville appartenait à la sénéchaussée de Rouergue

(fig.

4), et dépendait du diocèse de Rodez (fig. 5). La superficie de la commune, dans ses

600 ha, soit une des plus vastes de France5 (fig. 6). Cette

importance notable est une réminiscence de la puissance passée de la ville. Elle a diminué légèrement au moment de la création du département du

Tarn-et-Garonne6, le secteur

au relief marqué (fig. 8 ). La ville elle-même est entourée de collines abruptes et de falaises

(fig. 9). Un monastère bénédictin dédié à saint Antonin a été installé dans un fond de vallée à

siècle ou au début du IXe siècle7 (fig. XIIIe

Saint-Antonin dans le

4 Ce dernier a été créé en 1808. Avant cette date, la ville et son territoire dépendaient du département de

6 La surface de la commune est passée de 11.300 ha à 10.600 ha.

7 La première mention attestée du monastère de Saint-Antonin remonte à 817 (Petrus Becker, " Notitia de

e-XIIe siècle), Toulouse, 2004, p. 355).

Introduction

15 noble val », attestée sous cette forme depuis le XI

e siècle9. Le nom de la viguerie par contre

signifiant " confluence ». Cette position de confluence, entre les rivières Aveyron et

sépare du Quercy (fig. 6 ). En ce qui concerne son territoire, on remarque que les rivières

territoire se trouvaient donc au Moyen Âge à la jonction de trois grands fiefs, le Rouergue à

par une même famille, les comtes de Toulouse. La ville est organisée en quatre quartiers, appelés gaches*

: Bodaurat, Foyt,

Roquescalière et Bocaria (fig. 11

le quartier dans lequel ils résidaient12. Le moment de la mise en place de cette organisation interne de la ville est inconnu. Petit à petit la gache perd sa fonction originelle pour devenir par exemple, sont structurés par gaches. Les limites de ces gaches ne sont fournies par aucun

document planimétrique. La restitution de leurs contours a été réalisée par Georges Julien et

Jean-Louis Laborie à partir des mentions de localisation présentes dans les sources écrites de

la fin du Moyen Âge et de la période moderne13 (fig. que

9 " Vallnobilense, ubi caput sancti Antonini martiris requiescit », Eduardo Junyent, " Le rouleau funéraire

. 13 Information orale.

Introduction

définitions préalables dans le cadre de cette recherche. Les historiens et les archéologues

mais aussi les géographes, les sociologues et les urbanistes ne proposent pas une mais

plusieurs définitions de la ville. Le nom utilisé par une communauté pour désigner son

sont le plus souvent vagues et surtout multiples15. Ils ne sont pas nécessairement le reflet Seuls deux qualificatifs sont associés à Saint-Antonin-Noble-Val : " villa » puis " ville »16, termes qui recouvrent plusieurs réalités17. La ville compte actuellement moins de

Il est acquis que le critère numérique ne peut être utilisé seul pour définir une ville, en

: diversité

14 André Joris, " La notion de ville », in Les catégories en histoire, Bruxelles, 1969, p. 92. 15 Georges Duby (dir.), Histoire de la France urbaine, tome 2, Jacques Le Goff (dir.), La ville médiévale des

Carolingiens à la Renaissance, Paris, 1998, p. 230. 16 " Villa » au XIIe siècle (texte de partage de la vicomté, AC Saint-Antonin, AA1, n° 2), " villam » au

XIII

e siècle (protection royale, AC Saint-Antonin, AA1, n° 7) et au XIVe siècle (terrier royal, ADTG, A120,

fol. 9), " ville » au XVe siècle (terrier royal, ADTG, A121, fol. 20) et au XVIe siècle (ADTG, G1025, fol. 64v),

" vila » au XVIe siècle (AC Saint-Antonin, CC3, fol. 16v). 17 Florent Hautefeuille, " La villa et les autres structures de peuplement dans les pays de moyenne Garonne au

VII

habitants (source : http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales/commune). 19 " On appelle unité urbaine une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu

(pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2000 habitants », http://www.insee.fr/fr/methodes

20 Georges Duby (dir.), Histoire de la France urbaine, tome 2, Jacques Le Goff (dir.), La ville médiévale des

Carolingiens à la Renaissance, Paris, 1998, p. 232 ; André Joris, Villes, affaires, mentalités : autour du pays

2000, p. 68-73

; Louis Stouff, " Arles à la fin du Moyen Âge : paysage urbain et géographie sociale », Le

peuvent avoir été dotées de remparts, sans pour autant atteindre le stade urbain). 25 À partir du XIII

Introduction

? La distinction entre villages et petites villes est ainsi floue26. Aucun des critères évoqués ne suffit à définir

une ville, leur accumulation par contre est significative. Cécile Gloriès a proposé une " grille

des sociétés humaines »29.

