[PDF] Fiche dexercices de latin n°1





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LUF 6e_(01-11)_début

de Troie: Énée assiste à la destruction de Troie par les Grecs mais il parvient à s'enfuir avec la mission de fonder une nouvelle patrie. Arrivé à. Carthage il 



ETAPE 1 : ??????? ? ????/

apparaît devant Enée alors que Troie brûle... Quelle mission Hector confie-t-il à Enée ? ... Quel mot latin désigne ce que souhaite Didon à son amant ?



RALLYE SUR ENEE ET SA DESCENDANCE mardi 13 mars 2018

13 mars 2018 A VENUS : Déesse latine de la beauté je suis également la mère d'Enée. ... Quelle mission est confiée à Enée ? Justifiez votre réponse.



Fiche dexercices de latin n°1

du Latium non loin de la côte



Références classiques implicites et explicites dans les écrits des

situation désastreuse dans laquelle se retrouvent les missions jésuites en Nouvelle-France vers 1650. Références implicites dans les textes latins.



Latin-Forum-9e.pdf

J.-C.) Enée a reçu des dieux la mission d'aller fonder une nouvelle patrie en Italie. Mais une tempête le porte d'abord en Afrique



Veldeke traducteur de lÉnéide

17 févr. 2014 traductions successives (du latin vers le français du français vers ... Veldeke fait de ce combat l'aboutissement de la mission d'Énée.



Untitled

Quelle était la mission confiée à Énée ? Repérez les personnages dans le texte latin. ... Énée aurait été reçu chez Latinus; c'est là que Latinus.



Leçon 1 : Enée lancêtre des Romains ?

Plus tard il explique qu'Enée épousera la fille du roi du Latium. D'après Virgile



Cours sur Virgile Enéide

https://www.arretetonchar.fr/wp-content/uploads/2020/05/Cous-dIsabelle-JOUTEUR-Virgile-Eneide-chant-IV-2020-ATC.pdf

L'Énéide, livre I, vers 1 à 33I. TEXTE5

10 15 20 25

30Arma virumque cano, Trojae qui primus ab orisItaliam fato profugus Laviniaque venitlitora ; multum ille et terris jactatus et altovi superum, saevae memorem Junonis ob iram,multa quoque et bello passus, dum conderet urbeminferretque deos Latio, genus unde LatinumAlbanique patres atque altae moenia Romae.Musa, mihi causas memora, quo numine laesoquidve dolens regina deum tot volvere casusinsignem pietate virum, tot adire laboresimpulerit. Tantaene animis caelestibus irae ?

Urbs antiqua fuit (Tyrii tenuere coloni)Karthago, Italiam contra Tiberinaque longeostia, dives opum studiisque asperrima belli,quam Juno fertur terris magis omnibus unamposthabita coluisse Samo ; hic illius arma,hic currus fuit ; hoc regnum dea gentibus esse,si qua fata sinant, jam tum tenditque fovetque.Progeniem sed enim Trojano a sanguine duciaudierat Tyrias olim quae verteret arces ;

hinc populum late regem belloque superbumventurum excidio Libyae : sic volvere Parcas.Id metuens veterisque memor Saturnia belli,prima quod ad Trojam pro caris gesserat Argis(necdum etiam causae irarum saevique doloresexciderant animo ; manet alta mente repostumjudicium Paridis spretaeque injuria formaeet genus invisum et rapti Ganymedis honores) his accensa super jactatos aequore totoTroas, reliquias Danaum atque immitis Achilli,arcebat longe Latio, multosque per annoserrabant, acti fatis maria omnia circum.Tantae molis erat Romanam condere gentem !Lavinum, i, n. = Actuellement Practica di Mare, Lavinium était une ville

du Latium, non loin de la côte, dont la fondation était attribuée à Énée.

