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COMMENT

MONTRER LA

SHOAH ?

Que nous reste-t-il

comme " images » pour comprendre (pour " documenter ») la

Shoah à partir de

l'edžemple d'Auschwitz-

Birkenau ?

Près du camp de Birkenau

Avril 2016

Photos F. Cabane

1

Fabrice Cabane

Lycée Charles Gide / Uzès

Avril-mai 2016

2 Dernière phrase (p. 103) du chapitre III, " L'enfer », du livre de Simone Veil, Une vie, 2007. 3

Encore plus

4 5 Programme officiel (BOEN du 30 sept. 2010 ; JO du 15 nov. 2012 pour les aménagements)

Première ES et L

Thème :

" La guerre au XXe siècle (16 - 17 h) »

Question :

" Guerres mondiales et espoirs de paix »

Chapitre :

" La Seconde Guerre mondiale ͗ guerre d'anĠantissement et gĠnocide des Juifs et des Tziganes »

Commentaires de la fiche Eduscol :

" La Seconde Guerre mondiale tĠmoigne d'un degrĠ supplĠmentaire, d'un parodžysme, dans la guerre totale ; l'accğs est ici mis sur sa dimension de guerre

les caractéristiques nouvelles du conflit : place des idéologies, guerre de mouvement, extension géographique, guerre technique et industrielle, ampleur

des destructions (humaines et matérielles), en privilégiant la présentation du massacre des Juifs et des Tziganes comme un phénomène particulièrement

rĠǀĠlateur de la dimension d'anĠantissement de la guerre au yye siğcle. »

Source :

58557.pdf

6

Trois des quatre photos prises clandestinement par un sonderkommando de Birkenau. Date inconnue (été 1944).

Ce sont des détails des photos (voir plus loin). La 4e ne montre que la cime des arbres. Voir la scène correspondante dans le film Le Fils de Saul, Laszlo Nemes, 2015.

Introduction

Le but du cours est d'aborder la Shoah par l'image (même si on peut aussi le faire par les textes évidemment : des nazis, des victimes, des alliés)

Un site qui a fortement évolué entre 1939 et 1945. et les Russes) et finalement un site devenu aussi (assez lentement) LE symbole de la Shoah.

-RĠflĠchir ă l'utilisation des IMAGES par les nazis, par les ǀictimes, par les alliĠs (photos aĠriennes et images de la libĠration des camps), mais aussi par les

historiens.

-Faire un cours sur la Shoah sans montrer les amoncellements de cadavres ou les victimes déjà affaiblies par la maladie, la famine et la peur.

révolte.

Le plan sera le suivant :

1° La spĠcificitĠ d'Auschwitz

-La complexité des différents sites de logement, de travail et de mise à mort

2° Itinéraire " en images » des déportés juifs à Auschwitz

-La " sélection » sur la Judenrampe -La " sélection » sur la Bahnrampe -L'assassinat de masse et la rĠsistance des Juifs

1° La spécificité

d'Auschwitz

1-1. Où la ville

d'Auschwitz est-elle située ?

Extrait de la revue

Historiens et Géographes

n° 355 7

A L L E M A G N E

ALLE MAGNE

ALLEMAGNE

Allemagne

Territoires

orientaux annexés au " Grand Reich » en 1939

1-2. La complexité

des diffĠrents sites d'Auschwitz

Extrait de L'album d'Auschwitz, 2005, p. 32 8

Auschwitz en allemand

Oswiecim en polonais

Oshpitsin en yiddish

Carte de

l'Ġtat en janvier 1945

Distance à vol

d'oiseau entre

Birkenau et

Monowitz :

environ 7 à 8 km

Compréhension du site, sa spécificité

-Une ǀille situĠe ă 60 km ă l'ouest de Cracoǀie. Une ǀille composĠ d'un bourg et de plusieurs ǀillages (par edžemple Brzezinka, ou Birkenau en allemand). Environ 14 000

habitants en 1939. 60 % de Juifs, le reste des Polonais et quelques " Allemands ». Des bois, notamment à Birkenau qui vient du mot " bois de bouleaux » ou Birkenwald, des

marécages (le confluent de la Sola et de la Vistule est proche), beaucoup de moustiques, des champs, des usines aussi (notamment sur le site qui deviendra " Auschwitz

III Monowitz ͩ). Un camp pour accueillir d'abord des migrants et deǀenu ensuite une caserne de l'armĠe polonaise (elle deǀient le camp de concentration nazi dit " Auschwitz

I »).