Par ailleurs, la notion de centralité30 est fréquemment invoquée pour définir une ville31.

également le mérite de restituer les agglomérations dans leurs relations avec les autres

localités et leur arrière-pays. La notion de centralité33 recouvre trois domaines principaux :

centralité politique et administrative, centralité économique et centralité religieuse et

culturelle, politique et économique34.

Ordres mendiants et urbanisation dans la France médiévale », Annales Economies Sociétés Civilisations, 1970,

2000), Revue de l'Agenais, 131e année, n° 1 2004, p. 97

quartier canonial (5

e-18e s.), thèse de doctorat, sous la direction de Henri Galinié et Élisabeth Lorans, université

influence ou son attraction sur un ensemble territorial plus ou moins vaste », Jean-Luc Fray, " Petites villes et

e- XIV

tome 2, section 3a, Leyden, 1938, p. 123-137). 34 Jean-Luc Fray, Villes et bourgs de Lorraine : réseaux urbains et centralité au Moyen Âge, Clermont-Ferrand,

2006, p. 77.

Introduction

e siècle36, peut être défini dans un premier temps comme "

circulaire »37. Les géographes, les sociologues et les historiens se sont emparés de ce concept

mobilisée par les archéologues que les historiens39.

Pour en revenir à Saint-Antonin-Noble-Val, dont le monastère a été le point de

important a fait de Saint-Antonin-Noble-Val une agglomération fortement marquée par XIII e

monastiques. De manière plus anecdotique, la présence de bains publics à partir du

XIII e

1328 recense 1709 feux dans la paroisse de Saint-Antonin42, ce qui en fait la deuxième ville

du Rouergue après Rodez.

35 Pour une historiographie détaillée sur la notion de paysage en histoire, je renvois à Annie Antoine, Le

p. 17

-44 et Ézéchiel Jean-Courret, La morphogenèse de Bordeaux des origines à la fin du Moyen Âge :

université Michel Montaigne, Bordeaux, 2006, p. 479-489. 36 Ézéchiel Jean-Courret, IM PRUSORJHQqVH GH %RUGHMX[" RS. cit., p. 479. 37 Bernard Chevalier, " Le paysage urbain à la fin du Moyen Âge : imaginations et réalités », in Le paysage

urbain au Moyen Âge, actes du XI p. 23 textes. Sur les 16 actes royaux et impériaux, concernant le Rouergue du début du VI e à la fin du Xe siècle,

recensés par Frédéric de Gournay, trois concernent directement Saint-Antonin, sans compter la notitia de

servitio monasteriorum qui constitue la première mention du monastère de Saint-Antonin en 817 (Frédéric de

marchands du Midi toulousain (XI e-milieu du XIVe siècle), Thèse doctorat, Université de Toulouse-Le Mirail, et 256-315

Introduction

19 Une fois établie une série de critères permettant de définir le fait urbain médiéval,

choisi dans le cadre de cette thèse. Au-delà des études historiques générales43, les approches

thématiques ont dominé pendant longtemps les recherches sur la ville44. À travers ces

urbain. Une première évolution apparaît avec les études de topographie historique qui

changement est apporté par la géographie, avec notamment le recours aux sources caractérisation de la topographie historique, mais la compréhension des dynamiques spatiales

sur le temps long. Élisabeth Zadora-Rio a réalisé un point historiographique très complet

concernant les approches morphologiques des villes médiévales46, en partant des travaux

renouvellement considérable apporté par les travaux de Gérard Chouquer49 et Bernard

la recherche sur le paysage urbain. Ce type de source appelle un traitement particulier nommé méthode régressive51. Le programme de recherche sur la morphogenèse des

43 Georges Duby (dir.), Histoire de la France urbaine, 5 vol., Paris, 1980-1985 ; Yves Esquieu, La ville au

une certaine approche de la ville médiévale. Les seuls plans présents localisent les édifices remarquables (André

Chédeville, Jacques Le Goff, et Jacques Rossiaud, Histoire de la France urbaine des Carolingiens à la

