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La notion de « classicisme » pose quelques problèmes de définition. C'est pourquoi il peut être utile de revenir à l'origine sémantique du mot pour en
Le classicisme
Nous reviendrons sur cette définition lorsque nous tenterons d'expliquer le modèle esthétique classique et son rap- port à l'histoire. Mais retenons de cette.
Le classicisme et ses règles des 3 unités. Vraisemblance
Le classicisme a été fondé par deux auteurs nommés Gille Ménage et Nicolas. Boileau au XVII siècle et plus principalement au début des années 1660-1680 (
FICHE SUR LE CLASSICISME Caractéristiques : Les thèmes : Les
(1642-1661) l'esthétique classique atteint son apogée sous le règne de Louis XIV. Définition : Le terme latin « classicus » signifie qui est de premier rang
Les Cahiers de droit - Le classicisme et le progressisme dans la
grandes lignes du «classicisme juridique » (ClassicalLegal Thought) dont valable qu'en adoptant la définition méthodologique et technique du réa-.
Cours 04 : Le classicisme Le terme de classicisme apparaît au XIXe
On s'en sert aujourd'hui pour évoquer un mouvement littéraire et artistique de la seconde moitié du XVIIe siècle. 1. Origine et définition de la notion. La
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Plus tard : comment mettre un tel génie au service de sujets orduriers ? ? La sophistication hitchcockienne : l'art (et la définition) du suspense.
Le classicisme à travers le prisme de la tragédie classique: un
6 avr. 2018 Deux choses sont à retenir de cette définition. La première est que si le classicisme en tant que nom est une invention plus récente que le ...
Esthétique classique génération romantique
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Le classicisme. Lavènement du modèle littéraire français 1660-1680
La notion de classicisme s'impose dans le discours critique pour définir (par définition) de tout ce qu'une littérature et l'esprit d'une nation.
14Nouvelle Revue Pédagogique - Lycée / n° 27 / novembre 2007
Le classicisme
Par Nathalie Piégay-Gros*
Qu'est-ce qu'un classique ? Que désigne le classicisme dans le domaine des arts et des lettres ? Ces questions, apparemment simples, invitent sÕinterroger sur les valeurs que vhicule la littrature, sur lÕvolution de lÕhistoireI. Une notion
rétrospectiveIl y a la musique classique et celle qui
ne lÕest pas ; les CAPES et les agrga- tions de lettres classiques ou modernes ; un style classique dans lÕameublement et dans lÕhabillement ; et mme ce quÕon appelle aujourdÕhui le marketing des pro- duits Ç classiques È, ainsi dnomms dance È, du mme produit est apparue. ont des collections qui font figurer le terme de Ç classique È dans leur titre, le plus souvent pour souligner que ces clas- siques sont tonnants ou modernes !Paradoxe qui indique suffisamment que
le classicisme est souvent suspect dÕtre ennuyeux, dmod, peu attractif et quÕil faut le moderniser, voire le remettre au got du jour. Alors quÕelle semble vi- dente, la notion de classicismeest diffi- cile apprhendercar sa signification est variable : classiquepeut sÕopposer populaire, moderne, excentriqueou original. Elle est problématique: c'est une invention tardive, qui sÕest dÕabord impose en raction au romantisme.1/ Des bornes
chronologiques incertainesLe classicisme est une invention du
XIX e litude avec Ç romantisme È, driv deÇ romantique È, et par opposition ce
fortement polmique. Ce que nous appe- lons le classicismeest donc une notion rtrospectiveque le XIX e et des doctrines qui ne se pensaient ni ne se dsignaient ainsi. Lorsque PierreLarousse consacre une entre dans son
Grand dictionnaire universelen 1863
