[PDF] Exemple dune étude du phénomène de la star à partir du fonds





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Analyse de la description physique des personnages féminins dans

27 avr. 2010 Paru en 1923 Le Blé en herbe est l'un des romans les plus connus de Colette. Il raconte une histoire d'amour entre deux adolescents



ECLOSION/FORCLUSION: LADOLESCENCE DANS LE BLE EN

14 sept. 1992 En 1923 Colette a public un court roman



Saveurs et senteurs dans Le blé en herbe de Colette

Les protagonistes du Blé en herbe Phil et Vinca



Space Consciousness

https://pdxscholar.library.pdx.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1741&context=open_access_etds



colours in colettes le ble en herbe

possible the thematic and symbolic roles of colour in Le Ble en herbe.· slIr Ie personnage lemit/in dans i'a:l/vre de Colette. Paris



Loriginalité de lespace colettien dans Sido Les Vrilles de la Vigne

Sido Les Vrilles de la vigne et Le Blé en herbe



Exemple dune étude du phénomène de la star à partir du fonds

Si la « Dame en blanc » du Blé en herbe représente l'un des personnages principaux du film Madame Gobillot est avant tout l'épouse de son mari dans En cas 



Le blé en herbe

par la compagnie Le Blé en herbe articulés autour d'un personnage ... qui s'adressent en particulier aux jeunes publics (Cies le Blé en Herbe et ...



LE BLÉ EN HERBE Colette

25 juin 2010 I. Bon courage dans la correct ion de ce texte! –iTu vas à la pêche



A Level French

4 Le Blé en Herbe (Colette) des personnages principaux du roman. ... (a) Évaluez le rôle des personnages secondaires en faisant référence à au moins ...

Matériel pédagogique

Exemple d'une étude du phénomène de la star à partir du fonds Autant-LaraAlain Boillat

Projet de recherche FNS

Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations cinématographiques de Stendhal

Direction

Prof. Alain Boillat (Section d'histoire et esthétique du cinéma, UNIL)

Site Web :

Date de mise en ligne : 22.03.2015

© Alain Boillat/La Collaboration UNIL + Cinémathèque suisse 1 Version amplifiée d'un article publié en 2015 dans Gwénaëlle Le Gras et Geneviève Sellier (dir.), Cinémas et cinéphilies populaires dans la France d'après-guerre 1945-1958,

Paris, Nouveau Monde Éditions, pp. 147-163.

Alain Boillat

LA CONSTRUCTION DE LA VEDETTE A TRAVERS SON PERSONNAGE DANS LA GENESE DU FILM ET À L'ÉCRAN : EDWIGE FEUILLÈRE CHEZ AUTANT-

LARA (1954 ; 1958)

Dans Adorables créatures (Christian Jaque, 1952), film dont le récit est construit sur le principe de la juxtaposition de " sketches »1 permettant de réunir plusieurs comédiennes en

suivant le " fil rouge » des amours d'André (Daniel Gélin), Edwige Feuillère interprète le rôle

de Denise, une richissime veuve mondaine, exubérante et toute occupée à diverses activités de

philanthropie. La galerie des " créatures » - le pluriel de ce titre renforce le phallocentrisme

du terme - simultanément exhibées à l'image et mises à distance par de fréquentes

interventions en voix over d'un narrateur hétérodiégétique railleur et détaché2 peut être

envisagée comme la transposition narrative de l'image véhiculée auprès du public de l'époque

par chacune des actrices principales du film : ainsi rassemblées dans une même production,

Danielle Darrieux, Martine Carol, Edwige Feuillère et Antonella Lualdi interprètent des rôles

qui contrastent les uns avec les autres. Les mentions du générique, qui se présentent sous la

forme d'autographes singularisant chacune des actrices, sont limitées à leurs seuls noms, le narrateur interrompant cette traditionnelle séquence liminaire en s'exclamant : " Assez de

générique interminable ! Le nom de l'auteur, cela ne nous intéresse pas, puis celui de la script-

girl non plus ! ». Ce film, nous dit-on ici, est " signé » par les comédiennes.

