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Transition démographique et optimisme historique 2 3 Orthodoxie Cette remise en cause par les faits de la théorie

Les conséquences économiques

de la croissance démographique :

35 ans de débat entre orthodoxie

et relativisme par

Eric Rougier

Centre d'économie du développement

Université Montesquieu-Bordeaux IV

Résumé

Ce papier reprend les grandes lignes du débat théorique moderne autour des interactions entre la croissance de

la population et la progression des niveaux de vie. Il identifie les ruptures et les continuités qui ont conduit à la constitution

d'un champ de recherche autonome et intermédiaire entre les corpus de la démographie et de la théorie du développement

et de la croissance économique. Ce corpus théorique s'est constitué par la confrontation entre les évolutions empiriques

observables et les progrès de la théorie économique de la croissance et du développement. Simultanément, l'environnement

politique et idéologique a fortement conditionné l'évolution de ce champ de recherche. Selon la perspective théorique, les

conséquences de la forte croissance démographique seront négatives, positives, variables ou non problématique.

Abstract

This paper recapitulates the broad outlines of the theoretic debate on interelations between population expansion

and economic growth. It identifies breakings and continuities that led to the constitution of an independant research field.

That field associates population studies and economic growth and development theory. That thoeretical corpus has been

built by confronting empirical observations and growth economics progress. In the same time, political and ideological

settings have hugely influenced the process of that field. Economic effects of population growth are supposed to be

alternatively negative, positive, or non-problematic depending on the theoretical perspective.brought to you by COREView metadata, citation and similar papers at core.ac.ukprovided by Research Papers in Economics

Sommaire

1.Introduction.......................1

2.Transition démographique et optimisme historique.......2

3.Orthodoxie.................4

4.Hétérodoxie et relativisme ("révisionism»).........7

5.Le nouveau consensus des années 1990.........13

6.Les faits, l'environnement politique et leur influence

sur la théorie.......................18

7.Bilan et synthèse....................20

Références bibliographiques ...................21

1.Introduction

C'est dans un contexte démographique inusité, les taux moyens d'accroissement annuels de la population pouvant s'élever jusqu'à des valeurs extrêmes1 - tableau 1 - , que se sont construites les principales théories démo-économiques modernes. L'accélération de la croissance de la population enregistrée dans les pays en développement, dès les années cinquante, est essentiellement imputable à la baisse de la mortalité, les taux de fécondité restant stabilisés à des niveaux élevés. L'originalité de la situation résidait dans le fait que la tendance à la baisse de la mortalité attribuable aux progrès socio- économiques internes aux pays en développement, fut soutenue, voire même amplifiée, par l'intervention des puissances coloniales européennes. Dans le cas de la plupart de ces pays d'Asie et d'Afrique, les conditions de la baisse de la mortalité furent ainsi partiellement la conséquence des investissements en infrastructures et des campagnes de développement de la production alimentaire ou des systèmes sanitaires impulsés par les métropoles2. Une part non négligeable des investissements nécessaires à la baisse de la mortalité avait donc une origine non domestique, et ne résultait pas d'un quelconque surplus de richesses ou de bien- être endogène. Il pouvait donc parfois en résulter une association apparemment contradictoire d'expansion démographique rapide et d'extension de la pauvreté3.

Comme il est possible de le vérifier dans le

tableau 1, la période de 1950 à 1980 marque "la phase historique de croissance démographique maximale» du monde peu développé4. Ce furent d'abord et surtout les pays asiatiques, en même temps que certains pays d'Amérique latine, qui virent, dès le début des années cinquante, leurs taux de croissance démographique exploser. Alors que le plafond de croissance se situe en moyenne dans les années soixante, un léger ralentissement du rythme des accroissements démographiques commence à s'opérer au cours de la décennie soixante-dix. L'accélération de la croissance démographique concerna ensuite les pays du Proche- Orient et du Moyen-Orient, ainsi que les pays africains

pour lesquels les taux maxima de croissancedémographique sont atteints sur une période allant de

la fin des années soixante-dix, jusqu'à la fin des années quatre-vingt, voire le début des années quatre-vingt-dix pour certains pays africains qui entrent juste, aujourd'hui, dans la phase de réduction de la mortalité.