Ç classicisme È, il le dfinit en quelques mots : ÇPrfrence exclusive pour le style et le genre classiqueÈ ; la citation de Nodier quÕil donne lÕoppose directe- ment romantisme. Il consacre quatre pages lÕarticle Ç classique È. Littr, la mme anne, dfinit le classicisme, quÕil prsente encore comme un nologisme, exclusifs des crivains de lÕAntiquit ou des crivains classiques du XVII eOn voit donc que la notion nÕest pas
encore fortement implante et que ce qui est Ç classique È nÕa pas encore par- faitement cern les contours dÕun cou- rant esthtique, ou dÕune priode de lÕhistoire des arts et des lettres qui pr- senterait les caractristiques de ce mou- vement invent rtrospectivement.Certes, le terme de Ç classique È
existe, lui, depuis longtemps. Il est important de rappeler ses significations.Le terme latin classicussignifie : qui
appartient la classe suprieure des citoyens. Par extension, lÕadjectif va signifier Ç qui caractrise les meilleurs auteurs È, puis, Ç les meilleurs auteurs que lÕon enseigne dans les classes È. LesI. Une notion rétrospective> p. 14
1/ Des bornes chronologiques incertaines
2/ Classicisme et anti-romantisme
2/ La perfection et lÕordre
3/ La clart et la simplicit
4/ LÕimpersonnalit
III. Un rapport complexe lÕhistoire> p. 211/ LÕternit classique
2/ La disponibilit classique
3/ Les relations avec le prsent
SOMMAIRE
DOSSIER
15Nouvelle Revue Pédagogique - Lycée / n° 27 / novembre 2007
meilleurs auteurs, et ceux que l'on enseigne dans les classes, ayant pendant longtemps t ceux de lÕAntiquit, clas- siquesignifie dÕabord Ç qui fait rfrence lÕAntiquit È. Par extension, il voudra dire Ç qui fait autorit È, dont la valeur est reconnue par tous. Ainsi, Pierre Larousse dans lÕarticle Ç Classique È que nous avons dj cit crit : Çle latin et le grec sont nos langues classiquesÈ. Les trois connotations du mot sont alors conjointes : classiqueparce quÕantique ; parce quÕau sommet de la hirarchie des valeurs ; parce quÕenseign dans les classes.Ces rappels montrent que les notions
de classiqueet de classicismeassocient toujours quatre aspects:Ðune dimension axiologique (Ç clas-
sique È implique un jugement de valeur) ;Ðune dimension prescriptive : lÕou-
vrage classique est tudi lÕcole, cÕestÐune dimension historique : le classi-
classiques ;Ðenfin une dimension esthtique.
Le classicisme, pour toutes ces rai-
sons, ne coïncide pas avec une période prise entre 1660 et 1685, le quart deXIV, qui arrive au pouvoir en 1661 et
meurt en 1715. On peut aussi la faire dbuter en 1635, date de la fondation de lÕAcadmie franaise par Richelieu. On a trictive par la dcennie qui voit le plus siques publis, entre 1660 et 1670. entre 1630 et 1640, quÕa lieu la forma- tion de ce quÕon a appel la doctrine classique. Ce nÕest toutefois pas en ces termes que cet idal se formule alors : la notion la plus frquemment employe lÕpoque est celle dÕatticisme. CÕest un idal rhtorique qui provient de lÕAnti- moyens employs allant de pair avec leur conomie. Pour Alain Viala, lÕinverse, la dimension toujours rtrospective du clas- sicisme impose quÕon le place entre1674 (date de la publication de lÕArt
potiquede Boileau) et 1750 environ : le classicisme plus que la doctrine qui se met en place ce moment-l.Ces bornes chronologiques varient en
fonction de lÕarticulation plus ou moins serre que lÕon veut faire entre lÕesth- tique dÕun courant et les dterminations politiques. En tout tat de cause, l'âge classique est celui qui concide avec la monarchie absolue de Louis XIV, période de rationalisme, de grand rayonnement de la France sur les plans politique, diplomatique, culturel. Ë cet gard, le classicisme sÕoppose au baroque, qui le romantisme, qui le suivent. Et cÕest seu- invent par le XIX e que È prend lÕacception Ç de lÕpoque deLouis XIV È, voire Ç caractristique du