1 Contrairement à La Française et l'amour (1960), composé quant à lui de sketches dus aux principaux

représentants du cinéma français classique d'après-guerre (Christian Jaque, Jean Delannoy, Henri Decoin, Jean-

Paul Le Chanois,...), Adorables créatures ne donne pas lieu à une collaboration entre plusieurs cinéastes, le film

dans son entier étant signé par Christian Jaque, et son scénario par Charles Spaak. Les actrices du film de 1960

sont elles aussi d'une autre génération - le film témoigne d'une volonté d'affirmation de ses auteurs face à leurs

cadets (la Nouvelle Vague pratiquera d'ailleurs elle aussi le film à sketches avec Les Sept péchés capitaux, 1962,

ou Paris vu par..., 1965), même si nous y retrouvons Martine Carol dans l'épisode réalisé par Le Chanois.

2 Ce narrateur assure à la fois la continuité entre les épisodes qui se succèdent au sein d'un flash-back et

l'emprise d'un discours patriarcal sur le récit (en dépit d'une représentation parfois plus nuancée des aspirations

libertaires de certains personnages féminins). Sans doute faut-il voir dans le prologue scénique d'Adorables

créatures et dans un tel usage de la voix over l'influence de procédés à l'oeuvre chez Sacha Guitry ou Max

Ophuls (dont Le Plaisir, film à sketches lui aussi, sort la même année, et compte Danielle Darrieux parmi son

casting). En outre, dans La Fête à Henriette de Julien Duvivier, film également sorti en 1952, l'activité d'écriture

est mise en abyme par la visualisation de variantes qu'élaborent progressivement, dans la diégèse même, deux

scénaristes ; la dimension réflexive est toutefois considérablement moins prononcée dans Adorables créatures,

dont le commentaire, dit par Claude Dauphin avec un ton fort parent de celui de Louis Ségnier chez Duvivier

(acteur présent dans Adorables créatures), prend principalement pour objet les comportements des personnages

au sein de la diégèse, et non le film lui-même (à de rares exceptions près, comme lors du générique mentionné

ci-dessus, ou lorsque, au cours d'un mouvement d'appareil qui nous éloigne d'un couple enlacé dans un lit, le

narrateur énonce le texte suivant : " La discrétion, et la censure, nous obligent à nous éloigner »). Le film de

Christian Jaque n'est par conséquent par totalement dépourvu d'une dimension " métascénaristique ».

2 Du point de vue de la position relative de chacun des personnages féminins qui gravitent

autour du jeune héros d'Adorables créatures, le critère de l'âge est déterminant. En effet, si

André est abandonné par son amante interprétée par Danielle Darrieux, c'est parce que celle-

ci, préférant le confort bourgeois, décide de reconquérir son époux dont elle a découvert

l'infidélité. Par contre, la rupture avec Denise, incarnée par Edwige Feuillère - de dix ans

l'aînée de Darrieux -, résulte de la malveillance d'une servante jalouse qui, preuve à l'appui

(un vieux passeport), dévoile à André l'âge de sa maîtresse. De cette révélation découle

presqu'immédiatement la fin de leur liaison puisque Denise, après avoir discerné le trouble provoqué par cette découverte chez son amant puis s'être bassement vengée de celle qui a

trahi son âge, est congédiée du film à l'issue d'une transition (un volet signifiant qu'André

" tourne la page ») intervenant juste après qu'elle a déclaré avec ironie à son jeune amant :

" Ce n'est pas mon âge qui nous sépare ; c'est seulement le tien ! ». Cette réplique conclusive

proférée par Feuillère/Denise prend acte d'une forme d'inadéquation de l'actrice avec le rôle

qui lui a été attribué : l'aveu de l'âge surgit comme le retour d'un refoulé, révélant la

comédienne " sous » son personnage.

Au moment où l'actrice apparaît pour la première fois à l'écran, le décalage entre le rôle et la

personne est d'ailleurs thématisé de manière fugitivement réflexive - et par-là même

désamorcé, en vertu d'un paradoxe propre à ce type d'effets de rupture qui instaurent en fait

une complicité avec le public - dans un dialogue entre un spectateur et une spectatrice d'un concours organisé par un fabricant de bas en vue de l'élection de la plus belle " paire de

jambes » (les candidates sur scène sont dissimulées à partir de la taille par un rideau). Dans ce

contexte si explicitement sexiste, ces deux protagonistes qui viennent d'entendre Denise,

l'une des membres du jury, exprimer avec affectation son admiration à l'égard d'une réplique

