[PDF] Culture républicaine et République coloniale (1879-1940)





Previous PDF Next PDF



Corrigé Corrected

06-Sept-2018 et la République de Vanuatu sur la demande d'avis consultatif soumise ... In this case it is beyond dispute that all questions relate to the.



The Colonial Policy of the Popular Front

socialists in the face of this inevitability Jaures wrote



La Rpublique face aux enjeux du XXe sicle

la place des femmes dans la société française au XXème siècle. La République face à la question coloniale. L'empire français au moment de l'exposition.



Culture républicaine et République coloniale (1879-1940)

06-Apr-2005 Pourtant la colonisation représente l'une des faces du fait républicain ... La question coloniale ne constitue dans cette perspective.



Albert Sarraut French Colonial Development

https://www.journals.uchicago.edu/doi/pdfplus/10.1086/499830



CR 2022-master

21-Feb-2022 Mme Bafou Jeng ministère de la justice de la République de Gambie



Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d

04-Jan-2021 Pour Monsieur le Président de la République Emmanuel Macron. ... des années 1970



Albert Sarraut French Colonial Development

https://www.jstor.org/stable/10.1086/499830



Non corrigé Uncorrected

06-Sept-2018 La République de Zambie est représentée par : M. Likando Kalaluka S.C.



Les figures de lingénieur colonial à la fin du XIXe siècle: la

(1) C. CHARLE Les elites de la Republique 1880-1900

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005. Culture républicaine et République coloniale (1879-1940)Le bain colonialLa République n'est pas un personnage de conte pour enfants, elle a une histoire1.

Paradoxalement dans ce stage consacré à la colonisation, mon propos vise moins à l'analysedu monde colonial qu'à une saisie du poids du fait colonial dans la culture et le modèlerépublicain français. Il s'agirait de " réfléchir à l'intime intrication du colonial avec l'histoirenationale, (...) analyser ce qui, dans notre culture, dans nos représentations, dans nosrapports à l'Autre et au monde, dans nos modes d'être, de créer, de produire, est travaillépar le colonial2 ». Pour moi, l'intérêt de ce type de questionnement pour l'enseignement dufait colonial dans le secondaire repose sur ces deux points :

·Dans les programmes, et singulièrement ceux de première, la question coloniale sembleextérieure à la problématique d'ensemble construite autour de la question républicaineet nationale3. Si la colonisation a un impact sur la République, celui-ci s'envisage enTerminale uniquement par le filtre des crises de décolonisation, leur effetimmédiatement politique : l'Indochine, l'Algérie. ·Pourtant la colonisation représente l'une des faces du fait républicain notamment pourla IIIème République, à la fois république et empire.Centrant mon intervention sur la IIIème République, la problématique qui m'importe tient peu àla constitution de l'empire colonial. Elle ignore également l'une des voies actuelles del'historiographie de la colonisation illustrée par Le livre noir du colonialisme de Marc Ferro(2003), Génocides tropicaux de Davies (2003), Coloniser-Exterminer d'Olivier Lacour-Grandmaison (2004). La violence du colonisateur, la violence faite aux colonisés et leursréverbération sur les sociétés occidentales constituent un champ d'investigation renouvelanten partie les problématiques de la guerre totale, du totalitarisme. Ces thématiques demeureront1 Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris.Albin Michel. 2003.2 Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris.Albin Michel. 2003.3 Vincent Chambarlhac. La République, une nouvelle culture politique ? Intervention au stage IUFM des 11 et12 décembre 2003. Disponible en version électronique dans les pages Histoire / Géographie du site internet del'Académie de Dijon.1

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.ici en hors champ4. L'articulation de la culture républicaine au fait colonial, comme la part dela culture coloniale dans le modèle républicain, retiennent ici mon attention. La métropoleconstitue le coeur géographique de cette intervention nourrie des propositions du collectifréuni par Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire pour les volumes de Culture coloniale(Autrement, 2003 et 2004) synthétisées dans La République coloniale, essai sur une utopie ;

elle est également construite par les réflexions de Gérard Noiriel (Le creuset français -1998,

Les origines républicaines de Vichy -1999). En un sens, cette proposition prend au pied de lalettre la propagande coloniale de la IIIème République pour laquelle l'épopée colonialeconstitue une part de l'identité nationale, celle de la plus grande France qui va de la lignebleue des Vosges aux forêts du Cameroun ». En un sens également, c'est un écho au tempsprésent. Echo aux difficultés ressenties dans certaines académies sur l'enseignement du faitcolonial qu'entravent et compliquent les revendications communautaires (communautaristes) ;