XVII e dÕune esthtique qui touche la perfec- tion et un pouvoir son sommet explique que Sartre dfinisse le classi- sociologique et politique. Dans QuÕest-ce que la littrature ?, il crit : Çil y a clas- sicisme[É] lorsquÕune socit a pris une forme relativement stable et quÕelle sÕest pntre du mythe de sa prennit, cÕest--dire lorsquÕelle confond le pr- sent avec lÕternel,[É] lorsque la puis- sance de lÕidologie religieuse et poli- tique est si forte et les interdits si rigoureux, quÕil ne sÕagit en aucun cas de dcouvrir des terres nouvelles la pen- se, mais seulement de mettre en forme les lieux communs adopts par lÕlite 1Le classicisme implique donc un
mode de lecture particulier, fond sur la reconnaissance, par le lecteur, de valeurs quÕil partage avec lÕauteur et dont ils affirment la stabilit. Ë cet gard, cÕest la modernit et toute forme dÕavant- garde que le classicisme sÕoppose.2/ Classicisme
et anti-romantismeNotion rétrospective, le classicisme
est aussi une notion qui se dveloppe en raction aux inventions et aux valeurs promues par le romantisme. Le roman- tisme, en effet, a rejet lÕautorit des classiques et la ncessaire imitation des employer le terme de classicismepar analogie avec Ç romanticisme È, estStendhal, qui en affirme la modernit
dans Racine et Shakespeare:Çle romanticisme est lÕart de prsen-
dans lÕtat actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme, au contraire, leur prsente la littrature qui donnait le plus grand plai- 2Le romantisme, qui se pense comme
moderne parce quÕil refuse lÕimitation des anciens et quÕil entend faire entrer dans la littrature le temps prsent et la sensi- bilit actuelle, rejette les classiques dans un ge loign. Mais c'est surtout l'anti- romantisme qui invente le classicisme.LÕanti-romantisme, en effet, rcuse, sur
le plan esthtique, la promotion de la conventions des genres et des formes, lÕinflation des sentiments et du moi, la dfinition dÕune nature qui ne soit pas un dÕobjectivit, les manipulations de la langue qui peut tre utilise dans toute son amplitude, sans rserves imposes par la convenance. Sur le plan politique et idologique, l'anti-romantisme rejette une littrature dmocratique qui place vention ; on critique le bariolage de la langue romantique, souvent assimile un galimatias, qui fait sa place au dis- cours trivial, lÕidiosyncrasie de la parole. Alors que la parole classique est celle de la norme et promeut une langue commune qui est une langue noble, la parole romantique instaure un rgimeDOSSIER
Le classicisme
populaire du langage. La langue des écri- vains est dmocratique, cÕest celle de chacun. La langue des romantiques peut absorber toutes les langues. Elle est alors perue comme une menace pour la puret, lÕlgance, la perfection de la langue franaise. En raction cette menace, lÕinvention du classicisme rige XVII e directement Ç branche È sur lÕorigine quÕest lÕAntiquit.Le propre du classicisme franais est
la concidence entre la perfection de la littrature et celle de lÕge classique, nÕen est pas ainsi par exemple en Angle- terre. Shakespeare, Dryden sont bien aussi, alors quÕil le suit 3 . Mais en France,Racine est la fois le summumde la lit-
trature franaise et celui du classicisme.Une fois la querelle entre romantisme
et anti-romantisme apaise, la notion de classicismeperd ses accents les plus polmiques. Sainte-Beuve, en 1850, pr- sente ainsi comme une vidence lÕidenti- le Grand : Çdepuis que la France pos- put le considrer un peu distance, elle sut ce que cÕtait quÕtre classique, mieux que par tous les raisonnements 4Cette vidence autorise que lÕon sorte des
bornes chronologiques et quÕon tende la notion de classique tout auteur, toute en a rellement augment le trsor, qui lui a fait faire un pas de plus, qui a dcouvert quelque vrit morale nonquivoque, ou ressaisi quelque passion