spirituelle d'André qui est en charge de présenter le show échangent les propos suivants : " La Dame en gris, vous la connaissez ? » " Non... Elle ressemble à Feuillère ! » " En mieux ! » " Méchant, c'est à moi de le dire ! ». Feuillère-Denise est " en mieux » ce qu'est Edwige Feuillère l'actrice ; cette réplique, significativement absente de la version racontée parue dans le Film complet où l'écrit ne convoque pas de la même manière l'apparence physique de la protagoniste3, renvoie à la sublimation de l'interprète par son personnage dans la fiction. Dans ce film où les effets de

l'âge sur le physique des femmes sont évoqués à plusieurs reprises de façon explicite4 - ainsi

l'épouse interprétée par Danielle Darrieux dit-elle à son amie au nez refait qu'elle n'a elle-

même aucun besoin de se faire tirer le peau -, la présence de Feuillère s'avère fort

intéressante. La dernière réplique où son personnage affirme que le jeune âge d'André est à la

source de leurs problèmes postule en effet un renversement des normes - c'est, selon cette

3 On y lit en effet : " [...] seule, une jeune femme vêtue de noir, très élégante, excitait la curiosité des spectateurs

qui ne savaient pas mettre un nom sur ce beau visage. » (Jacques Fillier, " Adorables créatures », Le Film

complet, n°342, 1952, p. 11). Comme les spectateurs du film, eux, savent le faire, le nom de l'actrice s'y est

inséré par métalepse (au sens de Gérard Genette).

4 Il est à ce titre significatif que sur l'une des affiches du film ne figurent que trois femmes (sur d'autres, Gélin

est entouré de six visages féminins) : Antonella Lualdi, Martine Carol et Edwige Feuillère. Si Danielle Darrieux

est ainsi évincée, ce n'est pas en raison de son manque de popularité, mais parce que l'optique privilégiée ici est

celle de la représentativité des tranches d'âge et des types (la jeune fille de 20 ans côtoie la lascive trentenaire en

peignoir et la quarantenaire en tenue de soirée). 3

logique, la jeunesse qui serait incongrue au cinéma - qui, jusque-là dans le récit, avait réussi à

s'imposer, le film tablant sur la crédibilité, pour la spectatrice et le spectateur de l'époque, de

l'attirance exercée par Denise sur André. La situation-cadre du film, qui annonce puis confirme au spectateur le mariage du protagoniste principal (Gélin, né en 1921) avec la jeune

Catherine (Lualdi, née en 1931), contient certes ces développements narratifs (au sens où elle

les enchâsse tout en en modérant l'impact en termes de transgression des normes de genre), mais ils n'en apparaissent pas moins comme des " possibles » du récit.

Les âges d'Edwige Feuillère (1954/1958)

La condition de possibilité du statut conféré au personnage de Denise dans Adorables

créatures réside dans les modalités d'élaboration et d'appréhension de l'actrice Edwige

Feuillère dans la France de l'après-guerre. C'est pourquoi notre objectif consiste ici à discuter,

à partir de deux études de cas - Le Blé en herbe (1954) et En cas de malheur (1958) -, l'une

des facettes de la problématique de " l'image » de la star : celle qui a trait au rapport entre une

vedette - en l'occurrence Feuillère à l'époque où elle approche la cinquantaine - et

l'élaboration de son personnage, conçu au niveau (et au stade) de l'écriture scénaristique, et

plus généralement de la genèse du film5. La personnalité d'Edwige Feuillère, marquée par les

rôles précédents de la comédienne au cinéma et sur les planches, contribue en effet à infléchir

le " type » auquel le personnage issu du roman est associé. Selon le modèle proposé par André Gardies, le personnage peut être envisagé comme l'une des composantes d'une instance pluristratifiée (la " figure actorielle »), interagissant notamment avec la personne physique de l'acteur, dont " le spectateur ne connaît qu'une image, celle du signifiant filmique

mais aussi celle sécrétée par l'activité d'intertextualité aussi bien que par l'imaginaire

social. »6. Certes, comme l'ont montré les star studies développées notamment dans le prolongement des travaux de Richard Dyer, l'étude du vedettariat demande à prendre en compte des facteurs socioculturels plus diversifiés que ceux qu'il nous est possible, pour des

questions de place, d'aborder ici ; il s'agirait pour cela d'intégrer des informations