écho aussi à la loi du 23 février 2005, et à son article 4 qui stipule " les programmes scolairesreconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment enAfrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'arméefrançaise issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit ». A chaque fois,dans l'espace de la classe comme dans l'espace public5, les liens entre modèle républicain etfait colonial questionnent. Culture républicaine, fait colonial, nation.On ne peut comprendre l'oeuvre coloniale de la IIIème République sans se référer au déficit delégitimité dont elle souffre à sa naissance. Il faut aux républicains s'affirmer patriotes face auxconcurrences politiques de la droite conservatrice comme devant la naissance d'une droiterévolutionnaire, nationaliste. Il leur faut également composer avec la question de l'Armée,déterminante dans les crises de la République. Dans ce jeu politique, la colonisation permetaux républicains de fonder leur propre légitimité comme de réinscrire la France dans le champdes puissances internationales. En somme, pour Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, " lesrépublicains, par leur engagement colonial, font d'abord face aux menaces qui pèsent surleur propre survie politique6 ». Pour autant, leur colonialisme se distingue des autres4 Sur ce point, cf. Enzo Traverso. La violence nazie. Une généalogie européenne. Paris. La Fabrique 2002. 5 L'adoption de cet article est à l'origine d'une pétition (mars 2005) initiée par Claude Liauzu circulant chez leshistoriens pour dénoncer cette prescription par la loi de la recherche historique. Gérard Noiriel, Lucette Valensisont parmi les premiers signataires de celle-ci. 6 Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris.Albin Michel. 2003. p 105.2

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.puissances coloniales (Grande Bretagne notamment) comme du Second Empire parl'affirmation de son caractère républicain, proclamant la mission civilisatrice de la France,figure maternelle des peuples colonisés. Les échelles de l'acculturation républicaine.L'ensemble du dispositif républicain se mobilise pour légitimer la colonisation aux yeux del'opinion publique. Il faut lire cette mobilisation dans l'oeil du processus d'acculturationrépublicaine de la société française7. La question coloniale ne constitue dans cette perspectiveni un hors champs, ni un domaine spécifique de celui-ci ; elle représente l'une de sesdimensions. Dans cet optique, l'Ecole constitue l'un des milieux propagandistes du fait colonial le plusactif à la Belle Epoque. Elle forge les représentations qui structureront après 1918 le bain

colonial, soit l'apogée de la culture coloniale en France. Pour Pierre Nora, " la Républiquetoute entière est un apprentissage, (...), son histoire est celle d'une acculturation8. » Cetteacculturation par l'Ecole touche l'hexagone comme les colonies : il s'agit de fondre dansl'identité française des particularismes locaux, de dialectiser les relations du particulier et del'universel. La républicanisation des campagnes par l'Ecole, le maillage que son institution en1881 produit, sert l'intégration des petites patries à la Patrie. Le procédé s'appliqueégalement à la plus grande France qu'il s'agit de fondre dans la France républicaine. Dans cesjeux d'échelles, des représentations spécifiques du rapport au phénomène colonial sefaçonnent. L'une porte sur l'inégalité des races et simultanément leur éducabilité, la secondetravaillant l'espace permet l'identification au collectif.·Le discours colonialiste tenu aux écoliers français ne passe pas nécessairement par ladescription explicite du monde colonial, il se déploie au quotidien des lectures. L'undes best-sellers des manuels de lecture, Le Tour de France par deux enfants (G.Bruno), se centre sur l'hexagone qu'il arpente, suivant l'itinéraire d'enfants lorrains.Prétexte à une géographie économique hexagonale, le récit place en hors champ lemonde colonial mais pas les représentations structurant le droit à la domination del'Europe sur le globe. Une planche campe le stéréotype de la hiérarchie des races àpropos d'une visite d'un bateau à Marseille ; elle implique en dernier recours la raceblanche comme norme, la race noire paraissant la plus éloignée de celle-ci. C'est le7 Le concept d'acculturation, appliqué au cas de la France républicaine, est lui-même un emprunt àl'anthropologie, notamment coloniale (Nathan Wachtel " l'acculturation » in Jacques Le Goff, Pierre Nora (dir).Faire de l'histoire. Tome 1 " Nouveaux problèmes ». Paris. Folio. 1986. p 174-202.).8 Pierre Nora. Les Lieux de mémoire. Tome I. "La République". Gallimard "Quarto". 1997. P 17.3

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.droit à la colonisation par le devoir d'éducation qu'implique cette planche. D'autresmanuels, plus explicitement colonialistes (Jean Lavenir de E. Petit et G. Lamy, Petit-Jean de Charles Jeannel), usent de procédés identiques. L'essentiel de l'idée colonialeet son racisme normatif passent donc par l'apprentissage de la lecture (GillesManceron9). Elle justifie donc de manière inconsciente la colonisation et se double del'évocation du devoir d'éducation des colonisés. Si Jules Ferry demeure convaincu del'inégalité raciale, il croit en l'éducation des races inférieures pour les rapprocher dumodèle national, tout en jugeant impossible de combler totalement la distance.Ferdinand Buisson, auteur du Dictionnaire pédagogique, juge lui l'éducabilité desindigènes possibles dans une perspective pédagogique. L'essentiel du propos tenu parl'institution scolaire tient en fait à l'emboîtement des espaces et des races présentéspédagogiquement de manière à se situer par rapport à la France et à situer celle-ci dansle monde (petites patries / Patrie, Plus Grande France). A l'échelle de la nation, laperspective s'entend intégratrice ; à l'échelle du monde elle est identitaire.·Ce travail sur l'espace national lie république et empire. Il est facilité sur la période parla culture de masse qui produit une nouvelle perception de l'espace par l'évocation desrécits d'exploration, la vogue des romans d'aventure, l'essor du cinéma. Dans cetteconfiguration, l'institution scolaire et l'université occupent une place spécifique.L'essor de la géographie coloniale participe de la construction de l'espace républicain ;

