[PDF] HERVE BAZIN-J.Molard 14 oct. 2011 L'œuvre





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Vipere au poing : imaginaire religieux et révolte

Vipere au poing : imaginaire religieux et révolte. « L 'impiété Jcvenait un cvrollaire de la révolte ». (Vipeíe au poing). Par ses origines



Corrigé - Vipère au poing de Hervé BAZIN

Expliquez la dernière phrase du chapitre III : « et ce récit devint un drame. » ? Le père manque de se noyer après une dispute avec la mère? 



SEQUENCE : Construction et expression de soi dans le rapport aux

Vipère au poing : Roman largement autobiographique d'Hervé. Bazin publié en 1948. Le livre décrit l'enfance et l'adolescence du narrateur



Mémoire MASTER

Renard datant de 1894



HERVE BAZIN-J.Molard

14 oct. 2011 L'œuvre c'est la Trilogie Rezeau réduite parfois à Vipère au poing livre vendu à plus de quatre millions d'exemplaires



Hervé Bazin: impressions de séduction à la lumière de la stylistique

29 mars 2018 Le 19 janvier 1948 Bazin porte le manuscrit de Vipère au poing chez l' ... leurs valeurs sociales



Ce document est le fruit dun long travail approuvé par le jury de

cette opposition aux valeurs du grand-oncle – et il cite Hervé Bazin lui-même qui dans le roman Vipère au poing écrit





Hervé Bazin et le baptême de lair – gratification du dieu Éther

tellurique à la rivière Hervé Bazin transforme le topos avec la seule mention des initiales



Masarykova univerzita

ayant huit enfants six filles dont trois religieuses

HERVÉ BAZIN...

un homme et un écrivain à redécouvrir conférence de Julien Molard, mercredi 14 octobre 2011 Le titre de cette communication peut sembler cavalier car qui ne connaît -

surtout ici à Angers où il est né - Hervé Bazin et son oeuvre ? Mais je le

trouve judicieux pour les deux questions qu"il pose : ? Redécouvrir l"homme ? Redécouvrir l"oeuvre En effet, comme tous les grands écrivains, Hervé Bazin a dans le public, même ici à Angers, deux attributs : ? L"homme est un rebelle ? L"oeuvre c"est la Trilogie Rezeau réduite parfois à Vipère au poing, livre vendu à plus de quatre millions d"exemplaires, régulièrement réédité et toujours lu. D"ailleurs les deux se rejoignent car c"est bien dans cette Trilogie qu"Hervé Bazin exprime sa révolte contre un ordre social qui l"a éprouvé et contre des institutions : la famille, l"Eglise dont il eut à supporter le poids pesant et dont il eut tant de mal à se défaire. Mais comme le dit si bien Hervé Bazin " la jeunesse c"est la période du cri,

la maturité celle du tri ». C"est peut-être cet homme de la maturité et cette

oeuvre-là qu"il est intéressant de redécouvrir. Je vous propose donc un exposé en deux parties : ? Hervé Bazin est-il vraiment ce rebelle qu"il nous montre dans son oeuvre et dans sa vie ? ? En dehors de la Trilogie Rezeau qu"en est-il de son oeuvre ? I

LE REBELLE

Pour parler de l"homme que fut Hervé Bazin, je m"appuierai sur trois documents essentiels dans lesquels il se livre à coeur ouvert : ? Ce que je crois publié chez Grasset en 1977. Il a 66 ans ? Abécédaire publié chez Grasset en 1984. Il a 73 ans ? Entretiens avec Jean-Claude Lamy publié chez Stock en 1992. Il a 81 ans. Dans son Abécédaire Hervé Bazin le dit clairement : " Ecrire est un aveu doublé d"un camouflage ».