Village et ville au Moyen Âge : les dynamiques morphologiques, Tours, 2003, p. 13

Moyen Âge, Paris, 1974. 49 Gérard Chouquer, " Le plan de la ville antique et de la ville médiévale de Besançon », Revue archéologique

documentation moderne et contemporaine pour tenter de reconstituer des états plus anciens du paysage »

Introduction

ville au Moyen Âge52, a constitué un bilan de la recherche dans ce domaine. Il propose une

des sources écrites et archéologiques et cherche à définir le rôle de la planification et de

mené par Luc Bourgeois, sur la topographie des villes du Haut-Poitou fait figure de référence, tant par rapport aux problématiques abordées que par : les villages ecclésiaux (incluant les

une seule de ces catégories permet de déterminer leur perméabilité et de caractériser "

leur château notamment Dans le cas des bourgs monastiques, les recherches de Nelly Pousthomis ouvrent au contraire la voie à une étude conjointe57. En instaurant le concept de fabrique urbaine, "

permanente et dialectique entre sociétés et espaces urbains qui caractérise le processus

documents planimétriques contemporains de la période étudiée. Pour pallier à ce manque il convient donc de se

-70 ; Jean-Loup Abbé, " Le paysage peut-il être lu à rebours ?

Le paysage agraire médiéval et la méthode régressive », in Les territoires du médiéviste, Rennes, 2005, p. 383-

399

). 52 Bernard Gauthiez, Elisabeth Zadora-Rio, Henri Galinié (dir.), Village et ville au Moyen Âge : les dynamiques

morphologiques, Tours, 2003. 53 Luc Bourgeois (dir.), Les petites villes du Haut-3RLPRX" RSB ŃLPB, 2000 ; Luc Bourgeois (dir.), Les petites

villes du Haut-3RLPRX" RSB ŃLPB, 2005. 54 Ces catégories ont été définies par Charles Higounet (Charles Higounet et Charles Samaran, Paysages et

villages neufs du Moyen Âge, Bordeaux, 1975). Cette typologie, très figée, a été nuancée par la suite. Elle ne

fondation de villes neuves dans le sud-ouest de la France au XII e siècle : du bourg castral au bourg

2004, p. 69

-87. 56 Nelly Pousthomis-Dalle, À l'ombre du moustier, morphogenèse des bourgs monastiques en Midi toulousain,

vol. II et III de la thèse d'habilitation à diriger des recherches, Toulouse, 2002, vol. II, p. 12. 57 Nelly Pousthomis-Dalle, ¬ O

RPNUH GX PRXVPLHU" RSB ŃLP., vol. II. 58 Hélène Noizet, La fabrique de la ville espaces et sociétés à Tours, IXe-XIIIe siècle, Paris, 2007 ; Bastien

Introduction

souvent préférée à une approche globale. Ainsi, il existerait " une échelle imposée et

maints comprendre une ville. Ceci ne remet pas en cause le principe de la méthode comparative, poser des questionnements plus larges et

de tenter des comparaisons. Parallèlement aux études générales sur le paysage urbain et la morphologie des villes

monographies de villes63 nécessairement un impact sur la gestion des ressources, en eau notamment. Elle fait donc partie intégrante du paysage urbain, par la proximité des fleuves ou des rivières au bord

et Joëlle Burnouf, cherche à mettre en évidence une stratigraphie verticale qui porte sur les élévations

conservées des bâtiments. Elle est née de la prise de conscience que les restaurations de maisons encore

conservées en élévation occasionnent une perte du matériel archéologique, de la même manière que les grands

creusements provoqués par les travaux détruisent les archives du sous-sol (Catherine Arlaud et Joëlle Burnouf,

69). 63 Bernard Sournia, Jean-Louis Vayssettes (dir.), Montpellier la demeure médiévale, Paris, 1991 ; Bernard

Gauthiez, " Les maisons de Rouen, XII

e-XVIIIe siècles », Archéologie Médiévale, tome 23, 1993, p. 131 -217 ;

Pierre Garrigou-Grandchamp, La ville de Cluny et ses maisons XIe-XVe siècles, Paris, 1997 ; Anne-Laure

Napoleone, " Urbanisme et habitat à Figeac aux XII e, XIIIe et XIVe siècles », MSAMF, n° 68, 1998, p. 67 -91;

Maurice Scellès, Jean-François Peiré, Christian Soula, et Patrick Roques, Cahors, ville et architecture civile au