(Lavinius, a, um = de Lavinium)Juno, onis, f. = La soeur et épouse de Jupiter était l'ennemie acharnée des

Troyens depuis que lors des noces de Pélée et de la déesse Thétis, Éris (la discorde) avait jeté une pomme d'or (la " pomme de la discorde ») portant l'inscription " pour la plus belle ». Les déesses Héra (Junon), Athéna (Minerve) et Aphrodite (Vénus) la réclamèrent chacune pour elle et elles s'en remirent à Pâris, le plus beau des hommes mortels, qui était alors berger sur le mont Ida près de Troie, pour régler la dispute. Or Pâris donna à Aphrodite le prix de la beauté, mécontentant ainsi Athéna et Héra. Vénus en cadeau a donné au jeune homme l'amour de la plus belle femme

au monde, Hélène de Sparte...Latio = datif pour in LatiumAlabanus, a, um = Albains, d'Albe (Énée fonde Lavinium, Ascagne son

fils, dit Iule (d'où prétendait descendre la gens Iulia), fonde Albe et

Romulus, le descendant des rois d'Albe, fonde Rome.Musa = il s'agit de Calliope, celle des neuf muses qui inspirerait les

poètes épiquesTyrii ... coloni = Carthage a été fondée par les Tyriens (Tyr est un port de

Phénicie situé dans l'actuel Liban)Tiberinus, a, um = du Tibre (fleuve du Latium, près duquel fut fondée

Rome)Samo = abl. sg. de Samos, i, f., île de la mer Égée, célèbre pour son grand

temple consacré à Héra (Junon).Libya, ae, f. = Carthage était également appelée ainsi, du fait de la

proximité de la Libye.Saturnia, ae, f.= la fille de Saturne, la Saturnienne, c'est-à-dire Junon

(fille et soeur de Jupiter).Argius, a, um. = d'Argos, ville fondée par Danaos, un Égyptien, d'où le

nom de Danéens (cf. v.30) aux Grecs. Ganymedes, is, m. = Ganymède, fils de Tros (roi de Troie qui avait donné

son nom à sa capitale), était un jeune homme de toute beauté que Zeus, transformé en aigle, enleva pour qu'il exerçât sur l'Olympe la fonction

d'échanson des dieux, à la place d'Hébé, fille d'Héra.Troas = acc. pl. de Troes, um, m. pl., les Troyens.Texte complémentaire : L'Odyssée, livre I, vers 1 à 215

Par leur propre fureur ils furent perdus en effet,Ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut,Le Soleil qui leur prit le bonheur du retour...À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits !

Tous les autres, tous ceux du moins qui avaient fui la mort,Se retrouvaient chez eux loin de la guerre et de la mer ;

Lui seul, encor sans retour et sans femme,Une royale nymphe, Calypso, le retenaitDans son antre profond, brûlant d'en faire son époux ;

Et, lorsque dans le cercle des années vint le momentOù les dieux avaient décidé qu'il rentrerait chez lui,En Ithaque, il trouva de nouvelles épreuvesJusque parmi les siens, et son sort touchait tous les dieux,Hors Poséidon qui poursuivit sans cesse de sa haine L'Égal des dieux, jusqu'à ce qu'il fût au pays.

II. VOCABULAIRE- cano, is, ere, cecini, cantum : chanter (chanter, cantate, se canto)- ora, orae, f. : bord, (cf .l'orée) rivage, côte (à ne pas confondre avec os, oris, n. : bouche, embouchure (oral,

orifice) ; visage)- fatum, i, n. : destin (fatalité, fatal, fatalisme, fée)- profugus, a, um : s'étant enfui, ayant été chassé, exilé- litus, oris, n. : rivage, côte (littoral, lido)- jacto, as, are, avi, atum : jeter, ballotter, agiter (jet, jeter, jactance = vanité, vantardise, cf. ça en jette)- altum, i, n. : haute mer (autan : vent qui vient de la haute mer)- vis, acc. vim, abl. vi : force, puissance (violent, violer)- superi, um (orum), m. pl. : les dieux d'en haut- saevus, a, um : féroce, cruel (sévices, sévir)- memor, memoris : qui a une bonne mémoire- ob + Acc. : à cause de - patior, teris, ti, passus sum : souffrir, subir, supporter, endurer (pâtir, passion, passif)- dum : pendant que (normalement suivi de l'indicatif)- condo, is, ere, didi, ditum : fonder- infero, fers, ferre, intuli, illatum : porter dans, introduire- genus, eris, n. : race (genre, générique, indigène, généreux)- moenia, ae, f. : murailles, murs, remparts (munir, prémunir, munition)- memoro, as, are, avi, atum : rappeler, raconter (mémoire, mémorable, commémorer, remémorer)- numen, inis, n. : volonté divine- laedo, is, ere, laesi, laesum : blesser, outrager, offenser (léser, collision, élision)- -ve : ou- doleo, es, ere, ui, itum : souffrir (douleur, deuil, indolence (insensibilité, indifférence, paresse), doléance,