2Allons donc à la rencontre de ces aveux déterminants pour connaître cet

Hervé Bazin au-delà du rebelle. Nous allons le faire en trois domaines : ? La religion ? La famille ? Le monde En n"oubliant pas que ce Montaigne du XXème siècle, il en a le talent d"écriture et la qualité d"introspection, disait de lui : " Moi : c"est une mauvaise fréquentation que je n"ai pu éviter ». Et surtout dans Ce que je crois, livre écrit alors qu"il a 66 ans et qu"il a - mais il ne le sait pas - encore 19 ans à vivre, on trouve des phrases percutantes comme celle-ci : " Le plus difficile c"est d"être ce que j"étais à 25 ans...Je reviens de loin et je connais mon mal ». ? LA RELIGION Elle le taraude et le moins que l"on puisse dire elle ne le laisse pas indifférent. On trouve dans Ce que je crois des phrases étonnantes : " Dieu c"est d"abord le garant du sens de l"univers ». " Il faut se résigner à n"avoir qu"une pensée d"homme, à mesurer l"univers avec ce millimètre ». Nous sommes loin du sophiste Protagoras qui affirmait que " l"homme est la mesure de toute chose » et de tous ces philosophes grecs, Parménide, Héraclite, Platon et Aristote qui mettent le logos au-dessus de tout. Le logos puissant des Anciens réduit à un millimètre !! Socrate doit se retourner dans sa tombe ! Mais c"est toute la richesse intellectuelle de cet homme. Dans ce même ouvrage, Ce que je crois, il dit encore : " Nous ne sommes pas des êtres déchus, chassés de je ne sais quel Eden. Nous sommes des primates promus, de millénaire en millénaire, à l"aventure de l"intelligence. La Parousie, c"est celle de l"homme ». Pensée paradoxale, pensée indéterminée, pensée peu sûre d"elle ? Nullement : pensée tout au contraire réfléchie qui pèse le pour et le contre et ne tranche que lorsque les arguments pour ont très largement dominés les arguments contre. Pensée en pleine recherche, en perpétuel mouvement, en quête de vérité. Non seulement Hervé Bazin n"est pas un opposant radical et primaire au christianisme, mais il a des remarques que n"aurait pas renié Pascal : " Ce qui dans l"homme dépasse l"homme » est un écho au " L"homme passe l"homme » de l"auteur des Pensées. Quand il écrit " le matérialisme monte partout à l"assaut du spiritualisme » on croirait entendre Péguy, et Bergson n"aurait pas dit mieux. Il va plus loin encore quand il écrit : " Réduit à la dimension humaine, le christianisme, par son idéal de justice et d"amour, nous fait le plus grand honneur ». Et dans une note en bas de page, on trouve cette réflexion :

3" Et si l"alternative hasard ou Dieu n"était pas vraie ». Véritable pavé jeté

dans le Jardin d"Epicure pourtant salué avec Démocrite par des mots très forts : " Honneur à Epicure, Honneur à Démocrite ». Hervé Bazin, comme Cicéron à son époque, est un grand penseur. Comme lui il a parfaitement compris et assimilé les divers courants philosophiques. De façon tout à fait étonnante, on retrouve dans les Essais d"Hervé Bazin (Ce que je crois et l"Abécédaire) les mêmes coups de griffes que dans ses romans. A l"inverse d"un Jean-Paul Sartre qui glissait dans ses romans sa facture philosophique, Hervé Bazin philosophe avec le talent et le ton du romancier. Il est plus proche d"un Camus qu"il admirait mais Camus avait sur lui un avantage : une véritable formation philosophique jusqu"à l"agrégation, qu"il ne put soutenir à cause de sa tuberculose. Hervé Bazin aborde la philosophie en réel connaisseur, comme un amateur d"art - Diderot par exemple - qui devient un véritable critique d"art. Il a des mots pour la philosophie qui nous ravissent. Il est de bon ton, de longue date, de programmer la mort de la philosophie. Et lui que répond-il ? " Mais qui en son absence possèderait sa vigilance, sa puissance d"interroger ? Qui dans une expérience de notre condition, perpétuellement changeante, la remplacerait comme relecture du monde ? » Un seul exemple de cette connivence entre Hervé Bazin et la philosophie : " Les thomistes partisans de la grâce efficiente et les molinistes, partisans de la grâce suffisante accordée " en prévision des mérites », suprême astuce pour essayer de sauver le libre arbitre ». Il est l"un des rares écrivains philosophes à ne pas opposer saint Augustin et saint Thomas d"Aquin et l"un des rares grands écrivains non philosophes à avoir compris le lien étroit entre libre arbitre et grâce efficiente. Terminons ce court parcours d"Hervé Bazin et la religion par trois citations

étonnantes par leur contenu :

" Pour moi qui suis né de parents catholiques (et même ultramontains), qui n"ai pas eu envie de mettre mes pas dans leurs pas, qui les ai récusés par désamour, qui n"ose dire que ce sévice m"aura rendu service, je sais du moins

pourquoi, dès le départ, j"ai si vite préféré les chemins qui n"allaient pas à

Rome ».