connu et explor ; qui a rendu sa pense, son observation ou son invention, sous une forme nÕimporte laquelle, mais large et grande, fine et serre, saine et belle en soi ; qui a parl tous dans un style lui et qui se trouve aussi celui de tout le monde, dans un style nouveau sans no- logisme, nouveau et antique, aisment contemporain de tous les gesÈ (ibid.).Nous reviendrons sur cette dfinition
lorsque nous tenterons dÕexpliquer le port lÕhistoire. Mais retenons de cette rflexion que l'auteur classique apparaît classique au regard de lÕhistoire et de la postrit, au regard de ce que lÕon a apport ceux qui suivent. CÕest pour- classique (Hugo, par excellence) ; cÕest pourquoi aussi les modernes du XX e alors tre dissocis : on nÕest pas clas- sique en soi ; on peut le devenir. Chaquepoque, le romantisme compris, a donc
ses auteurs classiques. Pierre Larousse nier, Musset sont des classiques. Paulcrivait que Çtout classicisme suppose
un romantisme antrieur.[É] LÕessence 5Ces remarques qui tentent dÕtablir
une gnalogie de la notion de classi- cismenous font comprendre que cette notionest essentiellement dynamique.Elle ne doit pas conduire essentialiser
dence les diffrents temps de sa rcep- tion. Alain Viala a bien montr comment il tait indispensable, pour comprendre ce quÕest un classique, de ne jamais oublier la logique de la rception et du got 6CÕest pourquoi il importe de s'interro-
ger sur les processus de Ç classicisa- tion È. Le recul temporel ne suffit évi- classique. Il faut la fois tre lgitim, consacr par les institutions littraires et perptu par les circuits qui tablissent et maintiennent la tradition. Un authen- tique classique, pour A. Viala, est un auteur qui est Çintgralement intgrÈ.Ainsi, Victor Hugo, lorsque Pierre
Larousse crit son Grand dictionnaire,
en 1863, nÕest pas encore pleinement un classique ( la diffrence de Musset de Hugo, selon Larousse, demeureront classiques, parmi un grand nombre dÕautres qui risquent de ne pas tre relues ni imites. Tout Hugo, en 1863, nÕest pas classique ; il nÕest donc pas encore Ç un classique È.3/ Comment une oeuvre
devient un classiqueÉLes outils et les vecteurs de la
Ç classicisation È sont nombreux ;
parmi eux, l'École joue un rôle prépon- drant. L'Église a été pendant plus de canon antique ; le canon moderne, qui impose lui des textes nationaux, sÕest impos par lÕtat et lÕcole. Non que lÕAncien Rgime nÕait pas tent lÕensei- gnement dÕune littrature moderne ettaient trop disparates et trop peu cen-
traliss pour quÕune uniformisation des tentatives soit possible. Il en va tout quÕil soit possible ici de sÕattarder sur lÕvolution des programmes et direc- tives scolaires, en particulier dans les annes qui suivent la Rvolution, il importe de noter quÕ partir du Consu- lat, le terme de Ç classique È prend la signification quÕil garde pendant tout le XIX e et qui demeure encore en partie aujourdÕhui : ce sont les textes quÕil faut prescrire lÕcole et qui, majoritai- LÕcole et la politique scolaire Ç classi-16Nouvelle Revue Pédagogique - Lycée / n° 27 / novembre 2007
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Le classicisme
Couverture de l'ouvrage
de Gustave Lanson, Histoire illustre de la littrature franaise.17Nouvelle Revue Pédagogique - Lycée / n° 27 / novembre 2007
DOSSIER
Le classicisme
cisent » la littérature française. Est exclu tout ce qui est trop ancien (leMoyen åge et le XVI
e qui est trop rcent (le XIX e que la primaut du XVII e soit quelque peu remise en cause, en particulier parLanson. Mais jusquÕen 1965, sur
trente-sept rubriques des programmes officiels, vingt-neuf sont toujours rser- ves aux classiques, de Montaigne Rousseau
7L'École de la III
eRpublique a joué
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