Alors que jusque-là, des taux d'accroissement

annuels moyens au-delà de 1,5 pour cent étaient considérés comme importants, les nouvelles configurations démographiques, impliquant des taux de croissance supérieurs à 3 pour cent, vont lancer de nouveaux défis, aussi bien pour les économies peu développées qui les subissent, que pour les théories du développement et de l'interaction entre population et niveau de vie.

Considérant cette nouvelle configuration

démographique, les démographes et les économistes de cette époque en vinrent à douter que les sociétés pauvres et densément peuplées (spécialement en Asie) puissent répéter l'expérience de la modernisation démo- économique européenne. Le déclenchement d'un processus auto-entretenu d'expansion économique et de progrès technologique et social semblait peu probable dans ces régions, nouvellement indépendantes, et aux prises avec une expansion démographique en accélération constante. L'idée se répandit que la croissance démographique rapide pouvait inhiber le développement nécessaire à la réduction endogène de la fécondité. Tout naturellement, s'imposa comme une évidence l'opinion selon laquelle la modernisation économique devait nécessairement être précédée de la modernisation démographique, et en particulier que la baisse de la fécondité devrait être impulsée par des actions de politique démographique.

Simultanément à la remise en question des

modèles historiques démo-économiques inductifs fondés sur l'expérience européenne, tels que celui de la transition démographique pour lequel c'est le changement socio-économique qui doit impulser le changement démographique, une nouvelle génération de travaux, spécifiquement appliqués aux problèmes de population des pays en développement, vont venir soutenir la nouvelle doctrine de l'action politique sur les variables démographiques. Cet ensemble de travaux parvenait à identifier des effets nettement négatifs de la croissance démographique sur les variables de l'accumulation, et partant, sur la dynamique de croissance.

Ce sont d'abord les changements observés

dans les évolutions empiriques, plus que les progrès de la théorie5,qui vont préparer l'ascension d'une1 Les taux de croissance annuels moyens se situaient ainsi, dans les années soixante, autour 3,70 pour cent en Côte d'Ivoire, 3,40 pour cent au Kenya, et de 3,00 pour cent en

Malaisie, Philippines et Thaïlande : World Bank [1987, 1994].2 Certains auteurs parlaient dès la fin de la deuxième

guerre mondiale, sous la forme de l'expression assez explicite de "Malthusian dilemna of all colonialism», des risques qu22entraînait cette modernisation socio-démographique partielle impulsée par la colonisation, pouvant créer les conditions d'une croissance démographique substantielle, sans que le support productif de cette croissance démographique soit suffisamment

développé; Thompson [1946 : 313].3 Hodgson [1988 : 544].4 Dans les propres termes de Chesnais [1985 : 12].5

Hodgson [1988 : 558].

2 DOCUMENT DE TRAVAIL NO. 33Tableau 1:Estimations moyennes de quelques variables démographiques par régions mondiales

Taux de croissance

démographiqueTaux de fécondité (pour 1000)Taux de mortalité (pour 1000)Espérance de vie à la naissance