-Une ville stratégique : -Proche de la Vistule (confluent avec la Sola, ressource en eau, voie de communication) -Ressource en charbon -Carrefour ferroviaire important

-Ville historiquement frontalière entre les mondes germaniques et slaves (la frontière passe à 2 km)

-Une ville incorporée dans le Grand Reich dès octobre 1939, alors que Cracovie devient la capitale du Gouvernement Général.

Une ville vouée à devenir une ville de repeuplement germanique, située dans la zone de colonisation. Un Ministère de la Colonisation est institué à cette fin.

-C'est le plus grand centre de mise à mort nazi (entre 875 000 et 905 000 tués, dont 860 000 à 890 000 sont juifs ; données : Bruttmann,

2015, p. 105). Seul aspect étudié dans ce diaporama. Mais attention au paradoxe : Auschwitz est aussi le seul camp où autant de Juifs ont

survivants (et donc peu de témoignages). C'est en particulier le lieu principal de la mise ă mort des Juifs hongrois et des Tziganes.

-C'est Ġgalement le plus grand camp de concentration nazi ͗ prisonniers de guerre, dĠportĠs non juifs et aussi enǀiron 200 000 Juifs sélectionnés pour le travail (une

spécificité à Auschwitz où ils sont tatouĠs, autre particularitĠ d'Auschwitz car dans aucun autre camp les prisonniers sont tatouĠs). Birkenau est conçu comme une

véritable " ville nouvelle » pouvant accueillir 100 000 " habitants », voire plus. Les autres camps de concentration (hors Auschwitz) n'Ġtaient pas destinĠs audž Juifs.

ville est prévue pour 80 000 habitants. Ce devait être une sorte de " ville IG Farben » et de " ville SS ».

des géographes allemands (dont certains étaient devenus nazis). 9 10

1-3. Chronologie

de l'assassinat des Juifs ă Auschwitz

D'abord l'ĠtĠ 1942

Début de " l'industrialisation » des assassinats des Juifs (de toute l'Europe) sur ce site

Camp de concentration

de Birkenau I

Camp de

concentration d'Auschwitz I La " SELECTION »

Source :

Bruttmann, 2015, p. 46.

11

Ensuite au

printemps et à l'ĠtĠ 1944

Maximum de

" l'industrialisation » des assassinats des Juifs (surtout de

Hongrie) sur ce site

Abandon de

l'ancienne

Judenrampe pour la

" sélection »

Birkenau III

en construction

Birkenau II

Birkenau I

Birkenau IV envisagé

Caserne et hôpital SS

Le " Kanada » = locaux

pour entreposer tous les biens volés aux déportés

Source : Bruttmann, 2015, p. 68.

12

2° Itinéraire " en images » des déportés juifs à Auschwitz

2-1 D'abord la ͨ sélection » sur la Judenrampe

Source : Sieradzka, 2014, p. 6. Feuilles d'enǀiron 21 cm dž 13,5 cm 13 Toujours les mêmes questions pour toutes les images suivantes : Que voit-on ? Qui a pris la photo ? Dans quelles conditions ? Pourquoi ? Quel destinataire ? 14

Jozef Odi

Photos d'identitĠ officielles prises par les nazis au moment de l'entrĠe dans le camp et de l'immatriculation.

C'est Jozef Odi qui a retrouvé les feuillets du Carnet de croquis dans le camp. C'Ġtait un ancien dĠtenu du camp affectĠ ă sa surǀeillance aprğs la guerre. " Pole » : Polonais (sinon : Jude pour Juif).

Immatriculé sous le n° : 61 615.