condoléances)- volvo, is, ere, volvi, volutum : rouler, rouler dans son esprit, méditer (cf. Volvo, volute = bande roulée) - casus, us, m. : accident, malheur (cf. occasion)- insignis, e : remarquable singulier (cf. insigne)- pietas, atis, f. : piété (sentiment qui fait accomplir tous les devoirs envers les dieux, les parents, la patrie)- adeo, is, ire, ii, itum : aller vers, s'exposer à- impello, es, ere, pulli, pulsum : pousser (impulsion)- caeles, itis : céleste- teneo, es, ere, ui, tentum : tenir, occuper, habiter- contra +Acc. : en face de - longe : au loin - ostium, ii, n. : entrée, embouchure (cf. Ostie)- ops, opis, f. : richesse, abondance- dives, vitis : riche, opulent- asper, pera, perum : âpre, dur, acharné- studium, ii, n. : goût, désir, ardeur- fertur (sur fero) : on rapporte que + proposition infinitive- posthabeo, es, ere, ui, itum : estimer moins- colo, is, ere, colui, cultum : habiter, cultiver, honorer (colon, colonie, culture, cultiver, culte)- currus, i, m. : char- gens, gentis, f. : race, nation (cf. gentil, gentilhomme)- sino, is, ere, sivi, situm : permettre- regnum, i, n. : royaume - jam tum : dès lors- foveo, es, ere, fovi, fotum : fomenter, s'employer à - progenies, ei, f. : race, souche (cf. progéniture)- sed enim : mais en fait- olim : un jour- verto, is, ere, ti, sum : renverser- arx, arcis, f. : citadelle- hinc : ensuite- late : largement- excidium, ii, n. : ruine2

- metuo, is, ere, ui, utum : craindre- memor, oris + G. : qui a le souvenir de - vetus, eris : vieux, ancien (vétéran, vétuste)- carus, a, um : cher- bellum gerere (gero, is, ere, gessi, gestum) : mener une guerre- necdum : et pas encore- dolor, oris, m. : souufrance ; ressentiment- excido, is, ere, cidi : sortir- altus, a, um : profond- repono, is, ere, posui, positum (postum) : déposer- judicium, ii, n. : jugement (judiciaire, judicieux, préjudice - étymologiquement = préjugé, mais préjudice a pris le

sens de jugement trop rapide, donc nuisible)spretus, a, um : méprisé- forma, ae, f. : beauté - invisus, a, um : haï, détesté- raptus, a, um : enlevé- accensus, a, um : enflammé- super : en outre ou au sens de " de »

- aequor, oris, n. : mer- reliquiae, arum, f. pl. : restes (relique, reliquaire, reliquat)- immitis, e : rude, cruel- arceo, es , ere ui : tenir éloigné, écarter- actus, a, um : poussé, chassé- circum + Acc. autour de- moles, is, f. : effortIII. TRADUCTION1Arma virumque cano,Je chante les armes et l'homme,qui primus,qui le premier,ab oris Trojaedes bords de Troie,fato profugus,chassé par le destin,2venit Italiam,Pour " venit in Italiam »vint en Italie,Laviniaque litora ;Pour " venit ad Lavinia litora »et sur les rivages de Lavinium ;

3illeSens laudatif de " ille »ce hérosmultum iactatus" Jactatus » : sous-entendre " est »

(idem pour " passus ») sauf si l'on supprime le point-virgule avant

" ille »fut fréquemment malmenéet terris et altoPour " et in terris et in alto »et sur terre et sur mer4vi superumpar la puissance des dieux d'en hautob iram memoremà cause de la colère tenacesaevae Iunonis,de la cruelle Junon,5quoque et passuset il souffrit aussimulta belloBello : ablatif de causebeaucoup par la guerredum conderet urbemDum suivi du subjonctif (¹ Ind. au

sens de pendant que): jusqu'à ce que, en attendant que, avant queavant qu'il ne fondât une cité6 inferretque deos Latio" inferret » (subj. Impft)

¹ infert (ind.