50-5570-7590-94196019781960197819601992

Afrique Sub-

Amérique latine2,62,42,143,435,814,69,753,668,5

Asie totale2,32,32,044,336,119,512,748,563,1

Asie Sud/Sud-Est2,32,11,743,333,517,811,849,862,6

Proche/Moyen-Orient

et Afrique Nord2,22,92,448,242,523,214,545,465,3

Ensemble pays

Source : World Bank World Tables [1995, 1989, 1987]. vision neutre et balancée des conséquences de la croissance de la population à partir de la fin des années soixante-dix6. La tendance au ralentissement des rythmes de croissance de la population des pays en développement au cours des années quatre-vingt, spécialement en Asie du Sud, du Sud-Est et en Chine, fut d'abord confirmée. Dans le même temps, les bonnes performances en termes de taux de croissance économique et de développement social enregistrées dans de nombreux pays, en particulier des pays asiatiques ayant précédemment subi de fortes pressions démographiques, contribuèrent à remettre en question les résultats pessimistes de la génération précédente de travaux. De la même façon, les progrès considérables vers l'autosuffisance alimentaire qu'a pu permettre la révolution verte, là encore, essentiellement en Asie, vont alimenter la diffusion d'une nouvelle génération de travaux moins alarmistes quant au péril démographique et plus respectueux des complexités

impliquées par le processus de développement.Le constat fort et généralisé7 de l'absence de

corrélation statistique entre les taux de croissance démographique et économique (généralement le produit par tête) est donc au fondement de la réaction théorique des années quatre-vingt. La population reste une variable importante, mais elle est désormais appréhendée avec moins de passion, plus de rigueur et d'objectivité, et n'est plus désormais considérée que comme un élément, complexe, impliquée avec d'autres éléments, eux aussi complexes, dans un ensemble de relations dont il convient de démêler les interactions. Nous préciserons, ultérieurement, la teneur de ces positions et propositions.

2.Transition démographique

et optimisme historique

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale,

existait un consensus parmi les démographes américains concernant l'influence déterminante des changements structurels sur les dynamiques démographiques. Avec les formulations successives du processus de la transition démographique autour de

19458, les démographes américains étaient parvenus à

produire une théorie historique unifiée apparemment capable d'expliquer les tendances démographiques observables dans de nombreuses régions du monde. Tous les changements démographiques, et notamment les baisses de la mortalité et de la fécondité, étaient perçus comme des réponses, décalées dans le temps, à une variété de changements structurels communément rassemblés sous le mécanisme de "processus de6 Cette nouvelle perspective est généralement qualifiée par les auteurs anglo-saxons de "revisionism», définie dans son opposition raisonnée à l'orthodoxie ("orthodoxy ») fondée sur le paradigme néo-classique et sur les fondements analytiques des modèles de croissance de Solow et Swan. Cette perspective hétérodoxe a cherché à analyser les interactions entre la croissance démographique et les variables économiques, hors du cadre restrictif imposé par les hypothèses et les méthodes orthodoxes. Les résultats auxquels sont parvenues ces différentes analyses hétérodoxes relativisent généralement les résultats assez définitifs des analyses orthodoxes. Dès lors, les analyses révisionnistes seront successivement qualifiées d'hétérodoxes, par leurs méthodes et leurs hypothèses, et de relativistes, par leurs résultats. Les termes "révisionnisme» et "hétérodoxie» devront donc être entendus par la suite dans ces seules acceptations. 7 Kuznets [1967], et Easterlin [1967] étaient les seuls à prédire, dès la fin des années soixante, l'absence de corrélation qui se confirmera ensuite au fil des analyses statistiques, et sur laquelle l'accord se fera dès la fin des années quatre-vingt. Voir à ce sujet le panorama des travaux effectué par Didier Blanchet [1991: 50-61] ; et Blanchet [1985].8 Kirk [1944] ; Notenstein [1945], Davies [1945] ; Thompson [1946]; pour plus de précision voir Chesnais [1986].

CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE : 35 ANS DE DÉBAT 3modernisation»9. Cette théorie de la transition

démographique était donc le produit de la sédimentation de nombreuses années de recherche historique ayant conduit à expliquer les niveaux et les baisses de fécondité observés dans les pays occidentaux par le jeu des conditions socio- économiques et de leurs modifications. Les ajustements des objectifs et des motivations des agents économiques et des ménages aux changements structurels du système socio-économique conduisent à des adaptations des comportements démographiques. La diffusion et le développement des techniques contraceptives de contrôle démographique étaient perçus comme inutiles, voire même pour certains défavorables, à l'ajustement de la fécondité10. L'industrialisation était alors conçue comme le véritable pré-requis pour la diminution de la fécondité : "La solution aux pressions démographiques excessives sur les terres n'est pas non plus à trouver dans la réduction de la fécondité. La diminution des taux de natalité peut seulement être espérée dans un environnement urbain ou industriel»11.