" KL Auschwitz » : Konzentrationlager Auschwitz. mémoire de la Shoah et Serge Klarsfeld. Et pourtant, nous disposons d'un carnet de croquis depuis très longtemps : 1947.

22 feuillets trouvés par un ancien déporté polonais affecté après la guerre à la surveillance du camp.

Carnet protĠgĠ (mais mal plastifiĠ) par la MusĠe d'Etat d'Auschwitz et ĠditĠ en 2014.

Crayons à papier, crayons de couleur et encre.

Auteur anonyme, mais il signe avec des initiales : M M. ajoutée après la guerre.

dĠsir de l'auteur), parfois soulignĠs par une touche de couleur, comme dans les films d'Edgar Reitz (Heimat) ou de Steven Spielberg (La Liste de Schindler).

On voit :

-La " sélection » -La vie et le travail dans le camp de concentration -Les maltraitances nombreuses Mais la mise ă mort dans la chambre ă gaz n'est pas illustrĠe.

A mettre évidemment avec les nombreux témoignages écrits des sonderkommandos, tĠmoignages souǀent enterrĠs pour serǀir de jalons ă l'histoire des crimes

15

Une véritable

séquence narrative en trois dessins

Source : Sieradzka, 2014, p. 45, 47, 49.

16

Source : Sieradzka,

2014, p. 45.

Que voit-on ?

17

Que voit-on ?

Description.

Personnes âgées, enfants, adultes, des familles, bien vêtues (avec des étoiles), calmes, avec bagages à la main, pas de violence particulière, mais présence

menaçante des SS.

Point de fuite, construction rĠflĠchie ă l'aǀance, Ġǀidemment. Un traǀail d'artiste, pas improǀisĠ.

Même des détails esthétiques pour " agrémenter » la scène (les nuages, les oiseaux).

18

Source : Sieradzka,

2014, p. 47.

Que voit-on ? 19

Que voit-on ?

La " sélection », des SS trient les déportés :

-Les personnes âgées (une étoile est encore très visible) et les enfants vont à gauche vers les camions

-Les hommes valides, quelques femmes peut-être, vont à pied

La famille (?) vue sur le dessin A est séparée : le garçon refuse vraisemblablement de quitter son père (?) pour rejoindre son grand-père (?).

Sinon la scène se déroule sans violence.

Les déportés sont soulagés de la fin du voyage très éprouvant dans des wagons à bestiaux et sont souvent rassurés par les promesses des nazis (une

douche, de la nourriture, un lit, du travail, etc). Les détenus arrivant la nuit étaient souvent plus anxieux. rapides et les plus efficaces possibles. deuxième moitié de 1943.

Ceux qui partent en camion vont directement aux chambres à gaz. Les autres, soit y vont aussi mais à pied, soit rejoignent le camp de Birkenau

(principalement) pour y travailler.

Les chambres à gaz sont :

-D'abord les Bunker I et II, deux anciennes fermes transformées à cet effet et appelées parfois la " Maison rouge » et la " Maison blanche ». Le Bunker I

est rasé en 1943 pour construire Birkenau III. -Ensuite, à partir du printemps 1943 les krematoriums II, III, IV et V.

Environ 20 % des déportés juifs étaient (provisoirement) épargnés, alors que dans les autres centres de mise à mort ils étaient quasiment tous tués.

20

Source : Sieradzka,

2014, p. 49.

Que voit-on ? 21

Que voit-on ?

Un Kommando de prisonniers, sous la surveillance des SS, récupère les biens abandonnés par les déportés.

Ces effets sont déposés sur une plateforme en bois (une sorte de meuble bas) et puis dans des camions, et iront rejoindre les locaux prévus à cet effet (le

" Kanada »). Peut-être faisait-il partie du Kommando chargé de récupérer les biens des Juifs.

Le sonderkommando récupère plus tard, normalement dans la salle de déshabillage attenante à la chambre à gaz, les biens encore sur les déportés qui

doivent se mettre totalement nu : portefeuille, bijoux, lunettes, habits.

Le sonderkommando désigné " dentiste ͩ rĠcupğre enfin les dents en or sur les corps gazĠs. C'est le cas de Chil Rajman à Treblinka (Je suis le dernier Juif -

Treblinka).