" parafilmiques » participant à la construction de l'image de la star telles que le matériel

promotionnel ou la réception critique. Dans la présente étude, nous avons toutefois opté pour

ne les convoquer qu'incidemment afin de mettre l'accent sur la dimension narrative. Alors que, dans le cinéma classique hollywoodien du moins, les actrices d'un certain âge

tendent à être cantonnées à des rôles marginaux de mères (ou, du moins, de personnages

dépourvus de toute sexualité)7, on observe qu'il était concevable, aux yeux des deux célèbres

5 Cette étude s'inscrit dans le projet " Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations

cinématographiques de Stendhal » financé par le Fonds National suisse de la recherche scientifique (projet FNS

100013_149394/1) et mené dans le cadre de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse ; nous remercions

vivement les trois doctorants engagés sur ce projet, Laure Cordonier, Adrien Gaillard et Julien Meyer, pour leur

assistance au cours de la présente recherche. Les sources utilisées sont issues du fonds " Claude Autant-Lara » de

la Cinémathèque suisse (CSL.5) ; les cotes données pour les références aux pièces de ce fond sont celles du

catalogue de cette institution. En ce qui concerne la genèse du Blé en herbe, une première classification a été

effectuée dans le cadre d'un mémoire de maîtrise universitaire réalisé sous notre direction par Claudine Bovin et

soutenu en janvier 2014.

6 André Gardies, Le Récit filmique, Paris, Hachette, 1993, p. 63. Sur le rapport entre personnage et star, voir

Richard Dyer, Stars, London, BFI, 1998 [1979], pp. 97-100.

7 Voir le bilan succinct posé par Josephine Dolan en introduction d'un texte portant sur la production actuelle

(" Smoothing the wrinkles: Hollywood, Successful Aging and the New Visibility of Older Female Stars », in

Cynthia Carter, Linda Steiner et Lisa McClaughlin (éd.), The Routledge Companion to Media and Gender,

London/New York, Routledge, 2013, pp. 352-363.

4

scénaristes des années 1950 Jean Aurenche et Pierre Bost, qu'Edwige Feuillère pût, à 46 ans,

incarner une femme mûre qui affirme son désir et réussit à séduire un tout jeune homme (et

même, comme nous le verrons, une personne du même sexe), même si cette transgression ne

manqua pas de faire scandale à la sortie du film8. Dans Le Blé en herbe, la " Dame en gris »

du film de Christian Jaque joue désormais le rôle de la " Dame en blanc » qui, dans l'oeuvre

de Colette parue en 1924, entreprend l'initiation amoureuse du jeune Phil, le ravissant momentanément à son amie d'enfance Vinca qu'il retrouve chaque année à l'occasion des

vacances estivales et qui se hésite à se donner à lui. Les interprètes de Phil et Vinca (Pierre-

Michel Beck et Nicole Berger) étant novices, Feuillère est la seule comédienne sur la renommée de laquelle peut s'appuyer la promotion du film. Une affiche d'époque9 nous la

montre souriante en un buste complètement dénudé, bien que caché au niveau de la naissance

de la poitrine par la surface foncée que découpe la silhouette de Phil (sa part d'ombre, projection agrandie de lui-même qui connote le gain de maturité acquis par la liaison entretenue avec la Dame en blanc, Mme Dalleray) : l'actrice est associée à un rapport

décomplexé au corps et à l'amour. Pour la couverture d'une récente édition du film en DVD

(2011), Gaumont opte d'ailleurs pour une image de Feuillère en peignoir qui ouvre les bras à

Phil, l'actrice Nicole Berger - qui a pourtant acquis une certaine célébrité dans l'intervalle, ne

serait-ce qu'en raison de sa carrière interrompue par une mort tragique - n'apparaissant qu'au verso de la pochette. A propos du personnage de Mme Dalleray, il importe de mentionner les autres actrices

envisagées pour un rôle que les auteurs avaient dans un premier temps espéré confier à

Marlène Dietrich10, actrice de six ans l'aînée de Feuillère certes, mais dont l'image

préalablement construite de " vamp » aurait contribué à crédibiliser son rôle de séductrice.

Dans le contrat du 25 avril 1953 passé entre la société de production Franco-London Film et

le metteur en scène Claude Autant-Lara, il est stipulé que " la vedette féminine sera Madame

Edwige Feuillère, ou tout autre interprète d'égale notoriété, choisie d'un commun accord. »11

Quelles actrices sont donc considérées, outre Dietrich, comme présentant une cote de

8 Voir le documentaire Chronique d'un scandale annoncé (Dominique Maillet, 2011) figurant en supplément de

l'édition DVD de Gaumont (2011), ainsi que Freddy Buache, Claude Autant-Lara, Lausanne, L'Âge d'Homme,

1982, p. 60-61.