Avec l'accélération de l'accroissement

démographique dans certains pays d'Amérique latine (Brésil, Mexique, Costa Rica,...) et d'Asie (Inde,

Malaisie, Formose,..), une nouvelle perception du

problème de la transition démographique émerge autour de 1955. Alors que les taux d'accroissement démographique maximaux qu'avait expérimentés l'Europe au cours de son processus de transition démographique ne dépassaient par 1,5 pour cent par an, ces taux atteignaient des valeurs jamais vues de 3,7 pour cent au Costa Rica, de 3,5 pour cent à Formose, de 3,0 pour cent en Malaisie ou de 2,9 pour cent au Mexique de 1950 à 195412. Sous l'effet de cette pression démographique inusitée, la mise en place de programmes de contrôle démographique par la diffusion de la régulation des naissances apparaît désormais comme la condition nécessaire et préalable à la transition industrielle urbaine : "L'Inde a une chance d'être le premier pays à réaliser une révolution majeure dans la vie humaine : la diffusion planifiée du contrôle de la fécondité dans une population rurale, antérieurement à et pour le bénéfice de la transition urbaine et industrielle»13.Remarquons que le problème des effets de la croissance démographique, est à cette période improprement présenté comme un problème de surpeuplement statique, exprimé en terme de densités, et dynamique, en terme de taux de croissance, essentiellement localisé dans les zones rurales et agraires. L'action des politiques de contrôle démographique doit alors permettre de ralentir le rythme de l'accroissement démographique naturel dans les campagnes, de façon à diminuer le rythme d'accroissement démographique des villes par migration rurale-urbaine, saisonnière ou permanente. C'est d'ailleurs à cette époque que certaines analyses purement économiques mettent en évidence l'effet de perturbation du développement capitalistique que peut avoir le surplus de main-d'oeuvre rurale14. Le vrai problème est alors plus celui de l'inadéquation entre les réserves existantes de main-d'oeuvre et les besoins de la structure productive que celui d'une réelle population surnuméraire conduisant à la diminution absolue des niveaux de vie.

Simultanément, les faits semblent venir

contredire la théorie de la transition démographique telle qu'elle s'était constituée dix années plus tôt. Dans un premier temps, la remontée importante des taux de fécondité dans les pays occidentaux, communément résumée par l'expression de baby boom, ne put être expliquée dans les termes déterministes et phasiques du processus de transition démographique. Ce dernier impliquait en effet un état stationnaire pour la fécondité et la mortalité, une fois que ces dernières eussent atteint leurs valeurs basses. Dans un deuxième temps, la brutale réduction de la mortalité visible dès les années cinquante dans le monde non industrialisé, et qui avait conduit aux taux d'accroissement démographique extrêmes que nous évoquions précédemment, ne semblait pas explicable par les seuls progrès socio-économiques contenus dans la croissance et le développement. Cette baisse de la mortalité s'avéra avoir été partiellement importée (technologie médicale, infrastructures coloniales, etc) des pays industrialisés et non directement induite par un processus de développement local comme le prévoyait la théorie de la transition démographique. Le résultat de ce "divorce»15 entre déclin de la mortalité et processus de développement économique sous-jacent conduisit donc à l'association paradoxale d'une croissance démographique accélérée par la baisse de la mortalité, et d'un approfondissement apparent de la pauvreté. Les principes de la théorie de la transition démographique étaient donc doublement remis en9

Hodgson [1988 : 542].10 Stix and Notenstein [1940 : 153].11 "Nor is any immediate solution for crowding on the

land to be found in declining fertility. Falling birth rates may only be expected in an urban, industrial environment» Moore [1945 :

121], rapporté par Hodgson [1988 : 542].12 Davis [1956 : 58].13 "India has a chance to be the first country to achieve

a major revolution in human life - the planned diffusion of fertility control in a peasant population prior to, and for the

benefit of, the urban-industrial transition.» Davis [1954 : 87-88],cité par Hodgson [1988: 543].