22

2-2. Ensuite, à partir de mai-juin 1944, la " sélection » se fait sur la

bahnrampe Source : http://www.marctouitou.com/index.php?/project/lalbum-dauschwitz/ " L'album d'Auschwitz » " Transplantation des Juifs de Hongrie » 23
" L'album d'Auschwitz »

Il a été retrouvé dans le camp de Dora (en Allemagne) par une déportée (Lili Jacob) au moment de la libération du camp, en avril 1945. Elle avait 19 ans.

Lili Jacob, après avoir survécu à Auschwitz, a été transférée dans plusieurs camps, dont le dernier à Dora.

Pour elle, cet album photo est un lien fort qui la relie aux siens, disparus sans sépulture.

Elle accepte cependant de publier ces photos aprğs la guerre et remet finalement l'album ă Yad Vashem en 1980 lorsque Serge Klarsfeld la retrouve en Floride où

elle était serveuse et remariée depuis peu à un " héros » (juif) de la résistance allemande et française.

Que contient-il ?

Enǀiron 200 photos en NB placĠes dans un bel album dans un ordre bien prĠcis ͗ l'arriǀĠe du conǀoi, la ͨ sélection », le départ vers les chambres à gaz, le départ

vers le camp de travail, les effets des déportés. Trois photos illustrent aussi les Krematoriums de Dora et Buchenwald.

Quelques modifications depuis 1945. Par exemple Lili Jacob a donné quelques photos à des personnes qui avaient reconnu des proches sur une photo ; la justice

allemande a conservé une photo qui permettait de condamner un SS ; quelques doubles aussi. Les photos ne sont pas légendées, mais quelques " titres de chapitre » sont écrits.

L'album dĠcouǀert par Lili Jacob contenait aussi, comme un ͨ bonus ͩ, 10 feuilles glissĠes dans l'album et contenant des reproduction de petites photos. Par

L'auteur ͍

studio et d'un laboratoire de photo (ǀoir par edž les photos en 1ère page de l'album).

L'intention ͍

Hongrie ă partir du printemps 1944 (enǀiron 800 000, soit la derniğre importante communautĠ juiǀe d'Europe pas encore assassinée).

Comparer avec les mêmes types de photos prises dans le ghetto de Varsovie au moment de sa destruction (notamment la célèbre photo du garçon levant les

bras ; Cf Frédéric Rousseau, L'Enfant juif du ghetto de Varsoǀie).

Certainement pas des photos clandestines : les angles de prises de vues, les regards des personnes photographiées, etc, montrent bien que ces photos ne sont

pas cachĠes. Il Ġtait d'ailleurs interdit audž SS de dĠtenir des appareils photos (rğgle cependant pas toujours bien respectĠe selon certains témoignages).

24

Lili Jacob

se reconnait sur l'Appellplatz de

Birkenau II c

(secteur des femmes hongroises).

D'autres aussi.

Source :

e-contemporaine/cm2/article/diaporama- de-la-seconde-guerre-mondiale " L'album d'Auschwitz » Que voit-on ? 25
Enǀiron 200 personnes ont ĠtĠ identifiĠes sur l'ensemble des photos de l'album. douchées, tondues et habillées avec des tenues prises sur des déportées assassinées. Le pyjama rayĠ n'Ġtait pas du tout la rğgle, mġme pour les hommes. Elles attendent ensuite pour un appel qui pouvait durer des heures. Les cheminĠes ă l'arriğre-plan sont celles des cuisines de Birkenau II. 26

Source : Yad Vashem.org.

" L'album d'Auschwitz » Que voit-on ? est-elle prise ? 27

Photo prise du toit d'un wagon.