Il ajoute pour deux auteurs qu"il cite et aime bien : " Ce n"est pas vrai d"un Cesbron, fils spirituel de Madame Guyon, ce n"est pas vrai d"un Clavel, pascalien sans le pari, plus philosophe qu"il ne le voudrait, bâtard éblouissant du petit père Kant et de Thérèse d"Avila ». Quel sens de la formule percutante ! Et il conclut : " Je ne suis pas loin de croire à la vie éternelle ». ? LA FAMILLE On l"attendait bien sûr sur cette notion qui est au coeur de son oeuvre de romancier. Il transforme très vite la formule archiconnue de Gide : " Familles je vous hais ! » en " Familles je vous ai ».

4Le verbe avoir prenant ici une force qui l"oppose au verbe être ce qui le

rapproche d"un Gabriel Marcel, philosophe chrétien. La famille du verbe être est la famille ascendante qui l"a meurtri. La famille du verbe avoir est sa famille descendante, la sienne, issue de ses mariages. Il y tient à celle-là de toutes les fibres de son corps et de son coeur aimant : " Celle-là, en effet, pourquoi la haïrais-je ? Je ne déteste dans l"institution que ses formes aberrantes, ses monstruosités, sa confusion avec le rang et la fortune » et il termine son entrée Famille dans l"Abécédaire, écrit à 73 ans :

" La famille a beau s"être rétrécie aux géniteurs, en avoir redistribué les

rôles, elle reste indispensable pour la société comme la cellule originelle l"est pour la chair ». Ce ne sont pas ici propos de rebelle ni de libertaire. Hervé Bazin qui se mariera quatre fois et aura sept enfants, montre ici son côté traditionnel que n"aurait pas récusé le grand-oncle René Bazin. Cela nous vaut de jolies formules : " Feu mon père, je ne l"estimais guère, mais je l"aimais ». " Feu ma mère... puisqu"elle ne nous aimait pas, nous avons admis qu"elle

était morte ».

Il s"agit ici d"une mort sociale, la mère se retire volontairement de son rôle de mère. La mater dolorosa, chantée par les poètes, s"est muée en mater persecutrix, ce mot latin si proche du mot français. Ce qui compte chez Hervé Bazin c"est la cellule familiale, les quatre femmes qu"il a chéries et les sept enfants qu"elles lui ont donnés. Il est, répétons-le, dans une mouvance fortement traditionnelle si nous prenons ce mot de tradition comme une avancée sociale non figée. Il croit aux bienfaits de " la flèche du temps » ce qui l"a sans doute rapproché à une époque de Karl Marx et de son sens de l"histoire. ? LE MONDE Hervé Bazin est citoyen du monde et s"affiche comme tel. Il a épousé en ce domaine la doctrine stoïcienne qui vient tempérer ses accointances

épicuriennes.

Prenons ici - comme il le fait si bien - les mots pour ce qu"ils sont et non ce que certains voudraient qu"ils soient : ? Est épicurien tout individu qui se considère proche de la Nature, qui pratique les plaisirs naturels et nécessaires et fuit les plaisirs non naturels, non nécessaires. ? Mais Hervé Bazin est aussi stoïcien, c"est-à-dire un homme de combat, notamment pour la paix et contre toutes les injustices de par le monde. Il est ici très proche d"un Cicéron qui met son talent au service des autres mais qui ne peut trancher, déjà à l"époque, entre ces deux grands courants qui traversent son être, le courant épicurien et le courant stoïcien.

5Hervé Bazin est de cette trempe-là, à la fois épicurien poursuivant les plaisirs

simples et naturels, proche de la Nature et ce combattant opiniâtre qui s"engage dans la Cité. Il le dit et l"écrit car tout passe chez lui par l"écriture : " Je redis : la paix d"abord ! Avant quoi que ce soit. Avant les partis, avant les religions, avant le progrès, avant la justice. Avant la liberté même. Parce que la paix est désormais synonyme de survie ». Et il ajoute : " La paix absolument ! » Il rejoint ici les grandes figures du XXème siècle qui ont oeuvré sans relâche pour la paix. A une question de Jean-Claude Lamy, il répond : " J"ai été avec Camus, un des premiers " citoyens du monde », j"en fais toujours partie en me reprochant de ne l"être que de façon nominale... Je tiens que la paix est le bien suprême ». Il voit aussi un monde " au-delà de notre monde ». Il reconnaît même que " l"anthropocentrisme fait encore des ravages, même parmi les savants » et le regrette. L"univers d"Hervé Bazin est infini et ne l"effraie pas comme il effrayait Pascal, car à l"instar de Descartes, il peut le réduire à une étendue et ainsi le maîtriser. Dans ce monde qui est le nôtre, pour Hervé Bazin, la femme y a un rôle essentiel et incomparable. Il souhaite l"émancipation totale de la femme. Il regrette qu"on l"accuse parfois de misogynie alors qu"il a - de son propre aveu - créé de beaux rôles de femmes dans Qui j"ose aimer, dans

Lève-toi et marche, dans l"Huile sur le feu.