la production de cartes de l'empire, assortie de la thématique des blancs que l'oncomble, donne corps aux représentations visuelles de la plus grande France au momentoù les clivages et les segments locaux s'effacent au profit du national. Par effet retour,c'est le parti colonial qui permet l'institution de la géographie coloniale (1885, chairede maître de conférence à la Sorbonne, puis 1893 -chaire de professeur) au moment dela fondation disciplinaire des sciences humaines et sociales10. De même, les cartes, lescours sur la colonisation que fournit aux instituteurs l'agence générale des colonies11permettent l'appropriation mentale de l'espace colonial, extension naturelle du9 Gilles Manceron. " Ecole, pédagogie et colonies ». In Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire. Culture coloniale.La France conquise par son Empire. Paris. Autrement " Mémoires ». 2003.10 Sur ce point, cf. l'article " géographie coloniale » d'Hélène Blais et Cristina d'Alessandro dans l'ouvrage co-dirigé Jacques Lévy et Michel Lussault : Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés. Paris. Belin.2003.

11 Sandrine Lemaire. L'agence économique des colonies. Instrument de propagande ou creuset de l'idéologiecoloniale en France (1870-1960). Florence. Institut universitaire européen. 2000.4

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.territoire métropolitain qui obéit aux mêmes logiques géopolitiques de confrontationavec les rivaux européens (Grande Bretagne, Allemagne).L'idée coloniale adéquate au modèle républicain ?

On le voit l'idée coloniale métisse le processus d'acculturation républicaine. Le mouvementest complexe. Il ne résulte pas seulement de l'application différenciée (colons / colonisés) desprincipes républicains métropolitains sur les colonies. Il ressort également dans l'expositionde l'oeuvre coloniale aux regards métropolitains d'une vision idéalisée et pacifiée de laRépublique dans laquelle les deux France (républicaine et traditionaliste) marchent ensemble.Le fait colonial participe alors d'une redéfinition de l'identité culturelle française. Deuxexpressions circonscrivent ce mouvement. Au début de notre période, l'ensemble des coloniesfrançaises est tour à tour qualifié comme la France des cinq parties du monde, la Francecoloniale ; au soir de la Troisième République le terme d'Empire s'impose. La transitioncoïncide avec la commémoration du cent cinquantenaire de la Révolution et l'Empire12, elleannonce la Révolution nationale de l'Etat français. Dans ce premier temps de l'exposé, je mebornerai à l'évocation de ces deux facettes pour scruter ensuite plus précisément les figures etles lieux qui peu à peu circonscrivent ce déplacement sémantique.·Une application différenciée . " La culture républicaine qui s'impose progressivement àpartir des années 1880 associe respect de l'individu, prépondérance de la Chambredes députés désignés par la nation souveraine, rôle décisif de l'instruction publiquepour la formation du citoyen et le dégagement d'une élite, réponse aux attentes de laclasse moyenne indépendante, adhésion à un ensemble de symboles et de rites. Cetteculture est dominante au tournant des XIXème et XXème siècle, ce qui ne signifie pasqu'elle n'a pas des adversaires. » Cette définition tirée du BO du 3 octobre 2002,construite par l'historiographie des cultures politiques, permet l'évocation à l'aune dela culture républicaine du fait colonial. Il faut rappeler la distance colons / colonisés, enmesurant l'invention de l'indigène dans les sciences sociales qui participent de lajustification d'une société duale. Le colon représente l'Europe, quand une partie del'élite indigène peut être " assimilée ». La formation de ces élites au crible de l'Ecolerépublicaine prépare d'ailleurs -à son corps défendant- les mouvements dedécolonisation (Indochine, Afrique du Nord) par la promotion même des valeursrépublicaines et la mesure par les colonisés de l'écart entre celles-ci et la réalité du12 Charles Robert Ageron. " L'Empire et ses mythes ». In Images et colonies (1880-1962). Paris. BDIC-ACHAC.1993. Si l'on se réfère Au Tour de France par deux enfants, le terme d'Empire colonial est attesté dès la Belleépoque.5