14 La contribution séminale est celle de Lewis [1954].15 L'expression est de Hodgson [1988 : 544].

4 DOCUMENT DE TRAVAIL NO. 33question, à la fois du côté de la fécondité et du côté de

la mortalité. Cette remise en cause par les faits de la théorie et de ses implications politiques, conduisit alors au développement de recherches plus économiques qui avaient pour objectif d'identifier les mécanismes par lesquels la forte croissance démographique pouvait limiter et contraindre les potentialités d'expansion économique et de développement. Simultanément aux analyses dualistes déjà évoquées, se développa une série de recherches orientées vers la recherche des effets de la forte croissance démographique sur les conditions de l'accumulation de capital physique productif. Le spectre de populations croissantes, vivant au niveau du seuil de subsistance, et rendant de plus en plus improbable toute amorce de développement économique, fut alors présenté comme une réelle possibilité16. Le système de représentation malthusien semble alors être redevenu convaincant. La question centrale de la problématique démo-économique revenait donc à évaluer si la croissance économique pouvait s'initier dans les pays en développement sans que la fécondité fut préalablement réduite. Corrélativement, un grand nombre de travaux furent orientés vers la recherche d'arguments en faveur de la réduction de la fécondité dans ces pays non industrialisés, et vers l'estimation des avantages-coûts de ces politiques assez généralement considérées comme incontournables.

Les conditions empiriques, théoriques et

idéologiques étaient donc réunies pour la production, le développement et la réception d'une perspective nouvelle sur les effets économiques de la croissance démographique. Cette perspective sera plus tard qualifiée d'orthodoxie17.

3.Orthodoxie

La suite historique des analyses des liaisons

théoriques et empiriques entre dynamiques démographique et économique est souvent organisée en deux groupes de pensée majeurs. Ces deux groupes assez homogènes s'opposent quant à la qualification qu'ils font des effets économiques de la croissance démographique rapide. Le premier des deux, bien qu'historiquement précédé par le groupe des analyses de la transition démographique dont nous venons de parler, est généralement appelé orthodoxe, alors que le second est qualifié, par contraste de "révisionniste». L'orthodoxie s'organise autour de quelques éléments théoriques fondamentaux. La théorie démo-économique malthusienne et ses prolongements contemporains situent, a priori, la relation entre population et richesse dans un univers fini, dans lequel la progression de la population est positivement liée au niveau de vie et se heurte à la contrainte des ressources qu'elle contribue elle-même

à exacerber. Si le modèle malthusien et ses

prolongements directs se concentraient sur la relation entre la population et les ressources naturelles et alimentaires, sous l'hypothèse de rendements marginaux décroissants de la progression démographique18, les modèles néo-malthusiens, intégrant les apports de la théorie macro-économique des années cinquante, replacèrent la relation dans le cadre d'un système dans lequel la croissance de la population exerce une pression négative directe sur l'accumulation, considérée alors comme le seul facteur de la progression des niveaux de vie19.

En 1958, la liaison dynamique entre croissance

démographique et accumulation de capital est décrite par les analyses pionnières de Coale et Hoover20. Ils identifient, sur une double base théorique et empirique, une série d'effets démographiques négatifs sur les conditions de l'accumulation. L'effet de diversion détourne l'investissement d'emplois directement productifs vers des emplois non directement productifs; l'effet de dilution du capital résulte arithmétiquement de la dynamique d'un rapport macroéconomique dont le dénominateur est la taille croissante de la population; et l'effet de dépendance relie négativement la capacitéquotesdbs_dbs5.pdfusesText_10
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