Deux phrases dans Ce que je crois résument bien sa pensée quant aux femmes : " Un prêtre ne l"est jamais tout à fait, s"il n"est évêque » et " La femme naît évêque ». Nous constatons par ces deux phrases toute la culture profonde d"Hervé Bazin capable de s"interroger sur des qualificatifs comme ceux de la prêtrise. Un

prêtre, pour lui, n"est complet et réalisé que lorsqu"il est évêque. Il puise

cette conception dans l"Eglise primitive : l"évêque, épiscope, est l"ancien, celui dont l"autorité est reconnue par les autres prêtres. Et si la femme " naît » évêque c"est qu"elle est complète dès sa naissance. Bel hommage qui éloigne encore Hervé Bazin du libertaire révolutionnaire que l"on décrit souvent. Et pour conclure, à la fois ce que nous voulions dire de la religion, de la famille et du monde chez Hervé Basin, cette exhortation dans Ce que je crois page 57 : " Saint Freud, orant laïque, pourrait dire ce qui trouble un grand peuple de fils. Ces révoltes de jeunes, partout, sur la planète, ce goût pour le vedettariat, ces monuments de bronze ou de papier élevés de leur vivant aux

chefs vénérés de la révolution, ces présidentialisations généralisées, cette

accession des grands hommes à une hagiographie passée du vitrail à l"écran, voilà bien des intersignes ! Voilà bien des aveux camouflés, disant tous combien vous nous manquez, Ô notre Père ! qui n"êtes plus aux cieux ».

Magie du verbe et talent de l"écriture !

6Sans faire un florilège de toutes les citations percutantes d"Hervé Bazin, on

peut en citer quelques-unes tirées de son Abécédaire publié en 1984 à 73 ans : . Le solitaire : " Je suis très peu abeille, je ne fais pas mon miel avec autrui ». . Le qu"en dira-t-on, il s"en moque : " Nous sommes en représentation devant nous-mêmes, plus que devant les autres ». . Humour, ironie : Comme Jules Renard il ne les confond pas et les dissocie bien . " L"humour allège ce que l"ironie accroît ». . Sur l"hypocrisie : " C"est l"hommage rendu par le vice à la vertu ». . Sur la mort : " L"en-deçà mérite plus d"attention que l"au-delà ». . Sur les hésitations tout au cours d"une vie : " Le doute est à la pensée ce que l"ombre est à la lumière ». . Enfin sur les petites superstitions à propos du chiffre 17 qui le poursuit dans les actes simples de la vie (naissance un 17, mariage un 17... Il mourra d"ailleurs un 17) : " Les petites superstitions sont les moisissures du raisonnable ». II

L"OEUVRE

Laissons de côté la Trilogie Rezeau tant débattue et commentée et interrogeons-nous succinctement sur quelques romans véhicules de la pensée d"Hervé Bazin : . La tête contre les murs (1949) . Lève-toi et marche (1951) . L"huile sur le feu (1954) . Au nom du fils (1960) . Les bienheureux de la désolation (1970) . L"église verte (1981) . La tête contre les murs Peut-être le plus autobiographique de tous les romans d"Hervé Bazin. Ecrit entre Vipère au poing et la Mort du petit cheval il évoque la folie mais surtout l"enfermement. Il rejoint ici les préoccupations d"Erasme et de

Foucauld.

Fou, pas fou ? Plus le fou affirme qu"il n"est pas fou, plus on le dit fou.