Ces photos sont soigneusement cadrées, techniquement réussies. Le train à gauche a été déjà vidé. Subsistent les bagages sur la voie. Il faudra les enlever pour évacuer le train à droite qui attend donc. Pour l'assassinat des Juifs hongrois le rythme d'arriǀĠe des trains Ġtait trğs tendu. Parfois l'attente ǀient du bout de la ͨ chaine de la mort » : brûler les corps. Sur la photo : impression de calme, presque de vacuité. Les déportés sont donc en meilleur état (voir les photos suivantes). Au fond à gauche et à droite on aperçoit les cheminées des Krematoriums II et III. Un convoi transporte en moyenne 1 000 déportés (50 par wagons à bestiaux). Au total donc 20 wagons н 3 wagons pour l'escorte.

Mais c'est trğs ǀariable ͗ certains conǀois (notamment ceudž en proǀenance de Hongrie) comportent 100 personnes par wagon et 5 à 6 000 déportés au

total ! 28

Source : Yad Vashem.org.

" L'album Que voit-on ?

Heinrich Preiss

A survécu

29
Les détenus descendent du train, leurs bagages avec eux. Au fond, toujours les cheminées des Krematoriums. Au 1er plan, une détenue parle avec un " pyjama rayé ».

de confier son enfant à une femme âgée (sa grand-mère par ex), car les Kommandos savent bien le sort qui attend ceux qui ne sont pas " sélectionnés »

pour le travail, mais ils ne peuvent pas parler.

Les autres iront à pied.

La mécanique de la " sélection » se fait ici dans le plus grand calme (pas toujours le cas selon certains témoignages). Mais le but de ces photos c'est

justement de le démontrer !

-Dans les autres camps de concentration, les déportés (tous des non-Juifs, sauf quelques exceptions) ne sont pas tués à leur arrivée, ils ne sont pas

" sélectionnés » vers la mort ou le travail. Le but n'est pas de les tuer, mais de les garder en otages et de les faire traǀailler. On va uniquement les

30

Source : Yad Vashem.org.

" L'album Que voit-on ?

Rozi Bittman

A survévu

31

1ère étape de la " sélection » : les hommes et les femmes sont séparés.

Au fond, sous le mirador principal, l'entrĠe du camp pour les trains ; et ă droite l'entrĠe de serǀice, normalement pour les personnels.

32

Source

le blog de Laurent Schietecatte : http://20000lieuessurlenet.over- blog.com/2014/11/l-album-d- auschwitz.html " L'album Que voit-on ?

Jacob de Hond (a survécu)

Hans Schorr (à gauche)

33

Seconde étape de la " sélection » : les médecins trient les " aptes » au travail et les " inaptes ».

Le plus connu est Josef Mengele (du 30 mai 1943 ă la fin du camp), mais il y en aǀait d'autres (parfois des pharmaciens ou des dentistes).

34

Source

le blog de Laurent Schietecatte : http://20000lieuessurlenet.over- blog.com/2014/11/l-album-d- auschwitz.html " L'album d'Auschwitz » Que voit-on ? 35

Sans jamais rentrer dans le camp, sans jamais être enregistrés, immatriculés ou tatoués, les détenus se dirigent " tranquillement » et à pied (ou en

camions pour les invalides) vers les chambres à gaz.

Le photographe est trğs proche d'eudž, il les enregistre une derniğre fois sur la pellicule pour documenter le ͨ travail » du camp.

Les enfants, intriguĠs, l'obserǀent sans mĠfiance.

Certains ont encore quelques petits bagages avec eux, dont ils devront se séparer dans la salle de déshabillage.

36

Source :

http://education.francetv.fr/matiere/e poque- contemporaine/cm2/article/diaporama -de-la-seconde-guerre-mondiale " L'album Que voit-on ?

La famille

Mermelstein

37

Aǀec l'arriǀĠe massiǀe des Juifs hongrois ă la fin du printemps 1944, les chambres ă gaz et les fours crĠmatoires peinent ă suffire.

Les dĠtenus sont donc obligĠs d'attendre dans le petit bois attenant (un bois de bouleaudž, ou birkenwald, qui avait donné le toponyme " Birkenau »).

Les vieillards, les femmes et les enfants attendent sereinement, semble-t-il. Le photographe s'arrġte de photographier ă ce stade du processus de la mise ă mort.

Il ne montre pas la salle de déshabillage, la chambre à gaz, les fours, les buchers, les fosses.