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.monde colonial. L'oeuvre civilisatrice française, célébrée à satiété par la propagandecoloniale, n'est pas seulement la construction des voies ferrées et des ports, nil'éducation des indigènes : elle est également un marqueur de développement quiinscrit dans l'espace mondial le modèle républicain (achevée vers 1900) comme un butà atteindre. Le colon européen constitue alors un citoyen à part entière, représentant unbut sur l'échelle du progrès, à qui il incombe des devoirs vis-à-vis des populationsdominées. Ici encore l'Ecole domine. Dans les manuels scolaires, les colonies sontprésentées comme un espace de projection de ce que la métropole souhaite pour elle-même : " la mission civilisatrice de la France renvoie à l'idéal scolaire lui-même ets'inspire étroitement de son programme en affirmant la possibilité d'unetransformation, par l'éducation, des indigènes considérés, selon un schéma récurrent,comme des enfants qu'il convient de faire grandir13 » ·Ce processus calque en partie celui de l'acculturation républicaine hexagonale à lanuance près qu'il s'accompagne de la fabrique toujours réitérée d'un racisme colonial,à l'origine d'une tension continuelle entre le modèle assimilateur (pour qui l'indigènen'est pas figée dans une nature raciale) et l'échelle même de mesure de l'oeuvrecivilisatrice française construit par la distance colons / colonisés. L'écart face aumodèle républicain métropolitain produit le nouage des deux France. La mesure de ladistance colons / colonisés pare le premier de la qualité de français (l'épithète derépublicain importe peu ici). Dans la perspective civilisatrice qui construit lareprésentation que la République se donne de la colonisation, la référence nationaleprime sur l'affirmation républicaine. Il n'est plus alors de contradictions entre l'oeuvrede l'instituteur (qui éduque pour rendre français) et le missionnaire (pour qui lacolonisation est évangélisation) outremer quand ces discordances pèsent sur lamétropole. Ainsi aux divisions politiques et culturelles inhérentes à la républicanisationde la société française, la colonisation oppose l'image de représentants nationauxtravaillant de conserve. La plus grande France est la figure d'une nation éclairée,éclairant le monde où les contradictions internes s'effacent par la seule perspective dela mission civilisatrice. L'Empire est d'autant moins loin que cette vision se comprenddans la remémoration de la geste révolutionnaire française.L'adéquation de l'idée coloniale au modèle républicain procède d'ajustements successifs liésà la nécessité de légitimer la République aux yeux de l'opinion publique afin de pacifier la13 Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris.Albin Michel. 2003. p 96-97.6

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.société française. Dans la perspective tracée par Herman Lebovics14, l'enjeu des images dumonde colonial procède pour partie d'un phénomène où ce dernier légitime, consolide,anticipe, l'affirmation et l'évolution du projet républicain pour la métropole d'intégrationnationale, lequel rassemble et distingue, inclût et exclût15. L'analyse des images colonialesprécise ce trait.Les hussards de la colonisation.La société française de la Troisième République trempe dans un bain colonial dont

l'historiographie récente commence seulement à mesurer les effets. Des figures singulièresaniment ce bain. Par analogie, la problématique de la République coloniale autorise lequalificatif de hussards, rappelant le mythe péguyste des hussards noirs de la République,jalons de l'acculturation républicaine, pour évoquer des figures types de la geste coloniale. Lesoldat civilisateur et bâtisseur, le médecin, le missionnaire nécessairement barbu etl'instituteur, constituent ces figures singulières, toujours présentes -quelque soit le media-dans l'imaginaire colonial. Toutes participent de La plus grande France, toutes concourent aunouage des deux France.

Le soldat civilisateur L'avènement de la IIIème République coïncide avec une inflexion significative : l'explorateurqui comblait les blancs de la carte s'efface devant le soldat, héraut de la conquête coloniale.Anne Hugon note ainsi une militarisation de l'iconographie de l'exploration et de la conquêtede l'Afrique noire16 : le soldat s'affirme, l'officier explorateur colonise les vignettes desmanuels scolaire, la publicité. Le légendaire colonial est prioritairement militaire. Le militaire,dans lequel se confond l'aventurier, apparaît le prélude à la colonisation, comme le souligneGabriel Hannoteaux dans sa préface à La politique coloniale de la France d'Albert Duchêne(1928) :

" Au début donc il y a un homme. Mais comment le rêve d'un homme [l'aventure]

devient-il Empire ? (...). Il faut que l'aventure se transforme en entreprise, etl'entreprise en administration17. »

14 Herman Lebovics. La " Vraie France ». Les enjeux de l'identité culturelle (1900-1945). Paris. Belin. 1995.15 D'où le lien nécessaire qu'il faut établir entre immigration et colonisation notamment, Cf. Gérard Noiriel. Lesorigines républicaines de Vichy. Paris. Hachette. 1999.16 Anne Hugon. " Conquête et exploration en Afrique noire ». In Images et colonies (1880-1962). Paris. BDIC-ACHAC. 1993.17 Sylvain Venayre. La gloire de l'aventure. Genèse d'une mystique moderne (1850-1940). Paris. Aubier. 2002. p89.7