Prést)et qu'il n'introduisît ses dieux dans le

Latium ;3

genus unde LatinumVerbe à suppléer : estde là l'origine du peuple latin7Albanique patreset les pères Albainsatque altae moenia Romae.et les murailles de la haute Rome.8Musa, mihi causas memora,Muse, rappelle-moi les causes,quo numine laeso,Expression à l'ablatif (pour la cause)pour quelle offense à sa puissance9quidve dolens,ou pour quelle douleurregina deum" deum » pour " deorum »la reine des dieuximpulerit" Impulerit » car discours indirect,

introduit les deux infinitifs précipita-t-elle10insignem pietate virumcet homme remarquable par sa piététot volvere casusdans une telle cascade de malheurstot adire labores.et au devant de telles peines.11Tantaene iraeSous-entendre sunt (esse + datif)Y a-t-il tant de ressentimentsanimis caelestibus ?dans les âmes célestes ?

12Urbs antiqua fuit,Imparfait plus logique en françaisIl y avait une antique cité,Tyrii tenuere coloni,Tyrii coloni : Nominatiftenuere : parfait 3 p. plurieldes colons de Tyr l'habitaient,13Karthago,Nominatif apposé au sujet " urbs »Carthage,Italiam contraface à l'ItalieTiberinaque longe ostia,et à l'embouchure du Tibre, au loin,14dives opumopum : génitif de l'adjectif " dives »abondante en ressourcesstudiisque asperrima belli ;asperrima : sans complément, le

superlatif a sens absolu : " le plu » ou " très » comme ici et particulièrement redoutable par ces ardeurs guerrières ;

15 quam Juno fertur coluissequam : relatif de liaison ;

fertur introduit un discours

indirect : proposition infinitive or Junon, dit-on, l'avait honoréemagis terris omnibus unamUnam magis (+ complément à

l'ablatif : terris omnibus) équivaut à

un superlatifplus que toute autre sur la terre,(litt. : elle seule davantage...)16posthabita Samo ;Ablatif absoluplus encore que Samos ;

(litt. : Samos ayant moins aimée)hic illius arma,c'est là qu'il y avait ses armes,17hic currus fuit ;c'est là où se trouvait son char ;

hoc regnum gentibus esse," dea tendit » introduit l'infinitive ; construire hoc (pour haec =

Karthago, cf. Abrégé §179 : le

pronom sujet prend par attraction le genre du nom attribut) esse regnum

(attribut du sujet) gentibusque celle-ci règne sur les nations18si qua fata sinant,si les destins le permettent d'une

quelconque manière,iam tumdès lorsdea tenditque fovetque.présent de narrationdea : nominatif (cf. scansion)la déesse y tend et s'y passionne.19Sed enimOr le fait est qu'4

audieratelle avait apprisprogeniemAcc. sujet infinitivequ'une descendance20Troiano a sanguine duciduci infinitif passifse prolongeait du sang troyen,quae verteret olimsubjonctif pour une relative dans

discours indirect (imparfait pour la simultanéité comme pour la postériorité quand verbe

introducteur au passé)et que celle-ci renverserait un jourTyrias arces ;acc.les citadelles tyriennes ;

21hinc populumpopulum : sujet de l'infinitive à

l'accusatifhinc : de làet qu'ensuite ce peuple,late regemRegem est pris adjectivementsouverain partoutbelloque superbumet superbe à la guerre,22venturum excidio Libyae :Infinitif futur (esse sous-entendu)

dans infinitive pour la postériorité par rapport au verbe introducteur ;

excidio : datif de butviendrait pour la ruine de la Libye,sic volvere Parcas.infinitive plutôt de discours indirect

que de narrationainsi le filaient les Parques.23Id metuens SaturniaSaturnia est le sujet de arcebat !La Saturnienne redoutant celaveterisque memor belliet se souvenant de l'ancienne guerre24prima quod" quod » a pour antécédent " belli »qu'en première lignegesseratelle avait menéead Trojam,devant Troie,pro caris Argis," Argis » pour " Argiis » ou Argi,

orum, m. pl. = Argospour sa chère Argos,25(necdum etiam causae

irarum,- et ni les raisons de ses colères,saevique doloresni ses cruels ressentiments26exciderant animo ;n'avaient encore quitté son esprit ;

manet alta mente repostumrepostum = repositumin sous-entendurestent ancrés au plus profond de son âme27iudicium Paridisle jugement de Pâris,que iniuria spretae formae l'injure à sa beauté méprisée ,