On y trouve des phrases clefs comme :

" La folie n"est pas le bouillonnement mais l"écume de l"intelligence ». " La folie est le fléau de l"intelligence », prenant ici le mot fléau dans ses deux sens concomitants : calamité et tige métallique qui tient les deux plateaux de la balance en équilibre car Hervé Bazin est un homme de mesure et d"équilibre. Dix ans plus part, Hervé Bazin prolongera sa réflexion intime sur la folie dans un livre reportage où il redevient journaliste, sa passion : " La fin des asiles ». . Lève-toi et marche

7Lorsque le livre est publié en 1951, Roger Nimier expert en la matière écrit :

" Hervé Bazin vient sans doute d"écrire son meilleur roman ». Il s"agit encore ici d"enfermement, mais d"enfermement dans un corps car Constance Orglaise est paralysée suite à un bombardement en Normandie. Il dénonce la guerre et ses conséquences en y opposant le courage d"une jeune femme qui, à force de volonté, sublimera son handicap. Mais Hervé Bazin ne se contente pas de cela. Le titre de l"ouvrage, tiré d"une phrase de l"Evangile, nous invite à nous élever jusqu"au sacré. Son héroïne devient une " sainte

laïque ». Mais là encore, par sa volonté affirmée, Constance est une héroïne

kantienne. . L"huile sur le feu Ce roman publié en 1954 s"attaque à un phénomène qui a pris de nos jours une acuité terrible : la pyromanie... le pompier pyromane qui s"autodétruit par le feu qu"il doit combattre. Hervé Bazin condamne à nouveau la guerre car le héros Bertrand Colu est une " gueule cassée » qui ne se supporte plus et dont l"épouse Eva le cocufie ce qui ajoute encore à son désespoir. Bertrand Colu, pompier modèle, époux

modèle, père modèle, est broyé par un monde cruel qui ne laisse à l"homme

aucun répit. . Au nom du fils Dans ce roman, publié en 1960, Hervé Bazin met l"accent sur ce phénomène qui lui aussi a pris une importance capitale : la paternité. Qui est le vrai père ? Le père biologique ou celui qui a élevé, soigné, éduqué le fils qui n"est pas son fils mais le fils biologique d"un autre ? . Les bienheureux de la désolation Dans ce roman publié dix ans plus tard, en 1970, Hervé Bazin redevient une nouvelle fois journaliste mais journaliste romancier. Il s"appuie sur un fait divers réel : une éruption volcanique anéantit une île dans le Pacifique. Ses habitants qui vivent de façon primitive mais heureux sont accueillis en Angleterre. Ils sont bien accueillis mais, sans sas de décompression, ils passent d"un univers primitif à la pleine civilisation matérielle. Malgré les attraits de celle-ci, ils ne s"adapteront pas et choisiront pour la plupart de retourner sur leur île. Roman poignant qui nous décrit tels que nous sommes, confrontés à un monde en perpétuel mouvement, chacun figé dans son monde. . L"Eglise verte Ce roman, publié en 1981 alors qu"Hervé Bazin à soixante dix ans, est un livre surprenant qui nous décrit une Nature accueillante comme l"imaginaient Rousseau et Bernardin de Saint Pierre, mais une Nature incapable de préserver l"identité de l"homme qui s"est réfugié en son sein. Roman poignant dont le titre nous renvoie à la première partie de notre propos car le mot Eglise n"est pas choisi au hasard (Hervé Bazin ne fait rien au hasard !) l"église c"est le refuge. C"est dans les églises que les hommes et les femmes du Moyen Age trouvaient refuge. Et cette église est verte car la nature - et là il redevient épicurien - est une amie, une protectrice.

8Nous savons aussi que le premier sens du mot religion est justement :

" communion avec la nature ». Et pourtant cette nature trahira l"homme qui s"est réfugié chez elle car la nature ne peut rien contre les hommes, leurs lois, leurs traditions, leurs us et coutumes. Ce roman nous renvoie à tout ce que nous venons de rappeler du parcours de l"écrivain et de l"homme Hervé Bazin.

Conclusion

Comment ne pas avoir de tendresse pour cet homme et cet écrivain que fut

Hervé Bazin !

Il demeure l"un des plus grands romanciers du XXème siècle et quand il quitte la plume du romancier et prend celle du penseur il y excelle et tutoie le génie.

Ici à Angers où il est né et où il est mort, ici aux Lyriades, saluons cet

orfèvre des mots, celui qui donne à la langue française cette beauté incomparable saluée dans le monde entier. Il a servi cette langue avec brio dans toutes ses composantes - la prose du journaliste, la poésie, le roman et les essais à caractère philosophique. Par l"ensemble de son oeuvre, il se transcende au-delà du Brasse-Bouillon de Vipère au Poing. Mais il reste ce Brasse-Bouillon, homme en colère, assoiffé de justice. Il n"a rien oublié mais il a tout sublimé passant - comme aurait dit la philosophe Simone Weil - de la pesanteur à la grâce.

Julien Molard

Les Lyriades

Angers

14 décembre 2011

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