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005. La mise en scène du militaire obéit à cette chronologie, suggérant des représentationsdistinctes de la colonisation.Les premiers temps de la IIIème République campent le militaire en héros républicain. Encontrepoint de la barbarie des indigènes, son attitude héroïque dit l'abnégation, le sacrifice : lavictoire n'apparaît pas systématiquement exaltée. Figure principale, le militaire colonial offreà la France par le surcroît de ses conquêtes, l'attribut de la puissance (rang de grande nation).L'important dans cette geste figurative est la soumission du chef autochtone à la France(l'Algérie est le plus souvent évoquée, d'autant qu'elle est souvent érigée en colonie modèle,en colonie de peuplement qui est le prolongement de la France métropolitaine). Ces premièresreprésentations perdurent après 1914-1918, elles gagnent alors les manuels scolaires puisquedès les années 20 la question coloniale doit être enseignée dans le cadre des cours de morale etd'histoire géographie. Yves Galupeau souligne, analysant la place des grands morceaux debravoure de la conquête coloniale en Afrique dans les manuels d'histoire : " Loin d'exalter lasupériorité d'une armée nombreuse, disciplinée, supérieurement entraînée et équipée, ilsprivilégient les moments dans lesquels les Français se sont trouvés en difficulté. Leurprincipal mérite est d'offrir des exemples individuels et concrets, d'abnégation patriotique.(...). De ces morceaux choisis dans lesquels le peuple conquis est toujours ou presquel'agresseur, émane, de surcroît, une vision étrangement défensive de la conquête18. » Defacto, le soldat -et singulièrement l'officier- s'affirme le héraut du devoir de civilisation, etdevient l'une des figures emblématiques du Parti colonial. Face à l'officier, la sauvagerie desterritoires qu'il doit conquérir est constamment soulignée : la civilisation s'oppose à labarbarie, le progrès à l'archaïsme. Ainsi la conquête de Madagascar, du Congo, par Savorgnande Brazza est-elle présentée comme une victoire de la lutte contre l'esclavage (la pratiquecoloniale contredit quotidiennement ces représentations abolitionnistes).Au tournant de 1930, ces représentations subissent une inflexion décisive, la Plus GrandeFrance devenant l'Empire. L'Exposition coloniale de 1931 vise à démontrer que la Francepossède le second empire colonial. L'expression, contestée dans les milieux républicains vers1929-1931, s'affirme finalement, créant le mythe d'Empire adoptée par les droites françaisesquand le Front populaire use également du mot : Marius Moutet (ministre socialiste descolonies) déclare, commentant les revendications coloniales allemandes " Pas un indigène,pas un pouce de notre Empire »19. Pour notre propos, ce glissement vers l'Empire présente les18 Yves Galupeau. " L'Afrique en images dans les manuels élémentaires d'histoire (1880-1869) ». In Images etcolonies (1880-1962). Paris. BDIC-ACHAC. 1993.19 Charles Robert Ageron. " L'Empire et ses mythes ». In Images et colonies (1880-1962). Paris. BDIC-ACHAC.1993..8

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.généraux, et singulièrement Lyautey, en " bâtisseur d'Empire ». L'essentiel dans cetteinflexion tient à ce qu'elle efface pour partie la conquête pour s'attacher davantage à l'oeuvreéconomique : le bâtisseur construit les villes, les routes, les chemins de fer. Son rôle estpacifique.Le médecinFigure plus discrète de la geste coloniale, le médecin en constitue pourtant une icôneessentielle. Il est celui pour qui le devoir de civilisation consiste à sauver des vies par lascience. Il soigne, vaccine et établit la supériorité de la science européenne sur lessuperstitions indigènes. La multiplication des antennes de l'Institut Pasteur outremer participede ce maillage colonial exemplaire, rappelé ensuite dans la propagande coloniale, les manuelsscolaires. Les images campent massivement le médecin vaccinant : une planchephotographique de Vu (Septembre 1939) titrée " le médecin colonial » précise son rôle :

pathologique, scientifique, humanitaire, civilisateur. Ces qualificatifs se suffisent à eux-mêmes, soulignant l'imaginaire colonial : le pathologique convoque le paludisme, la malaria,ces fièvres souvent associées à la moiteur des tropiques et aux marais, paysages mentauxtypes d'un espace sauvage20 qu'il faut explorer, quadriller, drainer. La science permet cetravail humanitaire et civilisateur. Par ailleurs, le cadre conceptuel de l'anthropologiecontribue à légitimer la colonisation, ce d'autant plus que les observations des médecinscoloniaux (craniométrie notamment...) nourrissent les progrès de l'anthropologie raciale. Lemédecin apparaît donc pivot dans l'appréhension du fait colonial. Outremer, il est l'hommepar qui les progrès scientifiques et civilisateurs parviennent dans ces contrées sauvages ; enmétropole, ses travaux et ses observations, nourrissent la production de stéréotypes raciauxlégitimant la domination coloniale.Missionnaire barbu et hussard noir.Gilles Manceron noue dans court article ces deux figures coloniales, pointant le paradoxe surla période 1880-1914 de cette union outremer quand le contexte politique métropolitainimplique leur disjonction entre parti clérical et républicains laïcs21. Pour le missionnairebarbu, le devoir de civilisation est nécessairement chrétien : la colonisation permet20 On se situe ici dans le temps long des représentations des contrées encore vierges : Philippe Roger note lafréquence de ces paysages mentaux dans l'abord de l'Amérique du Nord au XVIIIème siècle, quand celle-ci n'estencore qu'un espace à coloniser (L'ennemi américain. Généalogie de l'antiaméricanisme français. Paris. Seuil.2002). Ce sont les mêmes stéréotypes que l'on retrouve -hors l'Afrique du Nord- dans les premières évocationdu monde colonial.21 Gilles Manceron. " Le missionnaire à barbe noire et l'enseignant laïque ». In Images et colonies (1880-1962).Paris. BDIC-ACHAC. 19939

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.l'évangélisation, palliant la progression de la déchristianisation métropolitaine. Ce faisant, ilplace ce travail dans le cadre des institutions républicaines : dans les colonies l'instituteur et lemissionnaire oeuvrent dans une perspective commune. Pour l'école laïque de Baptiste Jacob(1900) comprend ce passage explicite :