28et genus invisum," genus invisum » renvoie aux Troyensla race haïe,et rapti Ganymedis honores)et les honneurs faits à Ganymède une fois

enlevé -29his accensa super,enflammée de surcroît par cela,31arcebat longe Latio,elle repoussait loin du Latium,iactatos aequore totoballotés sur toute l'étendue de la mer,30Troas,les Troyens,reliquias Danaumrestes échappés aux Danaensatque immitis Achilli,et à l'impitoyable Achille,multosque per annoset depuis de nombreuses années,5

32errabant,ils erraient,acti fatis,fatis : pluriel épiquepoussés par le destin,maria omnia circum.sur toutes les mers.33Tantae molis eratGénitif de prixC'était d'une telle difficultéRomanam condere gentem !que de fonder la nation romaine !

IV. COMMENTAIREProblématique de lecture : Énée n'est pas une invention de Virgile : le personnage était déjà mentionné dans

L'Iliade, mais Virgile le place au centre de son récit : quelles dimensions lui donne-t-il que ne possédait pas le héros

homérique ?

I. UN INCIPIT ÉPIQUE DANS LA LIGNÉE D'HOMÈREA. L'inscription dans le genre épique·Ecriture en hexamètre dactylique : c'est le mètre privilégié de l'épopée, le vers noble par excellence

(cf. l'alexandrin).·Langue épique (cf. fiche de synthèse sur la langue)·Epithètes (fém.) homériques : " saevae Junonis » (v.4), " immitis Achilli » (v.30),...·Vers 1 : " Arma virumque cano » : sujet immédiatement posé et inscription directe dans le genre de

l'épopée (" bello » répété au v. 5, " belli » au v.14, " bello » au v.21, " belli » au v. 23)·Éloge d'Énée (valorisation épique du héros) : -il est le " virum », deuxième mot de l'oeuvre, mot mis en valeur avant la coupe trihémimère. -il est " primus », le premier, le fondateur (v.1) -" ille » (v. 3) : laudatif-il subit de nombreuses épreuves : " multum jactatus », " et terris et alto » (v.3), " multa

passus » (v.5) avec effet d'anaphore-ampleur de la première phrase et enjambement pour rendre le caractère glorieux d'Énée-il se singularise par une piété extraordinaire : " insignem pietate virum » (v.10). Énée en I,

378 se présente à sa mère qu'il n'a pas encore reconnue, comme le pieux Énée (" sum pius

Aenas ») et en I, 544-545 idem pour Didon.-il a un adversaire de taille : une déesse, et pas la moindre : " regina deum » (v.9)·Merveilleux, rôle du destin et des dieux, surtout Junon : " fato profugus » (v.2) souligné par

allitération en f, " si qua fata sinant » (v.18) souligné par l'assonance en a, " acti fatis » (v.32)

souloigné par le parallélisme vocalique a/i, " vi superum » (v.4), " ob iram memorem saevae

Junonis » (la cause de l'action est ici énoncée : c'est la colère de Junon qui suscitera contre Énée les

entreprises d'autres divinités, Neptune et Éole notamment), " sic volvere Parcas » (v.22).·Mélange de la mythologie et de l'histoire : c'est parce qu'elle a souffert (" dolens ») et a été lésée

dans sa puissance (" numine laeso ») lors du jugement de Pâris et du rapt de Ganymède que Junon a

nui à Énée et à ses compagnons.B. La filiation avec Homère·L'invocation à la muse : dialogue fictif pour animer le début de l'épopée et surtout poète présenté

ainsi comme le porte-parole de la muse, d'où l'autorité du discours (le vers 8 de Virgile équivaut au

vers 1 d'Homère).6

·La composition : v.1-7 : annonce du sujet de l'épopée (v.3 : chants 1 à 6 : l'errance et le voyage ; v.5 :

chants 7 à 12 : les guerres ; reprise inversée des deux épopées homériques) ; v.8-11 : invocation à la

muse ; v.12-33 : début du récit comme une réponse de la muse : les causes des difficultés rencontrées

par Énée.·Trois références Troie (une dès le premier vers entre la coupe penthémimère et la coupe

hepthémimère, une au début du v.30) et une référence à la guerre de Troie (" veteris belli »), racontée

dans L'Iliade. Court rappel de la guerre de Troie (v.23-4), présence des héros du cycle troyen : Achilli