Moyen Âge XII

e-XIVe siècles, Paris, 1999. 64 Louis Peyrusse, Maurice Scellès, et Anne-Laure Napoleone, La maison au Moyen Âge dans le Midi de la

; Maurice Scellès et Anne-

Laure Napoleone, La maison au Moyen Âge dans le Midi de la France, actes du colloque de Cahors, 6, 7 et 8

juillet 2006, Toulouse, 2008. 65 Yves Esquieu, " La maison médiévale en France : état de la recherche », Bulletin Monumental, 1995, p. 109-

142

; Pierre Garrigou-Grandchamp, Demeures médiévales coeur de la cité, Paris, 1999 ; Yves Esquieu et Jean-

Marie Pesez, Cent maisons médiévales en France (du XIIe au milieu du XVIe siècle) Un corpus et une esquisse,

Paris, 1998.

Introduction

muros , mais aussi par les multiples usages que les habitants en font. Ainsi, " ne serait-ce que

leurs savantes combinaisons, la civilisation médiévale pourrait être qualifiée de civilisation

questionnements chez les médiévistes dans la première moitié du XX e siècle67. Un

problématiques se sont ainsi concentrées sur les relations sociétés-milieux et les capacités

milieu rural a donné lieu à de nombreuses études, qui ont surtout mis en avant le rôle des

cisterciens, au détriment des autres ordres68. En effet, les monastères ont attaché une grande

monographiques71. p. 538-563. 68 Léon Pressouyre, et al., 18 Champagne et Franche-Comté », Archéologie Médiévale, 1999, p. 121 -147. Sur la thématique du drainage et de e-XVe siècle, Toulouse, 2006, p. 40 e-XIIe s.) », Revue du Nord, t. 81, 1999, p. 7-19). Il envisage que la principale explication de la naissance de la ville autour du XI e siècle puis sa croissance ne réside pas dans des

intégrée dans les monographies des petites villes du Haut Poitou, dirigées par Luc Bourgeois (Luc Bourgeois

Introduction

fleuves et villes concernent principalement le nord de la France74. Les synthèses qui couvrent

déroulée à Toulouse en avril 201476, a mis en avant la vitalité des recherches récentes menées

moderne, tout en confrontant les approches et les aires géographiques. Le dossier spécial en

préparation ne prétend pas avoir épuisé le thème, mais au contraire montré la variété des

Cette dynamique peut correspondre à des phases de croissance, de régression mais aussi de

évolution morphologique de Perpignan (IX

Recherches, SRA Languedoc-Roussillon, 2015 ; Carole Puig, Jean-Michel Carrozza, Olivier Bru, et Sylvain

e siècle fût sujette à critiques, de même que sa théorie sur la e siècle (Chloé Deligne, %UX[HOOHV

du Jura, 1987 ; Chloé Deligne, %UX[HOOHV HP VM ULYLqUH" RSB ŃLPB ; Marc Suttor et André Joris, Vie et dynamique

séminaire Terrae organisé par les laboratoires TRACES (UMR 5608) et FRAMESPA (UMR 5136), le 18 avril

autres : disposition et typologie des édifices, du parcellaire, de la voirie, forme des espaces libres et leurs

rapports, expression des contraintes du site : hydrographie, relief », Bernard Gauthiez, (VSMŃH XUNMLQ" RSB ŃLPB,

réseau de voies, le parcellaire et les constructions. Elle passe par la compréhension de leur origine interne

comme de leurs relations.

Introduction

des situations que sur les processus de transformation. Ce travail passe par la modélisation des dynamiques du tissu urbain pour identifier des processus qui ont conduit à la formation

présentent la particularité de documenter le paysage à un temps T. Dès lors, en étudiant

plusieurs registres fiscaux, avec ou sans plan, échelonnés dans le temps, il est possible de percevoir les dynamiques du parcellaire de la fin du XIV e au début du XVIIIe siècle. À cette

de la parcelle seule au groupement de parcelles plus ou moins important. Le caractère

Une fois la planification identifiée dans le parcellaire, il faut se pencher sur les acteurs ± pour déterminer quelles

ont été les ambitions du projet et le replacer dans le contexte historique. La question de la planification est admirablement illustrée à Saint-Antonin-Noble-Val à

contraintes de la confluence, mais ont aussi et surtout géré et exploité les dérivations du cours

hydrographique étant totalement dépendant de la topographie naturelle, la structure urbainequotesdbs_dbs25.pdfusesText_31

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