" Je rencontre souvent près de chez moi un missionnaire à la barbe noire, à l'oeil dur etaigu, traversé parfois d'un éclair mystique. Il semble entretenir une correspondanceavec les quatre coins du monde ; il travaille assurément beaucoup, et il travaille àédifier précisément ce que je cherche à détruire. Nos efforts en sens contraire senuisent-ils ? Pourquoi ? Pourquoi ne serions nous pas frères, et tous deux très humblescollaborateurs dans l'oeuvre humaine ? Convertir aux dogmes chrétiens les peuplesprimitifs, délivrer de la foi positive et dogmatique ceux qui sont parvenus à un plus hautdegré de civilisation, ce sont là des tâches qui se complètent, loin de se détruire.Missionnaires et libres penseurs cultivent des plantes différentes dans des terrainsdifférents ; mais au fond les uns et les autres ne font que travailler à la féconditéincessante de la vie. »

L'essentiel dans cette citation tient aux représentations qui la structurent : les colonies sont unmonde à développer ; l'histoire faite d'un progrès incessant place le stade de lachristianisation comme préalable à l'acculturation républicaine. On voit dans ce jeu uneredéfinition possible de l'identité nationale puisque dans les colonies la République se prêtefinalement au jeu de la fille aînée de l'Eglise22. Il n'est donc pas deux France aux coloniesmais une Plus grande France dont le caractère englobant n'est pas le seul fait del'accumulation d'espaces : la Plus grande France comprend les âges différents dudéveloppement humain et c'est au regard de l'histoire nationale que l'on peut en déceler lesstades. Il faut alors retourner l'argument pour se saisir de ce que disent les images et lapropagande coloniales du modèle républicain métropolitain : l'alliance métropolitaine entrerépublicains et conservateurs est souhaitable pour la pérennisation du modèle républicain. Une culture républicaine colonialiste ? Le monde colonial participe de la définition de l'identité nationale ; pour la IIIème République,ce travail permet la conjugaison d'une identité métropolitaine républicaine à une identiténationale. La nation fait le lien entre la République et l'Empire puisque par les colonies c'estune métaphore de la République que la propagande coloniale donne à voir. Ce travail enmétropole se développe à partir des années 20, s'intensifie au tournant de l'Exposition22 Herman Lebovics. Alliance of Iron and Wheat in the Third French Republic, 1860-1914 : Origins of the NewConservatism. Baton-Rouge. 1988.10

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.coloniale de 1931. L'importance prise par le mythe de l'Empire, l'ajout immédiat auqualificatif d'exotique de l'épithète colonial dans la critique artistique, cinématographique oulittéraire, coïncident alors avec la crise du consensus républicain. User du fait colonial.Pour les auteurs de la République coloniale, " la colonisation sert de champd'expérimentation à la République, qui cherche à contrecarrer en métropole les profondesdéstructurations liées à la révolution industrielle et aux mouvements sociaux et politiques, enproposant un nouveau modèle, organiciste, voire holiste, des relations sociales et politiques.(...). La pacification des indigènes peut servir de modèle à la pacification des classesdangereuses23. » Importe pour notre propos la remarque introduisant la possibilité d'unnouveau modèle d'organisation des classes sociales : l'argument colonial dans le jeumétropolitain permettrait alors, par bribes, la mise en scène d'une autre forme possible derépublique.Durant les années 20, l'argument colonial s'utilise prioritairement dans le cadred'affrontements franco-français (Communistes versus Républicains nationaux) : lesaffrontements coloniaux deviennent ainsi un point d'articulation possible du rapport aurégime, à la question révolutionnaire. Quand, au tournant des années Trente, la crise avive lestensions sociales en France, l'argument colonial (des peuples rassemblés par la férulecivilisatrice de la France) sert la mise en scène pour la métropole d'une République pacifiée,d'un consensus républicain renouvelé. Au-delà, l'argumentaire permet la glorification de lamodernité technique française. Dans ce jeu, les expositions coloniales (Marseille 1922, Paris1931, comme le Salon des colonies -Paris 1937) paraissent le lieu idoine de cette célébration.Elles offrent à la société métropolitaine l'image de ce que le projet républicain peut et doitapporter à la métropole ; elles sont le lieu de la mise en scène du projet républicain colonial,lequel permet depuis les colonies, une recolonisation de la Nation sur une base plus ou moinsracialiste. Les travaux de Gérard Noiriel, Claude Liauzu, sur l'immigration, impliquent le faitcolonial dans la définition républicaine de l'étranger au détour des années Trente. L'éclosionet le développement d'une culture de masse marquée par la spectacularisation de l'Autre(photographies, cinéma, zoos humains...) participent également de ce phénomène : la culturerépublicaine devient une culture nationale. " Les colonies deviennent (...) une métaphore de23 Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris.Albin Michel. 2003. p 65.11