(v.30), " Danaum » (v.30), " Paridis » (v.27). L'histoire d'Énée s'inscrit dans la suite de celle

racontée par Homère et s'ancre dans le cycle troyen.·La lettre K (dont les Romains se servent encore au début de certains mots, comme ici " Karthago »)

vient des Grecs. Transition : mais là où Homère chante les exploits passés du seul Ulysse, Virgile célèbre en Énée toute une

nation à venir.II. LE DÉCALAGE PAR RAPPORT À L'INCIPIT HOMÉRIQUE : LA DIMENSION RELIGIEUSE ET

POLITIQUEChez Homère, délégation immédiate de la parole à la muse, alors que chez Virgile un " je » est posé :

originalité de Virgile revendiquée dès l'abord.A. Le rôle d'Énée : une fonction politique et religieuse (à la différence d'Ulysse)

·" Dum conderet urbem » (v. 5), v.33 : mission politique d'Énée·" inferretque deos Latio » (v.6) : mission religieuse d'Énée (les " deos » sont les Pénates troyens -

même si les Pénates sont une réalité romaine - : on verra au chant 2, 268-297 que Hector apparaît à

Énée pour le charger de sauver les objets du culte et les dieux protecteurs de Troie afin de leur trouver

une nouvelle patrie, ce qui n'a évidemment aucun sens historique). La piété envers les dieux, les

anciens et la patrie est un trait distinctif d'Énée : " insignem pietate virum ».·mais les dieux sont peu développés par rapport à Homère : ils interviennent moins et sont parfois

critiqués : exemple au v.11, où la question rhétorique invite le lecteur à prendre de la distance par

rapport à cette représentation des dieux.B. La difficulté de la mission d'ÉnéeVirgile insiste sur les obstacles rencontrés pour accroître la grandeur d'Énée et l'exploit que constitue la

fondation de Rome cf. v.32 : vers holospondaïque. Là où Homère s'intéresse aux faits en eux-mêmes, Virgile

demande à la muse qu'elle lui confie les causes des périls qui s'abattent sur Énée et ses compagnons : la

colère de Junon. Le succès d'Énée pour fonder Rome en apparaît grandi. Le dernier vers du texte est très

significatif de la difficulté du dessein poursuivi par Énée : " Tantae molis erat Romanam condere gentem ! »

C. Troie et le passé ont un rôle secondaire ·Déséquilibre évident dès le début entre l'évocation de Troie et celle de Rome :

" Trojae » (v. 1) : un terme pour le lieu d'où l'on vient " Italiam Laviniaque litora » (v. 2) : deux termes pour le lieu où l'on vaDans la suite du texte : mention fréquente de Rome et de ses habitants : " Latio » (v.6), " genus

Latinum Albanique patres » (v.6-7), " Romanam gentem » (v.33),...·Il s'agit ainsi pour Virgile de célébrer moins l'antique Troie que la future Rome : ce texte est, de

manière tout à fait originale, moins tourné vers le passé que vers le futur. Virgile insiste dans les huit

premiers vers sur le lien entre le passé et le présent, c'est-à-dire de Troie à Rome : " ab oris Trojae », 7

" Italiam Laviniaque venit », " genus unde Latinum / Albanique patres atque altae moenia Romae » :

Énée, venu de Troie, fonde Lavinium ; Ascagne, son fils, fonde Albe ; puis Rome sera fondée par

Romulus. Les huit premiers vers contiennent donc en réduction l'histoire des origines de Rome, le

sujet de l'Énéide : il s'agit d'une introduction qui met l'accent sur l'aspect politique de cette épopée.III. UN INCIPIT ÉMINEMMENT POLITIQUE : POUR ROME, LES VERTUS ROMAINES ET LA

PAIX AUGUSTÉENNEA. Un incipit ouvertement à la gloire de la Rome augustéenne·Énée intervient en fait comme un symbole de la nation romaine (à la différence d'Ulysse qui n'a pas

une telle dimension politique, mais humaine : la ruse, le courage,...). Énée n'est pas directement

nommé (son nom n'apparaît qu'au v.92 ; idem pour Ulysse au début de L'Odyssée, mais on ne parle

que de lui), alors que Rome est maintes fois évoquée et que ses ancêtres sont loués : " late regem

belloque superbum » (v.21). À partir du v.7, on a plus d'informations sur Rome et son peuple que sur