Il faut utiliser d'autres sources pour le ͨ voir ».

Mais il montre les effets volés et récupérés sur les Juifs et ensuite entreposés au " Kanada » pour être distribués aux détenus ou envoyés en Allemagne.

38

Photo prise

durant l'ĠtĠ 1944

à Birkenau

Que voit-on ?

MusĠe d'Etat d'Auschwitz

Source : article en anglais wikipedia sonderkommando photographs

2-3. L'assassinat de masse

et la résistance des Juifs 39

Qui prend les photos ?

Des membres des sonderkommandos qui ont réussi à se procurer un appareil photo.

Au risque de leur vie, et dans la plus grande précipitation, ils prennent en cachette ces clichés.

Le premier (dans ce diaporama) est " raté » et ne montre que la cime des arbres, mais, ce faisant, il nous renseigne sur les conditions de la prise de vue.

Quel but ?

De nombreux membres des sonderkommandos ont également enfoui des textes.

Voir aussi le Carnet d'Auschwitz.

Voir aussi le traǀail immense d'Emmanuel Ringenblum ă Varsoǀie ou les journaudž personnels d'Adam Czerniakow, le chef du judenrat du ghetto de

Varsovie (cf Quand les nazis filmaient le ghetto de Yael Hersonski, 2010).

Ces photos sont les seules, pour le moment, à montrer ce qui précède immédiatement et ce qui suit immédiatement la chambre à gaz (aucune de la

chambre à gaz précisément).

Le dĠshabillage ne s'est pas fait ici dans la salle appropriĠe, mais dans le petit bois attenant.

Tout cela prouǀe l'engorgement de Birkenau et le mauǀais Ġtat des installations de mort. Prendre ces photos est donc aussi un acte de résistance.

sont presque tous morts ou prisonniers (Hitler, dans un nouveau changement de sa politique antijuive, a ordonné de ne pas tous les tuer pour servir de

mais sont presque tous repris et exécutés. Aucune photo bien sûr !

Le Fils de Saul, 2015, de Laszlo Nemes (un descendant de Juif hongrois) montre ces épisodes de la résistance des Juifs à Auschwitz :

-La prise des photos par les sonderkommandos -La rĠǀolte et la destruction d'un Krematorium par le sonderkommando aussi 40

DĠtail d'une photo

prise durant l'ĠtĠ 1944

à Birkenau

MusĠe d'Etat d'Auschwitz

Source : article en anglais wikipedia

sonderkommando photographs

Par qui ?

Que voit-on ?

41

Photo prise

durant l'ĠtĠ 1944

à Birkenau

MusĠe d'Etat d'Auschwitz

Source : article en anglais wikipedia

sonderkommando photographs Que voit-on ? 42

Dessin de

David Olère

1946
" Dans la salle de déshabillage »

Musée des Combattants des

ghettos, Israël

Source :

http://www.laflamme.fr/catego ry/oeuvres/

Que voit-on ?

43

David Olère

Né à Varsovie en 1902.

S'installe en France dans les annĠes 20.

Mğne une ǀie d'artiste ă Montparnasse (par edžemple dĠcorateur pour le cinĠma, affiches de cinĠma, etc).

Mariage avec une française.

Obtient la nationalité française en 1937.

MobilisĠ dans l'armĠe franĕaise en 1939.

DĠmobilisĠ aprğs l'armistice.

Déchu de sa nationalité française.

Interné à Drancy en 1943 et déporté à Auschwitz en mars 1943 dans le convoi n° 49. Sur 1 000 personnes, 100 hommes et 19 femmes sont " sélectionnés » pour travailler.

En 1945, survivent 4 hommes et 2 femmes.

Polyglotte et artiste, il s'est serǀi de ses talents comme atouts pour surǀiǀre dans le camp.

Il a travaillé, entre autre, dans les sonderkommandos. ensuite il peint des toiles dans un esprit plus " artistique ».

Informations tirées de : http://www.sonderkommando.info/index.php/sonderkommandos/les-temoignages/lart/david-olere

44
quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46

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