9 Affiche signée Guy Gérard Noël, conservée sous forme de sérigraphie de format mondial avec le tampon (au

verso) du distributeur suisse " Monopole Pathé-Films S.A. Genève » dans le fonds de la Section d'histoire et

esthétique du cinéma, Université de Lausanne.

10 Lorsque Jean Aurenche raconte le projet qu'il avait eu avec Jean Gabin, Claude Autant-Lara, Ruth Salzman et

Pierre Bost de créer dans les années 1940 une maison de production appelée Les Films de Mai, il précise : " On

avait acheté les droits du Blé en herbe pour Marlène à la demande de Gabin » (Jean Aurenche, La Suite à

l'écran, Arles, Institut Lumière/Actes Sud, 1993, p. 147). On trouve effectivement dans le fonds Claude Autant-

Lara de la Cinémathèque suisse une lettre de Bost, Aurenche et Autant-Lara datée du 11 février 1948 - et suivie

de plusieurs échanges avec le représentant de Dietrich, André Bernheim, que les auteurs tentent en vain de

contourner pour obtenir directement l'aval de la star sur le scénario - qui accompagnait l'envoi à Marlène

Dietrich d'un " exemplaire de la continuité du Blé en herbe » ; les auteurs précisent que " la Dame en Blanc sera

pour [eux] un rôle capital », et formulent une remarque qui souligne l'importance du choix de la star dans la

définition du personnage : " Nous aimerions que vous nous fassiez savoir, dès que possible, si, comme nous le

souhaitons, le rôle vous intéresse, car cela, pour nous, conditionne fort différemment les choses » (52/6A2 :2).

Le fait que les auteurs échouent à dialoguer avec Dietrich et doivent passer par Bernheim témoigne du rôle

crucial (et pour l'instant à notre sens peu investigué) joué par les agences dans la régulation de l'adéquation entre

l'image de la star et la conception du personnage.

11 52/4 A1.

5

popularité comparable à celle de Feuillère ? Elles sont nommées ailleurs : il s'agit de Viviane

Romance, Micheline Presle et Madeleine Robinson, soit des comédiennes qui sont toutes plus jeunes que Feuillère12. Un article de presse intitulé " Autant-Lara en difficulté avec sa vedette »13 annonce qu'Edwige Feuillère ne pourra pas commencer le tournage du Blé en herbe en juillet de l'année 1953 en raison de complications résultant d'une " opération [de chirurgie esthétique ?] au visage » ; le journaliste indique que le tournage débutera en

l'absence de l'actrice, et que s'il s'avérait qu'elle ne puisse être disponible à temps, ce sera la

" Dame au camélia »14, Micheline Presle, qui la remplacera. La comparaison est révélatrice du

prestige de Feuillère dans la mesure où elle constitue le premier choix face à une concurrente

qui a quinze ans de moins qu'elle. Il n'est pas anodin que Feuillère puisse ainsi " jouer » dans

la même catégorie qu'une actrice plus jeune dans un système de vedettariat où, pour les femmes du moins, l'âge constitue bien souvent un facteur rédhibitoire, qui plus est lorsqu'il s'agit de l'un des rôles principaux (et a fortiori de séductrice).

Quatre ans après la sortie du Blé en herbe, Autant-Lara engage à nouveau Feuillère pour En

cas de malheur (1958), adaptation du roman homonyme de Simenon. La position du

personnage qu'elle interprète désormais à plus de cinquante ans dans un récit également

configuré par un triangle amoureux est totalement différente : elle y joue le rôle d'une épouse

qui, dans l'abnégation la plus complète, accepte les infidélités de son mari et s'efface devant

le couple interprété par Jean Gabin (54 ans) et Brigitte Bardot (24 ans), star montante dont le

sex appeal constitue l'un des principaux arguments promotionnels du film, ainsi qu'en témoigne l'affiche sur laquelle Bardot est montrée de profil dans une posture lascive, son

corps élancé imposant une diagonale dans une image dessinée qu'elle occupe dans

l'intégralité de sa hauteur (la chevelure sort même du champ), alors que Gabin figure de face

en plus petit, et que Feuillère n'y est pas représentée du tout. Si la " Dame en blanc » du Blé

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