Énée. Passage du singulier au pluriel : Énée incarne la future nation romaine : " errabant, acti... »

(v.32) À la différence d'Ulysse qui ne représente que lui et dont la mission est personnelle (retourner

à Ithaque), Énée symbolise la nation romaine. Homère ne fait pas de références à des événements de

son temps, tandis que chez Virgile la dimension historique est forte : évocation de Rome, de Carthage

(destruction récente de Carthage).·Éloge de Rome et des Romains : " altae moenia Romae » (hypallage avec jeu sur " altae », au sens

propre et au sens figuré) avec assonance de voyelles (v.7), " late regem belloque superbum » (v.21).

Le vrai sujet de L'Énéide, c'est Rome et non Énée.·Le grandissement de Rome s'opère aussi par la comparaison avec Carthage, qui passe pour plus

ancienne que Rome (" Urbs antiqua ») (Carthage serait antérieure de 150 ans à la fondation de Rome

en 753) ; le mot " Karthago » est aussi rejeté au début du vers suivant (effet d'attente qui la met en

relief) ; l'anaphore en " hic » contribue également à en faire l'éloge. Pour le lecteur de Virgile, il y a

un peu plus de cent qu'elle est détruite (en 146) : " quae verteret arces » (v.20), " excidio Libyae »

(v.22). Virgile présente les craintes de Junon et le lecteur peut vérifier qu'elles ont été largement

justifiées par la suite de l'histoire que lui connaît comme le passé de Rome. L'éloge de Carthage

rehausse donc celui de Rome (d'autant plus que Carthage a elle-même été préférée par Junon à

Samos): dire que Carthage fut " studiisque asperrima belli », c'est sous-entendre que Rome le fut plus

encore. Comme pour Troie au début du texte, une référence à Carthage (v.13) est suivie de deux

références romaines (" Italiam contra Tiberinaque longe »). Les causes mythologiques des guerres

puniques sont ainsi posées.·Énée est présenté en outre comme le " primus », le premier, le fondateur (v.1) comme Auguste est

princeps et le premier empereur. Un parallèle entre les deux hommes est donc discrètement établi. Le

dernier vers vaut de même directement pour Énée comme pour Auguste.B. Un incipit à la gloire des vieilles vertus romaines·Énée incarne en outre toutes les vertus qu'Auguste aimerait voir restaurer à Rome : la fortitudo, la

pietas, ... toutes qualités dont sa politique a besoin. Auguste souhaite un retour à une moralité

beaucoup plus stricte (cf. déjà Les Géorgiques et Les Bucoliques) et veut rétablir une image glorieuse

de Rome. Énée apparaît comme le héros de l'ordre moral. Auguste veut réconcilier les Romains

autour d'un passé glorieux dont lui-même se ferait l'apôtre.C. Un incipit discrètement favorable à l'apaisement·v.11 : Virgile s'étonne de la très grande colère de Junon, ce qu'Homère ne fait jamais. Il semble ainsi

trouver excessifs de tels sentiments et plaide par conséquent pour plus de sérénité, ce qui n'est pas

sans résonner de manière particulière pour les contemporains de Virgile, las des guerres civiles (qui

en -27 durent depuis 20 ans) et des déchirements politiques. C'est l'instauration de la Pax Romana.8

·Un peu paradoxal pour une épopée : il s'agit finalement de louer la paix (en ayant cependant

longuement évoqué la guerre).Conclusion : cette épopée, on le voit dès cet incipit, a la même fonction que l'histoire contée par Tite-Live : il s'agit

de célébrer le passé pour mieux glorifier Auguste et les temps présents. L'histoire d'Énée, personnage homérique dont

Virgile a accentué la piété et dont il a fait une guerrier de premier plan, permet de parler du peuple romain et de

Rome. Tout cela correspond au projet d'Auguste qui est le principal commanditaire de l'oeuvre et qui s'est bien gardé

de brûler l'épopée comme Virgile l'avait voulu à sa mort. Mélange original de mythologie et d'histoire. Pierre Grimal

a écrit Virgile ou la seconde naissance de Rome : en fait c'est la troisième : fondation d'Énée par Romulus, victoire

sur Carthage, puis Énéide.9quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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