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.la République en voie d'accomplissement, ce qu'intègre parfaitement la culture coloniale etque met en scène avec féerie l'Exposition de 193124 ». Le paradigme de l'Exposition coloniale de 1931.L'exposition coloniale de 1931 ramasse en un lieu ces propositions convergentes. Legouvernement confia son organisation au maréchal Lyautey. La mise en scène futspectaculaire. Pour Steve Ungar25, l'exposition visait à faire de chaque spectateur unexplorateur, de manière à conforter pour le visiteur la prise de possession du monde. Ilimporte alors de noter que dans les quatre sections du site, il en était une consacrée à la Francemétropolitaine. Le trait rappelle, à une échelle plus grande, la présence d'une sectionprovençale (artisanat, cotonnades...) à l'exposition coloniale de Marseille. Dans tous les cas,c'est bien La plus grande France que l'on vient visiter, soit l'addition de l'outremer auxpetites patries. Dans l'étalage des différences culturelles -rehaussé par l'exotismearchitectural de l'exposition- la république rappelle ainsi qu'elle oeuvre à la " civilisation » del'indigène comme elle accultura naguère au projet républicain le Gascon, le Breton. Lyauteysouhaite l'exposition pédagogique, éducative, réfutant l'exotisme : " point de Bamboulas, deces danses du ventre, de ces étalages de bazar qui ont discrédité bien d'autres manifestationscoloniales ». De facto, ce qui se joue dans l'exposition coloniale de 1931 est finalement unemanière de lutter contre le sentiment diffus d'une décadence de la France : l'identité nationaleest alors une identité impériale ; l'adhésion à la colonisation se comprend alors dans uneadhésion au patriotisme26.

Le caractère paradigmatique de l'exposition coloniale de 1931 peut ainsi se saisir dansl'intrication de registres mêlés27 :

·Une volonté pédagogique, où la mise en scène de l'Autre conforte le sentiment del'identité nationale sous la forme du tableau de la Plus grande France. Ce tableauconstitue la reprise, hors de la dimension hexagonale, de la dialectique petites patries /Patrie initiée par les républicains. En ce sens, après la Grande Guerre, ladifférenciation des territoires des colonies et l'ethnicisation des indigènes va de pairavec l'affirmation du folklore régionaliste dans la représentation de la Vraie France24 Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris.Albin Michel. 2003. p 11025 Steve Ungar " La France impériale exposée en 1931 : une apothéose ». Culture coloniale. La France conquisepar son Empire (1871-1931). » Paris. Autrement " Mémoires ». 2003.26 Claude Liauzu et alii. Colonisation : droit d'inventaire. Paris. Armand Colin. 2004. p 157.27 Je ramasse ici -en les simplifiant parfois- les arguments d'Herman Lebovics. La " Vraie France », les enjeuxde l'identité culturelle (1900-1945). Paris. Belin. 1995.12

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.qui s'affirme avec l'Exposition des ATP de 1937, prélude pour partie malgré sadimension Front populaire à la thématique folkloriste de Vichy, des racines28.

·Un rôle idéologique de l'Empire, où la représentation de l'indigène sert le desseincritique de la droite conservatrice et métropolitaine en direction de l'industrialisation,de la disparition des repères traditionnels par l'avènement de la grande industrie et lamultiplication des conflits sociaux. Ainsi la Vraie France qu'exhibe dans ces discoursl'extrême-droite des années Trente contre la France républicaine (Pays réel / payslégal) trouve-t-elle matière à se conforter dans l'exposition de la Plus grande France.

·Une vision impérialiste et essentialiste de l'identité française sous le signe d'unefrancité systématiquement duale (petite patrie / patrie ou colonies / métropole) quiannonce, pour la nouvelle droite, le développement du système discursif vichyssois :

celui d'une communauté organique où la différenciation sociale n'implique pas leconflit.On le voit, ces registres mêlés soulignent tous l'épuisement progressif du modèle républicain,lequel accompagne une inflexion progressive vers Vichy. Conclure provisoirement.Le questionnement des liens entre la culture républicaine et le fait colonial se nourrit desprogrès de l'histoire culturelle, de l'histoire des représentations29. En soi, l'histoire colonialedans son rapport à la culture républicaine constitue simultanément un enjeu historiographiqueet civique. Si l'on accepte les prémisses de cet exposé, alors le fait colonial nous renseigne surla culture républicaine, son modèle et sa construction historique discordante avec son idéal.C'est là l'actualité paradoxale de la question coloniale, déchirée entre devoir de mémoire(ECJS), approche historique et prescriptions parlementaires. Les pétitions, les débats sur lacréation Centre national de l'histoire et des cultures de l'immigration, constituent autantd'indices attestant des répercussions sur l'histoire, la recherche et l'enseignement, desinterrogations actuelles sur le modèle républicain. A Benjamin Stora qui auscultait le retourdu refoulé de la guerre d'Algérie succèdent de manière emblématique le droit d'inventaire du28 Sur ce point : Pascal Ory. La belle illusion. Culture et politique sous le signe du Front populaire. 1935/ 1938.

Paris. Plon. 1994. Christian Faure. Le projet culturel de Vichy. Lyon CNRS. PUL. 1989. Shanny Peer. Lesprovinces à Paris : le Centre régional à l'Exposition internationale de 1937. Le Mouvement social. n° 186. 2001.Annie Bleton-Ruget. Le Front populaire et les composantes agrariennes de l'identité nationale française : autourde l'exposition internationale de 1937. In Serge Wolikow, Annie Bleton-Ruget Dir. Antifascisme et nation. Lesgauches européennes au temps du Front Populaire. Dijon. EUD. 1998. p 153-162.29 Philippe Poirrier. Les enjeux de l'histoire culturelle. Paris. Seuil " L'histoire en débat ». 2004.13

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.fait colonial par Claude Liauzu, les réflexions en forme d'essai sur l'utopie de la républiquecoloniale30. A chacun de situer les enjeux des programmes, sa pratique pédagogique au regardde cette nouvelle historiographie, en regard des injonctions au devoir de mémoire.Vincent Chambarlhac. IHC. uB. UMR CNRS 5605.30 Benjamin Stora. La gangrène et l'oubli. La mémoire de la guerre d'Algérie. Paris. La Découverte " Essai ».1991. Claude Liauzu et alii. Colonisation : droit d'inventaire. Paris. Armand Colin. 2004. Nicolas Bancel,Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur une utopie. Paris. Albin Michel. 2003.14

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.Culture républicaine et République coloniale (1879-1940)BibliographieCette bibliographie n'est qu'indicative et ne renvoie qu'à la problématique spécifique decette intervention, laquelle maintenait en hors champ notamment les questions del'anticolonialisme, de l'exploitation des colonies, comme le regard des colonisés sur le faitcolonial. Un enjeu historiographique.Nicolas Bancel, Pascal Blanchard. " Les pièges de la mémoire coloniale ». Les Cahiersfrançais. La mémoire, entre histoire et politique. Juillet / août 2001. n° 303.Gérard Noiriel. Penser avec, penser contre. Itinéraire d'un historien. Paris. Belin. 2003.Gérard Noiriel. " L'histoire coloniale, un trou de mémoire ». Hommes et migrations.

Novembre / Décembre 2000. n° 1228.Philippe Poirrier. Les enjeux de l'histoire culturelle. Paris. Seuil " Points : L'histoire endébat ». 2004. p 180-183, 206-209.Daniel Rivet. " Le fait colonial et nous ». Vingtième siècle. Mars 1992. p 127-138.Egalement, le compte-rendu effectué par Franck Lefeuvre de l'Université d'été des 29 au 31août 2001 à Paris " Apprendre à enseigner la guerre d'Algérie et le Maghreb contemporain ».Disponible sur le site de l'Académie de Dijon, pages Histoire / Géographie, rubrique " se

former », notamment l'intervention de Dominique Borne sur mémoire et enseignement.

Une problématique.Hannah Arendt. Les origines du totalitarisme (Tome II. L'impérialisme. Une pensée raciale.).Paris. Gallimard Quarto. 2002. p 415-481.Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès. La République coloniale. Essai sur uneutopie. Paris. Albin Michel. 2003.Vincent Chambarlhac. " La République, une nouvelle culture politique ? ». Intervention àl'IUFM de Bourgogne, 11 et 12 décembre 2003. Texte disponible en version électronique surle site de l'Académie de Dijon, pages histoire / géographie.Laurent Dubois. " La République métissée. Citizenship, Colonialism and the Borders ofFrench History. » Cultural Studies. Volume 14. n° 1. Janvier 2000. p 16-32.15

Vincent Chambarlhac. Culture républicaine, république coloniale. IUFM de Bourgogne. 5/6 avril 2005.Herman Lebovics. La Vraie France. Les enjeux de l'identité culturelle (1900-1945). Paris.Belin. 1995.Gérard Noiriel. Les origines républicaines de Vichy. Paris. Hachette " Littératures ». 1999.Collectifs.Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire. Culture coloniale. La France conquise par son Empire(1871-1931). Paris. Autrement " Mémoires ». 2003.Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire. Culture impériale (1931-1961). Les colonies au coeur dela République. Paris. Autrement " Mémoires ». 2003.Images et colonies (1880-1962). Iconographie et propagande coloniale sur l'Afriquefrançaise de 1880 à 1962. Paris. BDIC / ACHAC. 1993.Claude Liauzu et alii. Colonisation : droit d'inventaire. Paris. Armand Colin. 2004.Plus précisément.Charles Robert Ageron. " L'exposition coloniale de 1931 : mythe républicain ou mythenational ? » In Les Lieux de mémoire, tome 1, La République. Paris. Gallimard. 1984.Raoul Girardet. L'idée coloniale en France, 1870-1962. Paris. Pluriel. 1972.Catherie Hodeir, Michel Pierre. L'exposition coloniale. Bruxelles. Complexe. 1991.Marc-Henri Piaut " L'hexagone, une conquête coloniale ? ». Ethnologie française. 1988.Tome XVIII, 2. p 148-152. Sylvain Venayre. La gloire de l'aventure. Genèse d'une mystique moderne. Paris. Aubier.2002.

Eugen Weber. La fin des terroirs. Paris. Fayard. 1983.16quotesdbs_dbs8.pdfusesText_14
[PDF] la republique federale d'Allemagne

[PDF] la republique francaise demoncratie : symbole et principes de la republique

[PDF] la république les religions et la laïcité depuis 1880

[PDF] la république les religions et la laïcité depuis les années 1880

[PDF] la république platon

[PDF] LA REPUBLIQUE ROMAINE (histoire)

[PDF] la république romaine 6ème résumé

[PDF] La république, symboles valeurs et principes

[PDF] la resistance aux antibiotiques

[PDF] La résistance bactérienne aux antibiotiques

[PDF] la résistance définition

[PDF] La résistance des bactéries aux antibiotiques

[PDF] la résistance des roches exercice pour demain

[PDF] La résistance électrique

[PDF] la résistance électrique 4ème